lundi 7 juillet 2014

Rwanda : L’indépendance sous l’ombre des gloires partisanes

le 6 juillet 2014 

Le 1er juillet 1962 le Rwanda obtenait son indépendance. C’était 3 ans après la révolution sociale de 1959. 52 ans après, l’anniversaire de l’indépendance nationale a été minimisé, passé sous silence, voire dénigré. 


Ce fut d’abord après un premier coup de force par le Général Habyarimana pour s’emparer du pouvoir en 1973 qui fonda ensuite le MRND le 5 juillet 1975, parti unique jusqu’au multipartisme de 1991 ; puis après la prise de Kigali par le FPR le 4 juillet 1994, date qui prévaut désormais sur le 1erjuillet où presque rien n’est organisé pour revisiter l’histoire coloniale. 


Juvénal HABYARIMANA

Durant le régime du MRND, le 5 juillet, date de création du MRND, a prévalu sur le 1er juillet. Ainsi les militants ne cessaient de clamer que Habyarimana avait sauvé le Rwanda au bord du gouffre du régionalisme et de l’ethnisme. 


Cependant l’histoire a démontré que le Rwanda n’a jamais été guéri de ces maux.

Depuis juillet 1994, le FPR a fait prévaloir sa victoire de conquête du pouvoir sur la fête nationale du 1er juillet. Cette conquête s’étant réalisée à la faveur d’une guerre qui a pris fin dans un bain de sang sans précédent, ceci a encore exacerbé les clivages ethniques. 


C’était donc aussi une victoire d’une ethnie sur une autre. Comment donc faire d’une victoire d’un mouvement rebelle ethnique une fête nationale ?

L’enjeu était-il réellement l’indépendance en 1962 ?

L’indépendance du Rwanda a été obtenue sans véritable lutte comme ce fut le cas dans d’autres colonies. Elle s’est faite dans la prolongation de la « Révolution sociale », qui était basée sur un mélange de lutte de classes sociales et d’appartenance ethnique ; paysannerie hutue contre l’aristocratie tutsie et les privilèges accordés aux Tutsi à la fois. 


C’est d’ailleurs dans ce sens que les ethnies au Rwanda pouvaient être vues comme constituant des classes sociales basées non sur la richesse mais sur des privilèges des uns et l’asservissement des autres, notamment sous le système d’Ubuhake, système de servage des Hutu et des Twa au profit des Tutsi. 

L’appartenance à ces ethnies n’est pas artificielle mais héréditaire, sauf cas rares et exceptionnels. 


G. KAYIBANDA

C’est aussi dans ces antagonismes que l’indépendance a été octroyée à la jeune république dirigée par une jeune élite hutue alors que l’aristocratie tutsie détrônée avait pris le chemin de l’exil. 


Cette dimension ethnique a profondément caractérisé cette période et explique partiellement le fait que le Rwanda n’a que des pionniers de la révolution mais pas de père de l’indépendance comme c’est le cas ailleurs. 

Il n’est donc pas étonnant de voir que le FPR, issu des réfugiés tutsis de 1959 notamment, passe sous silence l’indépendance qui a été octroyée dans le parachèvement de l’abolition de la monarchie héréditaire dont les monarques étaient, par voie de conséquence, tous tutsis. 


Paul KAGAME

Ainsi, sous le MDR de Grégoire Kayibanda, les dates qui ont marqué la « Révolution sociale » de 59 étaient grandement célébrées. Sous le MRND de Juvénal Habyarimana, ces dates ont continué d’être célébrées mais dans une moindre mesure comparée au 5 juillet. 


Aujourd’hui le 4 juillet, le gouvernement du FPR de Paul Kagame célèbre en grande pompe le jour de la « Libération ». Et pour cause, aucun de ces hommes ne fait consensus pour être considéré comme quelqu’un qui a lutté pour tous les Rwandais et qui les a traités sur un pied d’égalité.
________________
 
Pacifique Habimana

http://www.olny.nl/RWANDA/Histoire_History/C_Nkurunziza_Conflit_Rwandais.html

(Re)Découvrez notre analyse à l’occasion de la fête de la libération.http://www.jambonews.net/actualites/20130707-rwanda-fete-de-lindependance-ou-fete-de-la-liberation/ . Paru le 7 juillet 2013

RDC : combats entre troupes ougandaises et un groupe armé, 65 morts

lundi 7 juillet 2014


(DR)

Près de 65 personnes sont mortes, selon un dernier bilan, dans des affrontements entre l’armée ougandaise et des assaillants, à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), rapportent les autorités ce dimanche.

Ils sont 65 personnes à avoir été tuées dans des violents affrontements qui ont secoué la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), rapportent les autorités ce dimanche. Ils ont opposé des assaillants armés à des troupes ougandaises. 


« Jusqu’à présent 54 assaillants ont été mis hors d’état de nuire, et 40 de leurs collègues ont été capturés et sont détenus, ce qui ramène le calme dans la région », a indiqué un porte-parole régional de l’armée, le lieutenant Ninsiima Rwemijuma, rapporte l’AFP. 

« Nous ratissons toujours la zone à la recherche de bandits qui pourraient se cacher », a-t-il précisé.

Heurts entre chrétiens et musulmans

Le dernier bilan en date de 65 morts dont des civils et des soldats a été annoncé par le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga. 


Les régions de Kasese et Bundibugyo, théâtre des combats, à côté des montagnes de Rwenzori entre l’Ouganda et la RDC, connaît de fortes tensions entre chrétiens et musulmans ces derniers jours. 

Des personnes de confessions musulmanes ont attaqué une église il y a deux semaines. La tête d’une femme décapitée avait été retrouvée sur l’autel. Les chrétiens avaient alors lancé des opérations de représailles, indiquent les médias ougandais.

« Nous appelons le public à ne pas paniquer car la situation revient à la normale et il y a suffisamment de soldats et de policiers déployés », a ajouté le porte-parole de la police qui poursuit : « Les attaques à Kasese et à Bundibugyo sont liées à des différends tribaux, pas à l’ADF », a déclaré le porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda. 


Il fait référence aux Forces démocratiques alliées (ADF) qui opèrent dans cette région. Ce groupe armé composé d’une grande partie de musulmans regroupent des mouvements d’oppositions au président ougandais Yoweri Museveni.
_______________
Frédéric Schneider 

Il faut "stopper" Joseph Kabila


Une séance de musculation grandeur nature. C’est le moins qu’on puisse dire de la parade militaire organisée lundi 30 juin, à Kinshasa, par Joseph Kabila. 


La célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance lui a servi de prétexte pour étaler ses "biceps" au moment où la grande majorité des Congolais répète comme un seul homme quatre mots : "Deux mandats, ça suffit!".

Sous la forme d’un message subliminal dont le but est d’intimider, le président sortant a montré sa force de frappe : plusieurs chars, des orgues de Staline. Sans omettre quelques avions de combat et de transport des troupes. Un véritable "armada". 


On entend les voix des législateurs de 2006 résonner à travers le premier alinéa de l’article 64 de la Constitution. Celui-ci stipule de manière unique que "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".

Il est clair que par la force des armes, Joseph Kabila veut s’opposer à l’avènement de l’alternance démocratique. Il tient à modifier la Constitution pour préserver ses intérêts. 


A travers le défilé du 30 juin, l’homme fait savoir à ces adversaires et autres détracteurs qu’il ne quittera le pouvoir que par la force des armes. 

Les démocrates doivent s’unir pour le "stopper" et épargner le Congo d’un bain de sang inutile. Le défi à relever est de taille : mettre hors d’Etat de nuire un pseudo-homme d’Etat.

Plus on se rapproche de l’an 2016, année prévue pour l’élection présidentielle, plus se manifeste aussi, une nervosité dans la mouvance kabiliste. 


Une chose paraît sûre : la majorité des Congolais ne croient pas à la sincérité de Joseph Kabila, et de son gouvernement, d’organiser des consultations politiques crédibles et transparentes.

Un doute subsiste donc dans le subconscient collectif. On n’organise guère des élections dans un pays, en torpillant, à la veille, la Constitution. 


A moins que l’Etat ne soit sous un régime d’occupation, tel qu’on le vit depuis le renversement de Mobutu Sese Seko, le 17 Mai 1997, par la rébellion de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratique de Libération du Congo), sacrifiant de la sorte, l’honneur et la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

Nous avons donc à nous intéresser au sort de tous et de chacun, pour rebâtir un Congo nouveau, digne des Pères de l’Indépendance et de tant de ses fils et ses filles, particulièrement ceux qui ont payé un lourd tribut pour la cause de la liberté et de cette Indépendance du Congo, il s’agit, pour mémoire, de Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, Armand Tungulu, Aimée Kabila, et tant d’autres compatriotes. 


Mais il y a aussi de nombreux autres compatriotes, dignes fils de ce Congo qui sont enfermés dans les prisons de Joseph Kabila, pour cette même et unique cause de la liberté du Congo !

Il faut stopper Joseph Kabila dans son mépris des lois et de la Constitution. Quand c’est le président d’un pays qui ne respecte pas les lois qui régissent l’Etat, le souverain primaire a le devoir patriotique d’arrêter la folie humaine de ce président.

La mouvance kabiliste dite "la majorité présidentielle" veut une autre modification de la Constitution, telle que l’a annoncé, avec force détails, Lambert Mende, ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres tenu en juin dernier. 


Il y a eu le précédent de janvier 2011 avec la suppression du second tour des présidentielles. Cette fois, tous les Congolais lucides, affaiblis par un régime néo-colonialiste, bien pire que le colonialisme belge, disent « Non » avec un « N » majuscule.

La Constitution de la RDC ne peut être une sorte de prêt-à-porter. Un costume confectionné sur mesure pour un homme. Le Congo est une République et non une monarchie dont le mode de succession s’opère de père en fils.

