samedi 10 janvier 2015

Il faut chasser "Joseph Kabila" en 2015

06 Janvier 2015

 
« Mieux vaut partir cinq ans trop tôt que cinq minutes trop tard », disait le Général de Gaule. 

Et face au sentiment de sauve qui peut, qui se vit actuellement dans le régime d’occupation, au Congo Kinshasa, Joseph Kabila peut méditer ce précepte plein de bon sens et de vérité. 

Ce n’est pas nouveau : sous nos cieux actuels, l’accession au pouvoir, comme la manière de le quitter, sont, le plus souvent, régies dans l’arbitraire, des rapports de force et de l’argent.

Le Burkina Faso fut un cas prototypique dans notre continent noir, encore que, bien qu’assez loin de nous, le soulèvement des Congolais le 4 janvier 1959, à cause de son impact révolutionnaire incisif, les Belges, à leur corps défendant, ont dû s’incliner devant l’ouragan de l’histoire en accordant l’indépendance à leur colonie. Les historiens peuvent en témoigner ! 


Aujourd’hui, Joseph Kabila essaie de « neutraliser » tous ceux qui, même de sa famille politique, osent se dresser sur le chemin de ses ambitions politiques. 

Le député national honoraire, Vano Kiboko, dont le discours ne paraît pas, dans les oreilles de Joseph Kabila politiquement correct, est mis en détention au Parquet Général. 

En effet, son crime est, devant Joseph Kabila, d’avoir manifesté courageusement son opposition à la tentative de modification de l’article 220 de la Constitution, et pour son soutien à l’éventuelle candidature de Moïse Katumbi aux prochaines élections présidentielles de 2016.

Il en serait de même pour Georges Mawine Kaïndu, qui a échappé miraculeusement à un meurtre avec préméditation. C’est une tentative d’assassinat avec circonstances aggravantes, qui porte apparemment, la marque de la police politique et/ ou de la garde présidentielle.

Il est possible que, même par la force des armes, Joseph Kabila tente de s’opposer à l’avènement de l’alternance démocratique apaisée. Il tient, de toute évidence, à modifier la Constitution pour pouvoir préserver ses intérêts. 


Par de nombreux cas d’intimidations, d’arrestations arbitraires, de spoliation des biens d’autrui et d’assassinats politiques ciblés, soigneusement répertoriés par différentes ligues et associations des droits de l’homme, Joseph Kabila fait savoir à ses adversaires politiques et autres dictateurs, qu’il ne quittera le pouvoir que par la force des armes.

In fine, plus on se rapproche de 2016, année prévue pour l’élection présidentielle, plus se manifeste aussi une nervosité dans la mouvance kabiliste, Joseph Kabila lui-même perd constamment la raison. Il est devenu agressif contre tout ce qui semble se mettre en action. Il écrase tout sur son passage. 


Une chose paraît évidente, la majorité des Congolais ne croient pas à la sincérité de Joseph Kabila, et de son Gouvernement, pour organiser des élections politiques crédibles et transparentes, ente 2015 et 2016.

D’ailleurs, on n’organise pas des élections dans un pays, en torpillant, à la veille, sa « constitution », soit en créant dans l’actualité immédiate et par les agents du pouvoir, un organisme prétendument objectif, qui serait chargé du recensement de la population. 


Et compte tenu du fait que l’Etat congolais est, en réalité sous un régime d’occupation par des Tutsi-Rwandais, depuis le renversement de Mobutu Sese Seko, un certain 17 mai 1997.

Comme tel est le cas, les élections politiques prévues en 2016 en vue d’une alternance démocratique n’ont pas de chance de se réaliser. Pour la simple raison que le conflit qui nous occupe, dans son contexte, avec Joseph Kabila est d’ordre ethnique et non politique. 


Cela devient, dès lors, une question d’éthique, de morale. C’est en réalité la question de survie d’une Nation en voie d’extermination si on n’y prête pas une farouche attention !

