samedi 11 juillet 2015

Arrestation des deux principaux adversaires de Museveni à la présidentielle en Ouganda

09/07/2015

 

© Daniel Hayduk, AFP | Le président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

La police ougandaise a interpellé, jeudi, l'ancien Premier ministre Amama Mbabazi et l'opposant Kizza Besigye, soit les deux principaux adversaires déclarés du chef de l'État Yoweri Museveni à la présidentielle de 2016.

Deux principaux adversaires déclarés du chef de l'État ougandais, Yoweri Museveni, à la présidentielle de 2016, ont été interpellés par la police jeudi 9 juillet.

Il s’agit en l’occurrence de deux anciens proches du président : l'ancien Premier ministre Amama Mbabazi et Kizza Besigye, un des principaux responsables de l'opposition. 


Le premier a été arrêté dans le centre de l'Ouganda, tandis que le second a été appréhendé chez lui, en périphérie de la capitale Kampala. 

Les deux hommes, qui ont récemment officialisé leur candidature au scrutin présidentiel, étaient, selon l’AFP, en route pour des meetings de campagne.

Au pouvoir depuis 1986, le président Yoweri Museveni est accusé par ses opposants de vouloir s'accrocher à la présidence. Âgé de 70 ans, il a déjà été désigné par les dirigeants du parti au pouvoir NRM comme candidat pour 2016.

Amama Mbabazi est tombé en disgrâce l'an dernier, après avoir fait campagne au sein du NRM contre l'investiture du chef de l'État pour la prochaine présidentielle. Une prise de position qui lui a valu d’être limogé de ses postes de secrétaire général du parti présidentiel et de chef du gouvernement.

Le porte-parole de la police a déclaré qu’Amama Mbabazi avait été empêché d'organiser un meeting "illégal", dans la mesure où ce dernier n'avait pas été autorisé par la commission électorale.

"Il n'a pas respecté nos consignes et a donc été arrêté", a indiqué le porte-parole, ajoutant que la fille du responsable politique avait également été interpellée. "Il sera inculpé s'il y a des preuves", a-t-il poursuivi.

"Cela montre que la dictature règne dans notre pays"

L'épouse de l’ancien Premier ministre, Jacqueline, a confié à l'AFP que son mari s'attendait à son arrestation. "C'était prévisible, venant de ce gouvernement (...) Cela montre que la dictature règne dans notre pays, où les gens n'ont pas la liberté d'exercer leurs droits", a-t-elle lancé.

La police a averti à plusieurs reprises que les rassemblements politiques sans autorisation ne seraient pas tolérés. Les organisateurs doivent soumettre tous les détails d'un rassemblement à la police, trois jours au moins avant leur tenue.

Le porte-parole de la police a également confirmé l'arrestation de Kizza Besigye, ancien médecin personnel de Museveni qu'il a déjà défié à trois reprises lors de présidentielles, y compris lors du dernier scrutin de 2011. 


Après cette défaite, il avait tenté d'organiser une série de manifestations contre le pouvoir. Ces manifestations, interdites, lui ont valu de nombreuses interpellations.

Brièvement arrêté le mois dernier par la police, un autre opposant de premier plan, le général David Sejusa, s'est présenté jeudi devant le poste de police où Amama Mbabazi était détenu pour appeler au rassemblement de l'opposition. 


"Faire partir Museveni va relever de la guerre de tranchée", a-t-il lancé à la presse. "Ceux qui prétendent que nous pourrons obtenir un changement par des voies démocratiques devraient se remettre à réfléchir", a-t-il ajouté.


Avec AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire