mercredi 9 mars 2011

Les "soirées sans caleçon" se multiplient à Douala

Par webmaster, le 9 mars 2011

Strip tease avec string ou sexe à découvert, les voyeurs de la capitale économique ont le choix. Malgré son interdiction par la loi, les clubs de strip-tease et les discothèques où l’on organise des "soirées sans caleçons" se multiplient à Douala.
Il est minuit. Le parking du St père est plein. A l’entrée du complexe de divertissement qui compte un night club et un gogo-dancing, de gros bras vêtus de noir. L’entrée du gogo dancing est gratuite. Pour accéder au cœur du cabaret, il faut traverser un couloir aux murs tapissés, et que n’éclaire que la timide lumière rouge d’une ampoule. Alors que les yeux n’ont pas fini de s’habituer à la pénombre, voilà que l’on débouche sur une grande salle rectangulaire.
Toutes les filles qui passent ici sont majeures.
Des canapés rembourrés, disposés à tous les coins de la salle invitent à s’asseoir. Au bar, un grand comptoir, que de chaises restées vides. Derrière, des miroirs géants reflètent les bouteilles de liqueurs et de vins exposés tout le long. La consommation coûte 2500 Frs. Le verre de jus de fruits est servi à 2. 000 Fcfa. Une musique électronique remplit la salle. Au milieu de la salle : le podium. Près de 7 mètres de longueur. 3 poteaux en métal sont plantés sur la scène.
A cette heure de la nuit, la clientèle est principalement constituée de libanais. Attablés ça et là, les clients sirotent leurs consommations. Pendant ce temps, une fille, visiblement à peine pubère, se contorsionne autour d’un poteau en métal. Derrière elle, trois autres danseuses attendent leur tour. La contorsionniste, vêtue de son seul boxer, se trémousse et tente désespérément d’agiter sa poitrine récalcitrante. Celle qui n’a pas fini de pousser ne daigne se soulever qu’à chaque fois qu’elle lève un bras ou hausse une épaule.
Utilise-t-on des mineur au Gogo dance de Douala ? "Non. Le propriétaire ne peut pas se risquer à faire ça. Toutes les filles qui passent ici sont majeures. C’est le premier critère pour être recruté. Ensuite, on veut des filles propres, avec des seins fermes, sinon, les clients ne viendraient plus ici", informe un serveur.

Farotage
La strip teaseuse fonce tout droit vers un client, assis sur un tabouret au bord du podium. "Un blanc". La danseuse se courbe, cambre son postérieur et enroule le soutien-gorge qu’elle tient à la main autour du cou du client. La salle exulte. Le client glisse quelques billets dans son unique sous vêtement. Soudain, il attrape violement la tête de la danseuse et balance la fumée de sa cigarette dans sa bouche. La salle crie : " Embrasse-la", "Attrape ses seins", et autres injonctions circonstanciées. Peine perdue, il est déjà temps pour elle de laisse ses collègues de travail prendre leur tour.
S’avance la suivante. Elle dégrafe son soutien gorge et fait le tour des tables situées devant le podium. Les clients client approchés sacrifient au traditionnel rite du farotage . Ils  gratifient la danseuse de billets de banques à chaque approche. Enhardit par tant de générosité, la danseuse attrape la bouteille d’un client et la dépose sur le podium. Sous les yeux hallucinés de la salle, la jeune femme mimera tour à tour, avec sa bouteille une fellation et "une branlette". "La bouteille a éjaculé", lance une voix. Salve d’applaudissements. Pluie de billets. Le compte est bon, la jeune femme laisse la place à sa suivante.
Celle-ci après les "civilités", se couche sur le podium. Elle mime l’acte sexuel. La salle est en délire. Un client, sérieusement échaudé, déjoue l’attention de la sécurité et bondit sur le podium. L’européen, braguette ouverte, anatomie à l’air libre, il s’avance vers la danseuse. La salle hurle. Ce dernier sort une liasse de billets et la déverse littéralement sur la tête de la danseuse. Satisfait, il rejoint son siège. Non sans avoir embrassé à bouche que-veux-tu la gogo-danseuse qui n’opposera pas de résistance.
Je viens ici me rincer les yeux
"Lorsque je veux me distraire le week-end, je viens ici me rincer les yeux", lance un client assis sur notre table. Un autre rétorque : "La première fois, tu es stupéfait de voir une telle scène en plein Douala. Mais avec le temps, tu es dégoûté. C’est la même danse, les mêmes visages", confie un autre client, visiblement, habitué de ces lieux.
Au  Chat noir , à 1km de là, les filles, top less, le sexe à découvert, déambulent de table en table pour arracher des billets aux clients. C’est le même spectacle au Maxim night club, situé également au quartier Akwa. Là-bas, deux fois par semaines, on organise des  soirées sans caleçons. Ici, les danseuses, à chaque passage, les danseuses montent d’un cran dans l’obscénité. Les clientes sont momifiées. Les mâles exultent. Ils en redemandent encore, jusqu’au petit matin. Et pourtant, l’exhibitionnisme est officiellement interdit par la loi camerounaise.
Nouvellement installé en 2008, Okalia Bilaï, le préfet du Wouri avait fait fermé une vingtaine de débits de boisson. Ceux qui violent cette loi sur les mœurs s’exposent, a-t-on appris au secrétariat du préfet du Wouri à Douala à de lourdes sanctions pécuniaires qui vont jusqu’à 2 millions Fcfa et des peines d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans fermes. La menace n’est pas appliquée. D’où, la création des clubs de strip tease avec port du string ou avec le sexe totalement à découvert qui se multiplient.

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