lundi 18 mai 2015

LE COUP D'ETAT DE NKURUNZIZA CONTRE LE PRESIDENT NKURUNZIZA

le 15/05/2015

 
Cet article ne sera repris qu'avec autorisation de Burundinews, publication exclusive de Burundinews

Trop vrai pour être faux. Il arrive des fois dans l'histoire qu'un évènement étonne et sort du réel. Quand il y a un doute, il ya probablement une vérité qui se cache. La vérité finit par se savoir. En matière de politique, il y a des montages qui poussent à enquêter.

Un coup d'Etat ou une tentative de coup d'Etat à Bujumbura avec ou sans troupe. Un défilé en ville sans la maîtriser. Un coup d'Etat déjoué sans que les putschistes ne soient attaqués. 


Un putsch sans attaquer en premier la radio ou la Présidence. Des généraux qui peuvent oublier le BABA de l'art militaire. Tout de même, un général comme Cyrille Ndayirukiye, la crème de l'armée, faire un tel coup d'Etat, je reste abasourdi.

Qu'est -ce qui s'est passé? Nkurunziza, était-il le vrai concepteur du coup d'Etat pour l'accompagner ou le devancer à Dar-Es Salam?

Un vrai putsch vendu et acheté par Nkurunziza

Avant même le début des manifestations, Burundinews avait des informations de préparation de coup d'Etat. Depuis le début des manifestations, le nom du futur Président était déjà connu. Le général major Niyombare le cachait à peine. 


Le pouvoir l'a su et a infiltré les préparatifs du général Niyombare. Le chef d'Etat major Prime Niyongabo a rejoint le mouvement après avoir été "convaincu" par Niyombare. 

Cependant, Prime Niyongabo renseignait le Président Nkurunziza sur ces préparatifs. Le ministre de la défense, le général Gaciyubwenge, a rejoint aussi le mouvement quand il a compris que Prime Niyongabo en faisait partie.

Le chef d'Etat major Prime Niyongabo a été un gage de réussite du mouvement. Le jour du coup d'Etat n'était pas encore déterminé. Prime Niyongabo attendait le feu vert du Président Nkurunziza pour déclencher le coup d'Etat contre Nkurunziza lui-même. 


Ainsi, Nkurunziza devenait le patron des putschistes même si les autres n'étaient pas au courant. Le général major Cyrille Ndayirukiye et les autres ont suivi le mouvement parce que la présence du ministre de la défense et le chef d'Etat major rassurait et était synonyme de réussite.

Nkurunziza décide du jour J du putsch

Le jour du putsch a été décidé quand la ministre des affaires étrangères du Rwanda a dissuadé Nkurunziza de s'absenter au sommet de l'East Africa sur le Burundi. Elle lui a dit que s'il s'absente, il sera considéré comme n'étant plus Président du Burundi. 


Sur ce, le Président Nkurunziza a songé à son cher coup d'Etat en préparation. Il a convoqué Prime Niyongabo pour lui dire que le putsch doit avoir lieu le 13 mai 2015 au moment où la réunion des chefs d'Etat allait commencer.

Le Président Nkurunziza avait plusieurs objectifs à atteindre avec ce putsch :

* Empêcher le sommet des Présidents des pays de l'East Africa de se réunir et débattre sur le Burundi : objectif atteint;

* Mettre hors de l'armée le général major Cyrille Ndayirukiye que Nkurunziza considérait comme très influent sur le ministre Gaciyubwenge et qui pouvait révolter l'armée: Objectif atteint;

* Détruire les radios privées pour empêcher les opposants et la société civile de s'exprimer : Objectif atteint;

* Casser le mouvement des manifestants : Objectif non atteint;

* Faire en sorte que la communauté internationale oublie le 3 è mandat : Objectif non atteint car les Belges, Américains et d'autres restent inflexibles sur la question;

* Eliminer et jeter en prison ceux qui ne sont pas avec le pouvoir et qui ont de l'influence sur la population : A suivre.

La trahison, une douche froide

Le commandement est confié au général major Ndayirukiye. La veille, le chef d'Etat major et le général Ndayirukiye ( conseiller au ministère de la défense) demandent au 11 è bataillon blindé de préparer le peu de blindés qui restent dans le camp pour une mission du matin.

Le jour J, Prime Niyongabo arrive à convaincre Niyombare de parler à la radio Isanganiro et à son tour Prime promet d'entrer à la RTNB pour les convaincre et qu'il sera respecté en tant que chef d'Etat major, il ne donne que des ordres. 


Au moment où le général major Niyombare prononce son discours, il ne se doute pas de la trahison de Prime Niyongabo. A ce moment même, le ministre de la défense Gaciyubwenge est déjà hors du putsch. Il ne sera jamais cité parmi les putschistes. Il s'est retiré bien avant Prime Niyongabo.

