mercredi 10 août 2011

Kinshasa: l’OMS déplore l’évolution rapide du choléra

 – Ce qu'il faut faire pour lutter contre le choléra d'après le MSF. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo – Ce qu’il faut faire pour lutter contre le choléra d’après le MSF. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
 
En l’espace d’une semaine les cas identifiés du choléra sont passés de 187 (17 décès) à 271, dont 21 décès à Kinshasa. Ces chiffres ont été révélés, mercredi 10 août, par le coordonnateur du groupe sectoriel «santé urgences» à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Kinshasa, Dr. Kossi Ayigan.Au cours de la conférence des Nations unies, Dr Kossi Ayigan ajoute que 19 zones de santé sont actuellement touchées par cette épidémie, contre 15 la semaine dernière,  sur les 24 communes que compte la ville de Kinshasa.
Le bilan sur l’ensemble des provinces affectées fait état de 5.088 cas dont 296 décès actuellement, alors que le 3 août, 4 000 cas étaient enregistrés pour 294 décès.
La cause de cette épidémie est essentiellement le non respect des règles d’hygiène, précise-t-il.
Pour arrêter la propagation de cette maladie, Dr. Kossi Ayagan propose que les partenaires en appui au ministère de la Santé continuent la prise en charge des malades, et la formation du personnel de santé sur cette épidémie.
Il sollicite aussi l’implication du secteur de l’énergie pour la desserte en eau potable, et invite la population au respect des règles d’hygiène.
Les 19 zones de santé affectées par le cholera à Kinshasa sont :
  1. Maluku
  2. Kingabwa
  3. Masina 1
  4. Masina 2
  5. Ngaba
  6. Kimbabseke
  7. Matete
  8. Kalamu 2
  9. Nsele
  10. Bumbu
  11. Kingasani
  12. Kinshasa
  13. Lingwala
  14. Bandal
  15. Barumbu
  16. Limete
  17. Gombe
  18. Selembao
  19. Ndjili

L'insurrection libyenne n'a pas les caractéristiques d'une armée

Des rebelles libyens se battent contre l'armée de Mouammar Kadhafi, à Geminis. Le CNT ne peut pas revendiquer d'avoir organisé une véritable armée, mais regroupe plutôt différents groupes plus ou moins organisés.
Des rebelles libyens se battent contre l'armée de Mouammar Kadhafi, à Geminis. Le CNT ne peut pas revendiquer d'avoir organisé une véritable armée, mais regroupe plutôt différents groupes plus ou moins organisés.
REUTERS/Esam Al-Fetori
Par RFI
En Libye, le président du Conseil national de transition appelle les combattants insurgés à rejoindre la future «armée nationale». Moustapha Abdeljalil avait déjà demandé aux différentes brigades et milices d'intégrer les forces de sécurité du CNT. Mais dans les faits, le CNT est loin de pouvoir se targuer d'une armée insurgée homogène.
Sur le papier, il n’y a qu’un seul chef: c'est le général Souleymane Mahmoud, successeur d'Abdel Fatah Younès, qui commande les forces armées de la Libye libre. Mais dans la réalité, la chaine de commandement est beaucoup plus éclatée.
Les combattants insurgés sont soit d'anciens soldats de Mouammar Kadhafi, soit d'anciens combattants islamistes -notamment du groupe islamique de combat libyen -, soit des volontaires civils, eux-mêmes regroupés dans des brigades et milices. La plupart de celles-ci sont formées sur une base tribale.
Les révolutionnaires font donc partie d'une multitude de groupes armés. Chacun de ces groupes a son propre «dirigeant» et certains chefs militaires jouent leur propre partition.
Eric Dénécé
 
Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement
10/08/2011
par Charlotte Idrac
 
 

C'est le cas d'un Faouzi Boukatif, ancien ingénieur du secteur pétrolier. Il dirige aujourd'hui l'Union des forces révolutionnaires, qui regroupe une trentaine de brigades. Pour lui, la création d'une armée nationale est «prématurée».
C'est le cas également du général Khalifa Hafter, un opposant à Mouammar Kadhafi qui a passé 25 ans en exil aux États-Unis. Souvent présenté comme un chef militaire des révolutionnaires, il n'a pourtant aucune autorité hiérarchique officielle.
A cela s'ajoute le facteur géographique: car les militaires de Misrata ou du Djebel Nefoussa ne rendent pas de compte au commandement militaire de Benghazi. Le seul point commun finalement entre ces différents combattants c'est leur objectif : la chute de Mouammar Kadhafi.
 

De retour de Libye, quatre ex-eurodéputés, critiquent l’action de l’Otan


D'anciens eurodéputés critiquent «l'enlisement de l'Otan» dans son intervention en Libye. Ici, un hélicoptère Alouette de la Marine française vole près du navire Charles de Gaulle dans le cadre des opérations de l'Otan.
AFP / Alexander Klein

Par RFI

Quatre anciens députés européennes, trois Français et un Britannique, de sont rendus à Tripoli du 4 au 7 août 2011, pour évaluer le conflit entre l’Otan et le régime de Mouammar Kadhafi. Régime dont ils ont rencontré des représentants. Les élus s’interrogent notamment sur la légitimité et l’efficacité de la mission de l’Otan.

Ils ont été, ils ont vu et ils n’ont pas été convaincus. Les Français Thierry Cornillet (Parti radical), l’ex-ministre Margie Sudre (UMP), Michel Scarbonchi (ex-PRG) et le Britannique John Corrie (conservateur), tous les quatre anciens députés européens, se sont rendus à Tripoli du 4 au 7 août 2011. Une visite à l’initiative, selon Thierry Cornillet, d’élus du pays de la région du Sahel, et dont le ministère des Affaires étrangères français n’a eu connaissance qu'à leur retour.

Les quatre anciens élus ont rencontré des officiels du régime. Leur critique de l’action de l’Otan en Libye se décline en trois points. Ils dénoncent la durée du conflit : « au bout de 140 jours de guerre menée par la coalition, force est de constater que le conflit Otan-Libye est marqué par un enlisement dont il semble difficile de s'extraire », note Thierry Conrillet. Celui-ci juge également que la mission de l’Otan, « initialement légitime, sous l’égide de l’ONU » a désormais « perdu sa neutralité ».

Par ailleurs, les quatre visiteurs critiquent « la sous-estimation par l'Otan du poids réel - politique et militaire - de Mouammar Kadhafi et de la surestimation de la représentativité du Conseil national de transition (CNT) et de sa capacité à diffuser la révolte au-delà de la région de Benghazi ».

Pour remédier à cette situation, ils y vont également de leur proposition, suggérant la tenue, à Paris, d'une « commission préparatoire au dialogue inter-libyen ». Selon eux, cette commission réunirait, « sous l'égide de l'ONU et de l'Union africaine, les représentants de l'Otan, de l'Union européenne, des autorités de Tripoli et du CNT». Les quatre élus affirment d’ailleurs soutenir les efforts de médiation de l'UA (Union africaine) dans le conflit libyen.

Avec AFP

Manif de la population de Kiwanja contre les tueries des civils, pillages, etc.

La population de la cité martyre de Kiwanja, Territoire de Rutshuru en Province du Nord-Kivu a décidé d’exprimer sa colère sur la place publique pour protester contre les tueries des civils et les pillages à mains armées perpétrés par les militaires et les policiers congolais. Cette population ne croit plus au mensonge selon lequel les atrocités commises sur elle seraient l’œuvre des FDLR, etc. La vérité longtemps cachée est apparue au grand jour dès que la population a découvert que les militaires et policiers congolais ne faisaient rien pour protéger les civils quand on fait appel à eux et que les malfrats tueurs n’étaient autres que les militaires et policiers congolais eux-mêmes.


Manif dans les rues de Kiwanja en Province du Nord-Kivu

Courte Vidéo de la Manif de la population de la cité martyre de Kiwanja au Nord-Kivu (cliquez sur ce lien)

Il apparait donc que le mensonge de la présence des groupes armés au Nord-Kivu comme ailleurs à l’Est du pays constitue le cheval de Troie pour l’occupation rwandaise de l’Est de la R.D.Congo. Il y aura toujours un FDLR ou un ADF-NALU tant que l’occupation ne sera devenue une réalité. C’est la raison pour laquelle, Kinshasa écrase tout mouvement rebelle au Bandundu, Bas-Congo, Equateur, mais laisse faire les FDLR, ADF-NALU, LRA, Mbororo, au Kivu et en Province Orientale.

Le spectre de la partition de la RDC en 2006 entre Jean-Pierre Bemba à l’Ouest et au Sud pour le compte de l’Union Européenne et Joseph Kabila au Kivu et en Province Orientale pour le compte des Anglo-saxons réapparait en sourdine avec la montée en puissance de la candidature d’Etienne Tshisekedi à l’Ouest et au Sud. Jean-Pierre Bemba avait aussi emprunté la même voie. Les vaillants politiciens congolais qui avaient déraillé ce plan machiavélique tel Sampa Kaputo, d’heureuse mémoire, sont entretemps tous morts mystérieusement. Le peuple congolais dont la résistance au plan de la balkanisation du pays n’est plus à démontrer parviendra-t-il à dérailler de nouveau ce plan machiavélique? Y-a-t-il encore des vaillants politiciens congolais qui peuvent aujourd’hui sauver la RDC de la balkanisation ?

Pour aider le peuple congolais dans sa résistance à la balkanisation de la R.D.Congo par le biais des groupes armés, le parlement, le sénat, ainsi que les candidats de l’opposition aux prochaines élections, devraient exiger incessamment une table ronde sur la question des groupes armés pour la vider une fois de tout son sens et la rendre définitivement caduque en R.D.Congo. Il suffirait de monter une force armée congolaise neutre, aguerrie et bien équipée qui n’a pas de compte à rendre à la coalition Kinshasa-Monusco-Kigali mais à la société civile congolaise pour arrêter tous ceux qui se disent membres des groupes armés à l’Est du pays. La vérité est que ces groupes armés sont une armée dans l’armée et la police congolaises pour rendre l’Est de la R.D.Congo ingouvernable et servir, au moment voulu, de prétexte pour l’autonomisation de la région. C’est pourquoi aucun FDLR, ADF-NALU, LRA n’a jamais été arrêté ou fait prisonnier par la grande armada militaire de la Monusco, des Fardc, des forces armées conjointes du Rwanda-Ouganda-RDC, etc. Ce mensonge doit être dénoncé aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard.

