mercredi 4 décembre 2013

RDC: L’Assemblée nationale rejette tout accord avec le M23





Après une longue période de flottement, marquée par le blocage systématique des questions orales en rapport avec la guerre de l’Est ou leur traitement à huis clos, l’Assemblée Nationale a finalement levé plusieurs options au cours de sa plénière d’hier mardi 03 décembre 2013. 


La plus significative et que d’aucuns auraient aimé voir figurer en tête des recommandations adressées au gouvernement par cette institution, c’est celle où elle affirme son rejet de tout accord avec l’ex-rébellion du M23.

Les députés nationaux ont souligné, noir sur blanc, que ce mouvement rebelle frappé du sceau de « force négative » par la communauté internationale elle- même, ne peut pas se mettre à la même table que le gouvernement.


Cela sous-entend que dans l’esprit de la majorité des membres de la chambre basse du Parlement, s’il y a un document que le M23 pourrait signer, ce serait sa
Déclaration de reddition », comme exigé depuis belle lurette par les experts congolais associés aux négociations de Kampala. Pour sa part, Kinshasa se contenterait d’en prendre acte.

Pour nombre de patriotes, cette prise de position a le mérite d’être en phase avec le sentiment général qui anime le peuple congolais, à savoir celui du refus de toute initiative visant la « résurrection » du M23, sous quelque forme que ce soit. 


On croit savoir qu’à ce stade, toute équivoque est levée au sujet de la mission attendue du ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophone, chef de la délégation congolaise aux négociations de Kampala. 

Il ne s’agit plus, s’il faut s’en tenir à la dynamique qui s’est dégagée à l’hémicycle de Lingwala, de polémiquer autour de la conclusion d’un dialogue de sourds qui a causé beaucoup de torts au grand Congo et aux Congolais.

Le devoir de résistance politique et diplomatique


La résistance populaire et militaire ayant permis à la RDC de bouter la rébellion du M23 hors de son territoire, il lui reste à consolider les acquis de cette double victoire par une forte résistance politique et diplomatique face aux pressions internationales et régionales. 


Ce devoir de résistance incombe au gouvernement, qui est appelé à cor et à cri à rentrer à Kampala conclure, avec des criminels, un compromis politique que l’on prétend être la voie obligée pour le retour d’une paix durable à l’Est du pays.

Une quelconque attitude de faiblesse de la part des défenseurs des intérêts du peuple congolais dans la capitale ougandaise pourrait être interprétée comme une trahison. 


Car, jusque-là, le commun de Congolais n’arrive pas à comprendre le soutien, par la communauté internationale, d’une démarche qui s’apparente à la légitimation d’une « force négative » sévèrement condamnée aussi bien dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. 

L’on ne cesse... du reste se demander comment un mouvement rebelle contre lequel l’ONU a mobilisé toute une brigade d’intervention et des drones peut-il encore trouver une oreille attentive auprès de la communauté ‘internationale pour la défense des intérêts de ses membres, réputés violeurs, pilleurs, tueurs et hors-la-loi.

Les Congolais veulent savoir ce qui se cache derrière l’obligation de signature, par ceux qui les gouvernent, d’un accord avec ceux qui ont passé dix-huit mois à massacrer leurs parents, frères et sœurs... à violer leurs mères, sœurs et filles… à piller leurs ressources naturelles… à détruire leurs infrastructures de base... à entretenir des administrations parallèles… à gérer un Etat fantôme dans un Etat indépendant.


On va toutefois continuer à nourrir des regrets au sujet des pesanteurs politiques et diplomatiques qui ont empêché la Chambre basse du Parlement congolais d’entrer en possession du projet d’Accord ou de Déclaration de Kampala que les ‘députés nationaux n’ont pu découvrir que par voie de presse. 


Le vœu de tous aurait été de voir l’Assemblée Nationale passer au crible les onze points du projet d’Accord de Kampala mis au point par la facilitation ougandaise et apporter des réponses claires à l’ensemble du cahier de charges du M23.
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Kimp 

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