vendredi 18 mars 2011

Côte d'Ivoire: la crise menace gravement l'économie des pays voisins, selon le FMI


 17/03/11
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Dominique Strauss-Kahn le 19 février 2011 à Paris
© AFP/Archives Fred Dufour












WASHINGTON (AFP) - La crise politique en Côte d'Ivoire fait peser des "risques graves" sur la reprise économique en cours dans les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a indiqué jeudi le Fonds monétaire international.

"La crise politique qui n'en finit pas en Côte d'Ivoire fait peser des risques graves" sur la croissance économiques des pays riverains, indique le FMI dans un document rendant compte d'une réunion tenue lundi par son Conseil d'administration au sujet de la Cédéao.

Les administrateurs du Fonds, représentants de ses Etats membres, "ont exprimé la profonde inquiétude" que leur inspire la situation en Côte d'Ivoire "alors qu'une reprise économique est en cours" à l'échelle de la région.

Selon eux, le risque d'affaiblissement de la reprise se transmettrait "en particulier par les canaux du commerce et du secteur financier".

Ils craignent "que les conséquences de la crise" ivoirienne puissent "être graves pour la région si celle-ci persiste", ajoute le document publié à Washington, siège du FMI.

Le Fonds note de plus que la montée des prix du pétrole et de l'alimentation induit un risque de "pressions inflationnistes aux effets néfastes sur la pauvreté".

"Dans ces circonstances, les administrateurs ont souligné à quel point il est important de se concentrer encore plus sur la mise au point de plans de prévention et la gestion de crise afin de limiter les conséquences de la crise", ajoute le compte-rendu de la réunion.

Ils ont également "souligné le besoin de surveiller de près la situation économique et financière des pays membres de la Cédéao" et de "dégager des marges budgétaires pour des dépenses d'urgence" en réformant le code des impôts et l'administration et en contrôlant "les dépenses récurrentes".

Aux yeux du Conseil d'administration, "tout transfert de revenus ou subside" destiné à amortir les effets de l'inflation devra "être ajusté avec soin pour protéger les plus vulnérables".

"La stabilité politique de la région est une condition préalable à la poursuite de la reprise économique", note le Fonds.

Selon lui, si la Côte d'Ivoire sort de sa crise politique rapidement et de manière pacifique, "la région pourrait continuer de faire l'expérience d'une reprise économique avec une croissance du PIB proche de 4,5% en 2011 et supérieure à 5% à moyen terme", si elle applique "les bonnes mesures".

Néanmoins, ajoute le communiqué, même dans ce cas-là, "la croissance régionale restera inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne".

Douze personnes au moins ont encore été tuées jeudi à Abidjan après des tirs à l'arme lourde sur un quartier acquis à Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale.

La capitale ivoirienne est le théâtre de violences régulières entre les partisans de M. Ouattara et ceux du président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir.

La Cédéao regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

A l'exception du Cap-Vert, tous ces pays figurent dans les quarante derniers du classement 2010 de l'indice de développement humain (IDH) des Nations Unies.

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