mardi 20 janvier 2015

La police tire sur des manifestants à Kinshasa

Le 19.01.2015

 
Des incidents ont éclaté lundi à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), où une manifestation à l'appel de l'opposition contre la réforme de la loi électorale a dégénéré.

Selon l’AFP, la police congolaise a tiré quelques coups de feu lundi matin pour disperser plusieurs milliers d’étudiants qui manifestent dans le sud de la ville. Un blessé par balles a été vu par une journaliste de l’AFP. Plusieurs témoins ont indiqué avoir vu un second blessé.

A l'hôpital général de Kinshasa, une journaliste de l'AFP a pu voir un troisième blessé de 22 ans, également touché par balle. Selon des opposants, il a été blessé tandis que la police cherchait à disperser un groupe de manifestants près du Parlement, dans le centre-nord de la ville.

Des manifestations ont également été signalées à Goma, la principale ville de l'est du pays, où un journaliste de Reuters a signalé deux personnes au sol, également touchées par balles.

A Kinshasa, les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogène contre plusieurs centaines de lanceurs de pierres. Des piles de pneus ont été incendiées dans la ville, survolée par deux hélicoptères de l'armée. Les forces anti-émeutes et la garde présidentielle sont mobilisées.

La diffusion des chaînes de télévision Canal Kin, et Radio Télévision Catholique, réputées proches de l’opposition, est interrompue depuis vendredi 16 janvier.
Recensement complet de la population

L'opposition, qui dénonce un « coup d'Etat constitutionnel », redoute que la réforme de la loi électorale soit une manoeuvre du président Joseph Kabila afin de repousser de plusieurs années la tenue des prochaines élections, prévues pour 2016.

La réforme, approuvée au cours du week-end par la chambre basse du Parlement, doit être examinée au Sénat à partir de ce lundi. Elle prévoit qu'un recensement complet de la population soit mené avant la tenue des prochaines élections.

Tôt dans la matinée, des centaines de policiers et de soldats de la Garde républicaine bloquaient tout le périmètre autour du palais présidentiel, incluant les sièges de plusieurs partis politiques d'opposition. 

Le président Joseph Kabila a reçu lundi matin son homologue angolais, José Eduardo dos Santos, sur fond de manifestations.

« Première grande offensive de l’opposition »

Dans un communiqué, l'Union pour la Nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition au Parlement, a dénoncé le déploiement des policiers autour de son quartier général. 

« 26 personnes dont deux leaders, Vital Kamerhe et Jean-Claude Muyambo se trouvent bloqués dans ce bâtiment où ils préparaient la première grande offensive de l'opposition », déplore le parti dont les leaders n’ont pu se joindre aux manifestants.

Ancien président de l'Assemblée nationale et ex-meilleur allié du président Kabila, Vital Kamerhe, président de l'UNC, est aujourd'hui un de ses opposants les plus virulents. 

Chef d'un petit parti qui appartenait également à la majorité présidentielle, Jean-Claude Muyambo a rejoint récemment l'opposition en reprochant au président sa volonté de sa maintenir au pouvoir. 
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Le Monde.fr 
avec AFP 
et Reuters

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