In fine, Joseph Kabila et ses acolytes, bien qu’aveuglés, dans leur turpitude, et leur goût du sang humain, pour asseoir un pouvoir de mort et de régression, doivent bien savoir que, désormais, l’alternance au pouvoir dans notre pays est l’attribut fondamental de la démocratie.

Mais, dans l’attente, que faire ?

On se tait, mais Joseph Kabila, le « raïs », tue ! Tais-toi, sinon je te tue ! 


Depuis une dizaine d’années, le Congo-Kinshasa en a vu de toutes les couleurs. Nos illustres et vaillants compatriotes, Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, dont le cadavre a servi d’appât aux chiens carnivores de l’inspectorat général de la police nationale Congolaise, Armand Tungulu, Mbudja Mabe, Mamadou Ndala, dont le corps, deux semaines après son enterrement au cimetière de Kintambo, dans un petit coin perdu, pour lequel une seule pluie a suffi pour qu’il remonte à la surface comme une chenille au soleil. 

Plus révoltant encore, aucun officiel n’a pu saluer le corps de ce vaillant soldat, exposé jadis, au camp Kokolo, dans la salle qui a servi à rassembler les cadavres, des présumés assaillants, du 30 Décembre 2013, adeptes du pasteur Joseph Mukungubila !

Pour avoir dit non à Joseph Kabila, pour sauver le Congo de l’injustice et de la précarité, Eugène Diomi Ndongala, Kuthino Fernando, Eddy Kapend et tant d’autres compatriotes innocents, paient leur témérité par une détention injustifiée en prison. 


Ils sont tous privés, par la volonté de leur bourreau, de la vie affective familiale, reconnue pourtant par les prescrits des Droits de l’Homme des Nations-Unies. 

Aussi, devons-nous dire : Stoppons cette marche, qui conduit les congolais comme un troupeau de moutons jusqu’à la mort. On aime bien le silence des agneaux, on tue et personne n’ouvre la bouche ! 

Qu’on se rappelle ce que j’ai écrit en son temps, et qu’on se le dise encore aujourd’hui : un mandat de plus à Joseph Kabila, est un mandat de trop ! Le temps nous donne raison. 

Alors, comment comprendre que des fils et filles de ce grand Congo, au destin naturellement merveilleux, et promu à rayonner dans le monde, puissent, si facilement, courber l’échine et se laisser corrompre pour un sou, pour faire du mal à leurs concitoyens ?

Sachez-le, dès aujourd’hui, que le Congo-Kinshasa va mal! On n’a pas d’autre choix que de persévérer dans le combat, jusqu’à ce que les Congolais, pareillement, aux autres peuples du monde, accèdent au bonheur. 


Et cela exige de mettre fin à la colonisation kabiliste, à la misère, et à la pauvreté. Il est anormal que les congolais tentent de fuir leur propre pays pour s’exiler dans des savanes désertiques du Nord-Africain, à défaut d’atteindre l’Eldorado Européen. 

Par contre, d’autres congolais sont en errance permanente, dans les forêts de l’Est du pays, partageant des aliments avec des reptiles et animaux sauvages. 

Enfin, il est un paradoxe de constater que seuls les étrangers s’enrichissent, en République Démocratique du Congo, même à peine arrivés, grâce à la complicité du pouvoir en place.

De passage à Bruxelles, Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre du Gouvernement en instance de liquidation, a semé le doute dans les esprits des congolais et partenaires extérieurs, quant aux réelles motivations et intentions de Joseph Kabila de se représenter ou non aux présidentielles de 2016. 


Pour des raisons de propagande, l’envoyé de Kabila n’a pas eu honte de prétendre que Joseph Kabila est parvenu, en si peu de temps, à régler le problème de croissance, de stabilité économique, et du social des congolais. Ce qui est une supercherie.

En réalité, en 13 ans de règne, Joseph Kabila n’a pas réussi à définir, en République Démocratique du Congo, la vision d’un monde alternatif. Ce qui l’intéresse, c’est le pouvoir, rien que le pouvoir. 


Il faut, alors, stopper Joseph Kabila dans ses intentions de se pérenniser au pouvoir, par des actions fortes de désobéissance civile, et le chasser du pouvoir avant 2016.

Dans cette attente, il est rappelé au peuple congolais, de s’opposer vigoureusement à toute session du parlement, dont l’ordre du jour aura pour objet la révision de la Constitution en cours d’exercice. Peu importe la nature de l’article et/ou des articles à amender. On ne peut donc tromper un peuple indéfiniment…….. !

On ne dira jamais assez qu’il y a urgence de stopper Joseph Kabila avant qu’il ne soit trop tard!


 
Bamba-di-Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be 

______________
© Congoindépendant

La fortune de "Joseph Kabila" estimée à 15 milliards $US


La fratrie "Kabila"

C’est une information donnée par le magazine américain Forbes (www.forbes.com). Le journal se reporte à des expatriés occidentaux et des experts africains. 


Dans son édition datée du 30 juin, le très prestigieux journal de l’élite américaine assure qu’à l’opposé, Mobutu Sese Sese qui a dirigé le Congo durant 32 ans avait accumulé cinq milliards $US. 

A en croire l’auteur, "Joseph Kabila "doit quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2016. Dans le cas contraire, les Etats-Unis et l’Union européenne vont s’attaquer à sa fortune planquée dans des paradis fiscaux.

Sous le titre "L’agenda secret neo-conservateur d’Obama", Richard Miniter, journaliste d’investigation bien connu qui collabore notamment à cette publication, écrit que Barack Obama qui affiche la posture d’un non-interventionniste au Moyen-Orient se comporte de plus en plus en "néo-conservateur" en Afrique.

En Afrique, note-t-il, le même président se montre fort heureusement plus dynamique. 


Selon lui, le cas le plus dramatique pour les efforts de l’Administration Obama est sans doute celui de la République démocratique du Congo qui serait, pour lui, un "Etat manqué" bien que doté d’importantes ressources en minerais stratégiques. Il cite au passage l’instabilité qui règne à l’Est avec la présence des rébellions internes et externes.

Au Congo-Kinshasa, dit-il, l’Administration Obama met l’accent principalement sur la "promotion des valeurs démocratiques". Et de constater qu’il s’agit d’un sujet qui est rarement fait mention hors du continent africain.

Richard Miniter de scruter à la loupe le "système Kabila" à la lumière de la controverse du moment relative à la fin de son second et dernier mandat en décembre 2016. 


Il assène : "La RDC est dirigée par un homme, Joseph Kabila, qui montre des signes de sa volonté de ne pas quitter le pouvoir en 2016". 

"Kabila, poursuit-il, représente à lui seul un specimen de maux dont souffre l’Afrique. Il a hérité la Présidence à la suite de l’assassinat de son père, qui, lui-même, s’était emparé du pouvoir dans le sang et le chaos".

Citant des sources françaises et allemandes, Miniter assure que "Joseph Kabila" a pu amasser environ 15 milliards USD au cours de la décennie précédente. 


Cette masse d’argent se trouverait dans des banques situées dans les îles britanniques et ailleurs. 

"A l’opposé, Mobutu Sese Seko, un dictateur qui a dirigé le Congo durant 32 ans, avait accumulé 5 milliards $ US". "Kabila a sous son contrôle des concessions petrolières et a la haute main sur des concessions minières jugées les plus riches du monde".

Se fondant sur des informations obtenues auprès des expatriés occidentaux et des experts africains et autres, le journaliste fait remarquer qu’à l’instar de son prédecesseur, "Kabila" a érigé la kleptocratie en une affaire de famille. 


Son frère, Souleymane "Kabila", est soupçonné d’avoir détourné $300 millions du trésor public. 

"Le frère et la soeur de Kabila (Ndlr : Zoé et Jaynet), qui sont tous les deux députés nationaux, possèdent une société qui détient le monopole de tous les imprimés du gouvernement congolais. C’est le cas notamment du nouveau passeport biométrique".

Abordant l’aspect politique, Richard Miniter écrit : "Maintenant Kabila parait décidé à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, en violation du prescrit constitutionnel". 


Pour lui, l’homme tente ainsi d’instaurer une "présidence à vie". "La réponse des Etats-Unis a été sans équivoque", martèle-t-il. 

Cette réponse a été délivrée par l’Envoyé du président Barack Obama en l’occurrence, l’ancien sénateur américain Russ Feingold. Celui-ci a rappelé la phrase prononcée par Obama à Accra. 

A savoir que "l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin des institutions fortes." "Il a raison", admet-il.

Selon lui, Feingold a été tout aussi direct en proposant des actions militaires pour le désarmement des groupes rebelles. 


L’Envoyé du président américain aurait déclaré à New York Times que, passer l’été, il n’y aura plus d’excuse pour mener des actions militaires d’envergures contre les récalcitrants. 

Feingold aurait exclu tout "palabre" avec les miliciens Hutu des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).

Le collaborateur de Forbes de poursuivre qu’"il est évident que Kabila doit quitter le pouvoir à la fin de son mandat". 


"Le plus grand cadeau qu’il pourra faire à son pays est d’inaugurer une tradition de passation de pouvoir dans une ambiance pacifique et dans le respect de la Constitution”. 

Dans cette hypothèse, souligne-t-il, "il pourrait amorcer une nouvelle page de l’histoire". "Dans le cas contraire, les Etats-Unis et l’Union européenne vont lui infliger des sanctions au niveau de ses avoirs".

Pour lui, les "biens mal acquis" par "Kabila" ne seront guère à l’abri en dépit du fait qu’ils sont dans des comptes ouverts dans des paradis fiscaux. "Ces biens seront saisis au profit du peuple congolais qui a tant souffert". 


