mercredi 6 avril 2011

Côte d'Ivoire : les négociations avec Gbagbo dans l'impasse

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 06.04.11 | 17h25
Un nuage de fumée au dessus du quartier où se trouve la résidence de Laurent Gbagbo, mercredi 6 avril.
Un nuage de fumée au dessus du quartier où se trouve la résidence de Laurent Gbagbo, mercredi 6 avril.REUTERS/STAFF

Les jours se suivent et se ressemblent à Abidjan, plongeant l'ensemble de la Côte d'Ivoire dans la confusion et l'incertitude politique la plus totale. Comme la veille, les négociations entre le camp du président sortant Laurent Gbagbo, celui de son rival reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, les diplomates de l'ONU et la France n'ont rien donné, mercredi 6 avril.

M. Gbagbo, toujours retranché dans sa résidence personnelle, avait déclaré, lundi, qu'il ne reconnaîtrait pas la victoire de M. Ouattara à l'élection présidentielle. Mardi, le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a reconnu que "les négociations ont échoué devant l'intransigance de Laurent Gbagbo".

Une source gouvernementale française avait confirmé qu'Alassane Ouattara avait estimé "que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traînaient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu'à gagner du temps". Le chef de la diplomatie française a précisé qu'Alassane Ouattara avait lui-même fixé les conditions des négociations, menées sous l'égide du représentant spécial des Nations unies. Un porte-parole de l'ONU a entretenu la confusion en assurant au contraire que "les négociations continuent".

OFFENSIVE RATÉE CONTRE LA RÉSIDENCE DE GBAGBO

L'impatience gagant le camp Ouattara, ses forces armées ont lancé un assaut à l'arme lourde contre le palais présidentiel et la résidence de Laurent Gbagbo dans la matinée de mercredi. L'offensive n'a rien donné et a été suspendue en début d'après-midi. La France a assuré que les soldats du dispositif Licorne, ainsi que ceux de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) n'ont pas participé à cette opération militaire, même s'ils restaient présents dans les rues et dans le ciel d'Abidjan.

La Cour pénale internationale (CPI) a publiquement annoncé, mardi, qu'elle comptait ouvrir une enquête sur des "massacres commis de façon systématique ou généralisée" en Côte d'Ivoire alors que le bilan humain des combats depuis le début de l'année n'est pas encore connu avec précision. "Le bureau du procureur est extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation en Côte d'Ivoire et notamment par les meurtres qui auraient été commis dans l'ouest du pays", souligne le communiqué le procureur Luis Moreno-Ocampo.

Il fait référence aux combats autour de la ville de Duékoué, un important carrefour de l'Ouest ivoirien prise par les combattants des forces d'Alassane Ouattara, mardi. Selon l'ONU et plusieurs autres organisations internationales, cette offensive s'est accompagnée de massacres de grande ampleur, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus". "Le Bureau continue de recueillir des informations au sujet de ces crimes qui auraient été perpétrés par différentes parties au conflit", a précisé M. Moreno-Ocampo.

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