jeudi 29 janvier 2015

Après la sortie de Léon Kengo au sénat, le «pouvoir» est plus que dans la rue avant même son échéance de 2016

le lundi 26 janvier 2015


 

Timide, mais avec un léger goût d'inachevé, la désormais expression « nous avons écouté la rue » de Léon Kengo, au nom d’un Sénat hors mandat électif, sonne comme une tentative, et en douceur, d’un mini « coup d’État » à l’interne contre « Joseph Kabila », mais qui, avec son air apparent, passait presque inaperçu.

Comme une araignée, qui se met sous la couverture et la stratégie de sa toile, par cette sortie, on aurait presque dit inopinée, mais qui peut signifier ce qu’il en peut, Kengo semble avoir ruminé sa colère depuis longtemps. 


Et comment l’articuler autrement dès lors que l’homme s’est senti pousser des ailes, lui qui a accompagné, et ce jusqu’à la fin d’une échéance qu’il s’était librement fixée, ce semblant de régime. 

Il s’autorise, et oui à la fin, un « nous » qui voudrait se montrer « indépendant » et « libre », ce de tout engagement avec la Kabilie. N’est-ce pas qu’aurait pu dire, « accord avec le président de la République », terme souvent de rigueur et utilisé dans leur adresse à « Joseph Kabila ». 

Mais non, son « nous » majesté et impersonnel exécute sa proie. Et crée de ce fait un vide de pouvoir. Parce que désormais, le pouvoir est dans la rue. Personne ne saurait dire avec exactitude où il se loge, la relation du pouvoir ? 

Qui d’entre les deux a cessé d’obéir à qui ? Auprès de qui l’autorité réside ? 

Plus que politique, la gravité de la question pose la problématique du pouvoir, de qui aujourd’hui, en ce moment même, gouverne la RD-Congo ? 

 Un vide de pouvoir et de leadership s’installe à sa tête, ce à quelques jours de sa belle mort avant même qu’il ne soit emporté par ses parrains.

La réplique du jeune homme assis au Parlement, Minaku Aubain, exprime la panique en la demeure , mais qui rattrape Kengo en lui rappelant que le jeu du pouvoir politique a horreur du vide et surtout de coup inachevé dont il se montre friand. N’est-ce pas que c’est un peu comme entre 1995 et1996. 


Et si ma mémoire ne me trahirait, à l’époque où la plupart de mobutistes, sentant le bateau chaviré, se fidélisèrent comme « Kengistes ». Il a hésité où il n’a pas pu ? 

Mais les faucons de la cour de Mobutu finiront par avoir sa peau. Kengo sera lynchée au HCR-parlement de transition et abattu par la bande du feu Bogombe Bohulu avant que plus il ne se retrouva en exil après la chute du Maréchal. 

 N’est-ce pas que ça a l’air du déjà-vu ? Une triste répétition de l’histoire ! 

Et ça sent également du souffre. On sent le parfum d’une Nuit des longs couteaux en cette fin de régime à Kinshasa….

Ce petit texte s’inscrit dans la logique d’allumeur de flamme. Il intervient dans le sens de pousser à un affrontement interne et qui serait à même de provoquer avec lui l’écroulement tant souhaité du château. 


Et son affaiblissement en l’état actuel aiderait ce peuple dans son ras-le-bol, d’accompagner dans un plus bref délai sa fin. 

Oui, le peuple, qui n’en veut plus d’un jour de plus, mais dont la colère se laisse exploitée et instrumentalisée de la même manière qui rappelle l’inachèvement de sa colère et de sa révolution à venir. Et ce jour proche.

Le roi est mort, vive le roi ! L’ennemi est vaincu de l’intérieur par ses propres turpitudes. Bon débarras. Oui, c’est juste une coquille, la sienne qui tente de submerger dans sa noyade. Je n’ai aucune joie à manifester en ce jour de reproduction d’un mai 1997-bis en RD-Congo. 


Les requins, qui sentent l’odeur du sang, encadrent en toute tranquillité les opérations sur le terrain et à Kinshasa. Mais le peuple profond aura un jour son dernier mot à prononcer. Ce jour-là, Lumumba se réjouira, lui qui a prévu, que aussi longtemps durera a nuit,

« […] L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. 


L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. […] mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté. Vive le Congo ! Vive l’Afrique ! »

Likambo ya mabele
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Mufoncol Tshiyoyo


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