"Des prétendus dictateurs corrompus, pourraient ainsi, à l’avenir, quitter le pouvoir rien qu’avec leur propre argent. Ce serait un changement rafraichissant". 

L’Administration Obama pourrait également amorcer un "nouveau départ" en faisant respecter les idéaux chers à l’Amérique que sont la loi, l’ordre, le pluralisme démocratique et la tolérance sociale. Des idéaux qu’il faut appuyer par des actions militaires. 

"Une politique à étendre au-delà du Congo", tempête le journaliste américain.

A défaut de ces actions, conclut-il, la "doctrine Obama" sera noyée dans une cacophonie contradictoire où on pourra savoir uniquement ce dont on est contre sans toutefois savoir ce qu’il y a lieu de faire". 


Pour lui, la situation au Moyen-Orient nécessite une politique américaine aussi claire que cohérente à l’image de celle conduite au Congo. 
__________________
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant

Kasaï-Oriental: les enfants interdits d’accès aux sites miniers à Lupatapata

le 7 juillet, 2014

 

Des enfants dans une carrière minière au nord du Katanga. Ph. François X. Mybe 

Les autorités du territoire de Lupatapata, près de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), ont interdit aux enfants d’accéder aux carrières d’exploitation de diamant. L’administrateur assistant de ce territoire, Junior Muteba Kakungula, a annoncé cette décision, le week-end dernier, au cours de la réunion du Conseil local de sécurité. 


Junior Muteba Kakungula a averti que tout enfant qui sera surpris dans un site minier sera arrêté et mis à la disposition du tribunal de paix, qui fait office de tribunal pour enfant dans cette contrée:

«On parlait avec les parents, on les sensibilisait. Je pense que l’étape de la sensibilisation est révolue. Maintenant, nous devons passer à la vitesse supérieure, c’est-à-dire commencer à arreter ces enfants qui pourront être envoyés au tribunal de paix pour leur encadrement».

Junior Muteba a même annoncé des poursuites judiciaires à l’encontre de parents dont les enfants seront trouvés dans les mines.

« Les parents pourront subir le même sort que leurs enfants. Parce que nous devrions privilgier les études des enfants. Aujourd’hui, envoyer les enfants dans les mines de diamant, c’est pour quel avenir du Kasaï-Oriental, c’est pour quel avenir du territoire de Lupatapata ? C’est pourquoi, cette fois-ci nous avons mis toutes les batteries en marche pour que cela réussisse », a ajouté l’administrateur assistant de ce territoire

Il a indiqué que ces mesures, annoncées en ce début de vacances scolaires, visent à encourager les parents à scolariser leurs enfants à la prochaine rentrée de classes.

___________
radiookapi.net

Ouganda: le fils de Joseph Kony prend du galon à la LRA

le 19-05-2014

 

Une des rares apparitions de Joseph Kony aux médias. Ici, en 2006, au Soudan du Sud.Getty Images/Adam Pletts

Le chef de la féroce rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, a nommé son fils comme adjoint, a indiqué l'armée ougandaise. 


Cette nomination pourrait être un signe que la LRA perd le contrôle d’une partie de ses troupes, selon les militaires.

Il s’appelle Salim Saleh Kony, aurait 22 ans et a probablement passé l’essentiel de ces années en brousse avec la LRA, la rébellion chassée d’Ouganda en 2006 et qui survit depuis éparpillée en petits groupes aux confins de la Centrafrique, de l’est du Congo, et du Soudan du Sud. Selon les propos d’un général ougandais rapportés par l’Agence France-Presse, Salim Saleh, jusqu’ici en charge de la sécurité de son père Joseph Kony, est désormais commandant de terrain. 


D’après la même source, cette promotion prouverait surtout que Kony a perdu le contact avec beaucoup de ses commandants.

La LRA, qui a ravagé le nord de l’Ouganda pendant plus de vingt ans, connaît il est vrai un sévère recul depuis plusieurs années. Les dernières attaques d’envergure du groupe remontent à 2008 et plusieurs de ses chefs ont été tués par l’armée ougandaise, appuyée par les forces spéciales américaines.

Des témoignages de déserteurs - les plus récents datent de décembre dernier - prouvent aussi que les groupes de rebelles sont disloqués sur le terrain. Certains seraient même sans contact avec leur état-major depuis plus de deux ans.

Enfin, plusieurs rapports parlent de moins de 200 combattants en activité. Le fils de Kony devient donc le numéro deux d’un mouvement très affaibli, mais qui continue de faire parler de lui au travers de la traque que lui livrent les Ougandais et les Américains bien sûr, mais aussi de brouilles diplomatiques. 


Kampala accuse en effet régulièrement Khartoum d’aider la rébellion de Kony, tandis que le Soudan dément.

RDC - Rwanda : que faire des ex-rebelles FDLR ?

07/07/2014 

 

Des combattants FDLR en RDC. © AFP

Ils sont à peine 200 à avoir déposé les armes, mais, en RDC, la question de l'avenir des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) se pose déjà.

Traqués par l'armée congolaise et la brigade d'intervention des Nations unies, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) stationnés dans l'est de la RDC ont commencé, fin mai, à déposer "volontairement" les armes


Pour timide qu'il soit encore - il concerne moins de deux cents combattants -, ce mouvement de reddition s'est traduit par une suspension de six mois des opérations militaires engagées contre eux.  

"Nous espérons les inciter à continuer de se rendre", explique une source onusienne. 


Reste à savoir où ils seront regroupés en attendant leur retour au Rwanda. Kinshasa propose Irebu, dans l'ouest du pays, où se trouve une base de la marine militaire. 

"Trop loin du Rwanda, répond La Forge Fils Bazeye, porte-parole des FDLR. Ce n'est pas pratique de nous envoyer à plus de 2 000 km de notre pays alors que nous déposons les armes précisément pour y retourner."

Pour l'instant, ceux qui se sont rendus sont hébergés avec femme et enfants dans des camps de transit à Kanyabayonga et à Kigogo, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Au grand dam des populations locales. 

____________
Jeune Afrique 

Le Rwanda désormais prêt à accueillir les Fdlr, selon Abdall Wafi

le dimanche 6 juillet 2014 


(GOMA)- Le représentant adjoint du secrétaire général de l’Onu, Abdallah Wafi a indiqué à son retour du Rwanda que le régime de Paul Kagame a accepté de recevoir les exilés hutus rwandais renonçant à tout caractère génocidaire.

‘‘Les autorités rwandaises nous ont réaffirmé leur disponibilité de recevoir tous les éléments qui vont renoncer à l’idéologie génocidaire, déposer les armes et intégrer le processus DDR’’, a annoncé le général Wafi après un entretien qu’il a eu avec le président de la commission rwandaise de rapatriement. Ceux qui vont choisir d’y retourner, le Rwanda est prêt à les accueillir, a-t-il fait savoir. 


Seulement, le processus est volontaire. Donc pour dire que ceux qui vont refuser de rentrer dans leur pays pour des raisons personnelles, il faudra leur trouver un pays d’accueil. 

Les efforts sont fournis pour les amener ailleurs, a indiqué l’adjoint de Martin Kobler. 

L’équipe de la Monusco qu’il a conduit, s’est félicitée de cette avancée de la part des autorités rwandaises mais elle insiste sur la volonté des uns et des autres pour mettre fin à cette équation difficile. 

Le vrai problème qui reste, c’est la relocalisation de ceux qui refusent de rentrer dans leur pays. Pour ça, les protestations fusent de partout. 

Les jeunes de Beni ont manifesté pour refuser qu’on amène les rebelles hutus rwandais dans leur territoire comme aussi les notables de Walungu au Sud-Kivu et ceux d’Irebu à l’Equateur. 

Le représentant adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC parle d’une relocalisation temporaire en attendant qu’un pays d’accueil soit trouvé pour les démobilisés Fdlr.

Abdallah Wafi sollicite la compréhension des congolais sur cette question. C’est pour des raisons temporaires qu’ils seront relocalisés, explique-t-il. 

‘‘Nous demandons aux populations d’adhérer à ce processus parce qu’on ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire. Il faut que ces démobilisés puissent circuler et transiter quelque part avant d’aller dans leur pays d’accueil’’, a insisté le général Wafi. 

Pour lui, il serait imprudent pour des raisons sécuritaires de laisser les Fdlr au Kivu.
 

RDC - CALCULATRICE DE 25 000 ANS DECOUVERTE AU CONGO

L'EGYPTE ANTIQUE, UNE CIVILISATION NEGRE, VERSION COMPLETE

Le conflit de l’est de la République démocratique du Congo : Un fiasco de longue durée et ses leçons pour les décideurs régionaux

le 24 juin 2014

Le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a gravement endommagé le développement social et économique dans le Kivu, la région de la RDC où le conflit se déroule depuis longtemps. 


Néanmoins, toute raison de croire que les pays voisins de l’est de la RDC, à savoir le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, ont économiquement bénéficié de l’instabilité dans cette région peut être contestée. 

Il devient de plus en plus clair que le conflit à l’est de la RDC perturbe sérieusement les perspectives économiques à long terme pour les pays de la Région des Grands Lacs et pour la Communauté économique d’Afrique de l’Est dans son ensemble. 

Le cumul des opportunités de développement économique ratées en raison de ce conflit reste un fiasco pour les décideurs régionaux en places dont les aspirants décideurs régionaux doivent tirer des leçons.
La région du Kivu

 


L’est de la République Démocratique du Congo a connu des conflits depuis l’indépendance du pays en 1960. Le pire des conflits a frappé la région à la fin des années 1990 et est toujours en cours. La zone la plus touchée par le conflit dans l’est de la RDC est la région du Kivu. 

