Ils sont nombreux, ces observateurs, ONG et experts à déceler en la défaite militaire des rebelles du M23 la fin du conflit à l’est de la République démocratique du Congo.
Mais il s’agit là d’une conclusion bien hâtive, tant cette zone de l’ex-Zaïre regorge de mouvements armés et de milices plus ou moins bien organisées.
Ces violences dans l’est de la RDC durent depuis deux décennies, et seule l’éradication définitive de cette constellation de forces négatives stabilisera la région des Grands Lacs.
La signature d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23-Mars (M23) devait intervenir ce lundi 11 novembre à Kampala, capitale de l’Ouganda, qui a joué le rôle de médiateur entre les deux parties.
Mais rien n’a été paraphé pour une question de sémantique, car il n’y a pas eu d’entente en ce qui concerne le nom à donner au document : « Accord de paix » ou « Déclaration » ?
La terminologie a posé problème et a provoqué l’ajournement de la cérémonie de signature, mais il ne fait plus de doute en revanche que la défaite militaire des rebelles du M23 est actée.
Néanmoins, cela ne signifie aucunement que la situation de conflit à l’est de la République démocratique du Congo, sur fond de contrebande de minerais et de guerres ethnopolitiques, est terminée. Il existe en effet une quantité quasi infinie de forces négatives, dont voici une liste non exhaustive.
Les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR)
Ce mouvement est une émanation des FAR (Forces Armées Rwandaises) et des milices Interahamwe, et compte donc en son sein bon nombre des génocidaires Hutus responsables du massacre des Tutsis au Rwanda en 1994. Ils ont pris le chemin de l’ex-Congo belge lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagamé a pris le pouvoir et mis un terme à l’extermination de l’ethnie Tutsie au Rwanda.
Les FDLR ont réellement perdu de leur superbe ces derniers mois, si le terme est permis pour ce genre d’organisation. En plus du mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale (CPI) à l’endroit de leur chef suprême Sylvestre Mudacumura, ils font face à de sérieuses difficultés : les supérieurs peinent à imposer leur leadership sur leurs troupes, au sein desquelles règnent d’ailleurs une certaine anarchie.
De plus, un nombre indéterminé de soldats FDLR se sont rendus aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et à la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo) depuis le début de l’année, d’après des rapports d’experts mandatés par l’ONU.
En outre, il existe des divergences manifestes entre ceux qui veulent continuer à se battre les armes à la main et les autres, moins extrémistes, qui prônent la fin des hostilités et souhaitent déposer les armes.
The Lord’s Resistance Army (LRA)
L’Armée de Résistance du Seigneur a vu le jour en Ouganda en pleine guerre civile dans les années 80, érigée par l’obscur Joseph Kony. Celui qui est aussi concerné par un mandat d’arrêt de La Haye a légitimé son mouvement par une idéologie pseudo chrétienne, via laquelle il a voulu imposer un régime fondé sur les Dix Commandements bibliques.
Ce sont sa sadicité, sa violence hors du commun et l’enrôlement d’enfants-soldats qui ont bâti sa mauvaise réputation.
Voilà sept années que ce groupe n’a plus sévi dans le pays qui l’a vu naître. En effectif désormais très réduit, la LRA commet ses exactions en Centrafrique, au Soudan du sud, et donc en République démocratique du Congo, où elle a massacré plus de 300 personnes.
The Allied Democratic Forces (ADF-Nalu)
Les Forces Démocratiques Alliées sont un conglomérat de mouvements rebelles Ougandais, créées en 1995. Pseudo islamistes, ils ont longtemps ambitionné d’ériger un état fondé sur la Charia. Il s’agit d’un vieux mouvement, présent de longue date en RD Congo.
Plus d’un millier de soldats composent son armée, et plusieurs rapts et autres kidnappings ont été menés en territoire congolais, dans l’optique d’étoffer toujours plus ses effectifs.
Leurs combats contre l’armée régulière de la RDC ont entraîné des déplacements massifs de populations civiles congolaises vers l’Ouganda voisin il y a quatre mois.
Paddy Ankunda, lieutenant-colonel et porte-parole l’Armée ougandaise (la Force de défense du peuple ougandais) rapporte que des connivences existent entre les ADF-Nalu et Al-Qaida, ainsi qu’avec les Shebbabs Somaliens, auteurs de l’attaque contre le centre commercial WestGate Mall de Nairobi, au Kenya.
Et aussi :
- Les Forces Nationales de Libération (FNL) : les FNL sont un ancien mouvement rebelle hutu burundais devenu parti politique. Cependant, en dépit de la démobilisation de son chef Agathon Rwasa, il en existe des émanations qui cherchent à retrouver des couleurs en acquérant violemment et de part et d’autre de la frontière entre la RDC et le Burundi les services des populations civiles.
- Les différentes milices Maï-Maï
- Les Raia Mutomboki
- Les Forces de Défense Locales (FDL)
- Le Front de Défense du Congo (FDC)
- Le Mouvement d’Action pour le Changement (MAC)
- Le Mouvement Populaire d’Autodéfense (MPA)
- Les Forces de défense du peuple congolais (FDPC)
- Alliance des Patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS)
- Coalition des groupes armés de l’Ituri (COGAI)
- Le Kata Katanga
- Les Forces de défense nationales (FDN)
- Le M18
- Le M26
Vous comprenez donc que la région reste une poudrière et que la simple signature d’un unique accord de paix ne règlera jamais irrémédiablement le problème.
Mais pour parvenir à une paix durable, il faudra nécessairement une coopération avec les pays voisins de la RDC, dont principalement le Rwanda et l’Ouganda pour qui le rôle dans l’appui humain, militaire et financier au M23 est presque reconnu de manière unanime.
