dimanche 10 mai 2015

Côte d'Ivoire: le pays nous appelle maintenant à le libérer des prédateurs internes et externes



Il a dit qu'il réconcilierait les Ivoiriens comme Nelson Mandela le fit en Afrique du Sud. 


Mais qu'est-ce que nous vîmes? Certains pro-Gbagbo traqués, arrêtés et emprisonnés pendant que d'autres étaient poussés à s'exiler, refus de rendre publique les conclusions du travail effectué par Charles Konan Banny et son équipe.

Alors qu'il avait promis qu'il travaillerait pour et avec tous les Ivoiriens, il ne s'occupe en réalité que des Nordistes, des ressortissants de la Cedeao et des entreprises françaises. 


Il est convaincu, tel un nouveau converti, que les partis formant le RHDP ont remporté haut la main le second tour de l'élection présidentielle de 2010, que les Ivoiriens les aiment, que la construction d'hôpitaux, de ponts et de routes (des chantiers que le précédent régime avait lancés mais qu'il n'a pas eu le temps d'achever) ne peut qu'amener les Ivoiriens à leur accorder un second mandat, qu'ils sont populaires et majoritaires. 

Et pourtant, le 25 avril 2015, ils furent incapables de remplir un petit stade de 40 000 places.

Un de leurs griots a même osé soutenir que, pour apporter la démocratie en Côte d'Ivoire, Soro Kigbafori n'avait pas d'autre choix que de détruire des biens et des vies humaines et que nous devrions lui savoir gré ad vitam aeternam de cette démocratie qui tue, égorge, calcine et éventre quiconque n'est pas du Nord ou refuse d'adorer le dieu Dramane. 


Ils avaient prédit que Laurent Gbagbo serait vite oublié par les Ivoiriens car il n'aurait rien fait de bon en 10 ans. Or on n'a jamais autant parlé de Laurent Gbagbo que depuis qu'il est à la Haye. Même les journaux proches du RHDP écrivent sur lui, chaque jour que Dieu fait.

Pour nous, il y a une seule explication à ce paradoxe: le mensonge. Le RHDP a menti sur Gbagbo car, si le nouveau président du FPI était le dictateur et criminel pour lequel Mabri, Bédié, Soro, Gnamien Konan et Ouattara tentent piteusement et vainement de le faire passer, il ne ferait pas couler autant d'encre et de salive et personne ne songerait à lui rendre visite dans sa cellule. 


D'autre part, Dramane a menti sur lui-même car, quand on prétend être dans le cœur de la majorité des Ivoiriens et qu'on peine à rassembler 100.000 personnes le jour de son investiture, cela veut dire qu'on est un vrai menteur.

Et la psychologie des profondeurs nous apprend que, lorsque le menteur se rend compte que tout le monde a découvert son jeu favori (ne jamais tenir ses promesses, vendre des illusions, se prévaloir de qualités et de compétences qui n'ont jamais existé, mentir sur les autres, se mettre dans la peau d'une victime, etc.), il perd le contrôle de ses nerfs. 


Il se met alors à "tirer sur tout ce qui bouge", si je puis me permettre de reprendre une expression triviale.

C'est ce qui arrive en ce moment à Dramane. Après avoir menacé les jeunes qui combattirent pour lui mais à qui il tarde à donner leur dû, après avoir fait gazer les étudiants de l'Université de Cocody qui ne demandaient que l'amélioration de leurs conditions d'étude, après avoir ponctionné les salaires des enseignants du primaire et du secondaire qui avaient fait grève, après avoir envoyé des tueurs dans la chambre de KKB qui refuse de suivre le stupide "appel de Daoukro", après avoir fait remplacer Anaky Kobenan par Anzoumana Moutayé à la tête du MFA, il vient en effet de faire enlever Sébastien Dano Djédjé, Hubert Oulaye et Justin Koua coupables, à ses yeux, d'avoir réussi le pari de déplacer des milliers de personnes à Mama pour le 3e congrès du FPI.

Si Dramane Ouattara s'attaque à tout le monde de la sorte, c'est qu'il sent que ses jours sont comptés à la tête de notre pays. Les actes insensés qu'il pose actuellement ressemblent aux soubresauts du poisson fraîchement sorti de l'eau. 


Que faire en face d'un tel homme qui a usé et abusé du mensonge pour être là où il n'aurait jamais dû être si nous nous étions montrés plus solidaires et moins timorés en 1993? 

Ne pas se laisser intimider, encore moins ébranler car que pouvons-nous vivre de pire que les bombardements, les emprisonnements, la fermeture des banques et l'embargo sur les médicaments? Qu'est-ce que ce petit dictateur pourrait nous montrer que nous n'ayons déjà subi? Rien.

Je pose une autre question: Qu'est-ce qui obligea les FRCI à battre en retraite à Mama? 


Le nombre, le courage et la détermination des militants et sympathisants du FPI. Dans les jours à venir, tous les Ivoiriens attachés à la souveraineté de leur pays et à la liberté devront faire montre de ces trois qualités, s'apprêter à occuper la rue dans toutes les villes et à ne la quitter qu'après la chute de ce régime tribaliste et dictatorial. Cela ne put se faire plus tôt parce que celui qui devait être au devant des choses ne voulait pas gêner ceux qui appauvrissent et martyrisent les Ivoiriens depuis le 11 avril 2011. 

Je salue la mise sur pied de la coalition nationale pour le changement (CNC).

On attend maintenant que les personnes membres de cette coalition se mettent au travail sans tarder. Car on a perdu beaucoup de temps ou bien un individu nous a fait perdre beaucoup de temps. La peur doit changer de camp. 


Pour cela, la CNC doit anticiper, répondre du tic au tac, passer même à l'offensive. Comme le disait Mamadou Koulibaly, "c'est parce que l'opposition le laisse faire que Ouattara fait le malin". Dramane ne doit pas continuer à faire le malin, à arrêter les gens comme bon lui semble, à narguer et à défier les Ivoiriens.

Il est désormais nu parce que ses méthodes barbares et moyenâgeuses n'impressionnent et n'intimident plus personne. Il n'est pas aussi fort qu'il s'imagine. 


Nous devons plutôt nous rappeler que le criminel Blaise Compaoré se croyait, lui aussi, fort jusqu'à ce qu'un soulèvement populaire le contraigne à fuir comme un voleur de poules, les 30 et 31 octobre 2014.

Nous savons aussi comment termina MobutuSese Seko qui prétendait voler de victoire en victoire et se croyait indéboulonnable. 


Seuls notre courage, notre volonté et notre détermination nous donneront la victoire sur le régime incompétent et violent installé par l'inculte Sarkozy.

Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle. Il nous appelle à briser ses chaînes. Il nous appelle à le libérer des prédateurs internes et externes. 


À ceux qui trouveront la tâche difficile, voire dangereuse, qu'il me suffise de proposer les mots de Sénèque: "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles". 
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Jean-Claude DJEREKE

Cameroonvoice

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