Avec sa superficie d’environ 120 000 kilomètres carrés et ses 12 millions d’habitants, la région du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (voir carte ci-contre) sont plus grandes que le Burundi et le Rwanda réunis et la région n’est pas aussi densément peuplée que le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. 

La région du Kivu est connue pour son sol très fertile dans le Nord et pour avoir d’importants gisements de minéraux précieux tels que la cassitérite, l’or, le coltan, la wolframite, le Pro chlore, le diamant, l’améthyste et les tourmalines, dispersés dans le Nord et le Sud de la région.

Le conflit en cours dans la région du Kivu constitue l’un des obstacles au développement social et économique de la région depuis des décennies. Le nombre de morts dans la région suite à ce conflit est estimé à six millions. 


Les citoyens de la région continuent de souffrir psychologiquement et physiquement de crimes horribles tels le viol et des déplacement forcés en raison de guerres continuellement en cours dans la région. L’environnement est également en jeu, car partout où les personnes déplacées s’installent, la déforestation prend cours. 

La contrebande de bois nuit également à l’environnement. Le conflit dans l’est de la RDC a fait de la région du Kivu un environnement hostile pour les investissements en dépit de ses ressources abondantes notamment en minéraux précieux, terres fertiles, forêts, attractions touristiques et potentiellement deux milliards de barils de réserves de pétrole au fond du Lac St-Albert, près de la frontière avec l’Ouganda. 

Il est clair que le Kivu a été le grand perdant suite à l’instabilité permanente dans la région. Mais les affirmations que les pays voisins de la région, à savoir le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, ont profité économiquement de cette instabilité peuvent être contestées. 

Ce qui suit est une liste des opportunités économiques perdues, selon moi, par les citoyens du Burundi, Rwanda et de l’Ouganda suite au conflit en cours dans le Kivu. 

Opportunités ratées de développer une coopération commerciale

Le conflit dans l’est de la RDC n’a jamais permis au Burundi, au Rwanda et à l’Ouganda de construire des relations solides et durables avec la RDC. Cela s’explique en partie par la participation présumée de ces pays dans le conflit dans le Kivu


Si de bonnes relations entre la RDC, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda avaient été développées, une coopération commerciale visant à capitaliser sur les ressources naturelles de la région de Kivu pour promouvoir le développement économique de toute la région des Grands Lacs aurait pu être développée et mise en œuvre. 

Cela aurait pu être réalisé en engageant des discussions de coopération avec la RDC par la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), une organisation sous-régionale mise en place en 1976 entre autres pour promouvoir la coopération entre le Burundi, la République démocratique du Congo et le Rwanda. 

L’Ouganda aurait ensuite pu rejoindre la CEPGL de la même manière que le Burundi et le Rwanda ont rejoint la Communauté d’Afrique de l’est (CAE) en 2009. 

Malheureusement, en raison du conflit à l’est de la RDC et des relations tendues avec la RDC, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda ont manqué l’occasion d’exploiter leur avantage de la proximité géographique avec la riche région du Kivu et de promouvoir ainsi le progrès social et économique durable dans leurs pays respectifs. 

Récemment la RDC a introduit l’obligation de visa pour les Rwandais entrant au Congo par la frontière de Rusizi-Bukavu. Alors que les motifs de cette décision sont encore inconnus, tout indique que la décision a déjà eu un effet néfaste sur les communautés frontalières de la région, ayant perturbé le commerce ainsi que l’éducation pour les étudiants rwandais qui vont à l’école en RDC. 

Il reste à savoir comment le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda amélioreront les relations acrimonieuses qu’ils ont avec la RDC pour que la coopération économique souhaitée avec la région du Kivu soit établie. Cela serait en effet dans l’intérêt de tout le monde. 

Monopole sur le marché et perte de revenus

Le conflit en RDC a facilité la contrebande de ressources naturelles de la région du Kivu vers les marchés mondiaux via le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. Toutefois, cela ne signifie pas que les économies de ces pays ont bénéficié de ce commerce illicite.

Seules les personnes impliquées dans le pillage et le commerce des ressources naturelles de la RDC ont profité de ces activités, pas les économies de ces pays. 


Le marché des ressources naturelles de l’est de la RDC est un monopole, il est ouvert uniquement à ceux qui ont le pouvoir et la capacité de coordonner la chaîne d’approvisionnement pour l’exploitation des ressources naturelles pillées d’une zone de conflit vers les marchés internationaux.

Le produit du commerce des ressources naturelles pillées dans la région du Kivu n’est pas investi dans le développement des pays des Grands Lacs. 


Au contraire, les revenus sont réinvestis pour financer davantage le pillage et la contrebande des minéraux du Kivu, et une partie est réinvestie loin de la région à travers des transactions floues et illicites. 

Un récent rapport par Global Financial Integrity sur les flux financiers illicites[1] en provenance des pays en développement révèle que, en moyenne, le Burundi a perdu 74 millions de dollars US par ces transactions illicites entre 2002 et 2011, tandis que pour le Rwanda le chiffre était de 211 millions de dollars, et pour l’Ouganda 739 millions de dollars. 

Il est cependant difficile de savoir si tout ou seule une partie de ces énormes sommes d’argent perdues par ces pays provenait du commerce illégal de minerais pillés dans la région du Kivu. 

Cependant, parmi les effets de flux financiers illicites sur les économies du Burundi, du Rwanda et l’Ouganda, une réduction de recettes des impôts et des flux d’investissement, et l’aggravation de la pauvreté tandis que les riches continuent de s’enrichir. 

La croissance économique et l’instabilité en RDC

Il est souvent avancé que les économies du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda ont bénéficié de l’instabilité dans l’est de la RDC. À mon avis, cette affirmation doit être réexaminée. 


La croissance économique élevée réalisée par ces pays, grâce, selon certains, à la contrebande et au commerce des ressources naturelles de la région de l’Est de la RDC, n’est pas une croissance inclusive. 

La majorité de la population de ces pays n’a pas réellement bénéficié de la croissance économique de leur pays.

Selon les chiffres du Fonds monétaire international, les économies du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda ont connu en moyenne une croissance remarquable entre des années 1990 et 2012. 


La croissance du Burundi était de 3%, de 8,5% pour le Rwanda, et de 6,6% pour l’Ouganda. Cependant, ces croissances économiques cachent de fortes inégalités dans le développement humain des citoyens de ces pays. 

Le plus récent rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur le développement humain révèle que le niveau de l’indice de développement humain (IDH) du Rwanda et de l’Ouganda a augmenté. Néanmoins, lorsque l’on prend en compte les inégalités dans l’éducation, la santé et le revenu dans ces pays, les niveaux de l’IDH atteignent presque les niveaux auquel ils étaient dans les années 1980. 

Cela signifie que le développement humain pour la majorité de la population dans ces pays ne s’est pas amélioré, en dépit de la forte croissance économique que le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda auraient atteinte par la contrebande et le commerce des ressources naturelles de la région Est de la RDC (voir tableau ci-dessous).

En effet, les réalisations économiques remarquables atteintes par ces pays sont compromises par le conflit dans l’est de la RDC. Par exemple, en 2005 la Cour internationale de Justice a ordonné à l’Ouganda de payer entre 6 et 10 milliards de dollars à la République démocratique du Congo pour compenser l’occupation de l’Est de la RDC pendant cinq ans[2]. 


Le paiement de cette indemnité est une sortie de fonds non prévue par le Trésor public ougandais, qui aura un grand impact sur le développement économique de ce pays. 

Les bailleurs de fonds ont également suspendu ou repoussé les paiements au Rwanda en 2013 en raison de son implication présumée dans le conflit en RDC. 

Le Fonds Monétaire International a mis en évidence dans l’article IV de 2013 sur le Rwanda qu’un tel retard de paiement de l’aide est un défi crucial pour le développement économique du Rwanda. En effet, le Rwanda n’a pas atteint la croissance de 6,6% attendue pour 2013. 

Le pays n’a enregistré que 4,6% de croissance en raison de réductions de l’aide budgétaire par les donateurs. 

Autres pertes économiques souvent ignorées

Certains des faits qui affectent le progrès économique des pays voisins de l’Est de la RDC en raison de l’instabilité dans la région du Kivu, mais qui sont souvent ignorés, comprennent notamment la réputation ternie et perte d’intégrité, en particulier pour le Rwanda et l’Ouganda, aux yeux de la communauté internationale. 


C’est sur ce même cercle international, économique et politique que ces pays s’appuient pour promouvoir leur développement économique et social. En raison de leur réputation ruinée, certains investisseurs étrangers peuvent s’abstenir d’investir au Rwanda et en Ouganda.

L’impact de l’afflux de réfugiés congolais dans les pays voisins de la RDC en raison des conflits à l’est de leur pays doit également être pris en considération. 


Le HCR estime qu’en 2013 il y avait 75 000 réfugiés au Rwanda, majoritairement des Congolais, et ce chiffre pourrait atteindre les 91 000 réfugiés en 2014 si le conflit en RDC continue et que les réfugiés continuent d’arriver au rythme actuel.  

De son côté, l’Ouganda avait accueilli plus de 66 000 réfugiés congolais sur son sol en juillet 2013, suite à l’aggravation de l’instabilité dans l’est de la RDC.  

Le Burundi s’attendait quant à lui à avoir plus de 50 000 réfugiés au début de 2014, dans leur grande majorité également des Congolais venant de l’est de la RDC

Cet afflux croissant de réfugiés dans ces pays pourrait également aggraver la pénurie de terres et de ressources financières à laquelle les citoyens du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda doivent déjà faire face.

Enfin, le flux de capital humain composé de jeunes hommes et femmes – dans la plupart des cas des enfants – du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda recrutés de force par les différents acteurs impliqués dans le conflit est préjudiciable. 