La conclusion de la population est que l’ennemi des populations congolaises à l’Est du pays est l’armée congolaise elle-même. Depuis que le balkanisateur de la RDC s’est réconcilié Kinshasa et le CNDP, il avait fait de ces deux entités une seule armée contre ceux qui lui résistent toujours et qu’il n’a pas réussi à corrompre, à savoir, les populations civiles congolaises. Ainsi se réalise de nouveau la prophétie de Dona Béatrice Kimpa Vita, personnage dans un théâtre de Bernard Dadié qui sermonnait en ces termes ses compatriotes Kongolais à l’époque de l’occupation portugaise : « Votre ennemi c’est votre roi. Votre ennemi le plus dangereux… votre roi, Dom Carlos 1er ».

Obède Bahati
©Beni-Lubero Online

Le Rwanda, ou l’arbre qui cache la forêt

9. août par Jean Bigambo

Forêt Vierge
Au sens propre comme au figuré. La forêt n’est autre que la République Démocratique du Congo. Elle est immense, dense et riche en ressources minérales. Quelques clairières par endroits laissent pénétrer la lumière du jour, laissant entrevoir des cadavres par milliers qui jonchent à même le sol. Des crânes fendus, les mains liées dans le dos. Des corps d’enfants en bas-âge. Plus loin, des femmes dont on aperçoit nettement des traces de mutilations génitales. Quelle est l’identité de ces corps, au milieu de nulle part ? Même les oiseaux ont déserté les lieux, excepté les rapaces, qui seuls règnent en maîtres. Ils se régalent du festin des corps encore en décomposition. Les Esprits de la forêt sont tourmentés. Quant aux morts, d’un bruit sourd, ils appellent au loin « Justice ! ». Leurs échos retentissent à travers toute la forêt, jusqu’à ce jour.

Le Livre de Jason Stearns

Interpréter, c’est commencer par nommer ce petit arbre maudit qu’est le Rwanda. Oh qu’il brille de mille feux, tant sa capitale, Kigali, ses rues sont nickels et son économie en pleine croissance ! Petit pays qui n’est pas moins responsable d’un des plus grands cataclysmes – ignoré – de l’humanité, à savoir la guerre du Congo. C’est ce que nous trace l’auteur du récent livre (sorti en mars 2011) : « Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa », de Jason Stearns. Investigateur de l’ONU au Congo et doctorant à la prestigieuse université de Yale, aux Etats-Unis – il nous livre en détails les causes des conflits et atrocités commises dans ce géant déchu d’Afrique centrale. Le drame des Grands Lacs, dit-il, va au-delà du génocide rwandais de 1994, plus médiatisé. Une réalité inconfortable à admettre – au grand dame de l’impunité.

Aux stratégies géopolitiques, après démembrement de l’Etat du Zaïre du Maréchal Mobutu en 1996, aux pillages des ressources minières par le Rwanda voisin, ce dernier a surtout profité d’un Etat faible et vaste – rencontrant donc peu de résistance dans sa conquête vers l’ouest. Le régime de Kigali: le FPR et sa branche armée, l’APR (Armée Patriotique Rwandaise), tous deux dirigés par le président Paul Kagamé, prétextaient l’envahissement du Congo en avançant qu’ils pourchassaient les interahamwe qui ont fui dans l’ex-Zaïre avec des armes lourdes, alors responsables du génocide commis à l’encontre de la minorité Tutsi, d’avril à juin 1994, au Rwanda.

Cependant, les milliers de morts dans les camps de réfugiés Hutu, est-ce aussi l’œuvre des interahamwe ? Non. Papy Kamanzi, un jeune commandant Tutsi d’une unité d’élite APR, témoigne, dans le livre de Stearns, qu’il amadouait, dans les camps, les réfugiés Hutu à rentrer chez eux, au Rwanda. Il se proposait même de les accompagner. Et, une fois arrivés à un point précis, après les avoir tous regroupés, il les massacrait en masse à coup de hache – lui et ses camarades militaires. «On pouvait en tuer plus de cent par jour » – dit-il encore. Parfois «on utilisait des cordes, c’était le moyen le plus rapide et nous ne gaspillions pas de sang. Deux d’entre nous mettaient un homme à terre, nouaient alors une corde autour de son cou et tiraient très fort ». Kamanzi se défend que ce fût l’ordre reçu.

Ianbirell

Des crimes dont on se refuse de nommer les responsables ? Le journaliste britannique, Ian Birell, dénonce justement l’hypocrisie qui règne autour de ces exactions perpétrées au Congo par l’armée de Paul Kagamé et ses alliés. Tous soutenus par la Grande-Bretagne de l’ex premier, Tony Blair et l’actuel Secrétaire d’Etat britannique du développement international, Andrew Mitchell. Les fonds d’aide au Rwanda, issus du contribuable britannique, ne servent au fond qu’à financer une dictature des plus sanglantes. Le gouvernement de Paul Kagamé n’hésite même plus à envoyer des mercenaires, au-delà de son territoire, pour assassiner des citoyens – britanniques d’origine rwandaise – qui militent pour les droits humains. Notamment René C. Mugenzi et Jonathan Musonera. Ces derniers ont reçu un avertissement de Scotland Yard, la police de Londres, leur disant que « le gouvernement rwandais représente un danger immédiat pour votre vie ». Kigali dément ces accusations.

L’opinion publique se décide-t-elle (enfin) à ouvrir les yeux ? Quoi qu’il en soit, le chemin qui mène au petit Rwanda, populaire, devra, dans le futur, passer par l’immense forêt du R.D Congo. Les millions de morts congolais et réfugiés Hutu attendent, en silence, équité. «L’injustice est muette, et la justice crie »1. En d’autres mots : l’histoire du «géant muet et du nain pipelet » est loin d’avoir révélé tous ses secrets.

Jean Bigambo.Jambonews.net
1.Jean de Rotrou

Côte d'Ivoire: le chef du parti de Gbagbo et 11 pro-Gbagbo inculpés



Pascal Affi N'Guessan : président du FPI
Le chef du parti de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et 11 personnalités de son camp ont été inculpés d`atteinte à
la sûreté de l`Etat et placés en détention préventive, au moment où le président Alassane Ouattara dit "tendre la main" aux vaincus de la crise post-électorale.

Près de 40 personnes sont désormais inculpées et détenues dans les rangs du régime déchu le 11 avril, après quatre mois d`une crise sanglante - au moins 3.000 morts - née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.

Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N`Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, et cinq autres personnes en résidence surveillée à Bouna (nord-est) ont été inculpés ces derniers jours, a déclaré à l`AFP Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d`Abidjan.

Cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre), dont l`ex-chef des "femmes patriotes" pro-Gbagbo, Geneviève Bro Grébé, et l`ancien ministre Jean-Jacques Béchio, ont été inculpées mardi, a-t-il poursuivi.

Désormais en détention préventive sur les mêmes sites, les 12 inculpés sont notamment accusés d`"atteinte à la défense nationale", de "complot contre l`autorité de l`Etat", "constitution de bandes armées", "participation à un mouvement insurrectionnel" et "rébellion", a précisé M. Djè.

Vingt-six pro-Gbagbo avaient déjà été inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou d`infractions économiques et sont détenus pour la plupart à Boundiali (nord). Parmi eux figurent l`ancien Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo et plusieurs ex-ministres.

Laurent Gbagbo et son épouse Simone restent en résidence surveillée, l`un à Korhogo (nord) et l`autre à Odienné (nord-ouest). Arrêtés le 11 avril à Abidjan par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France, après deux semaines de guerre, ils n`ont toujours pas été inculpés.

Pour être poursuivi, M. Gbagbo doit voir levée son immunité de membre de droit du Conseil constitutionnel, que lui donne son statut d`ancien chef de l`Etat. Le Conseil est dirigé depuis fin juillet par un allié de M. Ouattara, le vétéran de la classe politique et juriste Francis Wodié.

Les enquêtes préliminaires sur les crimes de sang commis durant la crise continuent, et le pouvoir compte sur une inculpation à terme de l`ancien président par la Cour pénale internationale (CPI), à qui il a demandé d`enquêter.

Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de
l`indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a "tendu la main" ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana. "Leur place est avec nous", a-t-il assuré, plaidant pour une "Côte d`Ivoire réconciliée et rassemblée".

Mais les intéressés ont de nouveau posé comme préalable la libération de leurs compagnons, certains mettant en doute la bonne foi de M. Ouattara.

Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une "justice des vainqueurs" sous le nouveau président, qui a cependant promis la fin de l`impunité.

Selon ces ONG et l`ONU, des crimes contre l`humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps durant la crise mais aucune personnalité pro-Ouattara, aucun combattant de son bord, n`a été inquiété.

Plusieurs militaires loyaux au régime Gbagbo ont à l`inverse été arrêtés.

La justice ivoirienne a enfin lancé des mandats d`arrêt internationaux, visant
notamment Charles Blé Goudé, figure de proue de l`ancien pouvoir et chef des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo.

source : AFP

Akufa-Kala, "Homme mort"


Par RICH NGAPI

Ici, je vais devoir encore dire la Passion des autres. Je n’ai pas d’autre choix, parce que, par contagion, cette Passion est aussi mienne. Je me souviens encore de cette terrible phrase d’un fonctionnaire sur la place «Golgotha », la semaine dernière : «Ah ! Si nous aussi, nous avions où fuir, il y a longtemps que ce lieu ne s’appellerait plus pays»… C’est fort. Cette déclaration doublée de récrimination a été puisée au fond de ses trippes. Il était inconsolable et fou de rage contre son employeur qu’est l’Etat congolais. Il était même prêt à porter plainte contre inconnu pour non paiement de son maigre salaire. Exaspéré, il a recouru à son Lingala natal pour exprimer son ras-le-bol. « Nazali na ngai AKUFA-KALA », entendez je suis un Homme mort, se plaisait-il de dire à qui voulait l’entendre, comme quelqu’un qui n’a rien à perdre.

