samedi 14 février 2015

RDC: "Association de malfaiteurs d’Etat"

01 Février 2015


Le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, un des malfaiteurs d’Etat

L’Etat congolais est dirigé par une oligarchie dont les membres s’illustrent par des agissements qui n’ont rien à envier à ceux d’une association de malfaiteurs... d’Etat. 

"Tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un ou plusieurs crimes ou d’un plusieurs délits punis d’au moins 5 ans d’emprisonnement". Telle est la définition du concept "association de malfaiteurs" (Lexique des termes juridiques, Dalloz).

"Je vous annonce la fin de la recréation", claironnait "Joseph Kabila" avec une certaine exultation à l’issue de la cérémonie de promulgation de la Constitution. C’était le 18 février 2006. L’énoncé de ces huit mots a été suivi par un déluge d’applaudissements. Et pour cause?

Nombreux sont des Congolais qui avaient rêvé de goûter, enfin, à une vie collective harmonieuse. Ils avaient rêvé de vivre dans un Etat plus juste et plus humain. Un Etat respectueux des valeurs démocratiques que sont la liberté, la justice et l’égalité. 

Bref, un Etat respectueux de la vie et de la dignité de la personne humaine.

Les affrontements ayant opposé les éléments de la garde présidentielle de "Joseph Kabila" aux soldats attachés à la garde rapprochée de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba Gombo dans la ville de Kinshasa ont fini par rappeler aux Congolais qu’ils n’étaient pas encore sortis de l’auberge. 

Bilan : un millier de morts.

Après le départ de son "meilleur adversaire" en exil, "Joseph Kabila" a compris qu’il était désormais le seul "commandant" à bord du navire Congo. 

"Nous allons désormais leur faire sentir le poids de notre pouvoir", déclarait un kabiliste pur et dur.

Depuis 2007 à ce jour, le Congo, mal nommé "démocratique", est dirigé par une association de malfaiteurs. Les membres de cette organisation contrôle tous les grands corps de l’Etat: armée, renseignements civils et militaires, immigrations, police, justice, douanes, finances, trésor public etc.

Huit ans après l’entrée en vigueur de la Charte fondamentale qui régit l’ex-Zaïre, les Congolais attendent désespérément l’avènement d’institutions fortes en lieu et place d’hommes forts.

Les droits et libertés continuent à ployer sous le poids de l’autorité de quelques "hommes forts" : Flory Kabange Numbi (Procureur général de la République); Kitoko Kimpele (1er président de la Cour suprême de justice); Cécile Kiala Nembo (Procureur général près la cour d’appel de Kinshasa/Gombe); Annie Sumbu Ohemba (Avocat général près la cour d’appel de la Gombe) Kalev Mutond (Administrateur général ANR); François Beya (DG DGM); Célestin Kanyama (commandant de la police kinoise); François Olenga (chef de la Maison militaire du chef de l’Etat et superviseur de la garde présidentielle).

Ces messieurs et dames peuvent ordonner l’arrestation de n’importe qui, n’importe quand. Il suffit que "Joseph Kabila" ou son "délégué" en donne le "feu vert".

Illustration. Depuis le 20 janvier dernier, Jean-Claude Muyambo Kyassa, président du parti SCODE (Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement) est enfermé dans une cellule de la prison centrale de Makala.

Il a été arrêté à son domicile comme un dangereux terroriste par des membres de la garde présidentielle revêtus des cagoules et armés jusqu’aux dents. 

En cause, un dossier étudié par le cabinet Muyambo à Lubumbashi. L’affaire devrait être examiné au chef-lieu du Katanga. Aucun lien avec la sécurité nationale.

Après un passage à l’ANR, Muyambo a été présenté au parquet général de la République dont le rôle consiste à donner une apparence de légalité à l’arbitraire.

Ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi et ministre des Affaires humanitaires, Muyambo a eu le courage - la témérité? - de clamer son opposition à toute révision constitutionnelle pour permettre à "Joseph Kabila" de briguer un troisième mandat. 

En août dernier, il a fini par claquer la porte de la "majorité présidentielle" dont il était membre.

Selon des sources judiciaires, le dossier judiciaire ouvert à charge de Muyambo Kyassa ne contiendrait qu’une seule pièce. 

A savoir le mandat d’arrêt provisoire émis par le procureur général de la République. Pas la moindre trace d’une plainte. "Ce n’est que depuis le 27 janvier que le parquet se débat pour confectionner un dossier normal", entend-on dire.

Le Congo-Kinshasa est pris en otage par une association de "malfaiteurs d’Etat". Des pseudo-démocrates. 

La fin de la recréation annoncée le 18 février 2006 par "Joseph Kabila" n’était que de la pure démagogie. Il est clair qu’il n’y a pas de démocratie. Il n’y a que des preuves de démocratie. 

Etant entendu que la démocratie ne se limite pas aux envolées lyriques. Elle est avant tout un état d’esprit. Un mode de vie...
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

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