dimanche 15 février 2015

Goodluck Jonathan appelle les Etats-Unis à la rescousse pour lutter contre Boko Haram.

samedi 14 février 2015

Des centaines d’hommes de Boko Haram ont envahi samedi pendant quelques heures Gombe, capitale régionale dans le nord-est du Nigeria. 

C’est une nouvelle humiliation pour le président Goodluck Jonathan qui appelle à l’aide les États-Unis avant les élections générales reportées à fin mars.

Aveu de son impuissance, le président Jonathan, candidat à sa succession, a demandé l’aide des Américains pour combattre le groupe islamiste dans un entretien vendredi au Wall Street Journal. 

« (Les Américains) sont nos amis. Si le Nigeria a un problème, et bien j’attends des États-Unis qu’ils viennent nous aider », a-t-il proclamé.

 
Goodluck Jonathan ©AFP. 

S’adressant le même jour à des diplomates à Abuja, il avait pourtant répété que le report des scrutins au 28 mars permettrait aux forces de sécurité de se débarrasser de Boko Haram ou, au moins, de le déloger des États de Borno, Yobe et Adamawa, les plus affectés par les attaques islamistes.

Des assurances formulées auparavant par plusieurs autorités, fondant également leurs espoirs sur la coalition régionale anti-Boko Haram : le Nigeria et ses pays limitrophes – Tchad, Niger, Cameroun et Bénin – se sont accordés le 7 février pour mobiliser 8.700 hommes dans une force militaire régionale contre le groupe islamiste.

Irruption à Gombe, pas de combats

Samedi vers 9 heures locales (8 heures GMT), des centaines d’islamistes ont fait irruption dans la ville de Gombe à bord d’une trentaine de pick-up et sur plusieurs motocyclettes, en tirant à l’arme lourde et en distribuant des tracts appelant les populations à ne pas aller voter, ont affirmé plusieurs résidents joints par téléphone.

Ils ont progressé jusqu’au cœur de la cité, sans rencontrer de résistance des forces habituellement présentes sur place. La ville a été survolée par un avion militaire, qui n’a cependant tenté aucune riposte contre les islamistes, ont affirmé les témoins. 

En début d’après-midi, les islamistes se sont retirés de Gombe, sans avoir livré de combats, ont assuré des témoins.

Attaque en territoire tchadien

 
Deux tiers de la ville de Ngouboua ont été brûlé par les islamistes de Boko Haram. Il s’agit de la première attaque des islamistes en territoire tchadien. ©REUTERS/Madjiasra Nako

Cette incursion à Gombe illustre la progression territoriale du groupe islamiste. Boko Haram est devenu, en ce début d’année 2015, un problème africain régional, et non plus seulement un problème du Nigeria. 


Des soldats tchadiens ici photographiés le 4 février près de Gamboru, à la frontière nigérianne, n’y suffisent plus 

Des attaques ont eu lieu au Niger, au Cameroun, et même au Tchad. Sur les bords du grand lac, la petite ville de Ngouboua a été littéralement détruite , dans la nuit du 12 au 13 février. 

Les insurgés ont traversé le lac Tchad à bord de quatre grandes pirogues motorisées et ont pris d’assaut la presqu’île.

Depuis six ans, cette insurrection et sa répression ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria.
Découvrez sur mobile notre carte interactive des derniers combats dans cette région d’Afrique 

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Louis Colart 
(avec AFP)

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