Effectivement. A le voir, ce vieux fonctionnaire aux apparences d’un Cowboy fatigué, n’a plus rien à perdre. Son avenir est derrière lui. Il est, lui, AKUFA-KALA, le symbole vivant de ces autres milliers de vies en sursis que les «Caïmans» sacrifient à l’autel du supplice. Elles ne se comptent plus, ces «loques humaines» que les «politicailleurs» véreux ont réduites à leur plus simple expression.

Voici pourquoi AKUFA-KALA a dit « Si nous aussi, nous avions où fuir… ». De la place « Golgotha » (devant le ministère de la Fonction publique) où nous nous trouvions, il nous indique, à l’aide de son indexe, les bousculades des demandeurs de passeports devant le ministère des Affaires étrangères. «Tous ceux qui imposent la misère au peuple – hormis le chef de l’Etat – ont leurs familles ailleurs (…) Ils n’ont que faire de nos plaintes et jérémiades ». Puis, il précise : «Ces derniers temps, les proches parents des «caïmans » font la queue devant ce ministère-là pour quitter le pays avant les élections, que craignent-ils ?».

Finalement, renseignement pris, il nous a été rapporté que notre fonctionnaire de la place « Golgotha » côtoie sa misère et grimpe les stations de son calvaire depuis 15 ans. Mais, selon ses propres dires, «J’ai, certes, souffert dans ma carrière de fonctionnaire, la misère de ces derniers mois n’a pas d’égal». Et d’ajouter : «Vous les jeunes, continuez la lutte».

Il a raison. La lutte pour la survie est devenue le leitmotiv de la jeunesse congolaise. Comme le disait un romancier, nous ne pouvons, quant à nous que constater notre belle impuissance à traquer et à rendre, avec tous les contours et atours, ce roman impitoyable que l’on fait écrire au jour le jour, et au taux du jour, à des milliers de vies en sursis, en marge et malgré eux. AKUFA-KALA, même mort, tu vivras !

A l’école de la sorcellerie politique

AUGUST 10, 2011 Autres Media
Triste réalité que celle d’un pays où même les morts sont des instruments de communication politique.


On avait cru, bien naïvement, que l’après-guerre allait peu à peu faire renaitre dans le cœur des Ivoiriens, un minimum d’humanisme. On a même cru, à l’annonce d’un accident aussi spectaculaire que dramatique, que son timing à la veille d’une fête nationale, allait offrir l’occasion tardive mais effective, de pleurer toutes les pertes en vies humaines de ces derniers mois.

C’était décidément mal connaitre la “nouvelle Côte d’Ivoire”. Dans ce pays, qui est passé maitre dans l’art de la mystification, les morts ne sont plus que de simples morts, mais bel et bien des vecteurs de militantisme.

Hier, trois mille personnes, au bas mot, sont tombées sous les balles meurtrières des “libérateurs”, habillés pour la circonstance de leurs riches tenues frappées d’amulettes ou d’armoiries françaises. Et l’Etat qui est sorti des cendres de cette orgie funeste n’a pas jugé nécessaire de leur accorder une once de respect.

Aujourd’hui, quarante-neuf personnes sont décédées, suite à une chute vertigineuse d’un bus dans la lagune Ebrié d’Abidjan, et le même Etat démontre une affliction tellement profonde – marquée par un très officiel deuil national de trois jours – qu’on l’aurait presque saluée! Sauf que celle-ci s’est assortie d’une propagande maligne qui essaie de faire porter la responsabilité de ce drame au captif le plus célèbre de la République.

Ainsi, selon une thèse bien inspirée, Laurent Gbagbo serait responsable, indirectement, de la mort de ces pauvres personnes. “Ses” bus Tata étaient de mauvaise qualité; “ses” chauffeurs étaient des incapables sans formation adéquate; “son” pont vétuste n’avait jamais été réhabilité. Ce drame était donc tout programmé et aurait pu (et aurait dû!) se produire depuis belle lurette.

Nul besoin de commenter cette luxure intellectuelle. On la lit dans cette presse aux ordres de l’irresponsabilité, on s’en étonne de peu, on en fait un chiffon et on torche le cul du chien de garde avec tel fatras d’incongruités.

Qu’en est-il, par contre, de la réaction du peuple ivoirien?

Contrariés, affectés, les Ivoiriens le sont amplement. Mais au moment où l’on ressent comme une overdose de chagrin populaire, on constate chez certains une consternation bien singulière.

A vrai dire, le malheur serait moindre qu’on serait tenté de rire de ces flots de larmes téléguidés sur la toile. L‘hypocrisie a atteint un paroxysme tel que des Ivoiriens bon teint, qui ont applaudi silencieusement l’assassinat de milliers de leurs frères, simplement parce qu’ils se dressaient contre l’oppresseur et revendiquaient leur liberté, prétendent aujourd’hui avoir le cœur fendu devant la disparition d’autres frères, et implorent à leur égard la miséricorde divine.

C’est qu’il y a profit à tirer d’un tel malheur! C’est que la démonstration publique d’une telle peine sera investissement rentable en temps opportun! C’est qu’il s’agit d’un capital social qu’on n’a pas honte de bien placer! Il faut savoir passer pour le plus meurtri quand l’obédience politique l’ordonne, et il faut savoir ravaler ses sanglots et complaintes quand elle l’interdit.

Ce jeu du politiquement correct, même devant la mort, est à donner le tournis. On s‘en émeut d’autant plus qu’il est antithétique aux mœurs traditionnelles africaines qui, dans leur pluralité, prônent à des degrés divers un respect presque fétichiste des défunts. C’est même une caractéristique notable des communautés noires répandues dans le monde, qui leur a conservé, en dépit des circonstances, un certain degré de respectabilité.

Seulement, combien d’Ivoiriens “nouveaux” savent s’en épargner! La norme aujourd’hui, c’est la falsification du minimum bienséant, à tel point que même l’affliction est badigeonnée d’une bonne couche d’hypocrisie, pour en obscurcir les véritables intentions.

Honneur donc à cette Côte d’Ivoire qui se ment à elle-même depuis plus de dix ans! Ici est née une idéologie fictive signifiée dans une charte bâtarde car jamais revendiquée officiellement. Ici s’en est suivie une mascarade montée de toute pièce qu’on a appelé mutinerie, puis rébellion, puis quelque sobriquet servait les besoins de la communication. Ici s’est produite une prestidigitation électorale, qu’on a phagocytée, puis vulgarisée, puis imposée par les canons. Ici on ne pouvait qu’aboutir à des émotions mensongères, qui fluctuent en fonction du nombre de morts, du type de morts, des causes de mort, bref, de la “mortitude” de la mort. Avec conditions!

Il y a donc morts et morts. Tout comme il y a crimes et crimes. Certains, décidés comme tels par des juristes de la haine, jamais prouvés, jamais même jugés, conduisent directement à Korhogo, à Odienné, à Bouna, à Boundiali, à Agban, dans tous les trous de rats qui servent de prisons, en route, parait-il, pour La Haye. D’autres véridiques, attestés, confirmés même par tout ce qu’il y a d’Amnesty International et de Human Rights Watch – organisations contraintes de produire, entre autres “oublis”, un ou deux rapports conformes à la réalité – conduisent à la Primature, à la Présidence, au G20 et à la Maison Blanche.

Tel va le cirque ivoirien, où les moutons mènent les bergers; où les règles élémentaires de l’algèbrecher à Ahoua Don Mello sont révisées; où les geôles attendent tous les Hermann Aboa qui ont cru bon d’exercer simplement leur métier; où des économistes émérites aussi bien que des photographes de services sont condamnés… comme Jean Valjean, condamné pour cinq pains, à l’ignominie d’une vie de forçat.

Verdict de Javert! Méthode Ouattara. « Je continue de tendre la main en particulier à nos frères et sœurs du FPI et de LMP. Leur place est avec nous. Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour garantir le retour et la sécurité de tous. N’ayez plus peur ». Parallèlement, on les embastille et leur enlève leur identité humaine, Misérables qu’ils sont! Et l’on croit vainement que de ce sol bondé de vermines infectes, verra éclore autres choses que les Fleurs du Mal? Et l’on croit, craintivement, que l’évangile apocryphe qui envoute l’inconscient, peut générer développement durable, harmonie sociale et réconciliation?

Si même oui, pendant combien de temps? De Jézabel à Philippe Le Bel, de Néron à Mussolini, d’Idi Amin à Hitler, l’école de la sorcellerie politique a produit ses heures les plus glorieuses pendant un certain temps. Et après? « N’oubliez jamais que tout ce que Hitler a fait en Allemagne était légal »disait Martin Luther King. N’oublions jamais la suite, la décadence vertigineuse que toute la puissance militaire n’a pu proscrire.

Ce cours d’Histoire, nos Docteurs es-Sorcellerie Politique l’ont-ils appris? Ils sont érudits, mais dans le doute, on leur suggèrera cette maxime d’un ami : avant la mort, vient l’épreuve douloureuse de la vie…

Fabien D’Almeida

Source: penséesnoire

Affrontements à l’Université de Saint-Louis : 12 étudiants et 5 gendarmes blessés

Par Senewebnews
Mercredi 10 août, 2011

source: Seneweb.com
Dix-sept personnes ont été blessées hier, lors de violents affrontements entre gendarmes et étudiants, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Las d’attendre leurs bourses, les étudiants ont barré la route qui mène à Richard Toll, bloquant ainsi tous les passagers qui se rendaient au Fouta ou qui se rendaient à Dakar.

Mis au courant, les gendarmes se sont rendus sur les lieux pour rétablir l’ordre. Aux grenades lacrymogènes des gendarmes, les étudiants ont répondu par des jets de pierre. Douze étudiants ont ainsi été blessés ainsi que 5 gendarmes. Ils ont été évacués à l’hôpital régional de Saint-Louis. Quelques étudiants ont également été arrêtés. Le calme est revenu en début de soirée, mais les étudiants promettent de maintenir la cadence, tant que leurs bourses ne sont pas payées.

Boubacar Boris Diop : "La France se comporte dans ses anciennes colonies comme nulle part ailleurs"

10/06/2011  Propos recueillis par Bios Diallo

L'auteur de Négrophobie (avec Oldile Tobner et François Xavier Verschave), à Paris, le 28 avril. © Vincent Fournier/J.A.

À l’occasion de la réédition de son roman "Murambi, le livre des ossements", consacré au génocide tutsi, l’écrivain sénégalais revient sur le Rwanda, mais aussi sur le « printemps arabe », la crise ivoirienne, l’élection présidentielle prévue dans son pays en 2012… En bon polémiste.

Paris sous un ciel ensoleillé. Face à la Maison de la radio, le café Les Ondes refuse du monde. Il fait beau et les clients se prélassent en terrasse. C’est là que nous avons rendez-vous avec l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, peu avant qu’il ne participe à La Grande Table, une émission de France Culture. Il assure la promotion de son roman Murambi, le livre des ossements. Ce texte, qui vient d’être réédité, a été conçu en 1998 dans le cadre du projet « Rwanda : écrire par devoir de mémoire » de Fest’Africa. Depuis, les dires des rescapés du génocide ont une seconde vie dans le souffle de ces témoignages. Jusque dans Fagaala, une adaptation chorégraphique de Murambi par Germaine Acogny et Kota Yamasaki.

Entré en littérature en 1981, avec Le Temps de Tamango, Boubacar Boris Diop enchaîne les émissions de radio et les colloques en France, mais aussi en Suisse, en Italie… et aux États-Unis. Une belle reconnaissance pour cet écrivain qui est aussi un redoutable polémiste. De la Tunisie qu’il connaît bien, et d’où est parti le « printemps arabe », aux violentes convulsions ivoiriennes en passant par son pays à la veille d’un scrutin crucial, l’auteur deL’Afrique au-delà du miroir reste fidèle à ses opinions pas toujours politiquement correctes…
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Jeune Afrique : Pourquoi avoir réédité Murambi, le livre des ossements ?

Boubacar Boris Diop : Il continuait à être demandé mais était difficile à trouver. Il fallait lui donner une seconde vie.

Pourquoi une postface ? Pour tourner la page ?

C’était surtout pour faire le point, pas pour tourner la page. J’ai, au contraire, voulu poursuivre l’échange avec mes lecteurs en répondant de manière plus approfondie aux questions qu’ils m’ont souvent posées.

Comment expliquez-vous l’enthousiasme des médias français pour ce qui n’est qu’une réédition ?

Il me semble que le regard des Français sur le génocide des Tutsis a beaucoup changé. À présent, ils osent regarder en face cette page sombre de leur histoire et les relations que leur pays entretient avec l’Afrique.

Les comptes ont-ils été soldés pour autant ?

Pas vraiment. L’opinion française est consciente que son pays a mal agi au Rwanda, elle en éprouve un vague malaise, voire de la honte, mais préfère ne pas en savoir plus. Avec le temps, elle finira bien par accepter l’évidence, l’Histoire ne se hâte jamais.

En quoi « Rwanda : écrire par devoir de mémoire » a-t-il changé votre vie ?

On ne sort pas indemne d’une telle expérience. Je n’ai plus le même rapport aux mots, mes textes sont plus dépouillés et je comprends mieux les mécanismes de la Françafrique. Sans le Rwanda, je n’aurais sûrement pas écrit Négrophobie avec Odile Tobner et Xavier Verschave. Et le discours de Sarkozy à Dakar m’aurait tout au plus énervé, je n’aurais pas jugé utile d’y répondre.

Où en est le Rwanda, aujourd’hui ?

Le pays est debout. Même les pires ennemis de Kagamé sont obligés de reconnaître ses performances économiques. Et l’abolition de la peine de mort est, à mes yeux, une mesure importante dont on ne parle pas assez.

On reproche au président rwandais d’être un autocrate…

Je sais. On en fait même volontiers un dictateur. Moi j’ai le plus grand respect pour celui qui, après avoir mis fin au cycle génocidaire instauré dès la fin des années 1950, essaie de faire vivre son peuple dans la dignité. Je sais bien que l’on attend d’un intellectuel africain qu’il déteste, par principe, tous les chefs d’État du continent… Mais il me paraît plus raisonnable de les juger à partir des faits.

Le rapport des Nations unies sur les violations des droits de l’homme commises en République démocratique du Congo, rendu public en octobre 2010, soupçonnait une « possibilité de génocide » par les forces rwandaises. Ne partait-il donc pas des faits ?

Le mot « génocide » figure dans le rapport, mais vous faites bien de parler de suspicion car la formulation du texte est bien plus prudente qu’on ne le dit ici et là. Beaucoup aimeraient faire du Front patriotique rwandais [FPR, NDLR] une organisation génocidaire. C’est vraiment en prendre à son aise avec la vérité historique. Il faut rappeler que le génocide de 1994 est le résultat de trois décennies de maturation idéologique. Des textes ont appelé explicitement à la solution finale, l’opinion a été inlassablement travaillée par une radio et des journaux, et, le moment venu, l’État a lâché son armée et des dizaines de milliers de miliciens contre les Tutsis. Je n’ai jamais rien noté de semblable dans la démarche du FPR au pouvoir depuis bientôt vingt ans. L’autre faiblesse de ce rapport, c’est qu’il n’explique pas le choix délibéré du FPR de faire rentrer les réfugiés chez eux. Si vous voulez exterminer des milliers de personnes à portée de vos fusils, vous ne montez pas une opération de retour au pays aussi risquée. Or c’est celle-ci qui est à l’origine des allégations que l’on sait…

Et l’homme Kagamé ?

Il a du caractère, et son leadership a été décisif après le génocide. Avec un héritage aussi lourd, le Rwanda aurait dû être aujourd’hui sous assistance respiratoire et peut-être même le pays le plus pauvre d’Afrique. Il en est loin grâce à Kagamé. Si certains le haïssent de manière aussi irrationnelle, c’est parce qu’ils attendent d’un chef d’État africain qu’il soit jouisseur, corrompu et surtout docile. Kagamé ne correspond en rien à cette image.

Vous avez dit sur un plateau télévisé, en parlant du « printemps arabe », que ce qui se passait vous échappait…

Je suis romancier et donc attentif aux rapports entre le réel et la fiction. Or dans cette affaire, je n’arrive pas à savoir où se séparent leurs chemins, tout me paraît à la fois vrai et purement imaginaire. Le suicide d’un jeune Tunisien déclenche une révolution exemplaire, qui s’étend à l’Égypte, et à partir de là, ça chauffe au Yémen, à Bahreïn, en Arabie saoudite, en Syrie et en Libye, pour ne rien dire des tentatives en Algérie et au Maroc. Sérieusement, comment croire que tout cela est arrivé par hasard ou par simple contagion ?

Soupçonnez-vous l’Occident d’avoir manigancé tout cela ?

Non, ce serait manquer de respect aux manifestants. Ils sont admirables, ils prouvent qu’aucun système policier n’est invulnérable. Mais il y a tout de même des choses troublantes. Pourquoi les monarchies pétrolières n’ont-elles eu aucun mal à museler le soulèvement ? Comment en est-on arrivé à une situation où l’Otan se vante d’avoir lâché six mille bombes sur la Libye ? Et, très franchement, n’est-ce pas gênant, ces insurgés de Benghazi qui n’existent que grâce à ce pilonnage aérien ? En cas de victoire, quelle va être leur marge de décision face à leurs parrains ? Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, le pétrole libyen est en jeu.

Quid de la Ligue arabe et de l’Union africaine ?

Elles sont hors jeu, faute de solidarité entre elles et en leur sein.

Peut-on s’attendre à un printemps de l’Afrique subsaharienne ?

Il est difficile de comparer le monde arabe, uni par la langue, la religion et une forte sensibilité à la cause palestinienne, et l’Afrique subsaharienne, qui est un « bazar de cultures » et où la question de la souveraineté nationale reste souvent capitale. Je veux dire que si les jeunes du Gabon et du Niger se soulèvent, ça doit être aussi pour crier : « Total dégage ! » ou « Areva dégage ! » Je doute qu’ils bénéficient d’une large couverture médiatique…

Vous avez participé à l’ouvrage L’Afrique répond à Sarkozy. Voyez-vous une corrélation entre le discours de Dakar et l’intervention de l’armée française en Côte d’Ivoire ?

Bien sûr. La France se comporte dans ses anciennes colonies comme nulle part ailleurs.

La configuration est-elle différente pour la Libye ?

Les deux interventions ont eu lieu sous le couvert du Conseil de sécurité, mais on n’imagine pas des soldats français forçant les grilles du palais de Kaddafi. En plus du risque militaire, la France ne veut pas s’aliéner « la rue arabe ». Avec un pays de son pré carré, elle n’a rien de tel à craindre.

Comment avez-vous vécu la crise ivoirienne… ?

Tout le monde s’est senti un peu ivoirien et cela montre notre attachement à ce pays. Pour moi, Gbagbo a manqué de lucidité en ramenant à de l’arithmétique électorale un rapport de force politique qui lui était si défavorable. Quand on a contre soi l’Union africaine, la Cedeao, l’ONU, la Maison Blanche, l’Élysée et les médias du monde entier tout en abritant sur son sol la force Licorne et les Casques bleus, on rend le pouvoir, quitte à entrer en opposition. Quant à Ouattara, des millions d’Ivoiriens se sont reconnus dans ses idées et il est normal qu’il soit à la tête du pays. Mais il lui faudra très vite se défaire de son image de président installé par des forces étrangères et oser demander des comptes aux responsables des massacres dans les deux camps.

Une élection présidentielle va avoir lieu au Sénégal dans moins d’un an. Doit-on redouter le scénario ivoirien ?

Je ne crois pas.

Le fils va-t-il succéder au père ?

Wade en a rêvé, oui. C’était vraiment se moquer du monde, mais peut-être a-t-il senti dès mars 2009 que cela ne pouvait pas marcher. Les révoltes actuelles l’ont sans doute complètement guéri de la tentation de faire cadeau de notre pays à son enfant.

Direz-vous que son bilan, au bout de dix ans, est totalement négatif ?

Non, il faut savoir raison garder. De nos trois présidents, Wade est le mieux élu, pour ne pas dire le seul à l’avoir été démocratiquement. Toutefois, il a causé plus de dégâts que ses deux prédécesseurs, mais ça, ce sont les mystères de la démocratie ! En revanche, il a mis fin au tête-à-tête entre la France et le Sénégal. Avec lui, il n’est plus question pour Dakar de se référer à Paris pour toutes les décisions majeures. Ça n’est pas rien, même si c’est insuffisant pour le faire gagner l’an prochain. Nous sommes très nombreux à souhaiter sa défaite, il y a déjà des candidats indépendants respectés, et on peut espérer que l’opposition va s’unir derrière un rassembleur.