La France, par exemple, n’a pas été libérée de l’occupation allemande à la suite d’une consultation électorale, mais à la suite d’un débarquement des alliés en Normandie, le 6 juin 1944. 


Les forces alliées, composées essentiellement des troupes américaines, australiennes, canadiennes, anglaises et les forces françaises de l’Intérieur furent mises, face à la puissance des rapports de force de l’armée allemande qui, malgré sa pugnacité, fut contrainte à la capitulation en 1945.

A l’appui de ma thèse, il y a lieu de retenir que le règne de Joseph Kabila n’augure guère de perspectives heureuses pour le Congo. 


Pour avoir dit non à Joseph Kabila, pour sauver le Congo de l’injustice et de la précarité, Eugène Diomi Ndongala et tant d’autres compatriotes innocents, paient leur témérité par une détention injustifiée, en prison. 

Ils sont tous privés par la volonté de leur bourreau, de la vie affective familiale, reconnue pourtant par les prescrits des Droits de l’homme des Nations-Unies.

Aussi, les récents massacres perpétrés contre nos compatriotes de Béni, au Nord Kivu, est un génocide programmé, planifié et mis en exécution par des peuples nomades et éleveurs, des nilotiques, tutsi-rwandais ; ils nourrissent évidemment l’ambition d’occuper les régions vertes laissées vacantes par la mort ou l’abandon des autochtones, de leurs terres. 


Des occupants que l’on tue à volonté, afin d’établir une nouvelle parité démographique, revue à la baisse, dans la partie conquise, et cela, en prévision de la création d’un Etat improbable, qui s’appellerait : « Tutsiland » ou « Empire hima ». 

Parce que ce projet de création d’un empire « hima » au Nord-est de la République Démocratique du Congo, ne projette que la mort des Congolais. 

C’est, selon l’espérance imaginaire qu’affichent les initiateurs de ce projet qui ne veulent absolument pas accepter de considérer l’énorme préjudice qu’ils ont fait subir au peuple congolais, hospitalier de toujours.

N’est-ce pas que Laurent Désiré Kabila, allié de circonstance de l’AFDL, qui a dû payer de sa vie, pour s’être opposé d’accéder à telle entreprise de spoliation et d’hypothèque de l’une des parties du territoire national ? 


La capacité de compréhension mentale n’étant pas identique entre les Bantous congolais et les Tutsi-rwandais, ce dernier, Laurent Désiré Kabila, n’a-t-il pas demandé au peuple congolais, dans un tournant décisif, de se prendre en charge, et de chasser les envahisseurs de notre pays ?

Mais depuis que Laurent Désiré Kabila a fustigé ces paroles révolutionnaires, cette flamme d’auto-défense populaire, ne s’est-elle pas déjà éteinte dans notre conscience collective ? 


Ne sommes-nous pas devenus apathiques et aphones face à la dérive dictatoriale de Joseph Kabila ? Comme l’a si bien dit Mabika Kalanda, « si le Congo était colonisé par l’homme blanc, c’est parce que les Congolais étaient colonisables à souhait. »

Aujourd’hui, aidé par quelques Congolais « collabos » naïfs, cupides et complices du déclin de la RDC, Joseph Kabila a placé à la tête des camps, des circonscriptions et des régions militaires, des officiers tutsi-rwandais, qui sont pour la plupart, des anciens de l’Armée Patriotique Rwandaise, du CNDPP et du M23. 


Comment dès lors, expliquer que des Rwandais tutsis peuvent, sans coup férir, venir au Congo pour diriger notre Armée nationale ? 

Où en est, dès lors, notre souveraineté ? 

Et qui peut assurer ainsi la défense des intérêts du peuple congolais ?

Par ailleurs, comment se fait-il qu’un sujet rwandais puisse projeter l’idée de vouloir recenser des Congolais ? 


