mardi 3 décembre 2013

Kampala : Quel sort pour l'Ex-M23 ?

02/12/2013

 

Paul KAGAME, Joseph KABILA, Ban KI-MOON et Yoweri MUSEVENI. Addid Abeba Janvier 2013

Joseph Kabila : « On est toujours en contact avec la facilitation, le président Museveni et le ministre ougandais de la Défense. On est en contact avec l’organisation régionale, la CIRGL, peut-être d’ici vers le 15 [décembre], on aura trouvé une solution. Mais, une solution sera juste, vu l’évolution de la situation sur le terrain ; cela veut dire la fin de la guerre au Nord-Kivu ». 


Selon lui, « une déclaration va certainement suffire pour clôturer ce processus de Kampala ». L’intitulé du texte final des pourparlers de Kampala continue de diviser les deux parties : le M23 veut la signature d’un « accord », ce que refuse le gouvernement estimant qu’il ne peut pas conclure un accord avec un mouvement rebelle qui n’existe plus. Kinshasa préfère une simple « déclaration », attestant l’autodissolution du M23.

Le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, reste toujours attaché à la conclusion, dans le format voulu par Kinshasa, des pourparlers de Kampala. 


Selon lui, ces négociations, lancées il y a une année, devaient être bouclées avant le 15 décembre prochain.

Le président de la République, Joseph Kabila, se dit confiant quant à l’aboutissement des pourparlers de Kampala entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23. Il estime que d’ici le 15 décembre, « une déclaration » pourra être signée pour sanctionner ces pourparlers. 


Selon lui, la solution à la crise passe aussi par la contribution de tous les pays de la région des Grands Lacs.

Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue mardi 26 novembre à Bunia, le Président de la République s’est exprimé en ces termes : « On est toujours en contact avec la facilitation, le président Museveni et le ministre ougandais de la Défense. On est en contact avec l’organisation régionale, la CIRGL, peut-être d’ici vers le 15 [décembre], on aura trouvé une solution. Mais, une solution sera juste, vu l’évolution de la situation sur le terrain ; cela veut dire la fin de la guerre au Nord-Kivu ».

Selon lui, « une déclaration va certainement suffire pour clôturer ce processus de Kampala ». L’intitulé du texte final des pourparlers de Kampala continue de diviser les deux parties : le M23 veut la signature d’un « accord », ce que refuse le gouvernement estimant qu’il ne peut pas conclure un accord avec un mouvement rebelle qui n’existe plus. Kinshasa préfère une simple « déclaration », attestant l’autodissolution du M23.

Le président de la République a par ailleurs insisté sur l’implication des pays de la région dans la recherche de solution à cette crise : « Le processus de Kampala n’est pas seulement un processus entre le gouvernement congolais et le M23, parce que c’était une décision d’un sommet des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs ensemble avec les chefs d’Etat de la SADC ».

Les pourparlers de Kampala entre les délégations du gouvernement et du M23, ouverts le 9 décembre, ont été plusieurs fois suspendus sur fond d’affrontements armés entre les deux parties au Nord-Kivu. 


Lors d’une offensive menée fin octobre par les FARDC, appuyées par la MONUSCO, le M23 a été démantelé militairement et a annoncé se décision de renoncer à la lutte armée. 

Une tournée, symbole de la paix retrouvée

Trois semaines après la capitulation de la rébellion M23, Joseph Kabila a entamé une tournée dans l'Est, un déplacement symbole de la « restauration de l'autorité de l'Etat ».

Le chef de l'Etat est arrivé le 20 novembre à Kisangani, chef-lieu de la province Orientale et troisième ville du pays, pour le début de sa tournée régionale effectuée en voiture. 


Ce jour marquait le premier anniversaire de la cuisante prise de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, par le M23, l'ex-rébellion composée essentiellement de Tutsi congolais, qui était soutenue, selon des experts de l'ONU par le Rwanda et l'Ouganda, ce que ces pays voisins de la RDC ont toujours démenti.

Le président Joseph Kabila est arrivé mardi 26 novembre 2013 à 17h00 (heure locale) au Nord-Kivu par la ville de Butembo (à 350 Km au nord de la ville de Goma), en provenance de la province Orientale, via Eringeti (territoire de Beni), localité frontalière avec la localité de Luna où l’a accompagné le gouverneur de la province Orientale, Jean Bamanisa.

A son arrivée, le chef de l'Etat a été chaleureusement accueilli par la population locale en liesse devant laquelle se trouvait le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, accompagné du général Lucien Bahuma Ambamba, commandant de la 8ème région militaire, du général Vital Awashango Umia, commandant de la Police nationale congolaise au Nord-Kivu, des responsables de sécurité en province et des notables de la place. 


« Il a marché à pied et salué la masse rangée aux abords de la route », rapporte Radio Kivu1.

Selon Radio Kivu1, « les habitants de tout l'axe Eringeti-Butembo remercient le chef de l'Etat pour son arrivée dans leur province. Ils le félicitent pour avoir consacré son énergie à anéantir le M23 ». 


« Ils lui demandent de faire de même pour le reste des groupes armés dont les ADF-NALU et les Maï-Maï. S'agissant de leurs attentes, ils sollicitent la poursuite des projets de développement dont les routes et l'électricité », commente-t-elle.

Ce périple de 1.000 kilomètres et le mode de déplacement choisi, la voiture, visent à montrer que l'Est du pays est de nouveau sous le contrôle du gouvernement, impuissant ces dernières années face à de multiples guérillas.
Quel sort pour le M23 ?

L'ex-mouvement rebelle, qui a renoncé récemment à la lutte armée et qui a annoncé vouloir devenir un mouvement politique, a cédé à toutes les exigences de Kinshasa. Cependant, le M23 veut - coûte que coûte - obtenir la signature, à Kampala, d'un accord politique traitant notamment des questions de démobilisation et d'amnistie de ses combattants.

Mais, pour Kinshasa, cet accord n'est plus d'actualité. Le gouvernement congolais a annoncé vouloir signer une simple déclaration et a affirmé déjà que son contenu sera très différent de ce qui a été discuté à Kampala. « Nous sommes allés à Kampala pour écouter les griefs de nos compatriotes qui sont au M23. Ça ne leur donnait aucune légitimité.

On ne peut pas, étant une force négative, signer des accords avec un gouvernement. Je pense que tous nos partenaires de la communauté internationale sont d’accord avec ce point de vue et c’est donc une simple déclaration qui sera signée, pas un accord », avait ainsi déclaré Lambert Mende Omalanga, le porte-parole du gouvernement.

« Je dirais que le contenu de cette déclaration est différent des propositions que le M23 avait amenées sur la table et qui faisaient en quelque sorte de lui une sorte d’Etat dans cette partie de l’est de la RDC, chose que nous avons toujours refusée. 


Je pense que leur infortune sur le terrain militaire les a poussés à devenir un peu plus raisonnable, et c’est une bonne chose », avait-il conclu.

Le M23 va-t-il devoir boire le calice jusqu'à la lie ? Et si oui, quelles en seront les conséquences ? Les centaines de combattants qui se sont rendus à la MONUSCO seront-ils considérés, par Kinshasa, comme des prisonniers de guerre ou seront-ils démobilisés ? 


Des questions qui devaient trouver des réponses dans le document censé conclure les pourparlers de Kampala. 
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© KongoTimes

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