mardi 24 décembre 2013

Le coltan, l’or noir du Congo

24 décembre 2013 
 
 


Présent dans beaucoup d’appareils électroniques et dans les smartphones, le coltan fait partie des richesses minérales de la République démocratique du Congo. 

60 % à 80 % des réserves mondiales de coltan se trouvent dans la région du Nord-Kivu. Son extraction est devenue enjeu de pouvoir et objet de trafic, dans une région qui ne connaît que trop la violence.

Mélange de deux minérais (colombite et tantalite), le coltan s’extrait de façon artisanale, à mains nues. 


Dans une mine, les enfants se faufilent pour trouver les filons, les hommes tapent pour extraire le minerai et les femmes pilent le coltan pour le trier.

La couleur du bitume, l’odeur de l’argent et le goût du sang

Cette situation pose de nombreux problèmes écologiques, sociaux et économiques. Outre les problèmes de santé auxquels s’exposent les travailleurs, les creusements sauvages peuvent provoquer des éboulements dans les mines.

Parmi les richesses minérales du Congo, le coltan a la particularité d’être plus facile à extraire que le diamant ou l’étain. Dans le Nord-Kivu, le coltan est tellement abondant qu’on parle d’une ressource « à ciel ouvert ». 


Connu pour bien résister à la corrosion, le coltan est stratégique pour les systèmes de défense qui utilisent de la haute-technologie, pour le secteur aéronautique et l’aérospatiale (constructions de réacteurs, de missiles, de satellites) et pour la composition des téléphones portables.

Trafic local et intérêt international

De grands fabricants d’électronique comme Nokia, Apple ou Nintendo sont impliqués dans l’extraction du coltan en RDC, via des courtiers internationaux ou des sous-traitants présents sur place. 


Ces entreprises profitent du vide juridique qui existe autour de l’extraction du coltan au Congo pour continuer à exporter le précieux minerai. 

Depuis une dizaine d’années, l’ONU, des ONG et des journalistes tentent d’alerter l’opinion publique mondiale sur cette situation.

Félicité Kourra Owona Mfegue est enseignante-chercheuse à l’Université de l’Etat de Puntland en Somalie. 


Elle est l’auteur du livre Les ressources naturelles dans les conflits armés en République démocratique du Congo, publié aux éditions de L’Harmattan en novembre 2012.

Pour elle, l’enjeu principal concernant l’extraction du coltan est celui de la traçabilité du minerai. 


__________________
Jean-Baptiste Cocagne


(Photo : Responsible Sourcing Network)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire