mercredi 8 janvier 2014

RDC: Coup d’Etat permanent à Kinshasa, il n’y rien à signaler, circulez!

lundi 30 décembre 2013



La kabilie adore jouer à se faire peur. La stratégie de coup d’Etat permanent a encore une fois de plus été actionnée. Le message à décoder est toujours le même : le pouvoir contrôle la situation.

Quelques heures après des coups de feu tirés ce lundi matin à Kinshasa par des inconnus ( ?) qui avaient occupé la très officielle Radio télévision nationale congolaise (RTNC), Mende Omalanga s’est invité sur la même chaine « occupée » pour inviter les Kinois à vaguer à leurs occupations, comme si rien ne s’était passé.

Sans expliquer ce qui venait de se passer dans la ville-capitale, Mende s’est contenté de souligner que des assaillants, qu’il a qualifiés des terroristes, avaient attaqué ce lundi matin le bâtiment de la RTNC, l’aéroport de Ndjili ainsi que l’Etat-major de l’armée au camp colonel Tshatshi! 


Selon le porte-parole du gouvernement Kabila, une quarantaine d’assaillants armés (en tout et pour tout) des machettes et de fusils ont été tués par les forces de sécurité.

Curieux tout de même, cette fois-ci, les assaillants ont été assez gentils pour ne pas attaquer la résidence du fermier de Kingakati comme ce fut le cas lors de l’attaque attribuée aux hommes de Faustin Munene le dimanche 27 février 2011.

On se souviendra de ce que rendant compte de ladite attaque, Mende Omalanga, encore et toujours lui, avait affirmé le dimanche 27 février 2011 que six assaillants avaient été tués et que d’autres s’étaient enfouis dans les faubourgs de Kinshasa où ils étaient poursuivis par la garde présidentielle.

Quelques mois après, Kabila Kabange faisait exécuter douze de ses gardes du corps « impliqués » dans ce qui fut présenté comme une tentative de coup d’Etat alors qu’il n’en était rien (lire à cet effet Congoone dans son édition du 9 mars 2011).

Que cet ultime épisode de coup d’Etat permanent intervienne à la veille de la nomination des chiens de garde de la kabilie au sommet de la police nationale, Bisengimana, en qualité d’inspecteur divisionnaire en remplacement de John Numbi dont il assumait l’intérim depuis trois ans, avec Raus Chalwe comme adjoint, et Kanyama comme responsable de la Ville de Kinshasa en remplacement du général Oleko ; cette tentative de coup d’Etat ne peut que rappeler le remake « des mutins de la Voix du Zaïre » dont le régime de l’Aigle de Kawele avait habitué les ex-Zaïrois. 


Le coup de théâtre de ce matin se veut donc un message destiné à la consommation intérieure : après la neutralisation convenue du M23, Kabila reste seul maître à bord.

Au lieu d’en rire, il faut plutôt en pleurer, car pendant que la kabilie joue à se faire peur, le pays est piloté à vue sans aucune perspective d’avenir si ce n’est la folie de la conservation du pouvoir.

En attendant de connaitre, peut-être un jour, l’identité des assaillants (que certaines spéculations font passer pour des adeptes du gourou Paul Mukungubila) ainsi que leurs revendications, on ne serait pas surpris d’apprendre un de ces quatre matins que ceux qui auraient été appréhendés auraient avoué qu’ils auraient été commandités par Faustin Munene et que leurs actions auraient été financées par Honoré Ngbanda. 


C’est en tout cas la dernière version qui a été mise en exergue au procès des assaillants de la résidence du fermier de Kingakati en février 2011, qui se déroule à l’ex-prison centrale de Makala à Kinshasa et qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets. 
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Raymond LUAULA 

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