Cela se fera-t-il vraiment ?

C’est un espoir, mais le gros problème au Sénégal, ce sont les forces qui prennent en otages les politiques. Le centre du pouvoir n’est jamais là où il est supposé être et il est temps de se pencher sur cette exception sénégalaise pour moderniser notre démocratie. Je sais bien que les confréries religieuses peuvent être un facteur de paix civile, mais on voit aussi comment certaines personnes les détournent de cette vocation. À la longue, cela peut être très dangereux.

Sur quoi portera votre prochain livre ?

Sur le capitaine Mbaye Diagne, un Casque bleu sénégalais qui a sauvé des centaines de Tutsis au Rwanda avant d’être tué lui-même le 31 mai 1994. Il avait 36 ans.

Vous éloignez-vous de l’écriture en wolof ?

Pas du tout ! La maison d’édition Papyrus-Afrique a dans ses tiroirs deux textes et vient de trouver l’aide de la mairie de Dakar pour la réédition de Doomi Golo. Quant à l’opéra wolof Leena, dont j’ai écrit le livret, il a été joué le 19 mars devant 1 400 spectateurs, au Palais des sports de Bordeaux.

Accident du bus 19 de la Sotra: Cinq jours après le drame - Cinq nouveaux corps repêchés, le chauffeur reste introuvable

mer, 10 août 2011
Abidjan Business

Repêchage du corps d'une victime de l'accident de la Sotra.

L'intelligent d'Abidjan - Le bilan de l’accident du bus 19 de la Sotra continue de s’alourdir. Selon les chiffres fournis par le ministère de la Communication, de nouveaux
corps ont été retrouvés, le mardi 9 août 2011. 

Le ministère de la Communication en relation avec l’Office national de la protection civile (ONPC), le groupement des Sapeurs pompiers militaires et le médecin légiste, a produit un nouveau bilan provisoire, cinq jours après l’accident de l’autobus de la Sotra sur le Pont Félix Houphouët-Boigny. 

Ainsi, 51 personnes sont décédées parmi lesquelles cinq ont été repêchées, hier mardi matin. Si les premiers corps ont été retrouvés sous le pont Houphouët-Boigny, précisent les autorités, les derniers corps ont été retrouvés à la Marine nationale, à la Carena, au quai fruitier, à l’espace Coca-Cola et à Blockhauss, du fait du courant lagunaire. 

Cependant, le chauffeur du mastodonte, M. Assemien Kacou Pierre, n’a pas encore été retrouvé et de ce fait il a été ajouté sur la liste des disparus. Cinq blessés sont toujours internés à la Pisam et parmi ces blessés, une dame se trouve dans un état critique. 

Elle a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales et attend d’être évacuée en réanimation, selon le gouvernement qui indique, par ailleurs, que les autres blessés ont pu regagner leurs domiciles respectifs après avoir reçu les soins que nécessite leur état. 

Une visite de certains membres du gouvernement est prévue ce matin, à Vridi-Canal, le quartier qui a enregistré la plus grande perte lors de ce drame, car 26 personnes qui y résidaient ont péri le 5 août dernier au pont Félix Houphouët-Boigny. 

Cette délégation gouvernementale conduite par le ministre des transports, comprend également les ministres de la communication, de la santé, des TIC et le ministre délégué à la défense. Le lendemain jeudi 11 août 2011, une journée d’hommage nationale sera organisée en l’honneur des victimes au stade de la SIR, à 10 heures.

Olivier Dion

Mugabe: l'Otan est un groupe "terroriste" et l'Europe pleine de "fous"

08/08/2011

"Ils cherchent à tuer Kadhafi. Ils ont délibérément tué certains de ses enfants!" a encore déclaré le président zimbabwéen.

HARARE: Robert Mugabe a estimé lundi que l'Otan était une organisation "terroriste" menée par des "fous" en Europe, l'accusant d'essayer de tuer le leader libyen Mouammar Kadhafi. "Il y a des fous en Europe. Des fous qui refusent et rejettent la vérité, des fous qui défient le droit international", a-t-il ajouté lors d'une cérémonie en hommage aux anciens combattants de la guerre d'indépendance du pays. "Regardez ce qu'ils font en Libye: c'est l'Otan contre le droit international. Voilà pourquoi je dis que l'Otan est devenue aussi une organisation terroriste puisqu'elle défie le droit international".

Le vieux président, âgé de 87 ans, a accusé les pays occidentaux de vouloir tuer M. Kadhafi: "Ils cherchent à tuer Kadhafi. Ils ont délibérément tué certains de ses enfants! " "Alors quand ils le font volontairement, c'est exactement ce que font les talibans et Al-Qaïda. Quelle est la différence"?

"Méfiez-vous. Ils peuvent faire (la même chose) dans n'importe quel autre pays africain que la Libye", a affirmé Robert Mugabe.

Le président zimbabwéen a une fois de plus attaqué la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, qui impose des sanctions contre lui et ses proches alliés au gouvernement. M. Mugabe a annoncé que le Zimbabwe allait "riposter", et frapper plus de 400 entreprises britanniques opérant dans le pays, en réaction aux sanctions imposées par Londres.

Le vieux président partage le pouvoir au sein d'un fragile gouvernement d'union nationale avec son rival Morgan Tsvangirai, devenu son Premier ministre en 2009. Il n'a pas la majorité au Parlement.

DH.be
© La Dernière Heure 2011

Cinéma : « Weapon of War » parle du viol dans l’Est du Congo

10/08/2011

Femmes - Les violees à l'Est de la RDC.

Ce drame de 59 minutes revient sur le gravissime drame du viol utilisé comme arme de guerre dans l’Est de la RDC. Les réalisateurs Ilse et Femke Van Velzen tentent de cerner le problème pour aboutir à une réconciliation.

Un nouveau film documentaire sur la RDC est déjà sur les écrans européens depuis le 4 août, notamment aux Pays-Bas. Réalisé par Ilse et Femke Van Velzen, « Weapon of war », (arme de guerre en français) a été produit par la maison de cinéma IF Production. Ce documentaire, moyen métrage de 59 minutes, présente en fait le drame sur le viol utilisé comme arme de guerre dans l’Est de la RDC.

Dans « Weapon of war », souligne-t-on, « des criminels militaires dévoilent les motivations et stratégies cachées dans l'usage du viol comme arme de guerre. Un ex-rebelle explique comment il violait. Comme pour beaucoup d'autres, reprendre une vie de nouveau normale est un combat rempli de traumatisme. Dans une tentative pour se réconcilier avec son passé, il rencontre l'une de ses victimes. Le Capitaine Basima travaille comme prêtre dans l'armée du Congo et se confronte aux violeurs. Il les presse de changer. Tout comme lui l'a fait en se repentant de ses viols criminels ». Le film, informe-t-on, a été mis en ligne le jour de sa première projection, disponible gratuitement sur le site www.uitzendinggemist.nl.

L’on apprend par ailleurs que la maison IF Production compte lancer au mois d’octobre des initiatives ambitieuses à Londres afin de créer des outils de lobby fort à même d’influer sur les décideurs dans le monde. Ces outils éducatifs et informatifs serviront dans des universités et de campagne de travail social de proximité en RDC. Le film s’offre comme un des éléments pour conforter les campagnes autour de la question cruciale du viol et d’autres problèmes préoccupants connexes à la guerre et l’insécurité dans l’Est du pays.

Par Martin Enyimo
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ABIDJAN : Disparition d’un lieu Mythique


Par webmaster, le 10 août 2011



La Rue Princesse était un boulevard situé dans la commune de Yopougon à Abidjan, au nord de la Côte d’Ivoire, connue pour les lieux de réjouissance qu’elle abritait mais aussi pour la variété de restaurants Africains qui s’y trouvaient .

Née à la fin des années 1980, elle était conderée comme un lieu mythique et incontournable de la ville d’Abidjan. La Clinique est l’un des tout premiers maquis à ouvrir sur cette voie. Il y a eu par la suite la Pharmacie de garde, le Magnum, Get 27 et le Golgotha. À cette époque, elle était déja fréquentée par de grands noms de la scène musicale Ivorienne qui s’y produisaient. Loin du décor esthétique parfait, les premiers maquis du quartier étaient construits simplement avec quelques planches. Mais après avoir bénéficié de quelques rénovations on les a vu se transformer en « maquis moderne » et plutôt luxueux.

Très réputée pour ses buvettes, son ambiance, ses maquis modernes et ses lieux de fêtes en tout genre, la rue princesse fut fréquentée par des milliers de personnes chaque semaine, et considérée comme le boulevard le plus animé de toute l’Afrique grâce à son ambiance excessive permanente. La rue princesse rassemblait à elle seule les plus grands maquis du continent Africain. Véritable lieu d’expression de la culture ivoirienne, c’est là que presque tous les artistes coupé décalé ont fait leurs débuts en tant que DJ. De plus, le boulevard a joué un rôle central dans l’économie yopougonaise, la musique, la boisson et le sexe ayant été au cœur des échanges commerciaux. Le boulevard a également fait l’objet de plusieurs reportages et films dont celui d’Henri Duparc tout simplement intitulé « Rue Princesse ». Un épisode de la série satirique à succès Faut pas fâcher y a même été tourné. Jack Lang et Laurent Gbagbo y ont aussi effectué une sortie nocturne Le 29 mars 2008.

Cependant, en Aout 2011, le gouvernement de Ouattara décide la fermeture de la célèbre rue. Conformément a un arreté ministériel, tous les bars insalubres doivent être rasés. Ainsi,"L’Opération pays propre" initiée par le ministère de la Salubrité a débuté à Yopougon par ce célèbre lieu de distraction et de loisirs. Celle-ci consiste a détruitre à l’aide de bulldozers toutes les installations anarchiques et insalubres de la ville d’Abidjan. L’opération qui répond à un souci de santé, de protection civile et de sécurité, a débuté, le 29 juillet, et prendra fin le 30 décembre 2011.