En mars 2013, Human Rights Watch avait indiqué qu’environ 20 000 enfants ougandais avaient été enlevés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) - un groupe rebelle également impliqué dans le conflit dans l’est de la RDC – sur les 16 ans que le groupe s’insurge contre le gouvernement ougandais. 

La même source avait indiqué en juin 2012 qu’entre 200 et 300 jeunes Rwandais avaient été recrutés au Rwanda pour combattre aux côtés des forces du M23, un groupe rebelle qui combattait l’armée gouvernementale congolaise dans l’est de la RDC. 

Si ce capital humain avait eté géré autrement, il pourrait être un atout pour le développement économique et social de ces pays.

Accumulation de pertes économiques

D’autres conflits dans la région ne feront qu’empirer le développement économique et social des régions des Grands Lacs. Ils auront des répercussions supplémentaires sur les secteurs clés que sont le tourisme et les ressources naturelles pour l’économie du Rwanda et de l’Ouganda. 


Selon les données de la Banque mondiale, le tourisme international au Rwanda et en Ouganda constituait respectivement 35% et 24% des exportations totales des deux pays en 2010. 

Plus de conflits mettront à risque le tourisme au Rwanda et en Ouganda, car les attractions touristiques les plus visitées, le Parc national des Volcans du Rwanda et le Parc national des gorilles de Mgahinga en Ouganda, connus pour accueillir les rares et extraordinaires gorilles de montagne, sont situés près des frontières avec l’est de la RDC. 

À terme, les conflits continus dans l’est de la RDC nuiront à l’affluence des touristes en ces lieux situés à proximité des zones de conflits.

De plus, le Rwanda a des gisements de gaz naturel sous le Lac Kivu tandis que l’Ouganda a des réserves de pétrole estimées à 3,5 milliards de barils sous le Lac Albert. 


Ces ressources étant situées à proximité des zones de conflits, il existe un risque non négligeable que les conflits s’en rapprochent. Tout éclatement de guerre près de ces lacs pourrait retarder ou ralentir l’exploration gazière au Rwanda et la production de pétrole en Ouganda, et ainsi entraver le développement économique et social futur des deux pays.

Enfin, d’autres preuves de l’implication du Rwanda dans le conflit à l’est de la RDC pourraient conduire à de nouvelles suspensions de l’aide, ce qui réduirait la performance économique du pays, importante pour la notation du pays sur le marché international qui est cruciale pour attirer les investisseurs et mobiliser les fonds pour les projets de développement.

Globalement, affirmer que le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda ont tiré profit de l’instabilité à l’est de la RDC devrait être étayé par des preuves solides. 


Le points cités ci-dessus démontrent que l’instabilité en RDC a bénéficié au très peu d’individus directement impliqués dans le commerce des ressources naturelles pillées, au détriment même du développement social et économique des citoyens ordinaires de la RDC, du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda. 

Un danger pour la Communauté de l’Afrique de l’Est

 


Le conflit dans l’est de la RDC a montré à quel point il était dangereux en créant des tensions parmi les états membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). 

Par conséquent, les relations entre les membres de la CAE ont été mises à risque et leur coopération économique au sein de la CAE mise en péril. 

La CAE est une organisation régionale intergouvernementale entre les républiques du Burundi, du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda et la République-Unie de Tanzanie. 

Les objectifs de la CAE sont d’élargir et d’approfondir la coopération entre les États partenaires, notamment dans les domaines politiques, économiques et sociaux pour leur bénéfice mutuel. 

La communauté a établi une union douanière en 2005 ainsi qu’un Marché commun en 2010. Ainsi, l’ensemble de la région offre une base de consommateurs de plus de 130 millions de personnes.

De plus, la CAE a de nombreux projets qui, s’ils sont réalisés, pourraient apporter plus de perspectives économiques pour ses citoyens. 


Par exemple, les Etats membres prévoient de construire de nouvelles lignes de chemin de fer qui pourraient donner au Burundi, au Rwanda et à l’Ouganda accès à l’océan Indien via les ports de Dar Es Salam en Tanzanie ou de Mombasa au Kenya. 

Cependant, les bonnes intentions de la CAE pour l’ensemble de ses membres ont été perturbées quand les tensions du conflit en RDC se sont étendues parmi ses membres. 

En effet, les tensions sont montées entre la Tanzanie et le Rwanda après que la Tanzanie ait suggéré au Rwanda de négocier avec les FDLR, un groupe rebelle armé actif dans l’est de la RDC. Elle a été suivie par une guerre des mots entre le Rwanda et la Tanzanie. 

Par la suite, la Tanzanie a été isolée au sein de la CAE. Dans une certaine mesure, la Tanzanie dût se plaindre officiellement au Conseil des ministres de la CAE pour avoir été mise de côté. 

La pire des craintes aurait été que la Tanzanie se retire de la CAE, emportant avec elle toutes les opportunités économiques qu’elle a à offrir aux autres membres de la CAE, notamment sa base de consommateurs de 45 millions de personnes, les opportunités commerciales liées à son gaz naturel, à son uranium et autres minéraux, l’accès qu’offre la Tanzanie vers les marchés du Malawi, de la Zambie et du Mozambique et à l’océan Indien, les bonnes relations de la Tanzanie avec la RDC riche en ressources naturelles, et la bonne réputation dont jouit la Tanzanie au sein de la communauté internationale pour sa bonne pratique des valeurs démocratiques. 

Ce sont ainsi des avantages significatifs que d’autres membres de la CAE n’ont pas nécessairement et dont ils pourraient tirer parti pour la réalisation des objectifs économiques et politiques de la CAE. 

Heureusement, la Tanzanie ne s’est pas retirée de la CAE, pour des raisons évidentes. D’autres membres de la CAE ont également des avantages économiques dont la Tanzanie pourrait bénéficier. 

Toutefois, l’expérience reste un exemple de la façon dont le conflit à l’est de la RDC pourrait perturber les accomplissements de la CAE. 

Un obstacle à la prospérité économique de la CAE

 


Le conflit risque également de freiner la perspective économique de la CAE si aucune solution pacifique n’est trouvée. En 2013, la Tanzanie et le Kenya ont annoncé deux projets complémentaires visant à rénover les ports de Dar Es Salam en Tanzanie et de Mombasa au Kenya, et à la révision des corridors de transport reliant les pays membres de la CAE à l’océan Indien. 

Les couloirs de transport à être remaniés sont les corridors nord et centre. Le développement du corridor nord (ligne bleue sur la carte) est contrôlée par le Kenya et reliera l’Ouganda, le Rwanda, l’Ethiopie, le Soudan du Sud et l’Est de la RDC. 

La Tanzanie a en mains le développement du couloir central (ligne rouge sur la carte) qui reliera le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, en plus de l’est de la RDC, la Zambie, le Zimbabwe et le Malawi. 

Une fois ces corridors de transport achevés et opérationnels, le transport des importations vers tous les pays membres de la CAE sera facilité, augmentant ainsi les activités commerciales au sein de la CAE et attirant les investissements, en particulier vers les pays enclavés de la CAE parce que le transport de et vers l’océan Indien aurait été rendu plus accessible.

Le plus grand défi pour la CAE sera de savoir comment ses membres pourront pleinement tirer profit des corridors de transport pour des fins d’exportation, alors qu’ils sont principalement importateurs. 


Il est possible que les couloirs fassent grimper l’exportation de la région vers les autres marchés dans le monde si les membres de la CAE développent une industrie manufacturière de produits transformés. 

La difficulté est que développer une telle industrie nécessite d’investir non seulement dans le transport, mais aussi dans des projets de production d’électricité. 

Les membres de la CAE étant principalement importateurs, ils n’ont pas les biens tangibles pour exporter vers les marchés du monde et tirer pleinement profit des corridors de transport aménagés. 

Pourtant, la RDC a des minéraux précieux et du bois qui doivent être transportés jusqu’aux marchés mondiaux. Une fois les couloirs étendus jusqu’à cette région, la CAE sera en mesure de profiter de ces corridors de transport à des fins d’exportation. 

Cela ne peut être réalisé que si le conflit à l’est de la DRC est terminé, et que les membres de la CAE sont prêts à soutenir la RDC dans le développement de son industrie minière et du bois au bénéfice de toute la région des Grands Lacs et de la CAE. 

Autrement, le conflit dans la région du Kivu restera un obstacle important pour exploiter au maximum les corridors de transport pour l’export, et par conséquent empêchera la CAE 
d’optimaliser son potentiel économique. 

La voie à suivre

Pour aller de l’avant, il faudra profiter du fait que la RDC est ouverte à entreprendre des projets de commerce et de développement avec d’autres pays à travers le monde. 


Par exemple, en septembre 2007, la RDC et la Chine ont signé un accord de coopération qui a le potentiel de transformer la situation économique de la RDC et dans le même temps bénéficier à la Chine. 

L’accord entendait que la Chine fournirait 9 milliards de dollars de financement pour la construction de routes, de chemins de fer, d’hôpitaux, d’écoles et de barrages à l’échelle nationale, ainsi que pour le développement des mines. 

En échange, la RDC acceptait de fournir à la Chine jusqu’à dix millions de tonnes de cuivre et des centaines de milliers de tonnes de cobalt venant des mines dans la province du Katanga située au sud-est. 

L’affaire a soulevé beaucoup d’inquiétude et de critiques de la part des différentes parties prenantes en RDC et sur la scène internationale, ce qui a conduit à la révision de l’accord. Toutefois, cela illustre bien que la RDC souhaite renforcer la coopération avec d’autres pays pour le commerce et le développement.

Un autre exemple est l’accord signé entre RDC et l’Afrique du Sud en octobre 2013. Les deux pays ont signé un traité de coopération pour développer conjointement le barrage d’Inga III, où l’Afrique du Sud achètera, pour 12 milliards de dollars, 2500 MW du total de 4300 MW que le barrage produira une fois terminé. 


