dimanche 22 décembre 2013

Crise au Soudan du sud : Obama met la pression

Samedi 21 décembre 2013 


 

Entretenir les foyers des tensions sur le continent appartient à une époque révolue. 

Pour cette raison, l’administration américaine s’active sur tous les fronts afin d’éteindre tous les brasiers du continent en vue d’assainir l’espace réservé aux affaires en Afrique. 

Le pétrole soudanais du Sud intéresse aussi les USA au point que la Maison blanche ne pouvait rester indifférente face à la dégradation de la situation sécuritaire dans ce jeune Etat. 

Les deux protagonistes en conflit doivent savoir lire les signes de temps. La réaction instantanée d’Obama, sur un ton sans équivoque, prouve à suffisance que les USA sont fatigués de jouer au sapeur pompier. La nouvelle orientation porte sur le business.

La situation au Soudan du Sud reste préoccupante pour tous les observateurs. Pays voisin de la République démocratique du Congo au Nord, l’instabilité qui tend à s’y installer est aussi une préoccupation de la RDC. 


La montée de la violence, aux relents ethniques rappelle aux Congolais l’hécatombe de l’Est où l’arrivée massive des réfugiés hutu avait causé une instabilité permanente dans cette partie du pays et du continent.

Alors que le jeune Etat devrait se construire, les démons de la division se sont invités pour semer la confusion et éloigner davantage le pays du chemin de son développement. 


L’ancien vice-président a déclaré sur les ondes de RFI qu’il n’attend de son ancien mentor que « la négociation sur les conditions de son départ ». Une déclaration qui laisse entrevoir que, les frères ennemis seraient prêts à faire monter la pression jusqu’à ce que l’un en sort victorieux.

Le drame reste que, dans leur boulimie du pouvoir, ils comptent marcher sur les cadavres de leurs compatriotes, les mêmes qui ont cru à une autodétermination afin de se doter de leur propre Etat. 


Les deux dirigeants conduisent leur pays dans le précipice d’autant plus qu’ils ne pourront tirer leur pays d’affaire, en voulant absolument que l’un disparaisse au profit de l’autre. 

Le glissement vers un conflit à large impact sur le pays n’est plus à écarter.

L’escalade verbale, s’accompagne, malheureusement de violence sur le terrain où des morts se comptent déjà par des centaines. Le vice-président Riek Machar limogé en juillet dernier, a appelé jeudi sur Radio France Internationale (RFI) au renversement du président Salva Kiir. Il l’a accusé de vouloir « allumer une guerre ethnique ».


Obama met la pression

Sur un ton sans appel, le porte-parole du président Obama n’y est pas allé par le dos de la cuillère : « Le Sud-Soudan a le choix. Ses leaders peuvent mettre un terme à la violence et travailler afin de résoudre les tensions pacifiquement et démocratiquement. Ils doivent cesser immédiatement de se battre pour régler des comptes politiques ou déstabiliser le gouvernement ». 


Le bureau du porte-parole de la Maison Blanche indique par ailleurs que : « Les discours incendiaires et les violences ciblées doivent prendre fin. Toutes les parties doivent écouter les sages conseils des pays voisins, s’engager à dialoguer et à prendre des mesures immédiates pour appeler au calme et soutenir la réconciliation ».

Plutôt que de se pourfendre à travers une inutile guerre sanglante, le président Obama les invite à la réconciliation : « Les leaders du Sud-Soudan doivent reconnaître que trouver un compromis avec son ennemi politique n’est pas chose facile ; mais se remettre de flambées de violence incontrôlée et d’une haine effrénée sera davantage compliqué ». 


Les USA s’indignent de devoir assister, une fois de plus à un spectacle du sang qui coule à floculation sur une terre où 98% des ressources proviennent du pétrole

« Trop de sang a été versé et trop de vies ont été perdues pour que l’espoir et la chance qui s’est offerte au Sud-Soudan lui échappent. Il est temps que les leaders du Sud-Soudan fassent preuve de courage et de leadership pour réaffirmer leur engagement envers la paix, l’unité et un avenir meilleur pour leur peuple », note le bureau du porte-parole du président Obama.

En conclusion, la Maison blanche réaffirme sa volonté de poursuivre la coopération avec ce nouvel Etat d’Afrique : « Les Etats-Unis resteront un partenaire solide du peuple sud-soudanais, à l’heure où il recherche la sécurité et la prospérité qu’il mérite ». 


En fait, l’administration Obama use de la carotte qui précède, sans aucun doute, le bâton. A l’heure où toutes les énergies sont concentrées sur les autres foyers de tension, notamment dans l’Est de la RDC, cette nouvelle source d’insécurité sur le continent n’est pas du goût des USA. 

Ayant levé clairement l’option de privilégier les affaires, le pays de l’oncle Sam n’entend pas laisser perdurer cette instabilité. Le pétrole soudanais du Sud intéresse les Etats Unis, de même que la stabilité préalable qui permettrait une exploitation conséquente. 

Le bien-être des soudanais du Sud ne s’envisage pas avec autant de violence. Et l’administration américaine frappera au besoin, pourvu que les vies humaines soient épargnées et que la coopération, notamment sur le pétrole bénéficie à tout le monde.
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Le Potentiel

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