dimanche 19 juillet 2015

«Joseph Kabila» doit être destitué et poursuivi pour haute trahison


"Joseph kabila" congratulé par Guy Vethofstadt, alors Premier ministre belge, lors de la cérémonie d’investiture du 9 décembre 2006

Les parlementaires burkinabé de transition ont voté jeudi 16 juillet à Ouagadougou la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré pour «haute trahison» et «attentat à la Constitution». Une haute cour va statuer sur son cas.

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat sanglant en octobre 1987, Compaoré a été chassé en octobre dernier suite à son obstination à briguer un nouveau mandat à la tête du pays. 


Aveuglé par l’impérium, les ors de la République et ses privilèges, le « beau Blaise » regardait sans voir qu’il était vomi par « son » peuple.

Bien que "Joseph Kabila" se trouve encore au pouvoir, l’exemple burkinabe devrait inspirer les Congolais. Ceux-ci doivent initier un procès symbolique «Peuple congolais contre Joseph Kabila» dans le cadre d’un «Tribunal du peuple» à mettre sur pied.

Cette «juridiction populaire» aura un seul objet : mettre «Joseph Kabila» en accusation pour haute trahison. Et obtenir sa «destitution» pour parjure. La sentence devra être suivie par un appel au peuple congolais à ne plus reconnaitre l’autorité de ce Président. 


Et ce aussi longtemps que celui-ci va continuer à entretenir le flou sur son sort en prévision de l’élection présidentielle de 2016.

Arrivé à la tête de l’Etat le 26 janvier 2001 grâce à une succession aux allures dynastiques, « Joseph Kabila » a promulgué, le 18 février 2006, l’actuelle Constitution congolaise qui limite le nombre de mandat présentiel à deux. 


« Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois » (article 70-1).

Lors de son investiture le 9 décembre 2006, le président « élu » avait pris l’engagement solennel « devant Dieu et la nation » notamment « d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ». Qu’est devenu ce serment ?

Depuis le mois de juin 2013, le Président sortant et les «faucons» de son régime multiplient des artifices (livre édité par Evariste Boshab sur la nécessité de révision constitutionnelle, activisme du chef de la maison civile du chef de l’Etat et des autres cadres du PPRD d’obtenir la rédaction d’une nouvelle Constitution, calendrier électoral commençant par les élections locales, découpage territorial précipité, dialogue…) pour arracher de gré ou de force un troisième mandat. 


A défaut d’atteindre ce dernier objectif, « Kabila » tente de se «taper» ce que l’humoriste français Mamane appelle un «mandat-cadeau». C’est-à-dire le fameux «glissement» du calendrier électoral.

Lors d’une interview accordée à TV5 Monde, le ministre de la Communication et des médias, l’impayable Lambert Mende Omalanga, avait lancé ces mots : «Je vais vous répéter ce que le Président nous a dit : en 2016, il y aura dans ce pays un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre ». Ceux qui ont l’habitude de « pratiquer » le « raïs » n’avaient pas manqué de glousser. En quatorze ans de pouvoir, il n’a pas laissé chez ses interlocuteurs l’image d’un «homme de parole».

Depuis bientôt trois ans, le pouvoir kabiliste a institutionnalisé l’intolérance. 


Une intolérance qui s’abat sur tous ceux (opposants, membres de la majorité, activiste de la société civile, chanteurs...) qui osent affirmer leur opposition à toute révision constitutionnelle pour permettre à l’actuel locataire du palais de la nation de briguer un troisième mandat. La liberté d’expression est ainsi foulée aux pieds par l’homme qui a la charge de veiller au respect de la Constitution.

Dans un rapport publié le mercredi 15 juillet dernier, le directeur du BCNDUH (Bureau des Nations unies aux droits de l’Homme) José Maria Aranaz, a fait état d’une « augmentation des violations des droits de l’Homme » au Congo démocratique à quelques mois de la tenue des élections générales.

Le BCNDUH a noté une « nette augmentation du nombre de restrictions aux libertés fondamentales ». 


Les auteurs de ces restrictions ne sont autres que des fonctionnaires travaillant dans l’appareil dit sécuritaire et judiciaire. Ces agents publics se sont mués en miliciens du pouvoir kabiliste.

Comment pourrait-on espérer des élections libres et équitables face à tous les « tontons macoutes » qui assimilent toute critique sur la gestion du pouvoir kabiliste au délit d’« offense au chef de l’Etat » ?

Dans son ambition de conserver le pouvoir pour le pouvoir, «Joseph Kabila» paraît décidé à recourir à des actions apocalyptiques. Par exemple, alimenter en armes des bandes armées qui sèment la terreur à l’Est. Une manière de d’inciter les naïfs congolais à associer son nom à la « préservation de la paix ». Et pourtant, le chaos c’est lui. L’apocalypse c’est encore lui.

A Kinshasa, les propos tenus, mardi 14 juillet, par l’ambassadeur français Luc Hallade, a « ému » les thuriféraires du régime kabiliste finissant.

Qu’a dit le diplomate ? «Il faut savoir quitter le pouvoir comme il faut savoir quitter ses fonctions, aussi intéressantes et prestigieuses soient-elles», a-t-il dit.

Comme à son habitude, la réplique de Lambert Mende a été irréfléchie et ubuesque : «Ce qu’il a dit relève pour nous d’un certain dysfonctionnement de la diplomatie européenne dans notre pays. Nous sommes à plus de cinquante ans de l’Indépendance et il est temps que nos partenaires européens comprennent que l’histoire de l’Afrique doit être écrite par les Africains et non plus par les Européens. Je pense que cette époque est très révolue. C’est de la nostalgie et il faut savoir en guérir. »

En réalité, le diplomate français n’a rien dit de bien nouveau ni d’inconstitutionnel. Ses propos vont dans le sens des préoccupations ayant guidé les législateurs congolais de 2005. 


A savoir notamment : « Contrer toute tentative de dérive dictatoriale » et « assurer l’alternance démocratique ». La "jeune democratie" congolaise fait face a une dérive autoritaire.

Les législateurs de 2005 ont fait œuvre de visionnaires en envisageant la «tentation» de tout détenteur d’une parcelle de pouvoir de vouloir s’y accrocher. 


Aussi, avaient-ils prévu, en guise de parade, l’article 64 dont le premier alinéa impose à « tout Congolais » « le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

Les subterfuges que multiplient « Joseph Kabila » et ses affidés sont constitutifs de tentative punissable de violation de la Charte fondamentale.

L’heure est venue d’ouvrir un procès symbolique «Peuple congolais contre Joseph Kabila ». L’homme a trahi son serment de défendre la Constitution et les lois de la République.

Aux juristes congolais de la diaspora et ceux de l’intérieur du pays d’engager un débat pour « formaliser » cette instance. Objectif : Prononcer la destitution symbolique de l’actuel chef de l’Etat pour parjure. 

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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

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