Le projet de développement d’Inga III est considéré comme le plus grand projet hydroélectrique du monde avec la capacité d’approvisionner la moitié du continent africain en énergie. 

Les études affirment qu’une fois achevé le projet hydroélectrique fournira une énergie moins chère et plus facilement disponible et permettra à l’industrie manufacturière de l’Afrique de décoller.

Il est évident que la RDC aimerait capitaliser sur ses ressources et établir des relations commerciales avec les pays qui possèdent des capitaux et des idées de projets de développement concrètes, plus important encore, avec des pays qui ont une approche courtoise de la souveraineté de la RDC et du peuple congolais. 


La Chine et l’Afrique du Sud, en tant que principales économies dans leurs régions respectives, ont les moyens pour investir en RDC et les projets dans lesquels ces pays ont décidé d’investir semblent solides et positifs. 

Le plus remarquable de tous – et dont les décideurs des Grands Lacs et de l’AEC devraient tirer les leçons – c’est l’approche que la Chine et l’Afrique du Sud ont utilisée pour convaincre les Congolais de travailler avec eux.

La Chine et l’Afrique du Sud ont utilisé une approche de « puissance douce » pour construire une coopération économique avec la RDC. La puissance douce est opposée à la puissance dure qui a recours à des incitations économiques et à la force militaire. 


L’approche douce de la Chine consiste à se présenter comme un partenaire ayant une vision commune pour entreprendre des projets économiques avec la DRC et d’autre pays Africains. 

En outre, à travers le concept de coopération Sud-Sud et la promotion d’un modèle alternatif de partenariat comme une légitimité politique, la Chine a pacifiquement obtenu une mainmise sur les ressources naturelles de la RDC.

L’approche « puissance douce » de l’Afrique du Sud dans la construction de la coopération économique avec la RDC a été basée sur le concept ubuntu. 


Après la signature du traité crucial sur le Grand Inga hydroélectrique, le Président de l’Afrique du Sud a déclaré: « Dans l’esprit de ubuntu, qui signifie ‘je suis parce que nous sommes’ et qui est un principe de base du gouvernement sud-africain, nous continuerons de nous tenir aux côtés de la RDC ».

Les décideurs politiques de la région des Grands Lacs et de la Communauté d’Afrique de l’Est apprendront-ils de la Chine et l’Afrique du Sud pour construire une approche constructive afin de tirer profit de leur proximité avec la riche région du Kivu dans l’est de la RDC? 


Seront-ils en mesure de promouvoir un développement économique durable dans la région des Grands Lacs et la Communauté d’Afrique de l’Est? Ou le peuple se rappellera-t-il d’eux pour avoir gâché les opportunités qui auraient dû promouvoir le développement économique durable dans la région ?

L’on pourrait dire qu’il est naïf de croire que les décideurs politiques de la communauté des Grands Lacs et de la CAE peuvent établir une coopération économique avec la RDC en raison des problèmes politiques de la région. 


Mais à quoi sert alors une classe politique qui favorise l’enrichissement individuel par le conflit au détriment du développement économique de la région ? L’heure est peut-être à la réflexion et au changement.
______________
Aimé Sindayigaya, édité par Jules Niyibizi.


-------------------------
[1]Un rapport de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), intitulé L’état de la gouvernance en Afrique: La Dimension des flux financiers illicites comme défi pour la gouvernance, classe l’argent illicite en trois formes principales 1) le produit de vol, la corruption et d’autres formes de corruption de fonctionnaires du gouvernement, 2) le produit d’activités criminelles, dont le trafic de drogue, le racket, la contrefaçon, la contrebande et le financement du terrorisme, et 3) le produit de l’évasion fiscale et les transactions commerciales blanchis.

[2]http://www.theguardian.com/world/2005/dec/20/congo.uganda

On n’a jamais entendu le sénateur Dallaire réclamer une enquête sur la mort des pères Simard et Pinard au Rwanda.

6 juillet 2014
 

Roméo Dallaire devrait savoir qui sont les auteurs des meurtres crapuleux de ces deux prêtres québécois qui ont eu le courage de défendre leurs ouailles et qui sont devenus des témoins gênants. 

Il devrait savoir aussi qu’un enquêteur militaire canadien de la MINUAR a produit un rapport incriminant pour le Front patriotique rwandais (FPR) sur la mort du père Simard. 



Romeo Dallaire

Les vrais patrons de Dallaire, à Washington, et leurs subalternes à Ottawa, l’avaient envoyé au Rwanda pour qu’il aide Paul Kagame à prendre le pouvoir par les armes. Kagame n’avait aucune chance de remporter les élections prévues dans les accords de paix d’Arusha. Il a toujours dit à ses hommes que la victoire était au bout du fusil, et non dans les urnes.

Pendant que Dallaire était à Kigali, Kagame préparait la reprise de la guerre, le génocide, les mensonges, sa victoire finale et des décennies de persécution des Hutus et de tous ses opposants politiques. Bien sûr que les massacres ont été préparés! Mais pas par les extrémistes hutus.

Parlons-nous dans le blanc des yeux, Roméo

Laissons tomber la politesse et les courbettes un instant. J’ai besoin de te parler dans le blanc des yeux, Roméo. Après tout, tu es rétribué avec mes impôts au Parlement d’Ottawa.

Tu dis vouloir « prendre d’assaut les théories révisionnistes », n’est-ce pas, Roméo? Dommage que Jacques-Roger Booh Booh, ton patron du temps de la MINUAR, n’ait pas été invité à te donner la réplique, le 13 avril dernier. 


Ton hôte, Guy l’humoriste, t’a donné carte blanche pour médire à son sujet. Si M. Booh Booh avait été là, il aurait pu nous parler de toi, tout comme un autre membre de la MINUAR qui t’a vu à l’œuvre, l’officier de renseignement sénégalais Amadou Deme. Ils ne t’ont pas vu sur un plateau de tournage, mais dans le théâtre des opérations.

Ces deux hommes savent que tu es loin d’être un héros. Nick Nolte a peut-être fait le cowboy devant la barricade, dans Hôtel Rwanda, mais toi, le personnage en chair et en os, tu fais de l’infodivertissement à Montréal. Mais les lecteurs voudraient peut-être savoir ce que tu faisais exactement à Kigali en 1994. Voyons voir.

Les appels à l’aide imaginaires de Roméo

Tu appelais la communauté internationale à l’aide et t’indignais de son indifférence? Faux! Prenons le célèbre fax du génocide, par exemple, que tu dis avoir envoyé le 11 janvier 1994 pour prévenir tes patrons de l’ONU des terribles révélations de l’agent infiltré du FPR Abubakar Turatsinze, alias Jean-Pierre, qui sera plus tard emprisonné, puis tué par le FRP lui-même, comme beaucoup d’autres témoins gênants. Jean-Pierre t’aurait dit que les méchants Hutus étaient prêts à tuer 1 000 Tutsis toutes les 20 minutes.

Le seul ennui, Roméo, c’est que ton fax n’a jamais existé. Il a été fabriqué par l’humanitaire pro-Tutsis Allison Des Forges et le procureur à gages du TPIR Pierre-Richard Prosper. 


Tout est expliqué aux pages 257 à 271 de l’ouvrage solidement étayé de Charles Onana, Les secrets de la justice internationale. M. Onana, un redoutable écrivain enquêteur, ne jouit malheureusement pas de la même publicité que toi dans les médias, ce qui fait que je n’ai trouvé aucun de ses livres à la bibliothèque municipale, tandis qu’elle est propriétaire de 18 exemplaires de tes œuvres rentables.

L’annexe 8 (p. 446) des Secrets de la justice internationale contient le rapport daté du 20 novembre 1995 du successeur de M. Booh Booh, Shaharyar Khan, qui a chargé un comité de chercher ton fax dans les archives de l’ONU. Sans succès. M. Khan écrit ceci :

Les conclusions de ce comité [...] confirment le constat selon lequel il n’y a eu aucune information ni indication d’un génocide planifié.

Ce constat ressemble à celui qu’a dû faire l’Organisation de l’unité africaine, dans son rapport de mai 2000 :

Il n’existe aucun document [...] et aucune autre preuve qui mette le doigt sur un moment précis où certains individus, dans le cadre d’un plan directeur, auraient décidé d’éliminer les Tutsi. [...] à peu près tous les experts deviennent vagues ou ambigus lorsqu’il s’agit de déterminer à quel moment l’organisation et la planification systématiques sont censées avoir été amorcées.

Tu n’as jamais prévenu personne ni parlé de plan génocidaire en 1994, Roméo, même lorsque, le 7 avril de cette année-là, tu étais interviewé en direct à la radio


Ce n’est que longtemps après les faits que tu as sorti de ton sac cette histoire de listes et de génocidaires qui « sautent deux maisons, vont dans l’autre maison, tuent le monde là-dedans ».

Les troupes de Kagame se mirent en marche dès la nuit du 6 au 7 avril 1994, quelques heures après l’attentat ayant tué les présidents Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira. Dans la capitale, leur offensive commença le 7 avril à 16 h 30. Elles étaient fin prêtes.

Quand Guy A. Lepage te rappelle que Jacques-Roger Booh Booh a été « très critique » à ton égard, Roméo, il oublie de mentionner quelques faits importants, comme celui-ci, que l’on retrouve dans le livre de M. Booh Booh, Le patron de Dallaire parle :

À plusieurs reprises, les soldats du FPR ont été surpris dans le bureau du général Dallaire en train de se faire expliquer la carte d’état-major de la MINUAR qui indiquait les positions des [Forces armées rwandaises] en ville et dans l’arrière-pays.

