

Selon une nouvelle publication du Fonds monétaire international (FMI), les envois de fonds des migrants vers les pays en développement ont atteint 325 milliards de dollars en 2010. Ces sommes, qui sont envoyées principalement par les travailleurs expatriés dans leurs pays d’origine, constituent l’un des plus gros flux de capitaux à destination des pays en développement, dont ils représentent souvent jusqu’à 35 % du PIB. L’envoi d’argent au pays coûte pourtant cher, souvent jusqu’à 20 % de la somme envoyée.
C’est pourquoi le G-8 et le G-20 ont récemment inclus l’objectif de réduction du coût de ces transferts dans leurs programmes d’aide au développement. Pour rendre la tarification plus transparente, la Banque mondiale a créé une base de données sur les coûts de transfert et de réception des petites sommes d’argent entre pays. Les frais s’élèvent à plus de 47 % pour envoyer 200 dollars de Tanzanie au Kenya, le couloir le plus cher, mais à 4,6 % seulement pour envoyer la même somme de Singapour au Bangladesh, le couloir le moins cher. Les destinataires pourraient recevoir 16 milliards de dollars supplémentaires chaque année si l’on réduisait de 5 points les frais d’envoi.
Le choc des prix
Le coût élevé des transferts s’explique en partie par le manque de transparence du marché. Les consommateurs ont du mal à comparer les prix parce que plusieurs variables entrent en jeu. Le coût de transfert inclut généralement des frais prélevés par le fournisseur de service ainsi que des frais de change correspondant à la mise à disposition des fonds en monnaie locale pour le destinataire à l’étranger.
D’autres éléments entrent en jeu comme les accords d’exclusivité, qui restreignent la concurrence, les réglementations mal conçues qui posent des barrières élevées à l’entrée et la limitation de l’accès aux systèmes de paiement. Les frais de transfert varient grandement d’un fournisseur de service à un autre. Avec un tarif de 13 %, les banques commerciales restent les plus chères, sauf si elles ont un service spécialisé d’envoi de fonds. Les moins chers sont les opérateurs spécialisés, qui ne facturent que 7 %.
Le volume compte
Le coût de l’envoi de fonds est généralement plus bas sur les grands marchés que sur les petits. La région Asie de l’Est et Pacifique fait exception : il y est plus élevé en moyenne en raison des envois coûteux vers les îles de l’Océanie. Cependant, il est souvent inférieur à 10 % sur les grands marchés de la région tels que les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande et le Vietnam. C’est vers l’Afrique subsaharienne que les envois d’argent sont les plus coûteux. C’est aussi la région où les systèmes de paiement de détail sont les moins éffi caces et où existent des barrières élevées à l’entrée. De plus, la grande volatilité des monnaies depuis six mois a poussé à la hausse les marges de change, ce qui a fait augmenter le prix des envois de fonds.
Renforcer la concurrence sur le marché des envois de fonds pourrait en réduire notablement les coûts. La Banque mondiale offre une aide technique relative à l’infrastructure de paiement, au cadre juridique et à la régulation, ce qui a permis de réduire les coûts sur de nombreux marchés. Les efforts de réforme des autorités devront suivre les changements qui interviennent sur le marché, par exemple le recours aux nouvelles technologies et à de nouveaux modes de fonctionnement de la part des prestataires de services.
JMNK
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire