lundi 30 juillet 2012

RDC : KAGAME n'est pas dans la logique de la balkanisation du Kivu

30/07/2012 

                                                              Paul KAGAME

Kigali donne, en effet, l'impression qu'il ne saurait être en paix tant que toute la sous région des Grands Lacs n'est pas totalement sous ses bottes. S'il en a la volonté, il n'est pas certain qu'il en ait les moyens de nature à lui permettre d'arriver à ses fins.

Contrairement à ce que l'on croit, un peu trop vite et naïvement, Kigali n'est pas dans la logique de la balkanisation de la RDC. Il veut, au contraire, être le centre d'où la RDC doit être dirigée.

Il est dans une troublante démarche qui lui fait croire, à tort naturellement, que seul lui possède le personnel politique ayant l'intelligence et les qualités morales requises pour diriger avec bonheur tous les pays des Grands Lacs, et spécialement la RDC.

Il fait comme s'il était encore le maître du jeu insipide qui se joue sous nos yeux depuis plus d'une décennie. Et pourtant, les choses changent. Elles changent à une vitesse telle que Kigali, qui ne s'y attend pas risque de connaître des surprises désagréables.

A ce jour, je n'ai pas l'impression qu'il prend l'exacte mesure de ce qui l'attend au tournant. Déjà, il devrait sentir que le vent qui souffle en ce moment n'est pas propice à ses caprices hautement fantaisistes et injustifiés.

Kigali donne, en effet, l'impression qu'il ne saurait être en paix tant que toute la sous région des Grands Lacs n'est pas totalement sous ses bottes. S'il en a la volonté, il n'est pas certain qu'il en ait les moyens de nature à lui permettre d'arriver à ses fins.

Contrairement à ce que l'on croit, un peu trop vite et naïvement, Kigali n'est pas dans la logique de la balkanisation de la RDC. Il veut, au contraire, être le centre d'où la RDC doit être dirigée.

Il est dans une troublante démarche qui lui fait croire, à tort naturellement, que seul lui possède le personnel politique ayant l'intelligence et les qualités morales requises pour diriger avec bonheur tous les pays des Grands Lacs, et spécialement la RDC.

Kigali a visiblement du mépris pour les Congolais " incapables ", comme il le dit souvent, de gérer leur propre pays. Cela me fait penser à ce que disait jadis le président Nasser : " On peut s'entendre avec quelqu'un qui ne vous aime pas, mais difficilement avec celui qui vous méprise ".

En confondant systématiquement tribus et nationalités, Kigali s'enfonce dans une logique qui se retourne petit à petit contre lui-même.

Pour preuve, les uns après les autres, tous ceux qui passaient pour être ses inconditionnels supporters, s'éloignent ostensiblement de lui, en lui coupant au passage toutes les diverses formes d'aide dont ils ont bénéficiées.

Ce mouvement de désamour des bailleurs des fonds vis-à-vis de Kigali va se poursuivre et s'intensifier au point d'entraîner ceux qui hésitent encore à suivre l'exemple des autres.

De même, Kigali doit savoir que du côté de l'Union africaine, sa situation d'hyper-protégé va devenir précaire. La grande dame qui a succédé à Jean Ping a son idée sur ce qu'il se passe dans la sous région des Grands Lacs. Où selon toute probabilité, elle tentera de prendre ses distances face à la politique de son pays.

D'après des indications en ma possession, Pretoria lui-même s'apprête à opérer un virage inattendu vis-à-vis de Kigali. Dont il accueille beaucoup de cadres, d'ethnie tutsi essentiellement, scandalisés par la politique suicidaire que leur pays mène en RDC.

Ils sont de plus en plus nombreux à attirer l'attention de Pretoria sur le danger que représente pour l'avenir la politique de Kigali qui risque de leur créer des problèmes dans une RDC où eux-mêmes et leurs parents, n'ont jamais souffert de la moindre discrimination tribale ou autre.

Pendant que ses hommes liges s'enfoncent dans la forêt congolaise, Kigali ne voit pas la grosse corde qui se déploie autour de son cou. Si Kigali ne fait pas preuve d'humilité et de lucidité, ce sont les Rwandais eux-mêmes qui se chargeront de le ramener à la raison. Plus tôt qu'on ne saurait le croire.

Les signaux qu'il faut rapidement décoder intelligemment, démontrent que, contrairement aux apparences, Kigali tire ses dernières cartouches, le dos totalement vissé au mur.

Il reste que Kinshasa doit d'ores et déjà savoir comment mieux gérer toutes ces sympathies qui lui viennent de partout. Et comment mieux recadrer son discours par rapport aux réalités du moment.

Car, il lui est impérativement interdit de rater ce virage capital qui approche. Et qui va mettre Kigali totalement et définitivement K.O.

Mankenda Voka
© KongoTimes

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