Et quand tu blâmes les pays qui ont refusé d’intervenir, Roméo, sans jamais nommer les États-Unis, pays qui a mis tout son poids dans la balance pour que la MINUAR ne reçoive pas de renforts, tu oublies de préciser que tu mentais à ces mêmes pays peu de temps avant l’attentat du 6 avril. 


Lorsque tu rencontrais les ambassadeurs, tu leur cachais ce que tu devais savoir parfaitement : le FPR était en train de faire entrer massivement, sur le territoire rwandais, des armes et des moyens logistiques en provenance de l’Ouganda, signe indéniable que Kagame s’apprêtait à reprendre la guerre et les massacres.
_______________
Bernard Desgagné

IKAZE IWACU
 http://quebec.huffingtonpost.ca/
-------
En Complément: 

RDC: Les Infiltrés de l'armée rwandaise sont chassés dans plusieurs villages au Nord-Kivu

6 juillet 2014

Les informations qui nous parviennent du Nord-Kivu nous indiquent que les combats qui se déroulaient depuis plusieurs jours dans le territoire de Lubero et Masisi entre les FARDC et les infiltrés de l’armée rwandaise qui opèrent sous le drapeau de Mai Mai Tcheka, se sont soldés par la victoire cuisante des FARDC. 



Les éléments FARDC patrouillent dans les zones conquises

Pour le moment les éléments FARDC sont desormais maitres de tous les villages longeant l’axe routier Walikale centre-Masisi jadis sous TCHEKA (RDF). C’est entre autres KASHEBERE, KIBUA, BUNYAMPURI et autres. 


Ceci est un très bon signe de faiblesse des armées tutsis, qui sont entrain de perdre du terrain dans leur conquête de la partie Est de la RD Congo. 


Ce village était pendant longtemps occupé par les Mai Mai Tcheka aidés par les ínfiltrés de RDF

____________
IKAZE IWACU

Nationalité Congolaise.......


Scandale : Le Gouvernement de la RDC honore les Insanités et les Obscénités dans la musique congolaise


07/07/2014

 

Culture - Avec les Insanités et les Obscénités utilisés dans sa musique... WERRASON [droite] REÇOIT LE PRIX NATIONAL DU MÉRITE DE LA CUTURE ET ARTS

La musique congolaise est devenue le champ clos où les artistes musiciens se livrent impunément aux atteintes aux bonnes mœurs, sous la barbe et au nez des pouvoirs publics !


Avec des cris [se référant du vagin et d’autres partis intimes de la femme] : « Lidusu, towuta na lidusu, tokotaka na lidu­su, sakana na lidusu... », « Mwana natikaka moke Sima ekoli... », "Ba mama botala ndenge sima ezo denda..." « Kotisa nionso... » de l’orchestre Wenge Mai­son Mère de Noël NGIAMA WERRASON; « Kamata ngon­do, nakobamba ngondo, ezo kota, ezo bima... », « Na mataka na punda... na yokaka bilengi... » de Wenge BCBG de J-B MPIANA TSHITUKA; « Mayi eeeee mayi, Mayi ! Mayi ya pembe mayi, Mayi ! Lait caillé pe mayi, mayi ! mayi nde mayi ! Soki ekoti na nzoto ya mama Fatou, esalaka ye bilengi ! Mayi esalaka ba mafanto » du violeur des mineurs ANTOINE CHRISTOPHE AGBEPA MUMBA alias KOFFI OLOMIDÉ, inculpé pour «viol sur mineures, séquestration, actes de barbarie en bande organisée et trafic d’êtres humains» par une juge du tribunal de Nanterre en France, en février 2012. 

Aujourd'hui se sont les mêmes musiciens qui sont honorés par le Gouvernement de l'imposteur tutsi rwandais « Joseph KABILA », Hyppolite KANAMBE de son vrai nom. 

Quelle honte pour la République Démocratique du Congo (RDC) !
Il nous faut désormais vendre notre culture

Une première ! Historique ! Un grand coup ! Vendredi 4 juillet, dans le hall du Grand Hôtel Kinshasa, chaque chroniqueur culturel y est allé de son exclamation pour souligner la portée de la remise des prix aux artistes congolais, toutes disciplines confondues. Non sans raison. 


Car, d’un point de vue strictement artistique, l’initiative du Gouvernement est un signe de reconnaissance à l’endroit des artistes congolais qui, depuis des lustres, portent, entretiennent et propagent la culture congolaise. 

A l’international, le Congo doit aussi sa renommée au talent hors pair de ses artistes. La manifestation de vendredi dernier débordait, cependant, le simple cadre de récompense symbolique à ceux des artistes congolais qui se sont particulièrement distingués.

Comme l’a si bien souligné le ministre Banza Mukalay, " tout est culture " en ce que la culture touche l’homme dans toutes ses dimensions. Mieux, la culture est pour un peuple ce que le carburant est pour un véhicule. C’est l’élément moteur. Même la Révolution de la modernité lancée par le chef de l’Etat procède de la culture. 


D’un point de vue économique, la culture peut tout aussi rapporter au pays dans les mêmes proportions, voire plus, que l’or, le cuivre ou le diamant. Pari réaliste et réalisable du numéro 1 de la Culture et des Arts. 

Bien vendue, la culture congolaise peut donc constituer une source de revenus pour le géant culturel qu’est la RDC. 

De la musique au théâtre en passant notamment par la sculpture, la peinture, le Congo- Kinshasa fourmille de virtuoses. Les citer serait fastidieux. A n’en point douter, sur le front de la culture, il y aura un avant 4 juillet 2014 et un après.

== / == 


ALLOCUTION DU MINISTRE DE LA CULTURE & ARTS, BAUDOUIN BANZA MUKALAY

Excellence Monsieur le Ministre et représentant personnel du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Honorables, Sénateurs et Députés Nationaux, Mesdames et Messieurs, Membre du Gouvernement, et Chers Collègues,

Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions

Diplomatiques,

Mesdames et Messieurs les Lauréats, Mesdames et Messieurs, distingués invités, Tout protocole respecté,

Quel plaisir ! Quel privilège mais aussi quelle joie, pour le Ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts, que je suis, de prendre la parole ce jour solennel, de célébration du "Prix National du Mérite de la Culture et des Arts", première édition.

Je voudrais, en liminaire, remercier toutes les personnalités qui ont daigné marqué de leur présence, cette cérémonie.

Je salue le Comité Organisateur pour tout le sacrifice, l’abnégation et pour leur savoir faire.

Comment ne pas saluer les heureux élus qui nous donnent l’occasion de nous rencontrer ce jour. Le Jury, qui a travaillé d’arrache pied, avec professionnalisme, pour mettre des critères objectifs et choisir des lauréats, mérite également nos remerciements et nos félicitations.

Mais c’est quoi le "Prix National du Mérite de la Culture et des Arts", première édition ?

Depuis l’aube des temps, chacun, selon ses dons et ses capacités intellectuelles, l’homme a toujours éprouvé le désir de marquer son passage sur terre par un acte d’éclat et pérenne.

Cette tradition a perduré à travers les âges sous diverses formes : par les idéogrammes, par les écrits, par l’art cinématographique, par les créations plastiques, par la pictographie, par la transmission orale ou physique des us et traditions profanes et sacrées, par l’érection de stèles et monuments, la manufacture à vocation fonctionnelle ou artistique, en somme par l’artefact, et j’en passe.

Et c’est là qu’il est donné d’imaginer tout le sens de l’effort que l’esprit humain consacre à domestiquer le temps par diverses créations de l’esprit dont, chacun a sa mesure, se sert un peu comme pour défier le temps.

A ce sujet, un proverbe forgé par les Egyptiens des temps pharaoniques, eux-mêmes confrontés à la problématique de la maîtrise du temps dit ceci :

"Si les hommes ont peur du temps, le temps, lui, par contre, a peur des pyramides et des obélisques ".

Autant dire qu’il est dans l’intérêt de l’homme de relever ce défi en renouvelant la pratique commémorative, cela par l’artifice de la rémanence, de la célébration et de la récompense, en faveur des créations spirituelles, les plus mémorables.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs

Le disant pour le Gouvernement de la République, récompenser les créateurs, c’est, tout à la fois, honorer l’âme inventive d’une nation ; c’est stimuler la culture de l’excellence ; c’est gager sur une éthique et une esthétique citoyennes, tout en consacrant toutes les libertés. Ainsi, un art qui se réveille en réveille aujourd’hui mille autres.

Ceci revient à dire que toute création d’une œuvre de l’esprit contribue à animer une civilisation. Animer, disons-nous ? Oui, animer au sens d’insuffler une âme à la société, lui donner de la vigueur, lui conférer une pérennité.

Il s’agit là d’une demande absolument vitale, à laquelle nous convient nos créateurs des oeuvres de l’esprit les mieux inspirés, ces sages de la cité dont la ligue de pensée et l’élan créatif épousent continuellement les courbes de chaque étape de l’histoire de nos communautés.

Une société doit oser s’inventer ou se réinventer chaque fois que de besoin, en misant sur le génie et la fécondité de ses acteurs culturels, sous toutes leurs déclinaisons.

Vous comprenez aisément, Mesdames et Messieurs, qu’il était de notre devoir d’initier sous l’impulsion de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur MATATA PONYO Mapon dont l’élan, l’amour et le goût du beau, du vrai et du bien ne sont plus à démontrer, le Prix du Mérite de la Culture et des Arts.

Cela pour mieux faire face aux enjeux du moment. D’abord, face à l’ambition, ô combien légitime et clairvoyante, de Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat qui, dans sa vision prospective, entend faire de la République Démocratique du Congo un véritable "pôle de l’excellence ", doublé d’un vivier de créativité.

Comment, comment dès lors imaginer un pole de l’Excellence sans l’apport des acteurs culturels ?