C’est ainsi que la rue princesse a été rayée de la carte d’Abidjan le 5 août dernier, date du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays. La célèbre rue de Yopougon ou raignait luxure et exès en tout genre, était un véritable dépotoir d’ordures mais également l’un des pires endroits de libertinage sexuel de la capitale économique. Longtemps débattu par l’assemblée nationale, la destruction de la Rue princesse a finalement été décidée dans le cadre de l’ « Opération pays propre » prévu jusqu‘en décembre 2011. De commun accord avec le district d’Abidjan et les communes, les bulldozers d’Anne Ouloto, escortés par des éléments des Forces républicaines et de la police, ont détruit le fameux le temple de la joie.

C’est un endroit mythique qui s’est éffondré à Abidjan le 5 août dernier. Cris de lamentation, complaintes, désapprobations étaient le spectacle auquel on a pu assister à Yopougon. La mythique Rue princesse dite rue de la joie tirait alors sa révérence.

Faces aux désapprobations le ministère se défend en disant « privilégier l’intérêt général à l’intérêt particulier, c’est la rigueur de l’Etat. C’est une question de discipline, le commerce obéit à des normes » En ce qui concerne le devenir des commercants la ministre répond "Les loisirs d’accord, mais pas au détriment de la santé des populations. La mairie aura une oreille attentive pour les tenanciers. Nous plaiderons pour un recasement de ces opérateurs économiques . L’Etat ne peut pas regarder les populations s’autodétruire. C’est dommage pour ces opérateurs qui ont investi de l’argent mais ce que nous privilégions, c’est l’intérêt général".

Pour autant, les propriétaires des maquis ne cachent pas leur amertume face à cette opération. En effet même si elle transportait une image assez négative en raison de la dépravation des moeurs qui s’y déroulait, la destruction de la rue princesse ne fait pas que des heureux. C’est un geste fort du président Ouattara que paradoxalement peu de personnes apprécient. La pilule semble amère pour de nombreux commerçants, bien que les résultats de l’opération soient déjà visibles.

Graziela TCHAKOUNTEAfrica n°1
Découvrez des images de la destruction !

Côte d’Ivoire : Affi N’Guessan et Michel Gbagbo inculpés


Pascal Affi N’Guessan (D) et Michel Gbagbo inculpés(DR)

(AfriSCOOP) —Onze personnes proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo détenues dans les prisons de Bouna et Katiola , parmi lesquelles le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan et Michel Gbagbo, l’un des fils de l’ex-président, ont été inculpés par le parquet d’Abidjan, rapportent des médias.

L’ancien premier ministre et président du Front populaire ivoirien (FPI, parti fondé par M. Gbagbo), Pascal Affi N’Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, cinq personnes en résidence surveillée avec eux à Bouna (nord-est) ainsi que cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre) ont été inculpés, a déclaré Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d’Abidjan, cité par L’Afp.

Alors qu’il s’apprêtait à s’adresser à la presse pour donner l’avis de son parti sur des points de l’actualité politique du pays , depuis l’hôtel La nouvelle pergola à Abidjan, où il s’était réfugié avec d’autres personnalités de son camp après la chute de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan a été arrêté par les Forces d’Alassane Ouattara et conduit manu militari au Golf Hôtel avant d’être transféré dans la prison de Bouna dans le nord, où il est encore détenu.

Plusieurs organisations non gouvernementales ont dénoncé le caractère arbitraire et l’illégal des détentions de M. Gbagbo et ses proches. Une vidéo circulant sur le net révèle les traitements humiliants que subissent les prisonniers politiques de M. Ouattara dans les prisons du nord, notamment à Bouna où sont incarcérés Michel Gbagbo et Affi N’Guessan.

Ces pro-Gbagbo ont été inculpés la veille du discours du président Ouattara pour le 51ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Dans cette allocution, il tendait la main aux responsables du FPI et de LMP, l’ex-majorité présidentielle.

Des proches du système Gbagbo estiment que ces inculpations en cours dissuadent certains cadres qui ont fui lors de la crise de rentrer dans leur pays.

« Nous voulons bien croire à la volonté de réconciliation du président Ouattara. Mais nous disons que la lecture est assez difficile à faire quand on compare ce qu’il a dit avec ce qui se passe dans la réalité. (…). Pour la réconciliation réelle, il ne faut pas faire la politique de l’autruche », a réagi, Koné Katinan Justin, porte-parole du président Laurent Gbagbo sur Africa 24.

COTE D'IVOIRE: Des commandants des ex-FAFN circulent dans des véhicules volés


Par wassimagnon  10/08/2011


©koaci.com - Alors que des commandants des ex-FN se sont lancés aux trousses des véhicules volés ou arrachés de force à leurs propriétaires, ils sont mis en cause par la population, dans les récents braquages d'engins de luxes à quatre roues dans la capitale économique ivoirienne.

Le commandant en second du palais présidentiel serait sur cette liste restreinte de commandants qui inciteraient leurs éléments au "braquage de véhicules" de luxes. Des informations en notre possession, affirment que Cherif Ousmane aurait dans le courant du mois de juillet, quelques jours avant sa nomination par le président Ouattara ordonné la saisie de trois véhicules de luxes (Une BMW série 5, Une Cadillac de couleur noire 4x4 SRX, Une Dodge de couleur grise) appartenant a un individu qu'il soupçonnerait d'être un proche du président déchu.

Ces véhicules arrachés de force à leur propriétaire, seraient désormais la propriété du chef de guerre, puisqu’il utiliserait l’une d’entre elle. "Chérif Ousmane circule présentement dans la Dodge grise," ont confirmé nos sources. Le propriétaire de ces engins à quatre roues aurait fait des mains et des pieds auprès de d'autres chefs de guerre, afin que leur collègue lui restitue ses biens. Les sources que nous détenons affirment que toutes ses démarches seraient restées vaines. «Quand il parle de ses voitures, on lui envoie des messages de mort. Tu as la vie sauve. Se sont tes voitures que tu cherches," a précisé l'un des proches du propriétaire, gardant toute fois l'anonymat.

Ce dernier a par ailleurs précisé que l'infortuné propriétaire aurait maintes fois rencontré le commandant Issiaka Ouattara dit Watao afin que ce dernier l'aide à retrouver ses engins. Koaci.com n’a pas pu vérifier cette information, puisque le contact d'Issiaka Ouattara en notre possession était constamment occupé.

Cependant, le propriétaires des engins n’aurait pas encore eu gain de cause jusqu’à ce jour. Le chef de guerre serait-il informé que les trois véhicules volés se trouveraient chez le commandant en second de la présidence? En attendant d'avoir une réponse à cette question, nos sources révèlent par ailleurs que Watao aurait tout comme le propriétaire abandonné les recherches de ses biens. De peur de se faire abattre, il a fait le deuil de ses véhicules, précisent d’autres sources.

Wassimagnon, KOACI ABIDJAN, copyright©koaci.com

Qui soutient Nafissatou Diallo?

Alors que l’incertitude plane sur les suites du procès intenté par le procureur de New York contre DSK, Kenneth Thompson, l’avocat de Nafissatou Diallo, poursuit son offensive et attaque au civil. L’objectif: obtenir des indemnités mais aussi maintenir la pression de l’opinion, en mobilisant les communautés africaines et africaine-américaine de New York.


Conférence de presse de Nafissatou Diallo au Centre culturel chrétien de Brooklyn, le 28 juillet 2011. REUTERS/Shannon Stapleton

Les batailles judiciaires, aux Etats-Unis, dépendent largement de l’opinion. Du coup, tout tend à devenir affaire de communication, avec des enjeux qui se superposent: l’affaire en elle-même, mais aussi les carrières respectives du procureur et des avocats des deux parties adverses.

Kenneth Thompson, ancien procureur africain-américain devenu avocat, tient une affaire extrêmement médiatique avec la défense de Nafissatou Diallo, femme de chambre accusant Dominique Strauss-Kahn (DSK) de l’avoir agressée sexuellement le 14 mai dans une suite de l’hôtel Sofitel de New York.
Décrédibiliser la victime

Opérant sur un terrain où tous les coups sont permis, ce professionnel de la justice connu pour son mordant s’est d’abord indigné des fuites orchestrées dans la presse par le bureau de Cyrus Vance, le procureur, début juillet.

Les fuites ont mis en doute la crédibilité de la victime, abondant dans le sens des avocats de DSK, alors que le procureur a pour mandat de protéger les victimes. Thompson a dénoncé ces fuites dans la forme comme dans le fond, puisqu’elle reposaient sur des bases apparemment branlantes: le premier jet d’une traduction d’une conversation tenue le 15 mai par Nafissatou Diallo avec un détenu ouest-africain, incarcéré pour trafic de cannabis. Un simple brouillon fait par un traducteur maîtrisant la langue peule du Sénégal (et non celle de Guinée, un peu différente). De la conversation, une phrase a été sortie de son contexte, faisant dire à Nafissatou Diallo: «Je sais ce que je fais, ce type a plein d’argent».

L’incertitude plane encore sur un éventuel non-lieu en faveur de DSK à l’issue de la prochaine audience de la procédure pénale, deux fois reportée et fixée au 23 août.

En attendant, Kenneth Thompson poursuit sa stratégie offensive. Il a d’abord organisé, le 25 juillet, le coming out médiatique de sa cliente après deux mois de silence. Dans une interview à Newsweek et sur la chaîne américaine ABC News, elle a enfin raconté son histoire avec ses mots et ses gestes, avant de faire une apparition ratée dans une église de Brooklyn, récitant un couplet manifestement dicté.

Kenneth Thompson a ensuite appelé toutes les victimes potentielles de DSK à venir témoigner. David Koubbi, l’avocat de la romancière française Tristane Banon, qui a décidé le 3 juillet deporter plainte en France pour tentative de viol contre DSK, s’est rendu à New York le 19 juillet, dans cette perspective.
Une plainte au civil qui brouille les pistes

Aujourd’hui, Thompson attaque au civil, avant même que le dénouement du procès pénal soit connu —fait très inhabituel aux Etats-Unis. Pour mémoire, Nafissatou Diallo n’a qu’un rôle de témoin devant la justice américaine. Elle n’a pas eu à porter plainte, puisque le procureur s’en est chargé pour elle, dans un premier procès qui oppose «le peuple de New York» à Dominique Strauss-Kahn.