S’il a des talents à faire valoir, qu’il aille le faire à Kigali ou à Minyamurambo, et/ou à Ciangungu, mais pas au Congo qui dispose en son sein, des compétences de grande valeur, nombreuses parmi elles, sont éparpillées à travers le monde, à l’abri certes d’une dictature féroce et cruelle, ne laissant donc, aucun espace de liberté de parole, mais qu’à l’opposé, cette élite consciente, du déclin de la RDC, est prête à rentrer au pays pour le soigner et jeter les bases d’une refondation d’un autre Congo, exempte de l’esprit revanchard et d’oppression, dès l’éviction forcée de Joseph Kabila, dont l’unique présence, à fait reculer le Congo Kinshasa de ses véritables valeurs d’émancipation, d’épanouissement et d’humanisme, par 50 ans de retour en arrière, à une époque de darwinisme moyenâgeux et abject !

Bref, durant 13 ans de son règne, Joseph Kabila n’a jamais réussi à définir pour le Congo une vision d’un monde alternatif. 


Ce qui l’intéresse d’abord, c’est l’argent et le pouvoir, deux choses qui devaient faciliter la balkanisation du Congo et la confiscation de ses richesses au bénéfice des prédateurs sans cœur et souillés de sang ! 

L’argent n’est bon que pour Joseph Kabila et ses maîtres, et pas pour les Congolais. Sinon, comment comprendre qu’on puisse aller jusqu’à saisir l’argent de l’hôpital de Panzi à Bukavu, au motif fallacieux de fraude fiscale, avec obligation imposée à son gestionnaire, le vaillant Dr. Denis Mukwege, de payer 650.000 dollars d’arriérés et amendes accumulées à la caisse du Trésor public, sans pour autant, tenir compte du caractère bénévole et social de son action face à l’impuissance de l’Etat congolais de s’acquitter de ses obligations étatiques en matière sécuritaire et sanitaire. 

C’est là une belle et parfaite illustration de la cupidité de l’homme qui trône à la tête de la RDC, et qui, souvent, confond la notion de rendre service à ses concitoyens, par rapport à l’impératif d’octroi d’un butin de guerre.

Force est de faire remarquer par ailleurs que Joseph Kabila est un transfuge de l’Armée du Rwanda. Ne fût-ce qu’à ce titre, l’intéressé bénéficie de l’appui direct de ce pays, et en contre partie, il accomplit, sous la barbe des Congolais impuissants, la mission qui lui est dévolue, par ses maîtres à penser, depuis sa prise en fonction en 2001.

Pour ces raisons, et tout en étant pourtant partisan de la lutte sans violence, face à l’ennemi coriace, je suis bien obligé de demander au peuple congolais de se mobiliser en masse, dans les rues, à travers le pays, et d’user de tous les moyens, et s’il faut jusqu’à l’usage de la force, pour mettre hors d’état de nuire ce dangereux énergumène et le pouvoir d’occupation à son soutien.

Enfin, il est nécessaire que le peuple congolais, n’accepte plus jamais, même après la disparition politique défaillante de notre génération, une telle existence de misère et de terreur, qui a défié l’imagination. Chacun de nous doit prendre son destin en main et en rester le maître absolu.

Car, franchement, élire ou soutenir un ancien vendeur d’œufs durs, un taximan, à la tête du Congo Kinshasa, un si grand pays, avec un grand peuple, est une insulte à notre intelligence, mais aussi une profanation de la mémoire de tous les héros congolais. 


En effet, ces valeureux compatriotes ont accepté, depuis 1960, le sacrifice suprême, en offrant leur vie, pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale, l’unité politique, et de la souveraineté de notre pays, qui, malheureusement, est devenu, la convoitise des prédateurs du monde entier, au détriment des véritables et authentiques congolais. 

On sait que beaucoup parmi eux sont en errance dans les pays limitrophes qui les refoulent sans ménagement comme de vulgaires intrus.

Voilà pourquoi, le peuple congolais est obligé de chasser Joseph Kabila pour mettre fin aux humiliations qu’on lui fait subir, aux massacres, aux injustices et aux velléités de réduire le Congo au niveau d’un Etat vassal soumis à ses suzerains.



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Bamba-di-Lelo
Docteur en Sciences Politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail : jbadil@hotmail.be 

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