mardi 31 juillet 2012

«Joseph KABILA» : Un danger pour le Congo

31/07/2012

Joseph KABILA

Il ne fait plus l’ombre d’un doute que l’homme qui se cramponne au poste de Président de la République du Congo-Kinshasa est un irresponsable. Un irresponsable qui ne s’intéresse qu’aux aspects les plus frivoles du pouvoir.

Cet homme n’a ni vision ni grand dessein pour le Congo. Bien au contraire. C’est un danger pour le pays. Le "scoop" de cette interview se limite à l’aveu selon lequel que l’Est du Congo est attaqué par le Rwanda. "Joseph" découvre tardivement ce que les Congolais savaient déjà.


Par la magie de l’Internet, les Congolais ont pu, aux quatre coins du monde, suivre l’entretien que «Joseph Kabila» a eu, le samedi 28 juillet, avec quelques journalistes kinois. Une communication qui intervient trois mois après le déclenchement de la mutinerie muée en mouvement insurrectionnel par les combattants étiquettés CNDP.

On imagine que les journalistes présents ont été invités par le service de presse de la Présidence de la République à transmettre préalablement leurs questions respectives.

On imagine également que l’interviewé a dû réciter par cœur les réponses qui lui ont été préparées tel un bon écolier. Procès d’intention ? Assurément pas.

Tout en regrettant un brin d’obséquiosité dans le chef de certains confrères - ayant participé à cette «conférence de presse» - dont les questions se terminaient par la formule «excellence Monsieur le président», il faut reconnaître que des bonnes et excellentes questions ont été posées.

On a attendu en vain des réponses adéquates. Des réponses de nature à rassurer l’opinion qu’il y a bel et bien un «capitaine» à la barre du "navire Congo". Et que ce «capitaine» jouit encore de toutes ses ressources morales et intellectuelles pour conduire le «vaisseau national» à bon port. Helàs!

Rares sont les citoyens du Congo dit démocratique qui osent s’enorgueillir de la prestation de leur «Président». Un «Président» banal et dont les propos ont été d’une banalité affligeante au regard de la gravité de la situation à l’Est.

L’homme est apparu, comme à son habitude, léger, dilettante, irresponsable. Pire, il a donné l’impression de vivre dans un monde irréel au point de prétendre que le calme règne dans le reste du pays à l’exception de la province du Nord Kivu et particulièrement dans le Territoire de Masisi.

Après avoir écouté l’interviewé, on se demande bien si celui-ci vit dans le même pays que les 60 millions des Congolais qui ont peur du présent et de l’avenir. On ne pourrait s’empêcher de se demander si les propres soucis de «Joseph Kabila» rencontrent ceux de la population congolaise.

Peut-on décemment affirmer que «la situation est calme dans le reste du pays» alors que la grande majorité de la population est écrasée par la pauvreté la plus innommable? Peut-on décemment soutenir que «tout va bien sauf au Nord Kivu» alors que, dès l’aurore, les habitants des grandes villes doivent livrer à une «guerre existentielle» pour satisfaire sans moyens les besoins essentiels à savoir, l’eau, l’électricité, la nourriture, la scolarité des enfants, les soins de santé etc ?

Peut-on affirmer que la situation est calme alors que, dès le début de la soirée, ce sont des marrées humaines qui quittent le centre des affaires à pieds pour rejoindre les «cités» kinoises faute de transport public?

Peut-on soutenir que le calme règne dans le reste du pays pendant que les fameux «éleveurs» Mbororo et les «rebelles ougandais» de Joseph Kony et ceux de l’ADF-Nalu continuent à terroriser les habitants des districts des Uélés, sans oublier des bandes armées en Ituri ?

Peut-on affirmer enfin que la situation est calme dans le reste du pays pendant que l’ex-chef milicien Mutanga Kyungu, alias Gédéon, «évadé» de la prison de la Kasapa, sème la terreur dans le Nord Katanga? Que dire de l’insécurité pour les personnes et les biens et les violations des droits humains entretenus par les sicaires du pouvoir?

Au cours de cette interview, «Joseph Kabila» a confirmé son dilettantisme. Pour lui, gouverner un Etat est assimilable à un simple «jeu». Pourquoi n’a-t-on pas une armée capable de garantir la défense des frontières nationales? Réponse : «La formation d’une armée est un processus. C’est un processus qui est en cours».

Et pourtant, il avait, un certain 26 janvier 2001, pris "l’engagement" de doter le pays d’une armée forte et bien équipée. Les FARDC ont perdu Kiwanja, Rumangabo et Rutshuru? «Ce ne sont que des batailles qui ont été perdues». Rien que des batailles?

Où est passé le "garant de la nation?" qui avait fait le serment solennel "de maintenir l’indépendance" de la République et "l’intégrité de son territoire"?

Quid des liens personnels qu’il aurait avec le président rwandais Paul Kagame ?

Pas de réponse précise sauf une pirouette : «On ne peut faire la paix qu’avec son ennemi ou adversaire».

Il ne fait plus l’ombre d’un doute que l’homme qui se cramponne au poste de Président de la République du Congo-Kinshasa est un irresponsable. Un irresponsable qui ne s’intéresse qu’aux aspects les plus frivoles du pouvoir.

Cet homme n’a ni vision ni grand dessein pour le Congo. Bien au contraire. C’est un danger pour le pays. Le "scoop" de cette interview se limite à l’aveu selon lequel que l’Est du Congo est attaqué par le Rwanda. "Joseph" découvre tardivement ce que les Congolais savaient déjà.

En déclarant que «tout est calme dans le reste du pays» en dépit du tableau qui précède, «Joseph Kabila» a voulu signifier à la population congolaise – habituée à pleurnicher plutôt qu’à revendiquer ses droits – qu’il n’a de la considération que vis-à-vis de ceux qui l’affrontent. Les armes à la main.

On peut  comprendre, dès lors, pourquoi « Joseph » paraît subitement disposé à engager le "dialogue" avec les animateurs du M-23. A bon entendeur…

[Baudouin Amba Wetshi]
Congoindépendant

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