En se portant cette fois partie civile, elle prend le risque de semer encore plus le doute sur ses intentions. Nafissatou a déjà été dénoncée par les avocats de DSK comme motivée par l’argent. Aussi, dans la plainte déposée le 8 août au civil, Kenneth Thompson prend-il soin de dénoncer une fois de plus les fuites organisées par le bureau du procureur:

«Elles ont eu pour résultat que certains croient maintenant, bien que ce ne soit pas exact, que Mme Diallo a monté l’agression sexuelle afin de soutirer de l’argent au défendant Strauss-Kahn».

Un procès en bonne et due forme contre DSK au pénal n’aura sans doute jamais lieu. Du coup, Thompson attaque au civil auprès d’un tribunal du Bronx pour «agression violente et sadique», avec réparation pour blessures physiques et psychologiques —ainsi que pour les frais d’avocat. Ces indemnités, dont le montant est laissé à l’appréciation du tribunal, seront basées sur«prépondérance de preuves», un niveau d’exigence moins élevé qu’au pénal. Dans cette partie, l’avocat joue ses propres honoraires, mais aussi sa crédibilité.
La mobilisation communautaire pèse lourd

Le fait a son importance aux Etats-Unis, même s’il est sous-estimé —voire critiqué— en France: le dossier a pris une dimension communautaire et politique depuis que Nafissatou Diallo a le soutien de poids lourds de la communauté africaine-américaine et africaine de New York. Les jurys du tribunal du Bronx, un quartier multiracial de 1,4 million d’habitants et qui compte 36% de noirs et 48% d’hispaniques, seront sensibles à cette mobilisation qui transcende les clivages habituels entres immigrés Africains et noirs américains.

D’autant que ce front commun, peu ordinaire, fait bloc pour défendre une femme noire agressée par un blanc, qui plus est un homme de pouvoir —l’un de ces role models dont la société américaine, puritaine, attend un comportement irréprochable, et dont elle se réjouit de la chute au premier écart.

Parmi ses alliés, Nafissatou Diallo peut compter sur un pasteur chrétien influent, le révérend Alfonso Bernard, un proche de Kenneth Thompson dont la paroisse revendique 33.000 fidèles. Elle est aussi soutenue par Bill Perkins, sénateur démocrate de New York, représentant les quartiers de Harlem, Upper West Side et Washington Heights à Manhattan.

Grâce au travail de lobbying de son avocat, elle est aussi défendue depuis le début du mois de juillet par des notables de la communauté africaine de New York. Parmi eux figure Souleymane Konaté, un imam ivoirien de Harlem, Miss Guinée-USA, des membres de l’influente Association des Sénégalais d’Amérique et de l’African United Congress (UAC). Cet organe de tutelle chapeaute de multiples associations représentant les communautés immigrées venues d’Afrique, à New York et dans le New Jersey. Son directeur exécutif, Spencer Chiimbwe, est un ressortissant zambien, fondateur en 2007 du New York Center for Conflict Dialogue, qui prône la résolution des conflits par la voie diplomatique.

Selon nos informations, Kenneth Thompson a reçu le 7 juillet dans son bureau sept personnalités africaines de New York, parmi lesquelles des membres de l’UAC, pour leur demander de se mobiliser. Leur soutien n’était pas acquis d’avance, dans la mesure où les communautés qu’ils représentent se sont montrées pour le moins perplexes sur l’affaire DSK. Parmi les Guinéens du Bronx notamment, les uns ont soupçonné Nafissatou Diallo d’être manipulée, les autres ont vu en elle une simple victime, et la plupart s’en sont remis à la justice américaine.

Par ailleurs, une certaine méfiance se fait parfois ressentir dans les rapports entre noirs américains et immigrés africains. Parmi les Africains qui soutiennent Nafissatou Diallo, certains redoutent, en aparté, d’être récupérés par les Africains-Américains, formatés par le racisme qu’ils ont subi et le discours antiraciste qu’ils ont construit.

Alors qu’en Afrique on ne se mobilise guère en faveur de Nafissatou Diallo, en France, plusieurs comités de soutien se sont formés sur Facebook, regroupant entre 500 et 2.000 sympathisants. Une pétition a notamment été lancée en ligne par l’écrivain et réalisateur Claude Ribbe, métis guadeloupéen. Un comité plus récent, Justice pour Nafissatou Diallo, a été fondé par des féministes françaises, dont Sanaba Coné Camara, cuisinière en collectivité d’origine guinéenne.

Sabine Cessou
SlateAfrique

Crise européenne: Les menaces qui pèsent sur le Franc cfa

AUGUST 10, 2011 Autres Media

Les crises d’endettement que connaissent plusieurs pays européens pourraient pousser à la dévaluation du franc cfa qui est lié à l’euro.Le monde est au bord du précipice. Trois ans seulement après la crise financière qui l’a bouleversée en 2008, l’économie mondiale est de nouveau inquiète. Le danger pourrait venir de l’Europe. La zone euro est en effet traversée depuis plusieurs mois par une vague de crises de l’endettement. La Grèce , l’Italie, l’Irlande, l’Espagne et le Portugal sont dans la zone rouge. Ce qui menace l’économie de nombreux pays et met l’euro en grand danger. Les conséquences, bien entendu, pourraient être désastreuses pour l’économie mondiale.

L’Afrique, et en particulier les pays de la zone cfa, est également menacée. Selon un article duWashington Post*, paru le week-end dernier, qui cite plusieurs experts des questions économiques, la principale menace qui pèse sur cette zone est la dévaluation du franc cfa. « La principale menace est une dévaluation du franc cfa, car les économies de la zone sont exposées au renchérissement de leurs produits, alors que la poussée inflationniste dans la zone euro rend plus chers leurs importations », explique l’article du tabloïd américain. Qui précise néanmoins que la crise européenne pousse ces pays à se tourner de plus en plus vers les pays comme la Chine , le Brésil ou l’Inde pour financer leurs projets structurants et les réaliser. C’est le cas notamment, depuis bientôt trois ans, pour le Cameroun qui s’est résolument tourné vers l’Empire du Milieu afin de réaliser plusieurs de ses projets structurants.

Au Cameroun, la situation ne laisse pas indifférent. Approché par Le Messager, Abanda Kpama s’exprime sur les risques encourus par les économies africaines. Selon cet économiste et homme politique camerounais, l’Afrique va encore écoper des conséquences de la mauvaise gestion des pays occidentaux. « Une fois de plus, la mauvaise gestion des économies européenne et américaine va se répercuter sur les économies africaines. S’il est avéré que le franc cfa soit de nouveau dévalué, ce serait juste la manifestation de ces rapports entre les grands et les petits pays qui veulent que les ajustements structurels des premiers soient supportés par les seconds », argumente Abanda Kpama. Qui ajoute au passage que les Etats-Unis devraient normalement être sous ajustement structurel depuis très longtemps, étant donné que leur économie est mal gérée.

Europe et Etats-Unis

Pour ce qui est des autres zones directement concernées, ce n’est pas la sérénité. Cette semaine, les marchés internationaux ont ouvert dans la peur du krach. Avec des taux de baisse historiques. De nombreux experts soutiennent que le modèle économique de l’Union européenne n’est pas efficace, car il prive les gouvernements des leviers de la politique monétaire indispensable pour soutenir les efforts de redressement enclenché depuis 2009. « C’est cette politique qui peut permettre de réguler les taux d’intérêt et les tenir bas », expliquent les experts. Les options, pour la zone euro, sont au moins de deux ordres. La première est que les pays touchés par cette crise d’endettement sortent de cette zone, avec pour conséquence de perdre l’union monétaire.

La seconde est de mettre en place une union fiscale européenne plus stricte pour faire en sorte que la politique fiscale soit coordonnée au niveau continental. Ce qui donnerait à l’Union européenne les prérogatives d’un Etat souverain. Quant aux Etats-Unis, qui a vu sa cote baissée par les agences de notation des dettes, ses institutions financières pourraient perdre d’importants intérêts si la zone euro s’installe dans la crise. Celle-ci entraîne des coupes dans les dépenses et la réduction des emprunts. Ce qui affecte les exportations américaines vers l’Europe et fragilise le redressement des Usa.

Alain NOAH AWANA

* Par Dylan Matthews – Washington Post (Traduit de l’anglais et complété par Michael Tobias)

Source: cameroonvoice

L’Indépendance de l’Afrique francophone se joue en Côte d’Ivoire

AUGUST 10, 2011 infodabidjan


La France est entrain de voire disparaître progressivement son hégémonie d’autrefois en Afrique.

Alors qu’ils étaient seuls avant la colonisation et après le retrait soviétique dans les années 1980, les Occidentaux affrontent aujourd’hui, un concurrent de taille qui ne cache pas ses ambitions en Afrique: la Chine.

Derrière le conflit de succession à la présidence de la République ivoirienne se jouait, en réalité, le conflit d’influence entre le monde occidental et la Chine mais aussi avec d’autres puissances émergentes comme l’Inde.

Il y a au-delà tout le conflit sur le contrôle des ressources naturelles de ce pays et de ce nouvel Eldorado pétrolier qu’est le Golfe de Guinée. Un peu partout dans le continent, Français, Britanniques et Américains perdent des marchés au profit des nouveaux partenaires (Chine, Inde, etc.) qui eux veulent faire un marché gagnant-gagnant.

Après la contestation dans le monde arabe et latino-américain contre les intérêts pétroliers des firmes occidentales, l’Occident ne souhaite plus perdre le continent africain qui est le seul espace qui lui reste soumis.

Les milieux politiques occidentaux voient ainsi en Laurent Gbagbo celui qui représente cette Afrique qui cherche à se soustraire du contrôle occidental pour affirmer sa souveraineté tandis que Alassane Ouattara, «ami» des Français (en particulier de Sarkozy), ancien Directeur adjoint du Fmi, représente le gestionnaire idéal (parce que libéral) de la Côte d’Ivoire. À partir de ce moment, tous les dés sont joués. Il faut faire tout pour chasser l’homme Gbagbo du pouvoir le plus vite possible au risque d’empoisonner la sous région de cette politique de rupture totale avec l’occident. Il devient donc l’indésirable. L’homme à abattre pendant que Alassane Ouattara devient lui l’interlocuteur apprécié à Washington, Londres, Paris et Bruxelles.

