samedi 28 décembre 2013

L’imprudence des lâches face aux justiciers du nord.



C’est une histoire tristement vraie. Un jour une militantes du FPI est discriminée, insultée, agressée.


Lorsqu'elle décrit ce qui lui arrive, les mêmes lui jettent à la figure, au choix:

Tu l’as cherché aussi, tu faisais quoi parmi eux, pourquoi tu critiques leur mentor devant eux, fallait pas t’attendre à ce que les gens ne se sentent pas provoqués…ils sont au pouvoir , quand même…

tu aurais éviter de te mettre dans leur débat, et essayer d’être plus discrète histoire de ne pas heurter les sensibilités…

Faut arrêter la victimisation maintenant et travailler a la réconciliation plutôt que d’accuser un gouvernement qui fait tout pour nous sortir du gouffre dans lequel la crise nous a plongé.…

Ces trois phrases révèlent quelque chose de plus profond qu’une simple désapprobation. Elles disent toute la lâcheté de ceux qui, plutôt que de soutenir ces femmes, cherchent des excuses pour les rendre coupables. En ce sens, ils sont plus proches de leurs agresseurs que de celles qu’ils prétendent aider et conseiller.

Manquer de courage est une chose. Le revendiquer en est une autre.

A tous ceux qui aujourd’hui rendent les pro Gbagbo coupables de l’échec de la réconciliation , j’adresse le même message: à défaut d’avoir le cran de relever la tête face à ce régime et à ceux qui les soutiennent, ayez au moins la décence de cacher votre lâcheté au fond d’un trou plutôt que de l’étaler au grand jour.

Quant à tous ceux qui disent vouloir soutenir les pros Gbagbo, je propose de bannir le mot « victimisation » de notre vocabulaire, cet ignoble mot inventé par les promoteurs de la politique de rattrapage pour rendre leurs adversaires coupables de la haine qui les vise.

Rappel sémantique:

La « victimisation » est le processus à travers lequel un groupe instrumentalise ou se complait dans un statut de victime afin d’obtenir, au choix: un statut privilégié, des passe-droits, une posture politique, etc.


L’accusation de « victimisation » va en général de pair avec un déni du racisme. Comme elle est confortable cette brillante « victimisation » qui vient, du même coup, rendre les victimes coupables et les lâches respectables.

Parmi les milliers de personnes discriminées ou agressées que nous soutenons depuis l’avènement des justiciers du nord aucune n’a demandé autre chose que ses droits. Ni exception, ni traitement de faveur, ni ce chantage pleurnichard qui semble tant incommoder leurs bourreaux.

Pour en être là, encore faudrait-il que les victimes soient reconnues dans les discriminations et les violences qui les touchent. Or jusqu’à preuve du contraire, elles sont des victimes conditionnelles, dont la parole est mise en doute dans les médias, la souffrance niée, le préjudice acceptable. La charge de preuve leur incombe, comme mises en accusation sans avoir le droit à la parole.

Nous aurons des ivoiriens qui refusent à d’autres ivoiriens le droit à l’autodétermination, nous auront des chantres de la liberté d’expression dont la susceptibilité les placera hors de toute critique, nous aurons des hérauts de la laïcité illettrés en matière de droit, nous aurons de véritable tribalistes malades de se voir dans la glace…


Et nous aurons mêmes nos nègre de service, honteux et serviles, qui ayant remplacé le courage des braves par l’arrogance des lâches, n’auront rien d’autre à produire qu’une savante capitulation.

Ils écriront des livres pour justifier la charte du nord , la rébellion et la politique de rattrapage, comme pour mieux dire que leur honneur n’existe pas. Ils diront aux victimes qu’elles sont responsables de ce qui leur arrive. 


Ils chercheront à plaire à leurs maîtres en piétinant la dignité de toutes celles et ceux qui ont choisi de rester fidèles à leurs convictions, comme les nègres de l’intérieur qu’ils sont quel que soit le mal qu’ils se donnent pour s’en cacher.

N’en déplaise aux justiciers du nord et à leurs idiots utiles, nous continuerons à soutenir tous celles et ceux qui souffrent, quelles que soient leur sensibilité religieuse et leur obédience politique : quel que soit leur âge et leur appartenance culturelle. 


La seule question qui devrait tous nous intéresser lorsqu’on s’adresse à une personne qui vient d’être discriminée ou agressée tient en une ligne:
Qu’est ce que je peux faire pour t’aider?
___________
Zedia Ibrahim


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