Les puissances occidentales devront également faire preuve de plus de transparence par rapport à leur implication dans le trafic de ressources minières.
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Mais il s’agit là d’une conclusion bien hâtive, tant cette zone de l’ex-Zaïre regorge de mouvements armés et de milices plus ou moins bien organisées.
Ces violences dans l’est de la RDC durent depuis deux décennies, et seule l’éradication définitive de cette constellation de forces négatives stabilisera la région des Grands Lacs.
La signature d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23-Mars (M23) devait intervenir ce lundi 11 novembre à Kampala, capitale de l’Ouganda, qui a joué le rôle de médiateur entre les deux parties.
Mais rien n’a été paraphé pour une question de sémantique, car il n’y a pas eu d’entente en ce qui concerne le nom à donner au document : « Accord de paix » ou « Déclaration » ?
La terminologie a posé problème et a provoqué l’ajournement de la cérémonie de signature, mais il ne fait plus de doute en revanche que la défaite militaire des rebelles du M23 est actée.
Néanmoins, cela ne signifie aucunement que la situation de conflit à l’est de la République démocratique du Congo, sur fond de contrebande de minerais et de guerres ethnopolitiques, est terminée. Il existe en effet une quantité quasi infinie de forces négatives, dont voici une liste non exhaustive.
Les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR)
Ce mouvement est une émanation des FAR (Forces Armées Rwandaises) et des milices Interahamwe, et compte donc en son sein bon nombre des génocidaires Hutus responsables du massacre des Tutsis au Rwanda en 1994. Ils ont pris le chemin de l’ex-Congo belge lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagamé a pris le pouvoir et mis un terme à l’extermination de l’ethnie Tutsie au Rwanda.
Les FDLR ont réellement perdu de leur superbe ces derniers mois, si le terme est permis pour ce genre d’organisation. En plus du mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale (CPI) à l’endroit de leur chef suprême Sylvestre Mudacumura, ils font face à de sérieuses difficultés : les supérieurs peinent à imposer leur leadership sur leurs troupes, au sein desquelles règnent d’ailleurs une certaine anarchie.
De plus, un nombre indéterminé de soldats FDLR se sont rendus aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et à la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo) depuis le début de l’année, d’après des rapports d’experts mandatés par l’ONU.
En outre, il existe des divergences manifestes entre ceux qui veulent continuer à se battre les armes à la main et les autres, moins extrémistes, qui prônent la fin des hostilités et souhaitent déposer les armes.
The Lord’s Resistance Army (LRA)
L’Armée de Résistance du Seigneur a vu le jour en Ouganda en pleine guerre civile dans les années 80, érigée par l’obscur Joseph Kony. Celui qui est aussi concerné par un mandat d’arrêt de La Haye a légitimé son mouvement par une idéologie pseudo chrétienne, via laquelle il a voulu imposer un régime fondé sur les Dix Commandements bibliques.
Ce sont sa sadicité, sa violence hors du commun et l’enrôlement d’enfants-soldats qui ont bâti sa mauvaise réputation.
Voilà sept années que ce groupe n’a plus sévi dans le pays qui l’a vu naître. En effectif désormais très réduit, la LRA commet ses exactions en Centrafrique, au Soudan du sud, et donc en République démocratique du Congo, où elle a massacré plus de 300 personnes.
The Allied Democratic Forces (ADF-Nalu)
Les Forces Démocratiques Alliées sont un conglomérat de mouvements rebelles Ougandais, créées en 1995. Pseudo islamistes, ils ont longtemps ambitionné d’ériger un état fondé sur la Charia. Il s’agit d’un vieux mouvement, présent de longue date en RD Congo.
Plus d’un millier de soldats composent son armée, et plusieurs rapts et autres kidnappings ont été menés en territoire congolais, dans l’optique d’étoffer toujours plus ses effectifs.
Leurs combats contre l’armée régulière de la RDC ont entraîné des déplacements massifs de populations civiles congolaises vers l’Ouganda voisin il y a quatre mois.
Paddy Ankunda, lieutenant-colonel et porte-parole l’Armée ougandaise (la Force de défense du peuple ougandais) rapporte que des connivences existent entre les ADF-Nalu et Al-Qaida, ainsi qu’avec les Shebbabs Somaliens, auteurs de l’attaque contre le centre commercial WestGate Mall de Nairobi, au Kenya.
Et aussi :
- Les Forces Nationales de Libération (FNL) : les FNL sont un ancien mouvement rebelle hutu burundais devenu parti politique. Cependant, en dépit de la démobilisation de son chef Agathon Rwasa, il en existe des émanations qui cherchent à retrouver des couleurs en acquérant violemment et de part et d’autre de la frontière entre la RDC et le Burundi les services des populations civiles.
- Les différentes milices Maï-Maï
- Les Raia Mutomboki
- Les Forces de Défense Locales (FDL)
- Le Front de Défense du Congo (FDC)
- Le Mouvement d’Action pour le Changement (MAC)
- Le Mouvement Populaire d’Autodéfense (MPA)
- Les Forces de défense du peuple congolais (FDPC)
- Alliance des Patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS)
- Coalition des groupes armés de l’Ituri (COGAI)
- Le Kata Katanga
- Les Forces de défense nationales (FDN)
- Le M18
- Le M26
Vous comprenez donc que la région reste une poudrière et que la simple signature d’un unique accord de paix ne règlera jamais irrémédiablement le problème.
Mais pour parvenir à une paix durable, il faudra nécessairement une coopération avec les pays voisins de la RDC, dont principalement le Rwanda et l’Ouganda pour qui le rôle dans l’appui humain, militaire et financier au M23 est presque reconnu de manière unanime.
Les puissances occidentales devront également faire preuve de plus de transparence par rapport à leur implication dans le trafic de ressources minières.
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