Cette situation, qui quand bien même voit Gbagbo enlevé par les forces françaises, ressemble exactement au conflit entre pro et anti qui était extériorisé entre Lumumba et Mobutu. Au Congo, l’Occident avait utilisé de gros moyens pour liquider Lumumba et installer Mobutu au pouvoir parce que celui-ci défendait bec et ongles les intérêts des firmes et des puissances occidentales. Le sort de la Côte d’Ivoire ressemble malheureusement à celui du Congo ou les puissances occidentales sont allées enlever Gbagbo et placer leur pion Ouattara.

Gbagbo, comme Lumumba, est vu comme ce nationaliste dangereux tandis que Ouattara, comme Mobutu, est l’homme de l’ouverture du marché ivoirien aux intérêts des firmes et Nations étrangères.

Le décor congolais des années 1960 est bien planté en Côté d’Ivoire. Autrefois au Congo, la communauté internationale, en s’appuyant sur l’Onuc (l’Onu au Congo), était unanime quant à la liquidation physique de Lumumba, de la même façon, dans le cas de la Côte d’Ivoire, la même communauté internationale, en s’appuyant sur l’Onu en Côte d’Ivoire, était unanime quant à la liquidation de Gbagbo. Ce qui a conduit à son enlèvement.

Le conflit en Côte d’Ivoire est un exemple de la renaissance de la guerre froide, c’est-à-dire

de la guerre entre l’Ouest et l’Est sur le territoire africain et pour des intérêts extérieurs au continent.

Mais est-ce que les Africains comprennent cela? 

Est-ce que les ivoiriens comprennent cela? 

Il appartient aux africains et en particulier aux ivoiriens de défendre leur pays, leurs intérêts. Nul ne le fera à leur place. Les autres ont faim, donc ils frappent le plus faible parce qu’ils savent que le groupe auquel appartient le plus faible ne réagira jamais. Il est rempli de peur, il est couvert de corruption, il est facilement achetable comme autrefois le colon a acheté ses ancêtres avec du miroir.

Au-delà de tout ce qui ce passe en Côte d’Ivoire, c’est tout le destin du continent africain (plus précisément de l’Afrique francophone) qui se joue en Côte d’Ivoire. L’issue finale de ce conflit déterminera si l’Afrique s’engage dans la voie de sa seconde indépendance en affirmant sa souveraineté ou si au contraire la recolonisation de l’Afrique reprend ses droits.

Si la Côte d’Ivoire perd dans ce conflit qui du reste n’est pas encore fini, le pillage des ressources naturelles de l’Afrique sera plus immense et plus profond, car l’Afrique est aujourd’hui, l’unique espace où les firmes occidentales imposent leurs lois sans négociation avec les autorités étatiques. Ils ont faim donc ils viendront se servir sans que personne ne lève le petit doigt.

Le retour définitif de la France en Côte d’Ivoire entraînera une menace plus sérieuse pour plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine et de l’Afrique subsaharienne dans lesquels se trouvent des ressources naturelles stratégiques convoitées partout dans les capitales occidentales.

La question que nous posons est: Comment sortir l’Afrique de la nouvelle colonisation afin d’assurer sa souveraineté?

C’est cette question qui doit préoccuper les Africains dans leur ensemble mais plus particulièrement les Africains francophones plus touchés par la mainmise occidentale dans l’économie de chaque Nation. Les pays les plus puissants ont pris une telle avance qu’ils s’octroieront continuellement plus de droit de regard sur les pays les plus pauvres et les Institutions internationales sont devenues des lieux où leurs décisions sont imposées.

Nous assisterons au retour de la loi de la jungle dans la gestion de cet univers international déjà anarchique si les africains, plus particulièrement les ivoiriens ne font rien pour en sortir.

Source: Une analyse de Wikilibre – Infodabidjan.net

Qui se déclare candidat à la présidentielle congolaise ?


Malgré le report par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du dépôt des candidatures à la présidentielle congolaise du 28 novembre, chaque parti politique a choisi son candidat. Coup de projecteur sur les principaux présidentiables.

Par Trésor KIBANGULA

À moins de quatre mois de la tenue du scrutin présidentiel prévu le 28 novembre en République démocratique du Congo, mais dont la date de dépôt des candidatures a été reportée par la Commission électorale nationale indépendante, les formations politiques congolaises s'activent pour désigner chacune son candidat. Le président actuel Joseph Kabila pourrait se présenter à sa propre succession. Aperçu des principaux présidentiables du deuxième scrutin présidentiel de l’histoire de la RD Congo.
1. Joseph Kabila, le président sortant

Joseph Kabila

Dix ans qu’il est au pouvoir. Joseph succède en janvier 2001 à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné à bout portant dans le palais présidentiel à Kinshasa, la capitale congolaise. Jusque-là chef d’état-major des forces terrestres, il hérite alors d’un pays divisé par les différentes rébellions soutenues principalement par le Rwanda et l’Ouganda.

Pour mettre fin à ce conflit armé déclenché en 1998, il relance les négociations politiques avec les mouvements rebelles, l’opposition et les pays voisins. Ces pourparlers aboutissent au retrait des troupes rwandaises et ougandaises, puis en 2003 à la signature d’un accord de partage de pouvoir connu sous le nom de “ la formule 1 + 4”. Un président, Joseph Kabila, assisté de quatre vice-présidents issus de l’opposition politique, de la mouvance présidentielle et de deux principaux mouvements rebelles (le Rassemblement pour la démocratie avec Azarias Ruberwa et le Mouvement de libération du Congo avec Jean-Pierre Bemba) pour conduire une période de transition de trois ans maximum. La recette permet alors au pays d’organiser sa première élection présidentielle démocratique en 2006, alors que Joseph Kabila est à la tête du pays depuis 2001. Ce dernier remportera le scrutin au second tour devant Jean-Pierre Bemba.

Mais les promesses électorales de l'heureux élu (eau et électricité, logement, santé et éducation, emploi et infrastructures de base) tardent à se concrétiser. Un bilan mitigé que Joseph Kabila justifie par la situation dans laquelle il a trouvé le pays. “C’est seulement à partir de 2008 que la reconstruction a effectivement commencé. Cela ne fait finalement que deux ans [depuis son élection en 2006 NDLR] ; on a perdu huit ans [depuis son accession en 2001] à cause des négociations et la guerre à l’Est”, explique-t-il lors d’un entretien avec Colette Braeckman du journal belge Le Soir en décembre 2010.La Constitution réformée en janvier 2011, au profit d'un scrutin présidentiel à un tour au lieu de deux comme en 2006, joue en sa faveur.

2. Jean-Pierre Bemba, le prévenu de la CPI


Jean-Pierre Bemba

Candidat malheureux du second tour de la présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba est présentement détenu et poursuivi à La Haye pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Arrêté par la police belgesur la base d’un mandat d’arrêt international délivré contre lui par la Cour pénale internationale, il est transféré en juillet 2008 à La Haye pour répondre en qualité de chef militaire des exactions qu’auraient commises ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. À l’époque, il était à la tête d’un mouvement rebelle au nord de la RD Congo. Ses hommes soutenaient également le régime du président centrafricain Ange-Félix Patassé, mis à mal par les rebelles du général François Bozizé.

Malgré sa position actuelle inconfortable, l’ancien vice-président congolais a été désigné candidat de son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC), pour briguer la magistrature suprême, pour la deuxième fois consécutive . Un choix politique controversé à moins de quatre mois de la tenue du scrutin. Rien ne permettant aujourd’hui de savoir quand et quelle sera l'issue du procès de la CPI. Pour se porter candidat, il faut être sur le territoire national.

3. Etienne Tshisekedi, l’opposant historique

Grand absent du scrutin présidentiel de 2006, qu’il avait boycotté en raison de “l’absence des conditions de transparence”, Étienne Tshisekedi sera candidat à l’élection du 28 novembre. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qu’il dirige depuis 30 ans l’a confirmé lors de son congrès tenu à Kinshasa au mois de décembre.

Après une tournée occidentale, l’opposant historique au régime de Mobutu (1965 - 1996) vient de regagner le pays pour tenter de rallier d’autres partis politiques à sa candidature. Une alliance autour de sa personne a déjà vu le jour, Dynamique Tshisekedi Président. A 79 ans, confiant en sa popularité, celui que les Congolais appellent affectueusement le “Vieux Tshitshi” ne jure plus que par la victoire. “Je crois que je pourrais réaliser jusqu’à 100 % des voix”, a-t-il confié lors de son récent point de presse à Kolwezi, au sud du pays, fief électoral du président actuel Joseph Kabila.

4. Vital Kamerhe, le transfuge du pouvoir

Avec sa verve, Vital Kamerhe conduit en 2006 la campagne électorale de Joseph Kabila pour la présidentielle. Le candidat qu’il soutient remporte le scrutin et lui propose la présidence de l’Assemblée nationale. Il dirige ainsi la Chambre basse du Parlement congolais jusqu’en 2009, avant d’être désavoué par son propre camp. Motif : avoir dénoncé la décision du gouvernement autorisant une opération conjointe des armées rwandaise et congolaise contre les groupes armés rwandais actifs à l’est du pays.


Vital Kamerhe

Vital Kamerhe décide alors de créer son parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC) et démissionne du parti au pouvoir. Le Congrès de sa nouvelle formation politique l’investit fin juillet candidat à la présidentielle du 28 novembre. Très populaire au Kivu, dans la partie est du pays, où il a été massivement élu député national lors des dernières législatives, l’ancien président de l’Assemblée nationale mise aujourd’hui sur l’alignement des formations politiques plus encrées à l’ouest du pays - le MLC de Jean-Pierre Bemba notamment - pour maximiser ses chances de l’emporter. Une coalition, “Alternance Vital Kamerhe”, est créée à cette fin.

Le candidat déclaré continue tout de même de tendre la main aux autres opposants, afin de présenter une candidature unique face à Joseph Kabila. “Nous sommes convaincus qu’il n’y a aucune force politique, sociale, aucune personne qui va gagner seule (...). Je suis prêt à discuter avec chacun d’eux [Etienne Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba] de la formule qui va rencontrer les espoirs de notre peuple”, a-t-il fait savoir lundi lors d’une conférence de presse tenue à sa résidence à Kinshasa.