La révolution de la modernité qu’a lancée le Chef de l’Etat, est une approche novatrice qui ne se réduit pas qu’à la construction réhabilitation des routes, des ponts, des bâtiments et des infrastructures matérielles de toutes sortes. Elle est plus englobante que cela, plus profonde que cela.

Elle doit concerner également l’homme dans toutes ses dimensions. L’homme qui est à la fois l’objectif et le facteur de tout développement. Mais comment entraîner cet élément essentiel sans impliquer la culture ? Sans le relais des créateurs des œuvres de l’Esprit ? 


Eux qui savent atteindre et transformer l’âme, l’esprit. Eux qui ont toujours fait la grandeur des Etats et des Nations, depuis des temps immémoriaux, Sénèque, Tite-Live, Salluste, Cicéron, pour Rome, Platon, Socrate, Aristote ou Polybe pour la Grèce Antique, Michel Ange et Léonard de Vinci pour l’Italie renaissante ; Cervantes et Picasso pour l’Espagne ; de Bach, Goethe ou de Handl pour l’Allemagne ; de Molière, de Voltaire, de Coluche ou de Johnny Halliday pour la France ; d’Erasme pour la Hollande. On tirerait l’énumération à l’infini.

Mesdames et Messieurs

Que dire de nous-mêmes enfin ?

Nous vendons du cuivre, nous vendons du coltan, nous vendons du manganèse, nous vendons de l’électricité ; il nous faut désormais vendre, aussi nos talents, nos génies, notre intelligence, notre savoir et notre savoir-faire, bref notre culture.

C’est ainsi, c’est ainsi seulement que nous réussirons à imposer le label "RDC ", à travers le Monde, dans le rendez-vous du donner et du recevoir, cher à Léopold Sédar Senghor. Je vous remercie.

== / ==
DISCOURS DU MINISTRE TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA, MINISTRE DES PT&NTIC, REPRESENTANT PERSONNEL DU PREMIER MINISTRE MATATA PONYO, LORS DE LA CEREMONIE DE REMISE DU PRIX NATIONAL DES ARTISTES

Honorables Députés et Sénateurs

Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres ;

Excellence Messieurs les Ambassadeurs ;

Mesdames et Messieurs les Lauréats ;

Mesdames et Messieurs ;

En cette circonstance heureuse et solennelle où la République honore ses créateurs des œuvres de l’esprit, je me dois de dire toute ma fierté et ma joie de présider une si belle cérémonie pailletée de tant de beauté, d’intelligence et de génie, au titre de Représentant Personnel de S.E. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République.

Aujourd’hui, la culture et les arts sont à l’honneur.

A en juger par la qualité et le renom des lauréats de ce jour, le Gouvernement a toutes les raisons de croire en la noblesse de ces femmes et hommes de culture.

Et comme le disait à juste titre le philosophe grec Plotin : en ce lieu, je ne doute pas un seul instant que « chaque âme ici présente devienne ce qu’elle contemple. »

A cette occasion, le Gouvernement se met aux côtés des citoyens congolais pour remercier solennellement ses acteurs culturels les plus productifs et les plus méritants aujourd’hui portés par la reconnaissance nationale.

Je me réjouis de constater que les organisateurs de ce rituel, eux-mêmes, ont pris le pari de mieux circonscrire l’évènement du jour en lui conférant un concept suffisamment évocateur : « Les prix National du mérite de la Culture et des arts »

Et ils ont raison.

Car c’est par le mérite qu’un homme accède à la gloire, à la notoriété et à l’estime de ses concitoyens.

C’est par le mérite qu’un créateur légitime son utilité à sa société.

Et c’est à travers une cérémonie comme celle qui se déroule en cet instant, qu’un inventeur passe du statut de héros solitaire à celui de héros communautaire.

Héros qui, à travers son travail créatif nous rappelle à chaque instant que la culture est notre lieu commun d’existence et d’espérance. Que la culture soit, en somme, ce qui nous fonde collectivement.

Que la culture est, en un mot, l’âme d’un peuple.

Soucieux d’accorder la même importance et une égale visibilité à tous les secteurs de la vie nationale, le Gouvernement de la République, à l’aune de la vision humaniste du Président de la République, a toujours manifesté son intérêt pour la culture de notre pays.

Pour le Chef de l’Etat, il n’y a guère d’histoire qui vaille pour un peuple sans un ancrage culturel consensuel.

De même, sans affiliation assumée à une histoire, disons mieux à notre histoire commune, il n’y a pas de conscience imaginable. Sans transmission d’une conscience nationale fondée sur des valeurs communes, il est difficile d’humaniser les rapports au sein de la cité.

L’Etat congolais, sous la figure d’un mécénat citoyen, a non seulement pour vocation de protéger ses héros culturels, mais il a aussi vocation de les promouvoir. 


C’est le sens qu’il convient de donner à cette manifestation si colorée, qui réitère l’attachement de la nation à ses créateurs, sous l’impulsion du Chef de l’Etat et sous la direction du Premier Ministre augustin Matata Ponyo Mapon et tout son Gouvernement, dont le penchant pour la culture et les arts n’est plus à démontrer.

Pour preuve, dans les sillages de la révolution de la modernité, l’art et la culture balisent chaque innovation en épousant le charme de notre environnement intime. 


Comme le disait S.E. Monsieur le Premier Ministre, il y a quelques jours à l’occasion de l’exposition Art In The Garden, dans le jardin des Premiers, à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, cette cérémonie doit être vue comme « le symbole du rêve d’un Congo qui stimule la créativité et le génie de ses fils et filles ! 

D’un Congo qui n’a pas peur d’exalter les valeurs cardinales exprimées à travers la grâce, la beauté de notre environnement naturel, préserve les édifices publics, les jardins publics et parcs et qui construit des villes belles et harmonieuses pour notre avenir.

Car le talent dans les arts mérite autant la récompense de la République que les réussites dans les autres domaines de la vie sociale.

La preuve de tout cela est à portée du citoyen lambda. Jouxtant notre fleuve majestueux, c’est une plastique merveilleuse moulée dans les forges célèbres de la place qui s’offre aux estimes et à l’extase du regard de tout passant qui croise le paysage verdoyant du Mont Ngaliema.

L’art est, ici, partout.

Il n’est qu’à se laisser flâner un soir autour de la « place des Evolués » à la Gombe, de la Gare centrale ou dans le périmètre du jardin des premiers, pour s’émerveiller de la manière dont l’art congolais a su s’incruster harmonieusement dans le paysage de la ville.

A la fois symboles de notre culture et balises de la mémoire du Congo, bustes, toiles peintes et monuments de nos héros d’hier et d’aujourd’hui y resplendissent agréablement sous nos yeux.

Comme quoi, l’art, prétexte à notre fierté nationale, a envahi, aussi, le siège de l’Exécutif national autant que leurs auteurs sont entrés dans la légende !

En voilà une belle manière de nous perpétuer, d’une génération à une autre, dans la ligne droite de ce que Platon appelait en son temps le « projet d’immortalité ». Car, l’artiste est immortel…

Voilà pourquoi, il me semble juste de soutenir que dans un pays, la renaissance d’une culture n’est pas « une naissance à l’envers ».

Derrière les artifices de la métaphore, pour moi, la renaissance doit être vue comme un devoir de solidarité nationale et de consolidation de la fraternité congolaise telle qu’elle se manifeste ce jour à travers la reconnaissance des mérites de certains d’entre nous.

Il s’agit, à mes yeux, d’un acte réitératif qui inaugure un « nouveau départ » incarné par cette dose d’excellence tant recherchée qui niche en chacun de nos lauréats de ce jour et qui se révèle être l’expression d’une certaine valeur ajoutée, moulée dans l’éternité de notre mémoire culturelle.

Mesdames et Messieurs

Ce qui me plaît quand je tourne mon regard vers les Lauréats de ce jour, c’est de capter dans leurs yeux des étincèles de bonheur. Et le Congo, notre pays, de s’en retrouver tout fier aujourd’hui. 


Fier d’honorer la beauté de son intelligence créatrice, fier d’honorer leur mémorable créativité promise à l’harmonie générale de notre Cité. Une Cité qui demeure à tous égards un haut lieu de culture et de socialisation paritaire, mais surtout un haut lieu d’humanisation tous azimuts.

Sans présager du choix du jury, dont je salue au passage la qualité du travail, je me réjouis de voir qu’il a suffi de le vouloir pour que dans une éloquente réappropriation, nous puissions reconquérir l’estime de nos plus beaux génies de l’art et de la culture.

Voici donc l’un des plus mémorables jours qu’ait connu notre histoire, un jour d’autant plus émouvant et exceptionnel pour les acteurs culturels, lesquels dans leurs proximités, pourtant si éloignées en pratique, voient aujourd’hui s’accomplir un des rêves qui a toujours été le leur : celui, bien au-delà des guerres des chapelles et de la concupiscence de Babel, de se retrouver côte à côte pour célébrer ensemble le triomphe de l’art et de la culture, sous les auspices bienveillants de l’Etat congolais.

Un Etat qui, dans la mesure où il sait ce que chacun de vous fait pour la collectivité, ne serait nullement tenté d’oublier ni le souvenir de votre contribution, ni votre degré de patriotisme.

Et c’est bien à cette occasion que nous nous devons de réaffirmer devant tous que le Prix National du Mérite de la Culture et de des Arts n’est, à mes yeux, pas autre chose qu’un désir de proclamer urbi et orbi notre inébranlable fraternité.

Et c’est bien à vous, Mesdames et Messieurs les Lauréats, Honorables convives au banquet de l’esprit, que revient de plein droit et à juste titre l’hommage et la reconnaissance de la nation congolaise, pleine et entière.

Je vous remercie. 

____________
© KongoTimes