En fin de compte, les six vrais putschistes se rendent compte que Prime Niyongabo n'a rien fait pour la RTNB. Pire, il annonce par téléphone à Niyombare qu'il n'est plus avec eux. 


Or, il avait promis le soutien de tous les camps militaires et que l'artillerie redoutable de Mwaro allait descendre à Bujumbura. Elle n'a jamais été leur alliée.

L'équipe se retrouve sans moyen, sans troupe. Elle n'a que le bataillon para et le bataillon blindé qui n'ont de bataillon que de nom. Même le camp Muha n'était pas de leur côté. 


Sans troupe, à peine une compagnie, ils tentent le tout pour le tout le 14 mai en attaquant la radio. Ils seront repoussés à une distance où ils ne pouvaient même pas tirer à la roquette sur la radio. Ils ont perdu 3 militaires et ont rebroussé chemin. C'était vers 15 hrs. C'était la fin du putsch en réalité.

Des signes devaient nous éclairer de l'aspect de ce putsch

Un coup d 'Etat? Non, des signes devaient pousser à s'interroger dès le départ. Dès la sortie du camp du bataillon para, les militaires n'ont attaqué ni la radio RTNB, ni la Présidence de la République, ni la banque centrale. 


Les putschistes ne contrôlaient pas la ville. La garde présidentielle avait assez de force pour déloger le peu de putschistes dans la ville le 13 mai même. Ils les ont laissés exprès pour que le coup d'Etat soit réel. 

Par ailleurs, la garde présidentielle avait renforcé extraordinairement les positions à la radio et des mitrailleuses étaient installées sur les toitures des bâtiments autour de la radio, une vraie forteresse pour empêcher le putsch de Nkurunziza d'atteindre la radio pour protéger le pouvoir de Nkurunziza.

Contrairement à ce qui a été dit, les putschistes n'avaient pas de force pour garder l'aéroport. Il était trop loin de leur base et sans effectif suffisant à éparpiller. En d'autres termes, Nkurunziza pouvait atterrir à Bujumbura par force mais il fallait jouer la comédie.

Il suffit de s'imaginer que les putchistes ont manqué d'hommes et qu'ils ont été obligés de rapatrier leurs militaires qui gardaient la seule radio Bonesha qui émettait encore après les attaques contre Télé renaissance, RPA et Isanganiro.

En province, les commandants de région et des camps n'étaient pas au courant de ce qui se passait à Bujumbura. 


Comme c'était le chef d'Etat major qui devait les contacter et qui avait trahi, les putschistes étaient livrés à eux-mêmes. C'est pour cela qu'ils ont décidé de se rendre plutôt que d'être attaqués.

Ce soir, Niyombare court toujours et personne ne sait où il est. Cependant, Niyombare a compris tôt que Prime avait trahi et il lui aurait proposé de continuer le putsch pour sauver sa peau, drôle de proposition! 


Il faillait sauver Nkurunziza qui a pu faire échouer le sommet des chefs d'Etat sur le Burundi.

Les militaires et officiers qui ont fait ce coup d'Etat étaient imbus d'un amour de la patrie, pour sauver le pays. Malheureusement ils ont été trahis.

Et Nkurunziza

Nkurunziza savait bien qu'il maitrisait tout à Bujumbura. Par précaution, il a demandé aux cadres de son pouvoir de quitter la ville avec leurs familles au cas où il y aurait un dérapage. 


Des imbonerakure étaient habillés en militaires pour renforcer si jamais la garde présidentielle était débordée.

De Dar-Es salam, Nkurunziza a pris l'avion vers l'Ouganda et il est revenu en Tanzanie. Le Président Kikwete a gardé en lieu secret Nkurunziza pour l'empêcher de rentrer pendant le putsch. 


C'est quand l'échec de l'attaque de la radio a été réel que le coup d'Etat est devenu dans les annales du passé. Les Américains ont reconnu Nkurunziza Président, la sous -région a condamné le putsch ou plutôt l'échec du putsch.

Nkurunziza est rentré le soir en passant à Rumandari à Muyinga par de petits chemins jusqu'à Ngozi en voiture.

Après la réussite de son montage de faux putsch, Nkurunziza est sur les nuages. Le 3 è mandat, c'est comme acquis. Le peuple, il va le punir car il a manifesté son coup d'Etat.

Peuple burundais, le coup d'Etat n'était pas le vôtre mais celui de Nkurunziza. Manitenir la pression pour qu'il arrête sa marche forcée pour le 3 è mandat, c'est votre droit.
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Gratien Rukindikiza
burundinews.fr 

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