dimanche 2 août 2015

Burundi: assassinat du général Nshimirimana, pilier du régime

le 02-08-2015

 

Des soldats dans des rues de la capitale burundaise, en mai 2015.REUTERS/Goran Tomasevic

Le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef d’état-major de l’ex-rébellion CNDD-FDD et l'un des hommes forts du régime de Pierre Nkurunziza a été tué, ce dimanche, à Bujumbura dans une attaque à la roquette. 


Par ailleurs, et alors qu'il faisait son travail sur les lieux de l'attaque, notre correspondant a été arrêté par un agent des renseignements, puis tabassé avant d'être relâché.

La voiture du général Adolphe Nshimirimana a été, d'après plusieurs témoins, touchée par deux roquettes puis arrosée à l'arme automatique dans la matinée de ce dimanche, près de l’hôpital Roi-Khaled, dans la capitale, Bujumbura. Les forces de l'ordre ont fait état de sept arrestations, sans autre précision.



Peu avant midi, le conseiller en communication de la présidence a confirmé la mort du haut gradé. 


« J'ai perdu un frère, un compagnon de lutte, la triste réalité c'est que le général Adolphe Nshimirimana n'est plus de ce monde », a écrit sur son compte Twitter Willy Nyamitwe.

Ancien chef d'état-major de l'ex-rébellion CNDD-FDD et ex-responsable des services de renseignement - avant d'être remplacé à ce poste en novembre 2014 par un général jugé plus modéré -, 


Adolphe Nshimirimana était un pilier du régime, souvent présenté comme le bras droit du président. Il était officiellement « chargé de mission auprès de la présidence » mais en réalité, il continuait d'agir dans l'ombre et conservait beaucoup d'influence. 

Le général Nshimirimana était notamment perçu comme l'orchestrateur de la répression de ces derniers mois, et aussi l'un des artisans de l'échec de la tentative de coup d'Etat de mai dernier.

Sa mort intervient une semaine après la proclamation de la victoire de Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle, victoire qui lui permet d'entamer un troisième mandat - controversé - à la tête du pays.

Le correspondant de RFI arrêté et passé à tabac

Peu de temps après l'attaque, notre correspondant au Burundi, Esdras Ndikumana, s'est rendu sur place, et alors qu'il prenait des photos, a été arrêté puis emmené au siège du Service national de renseignement, couramment appelé la « Documentation ». 


Là-bas, il a été passé à tabac et traité de « journaliste ennemi ». Il a été par la suite relâché et est soigné actuellement à l'hôpital pour un doigt cassé.

RFI a appelé la présidence burundaise pour protester vigoureusement contre le traitement infligé à notre correspondant.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire