jeudi 11 août 2011

Un sondage exclusif de "LES POINTS" révèle : Certaines formations politiques moins présentes à Kinshasa sont bien implantées dans les provinces


« Les points » respecte les normes scientifique et déontologique en matière de réalisation des enquêtes par sondages et tient à préciser que les résultats de ces enquêtes doivent être interprétés comme les rapports de force à la date de leur réalisation et non comme prédictifs des événements. Les commentaires repris dans ce rapport sont fait par les enquêtés et ne constituent en aucun cas nos analyses personnelles. « Globalement, dans ce rapport, l’opposition vole la vedette à la Majorité présidentielle. L’opposition a une moyenne de 41% de confiance contre 17,5% de la MP. Une lutte acharnée devrait opposer ces deux blocs pour s’attirer la confiance de 41,5% d’abstentions.

En outre, ce rapport réalisé à Kinshasa ne permet pas de tabler sur le degré de confiance accordé à plusieurs formations, moins présentes à Kinshasa, mais bien implantées dans les provinces », a relevé Frédéric PANDA, un responsable de Les Points, à l’issue d’un sondage réalisé du 2 au 3 Aout courant à Kinshasa. « Le mode de récolte des données a été celui du face à face. Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumis aux marges d’erreur inhérentes aux lois statistiques », a-t-il ajouté. Quant à l’échantillon général, 1.000 enquêtés âgés de 18 ans et plus constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, Etat civil, confession religieuse, parti politique, commune de résidence). « Le sondage note que les foules drainées par les partis politiques lors des rassemblements populaires ne sont pas constituées que de leurs militants et sympathisants (…) », a déduit l’équipe d’enquêteurs.

Plus de 400 partis politiques sont enregistrés au ministère de l’Intérieur et Sécurité, cependant moins de 15 franchissent la barre de 1% d’adhésion de la population. D’aucuns n’existent que de nom et sont totalement ignorés de la population congolaise. D’autres ont plus de drapeaux flottant sur les rues de la capitale que de membres effectifs. Que dire de ces formations politiques constituées essentiellement du père, de la mère et des enfants ? Telle est la réalité recueillie dans les rues de la capitale, au terme d’un sondage sur le poids des partis politiques congolais.

Une autre réalité, c’est celle de la capacité mobilisatrice de chacun de ces partis politiques qui répond le plus souvent à coup de billets de banques. Il s’avère que seuls l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le Mouvement de libération du Congo (MLC), le Parti lumumbiste unifié (PALU) et l’Union pour la nation congolaise (UNC) sont de véritables partis de masse. A ce titre, ils ont la capacité de réunir des foules sans promesse d’argent ni d’autres intérêts. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) passe en tête des partis qui, pour une moindre rencontre, motivent les foules avec des avantages spontanés.

Aussi le microcosme politique congolais présente-t-il deux catégories de partis politiques à savoir ceux d’avant et d’après Sun City. Il y a également ceux qui ont une assise véritablement nationale et ceux dont le champ d’action se limite aux provinces, territoires, localités ou à quelques parcelles. Enfin, il y en a qui ont une forte coloration tribalo-ethnique tandis que d’autres ont des membres de toutes les provinces de la RDC.

Il ressort donc de cette enquête dans la catégorie des partis d’avant Sun City que 25% de sondés reconnaissent le poids politique de l’UDPS ; 9% en sont conscients pour le MLC, 7% pour le PALU et 3% pour le PPRD. Par contre, dans la catégorie des formations politiques d’après Sun City, les sondés citent en première position l’UNC de Vital Kamerhe (29%), qui a vu le jour voilà une année et qui vient de clôturer son 1er congrès ordinaire. Le succès de l’UNC est essentiellement facteur de la force politique de son président jugé démocrate et proche de la population.

A la deuxième place se pointe l’ULDC-COPAK de Raymond Tshibanda (12%). Mieux que le PPRD, l’ULDC-COPAK se révèle comme l’un des partis sur lequel peut compter la Majorité Présidentielle pour la reconquête du pouvoir à Kinshasa. L’UFC de Léon Kengo arrive à la troisième place avec 9%. A peine créée, l’UFC inspire confiance à la population grâce à l’image de marque de son président. Le PA de Kin Kiey Mulumba (6%), MPCR de Jean-Claude Vuemba (4%). La liste n’est pas exhaustive.

Aussi, le sondage note que les foules drainées par les partis politiques lors des rassemblements populaires ne sont pas constituées que de leurs militants et sympathisants. Plusieurs badauds et autres curieux viennent gonfler les rangs, donnant ainsi une fausse image de la capacité mobilisatrice de ces partis et de la confiance dont il bénéficie au sein de la population. Seul un travail scientifique bien élaboré, à l’occurrence, le sondage peut en fournir des éléments vérifiables.

Payne

Question : Quel parti politique vous inspire le plus confiance ?

Nord-Kivu: l'ICCN dénonce les cultures dans le parc national des Virunga

JEUDI, 11 AOÛT 2011




L'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et certaines organisations de conservation de la nature sont en colère. Ils estiment qu'au moins 2.500 hectares de terre sont cultivées au secteur centre du parc national des Virunga en territoire de Rutshuru. Ainsi, a souligné radio Okapi, ils accusent les cultivateurs d'utiliser, pour cette besogne, une dizaine de tracteurs que le Gouvernement congolais a octroyés aux associations locales d'agriculteurs.

Selon la même source, huit cents hectares de terre sont déjà défrichés dans le secteur Nord du parc des Virunga dans le territoire de Beni. L'Administrateur directeur général de l'ICCN, Cosma Wilungula, a déclaré à Radio Okapi, samedi 30 juillet, que des chefs coutumiers vendent ces terres aux agriculteurs. Dans ses propos, il accuse certains députés (nationaux et provinciaux) d'entretenir cette situation pour des raisons électoralistes.

"Je pense que nous sommes en train d'aller vers une catastrophe", a-t-il ajouté. Le ministre provincial de l'agriculture, Nzanzu Kasivita, contacté par la radio de la Monusco, dit ignorer que les tracteurs sont utilisés pour une culture intensive dans le parc.

"Les tracteurs ont été donnés pour relancer l'agriculture et pas pour cultiver dans le parc", a-t-il expliqué avant d'ajouter: "Je vous assure que nous allons arracher ces tracteurs à ces associations si ces informations sont vérifiées."


Dorian KISIMBA

Édition: Émile Bongeli dévoile son rêve d'un Congo nouveau

JEUDI, 11 AOÛT 2011

Dans son ouvrage intitulé La mondialisation, l'Occident et le Congo-Kinshasa l'ex-vice-Premier ministre chargé de la reconstruction lance un appel pour un éveil de consciences. La nouvelle parution de la collection Harmattan RDC sera disponible dans les rayons des librairies à partir du mois prochain. Émile Bongeli Yeikelo Ya Ato développe en 238 pages ses ambitions pour son pays. En effet, selon les propos de l'éditeur repris en quatrième de couverture, « à travers l'observation de la mondialisation et de l'évolution du monde, l'auteur rêve dans cet ouvrage de la création d'un Congo nouveau ».

La vision du professeur de sociologie révèle le Congo nouveau « libéré, uni, puissant, prospère et capable d'assumer son rôle naturel de leader que lui confèrent sa position géographique, son envergure et ses potentialités à exploiter », souligne-t-on. L'éditeur qualifie la quintessence de sa pensée comme « un appel au réveil de la conscience » censé passer par la formulation d'un éventail de propositions à l'endroit du gouvernement.
La mondialisation, l'Occident et le Congo-Kinshasa est la seconde publication d'Émile Bongeli Yeikelo Ya Ato chez L'Harmattan. Celle d'octobre 2008 portait comme titre D'un État-bébé à un État congolais responsable. Dans cette parution initiale, le sociologue estime que « le problème de construction de la nation congolaise sur les cendres du Congo belge se pose avec acuité ». Dès lors, de manière succincte, il soulève une série d'interrogations au point de se demander tour à tour : « Comment former un corps citoyen d'élite pensant collégialement le devenir de ce pays ? » et « Quelles sont les voies pour assurer le passage d'un État-bébé à un État congolais responsable en se détournant des recettes politiques et financières comme des idéologies d'emprunt ? ». Il conclut son propos avec « des pistes aptes à sortir le pays de son sous-développement chronique », souligne l'éditeur.


Nioni Masela
Photo : Couverture de La mondialisation, l'Occident et le Congo-Kinshasa.

Ituri : Vers l'évacuation des exploitants miniers et des braconniers dans la réserve d'Epulu!

JEUDI, 11 AOÛT 2011

Dans un communiqué officiel rendu public vendredi 6 août, le commissaire Freddy Bosomba souligne sa détermination de préserver la faune .et la flore dans la réserve à okapis d'Epulu. Il menace de “livrer à la rigueur de la loi “, tout contrevenant à sa décision.

Celle-ci intervient à la suite d'un S.O.S lancé conjointement par l'institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et la direction de la réserve de la faune à okapis (RFO), en faveur des animaux qui y vivent.

A l'entrée d'Epulu, le siège de la réserve de la faune à okapis (RFO), les gardiens procèdent à la fouille systématique de tout véhicule en provenance de Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale. Ils sont à la recherche de la viande boucanée des animaux sauvages.

Les chauffeurs assumeraient toute responsabilité au cas où un quelconque passager serait surpris avec le colis prohibé.

Selon Joseph Mapilanga, directeur de la réserve, ce contrôle vise à préserver les espèces animales en cette période où de nombreuses femelles en gestation attendent de mettre bas.

Il signale par ailleurs .la présence de plusieurs centaines de creuseurs artisanaux d'or et de braconniers dans les secteurs de Bandegaido, d'Enjewa et de la rivière Ituri, au sein de la réserve.

Selon Joseph Mapilanga, ces « envahisseurs » perturbent la lie de la rivière qui sert de havre aux animaux.

Les exploitants miniers et les braconniers sont sensibilisés pacifiquement à leur évacuation de la réserve. Cette opération risque de ne pas réussir face aux braconniers armés, affirment des témoins sur terrain.

LP/Ro

Côte d’Ivoire : les exactions et le sort de Laurent Gbagbo préoccupent l’ONU


Des soldats ivoiriens et des soldats français de l'opération Licorne patrouillent dans Abidjan, le 17 avril 2011 ©AFP

ABIDJAN (AFP) - (AFP)

Des éléments de la nouvelle armée du président ivoirien Alassane Ouattara commettent encore de nombreuses exactions, a averti jeudi l’ONU, se disant aussi préoccupée par les conditions de détention de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo quatre mois après la crise post-électorale.

Du 11 juillet au 10 août, "26 cas d’exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires" et "85 cas d’arrestations arbitraires et de détentions illégales" ont été relevés, a annoncé lors d’un point presse Guillaume Ngefa, en charge des droits de l’homme au sein de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci).

Les "nombreuses" violations des droits de l’homme ont impliqué "principalement" des éléments identifiés par des habitants et des victimes comme appartenant aux Forces républicaines (FRCI), a-t-il précisé à l’AFP.

Composées alors essentiellement d’ex-rebelles nordistes, les FRCI ont, avec l’aide de la France, arrêté Laurent Gbagbo le 11 avril après quatre mois de crise post-électorale, dont deux semaines de guerre.Née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, la crise a fait au moins 3.000 morts.

Les Forces républicaines sont désormais le nom de la nouvelle armée, où les ex-belligérants sont en cours d’unification.

Si la sécurité s’est nettement améliorée ces derniers mois, en particulier dans la capitale économique Abidjan, les FRCI restent accusées d’exactions, violences ou pillages.M. Ouattara, qui a nommé de nouveaux chefs militaires, a d’ailleurs souhaité que les rangs de l’armée soient "assainis".

Les 26 personnes exécutées, parmi lesquelles un enfant de 17 mois, ont été tuées notamment dans des villages proches d’Abidjan et de Duékoué (ouest, théâtre de tueries en mars), dans des régions peuplées de nombreux partisans de l’ex-président.

Ces exécutions ont été attribuées "aux éléments des FRCI, aux membres de la confrérie des Dozos (chasseurs traditionnels)" qui les appuient et "aux miliciens gueré" pro-Gbagbo, selon M. Ngefa.

"Huit fosses communes ont été découvertes aux alentours de trois établissements scolaires" à Abidjan dans le quartier de Yopougon (ouest, fief de M. Gbagbo), a-t-il encore déclaré, sans pouvoir préciser le nombre de corps enterrés.

Après une visite récente aux personnalités du camp Gbagbo détenues, l’Onuci a aussi exprimé "quelques préoccupations" sur les conditions de détention de l’ancien président, en résidence surveillée à Korhogo (nord).Le responsable onusien n’en a pas dit davantage, mais compte faire des "recommandations" au gouvernement.

Les conditions de détention de l’ex-première dame Simone Gbagbo, assignée à résidence à Odienné (nord-ouest), "sont bonnes", a par ailleurs assuré Guillaume Ngefa.

L’ancien couple présidentiel, qui n’a pas été inculpé pour l’heure, est sous la garde de militaires ivoiriens et de Casques bleus.

Après une nouvelle vague d’inculpations ces derniers jours, 37 autres personnalités du régime déchu, dont une bonne partie de l’ex-gouvernement, sont accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’infractions économiques et en détention préventive dans d’autres villes du nord.

Si pour la plupart les conditions de captivité sont satisfaisantes, elles ne sont "pas vraiment conformes" pour les sept prisonniers de Bouna (nord-est), a déclaré M. Ngefa, évoquant des problèmes d’hygiène.Mais il a récusé toute "torture physique" pour ces détenus, dont le chef de l’ancien parti au pouvoir, Pascal Affi N’Guessan.

Les avocats et partisans de ces prisonniers ont régulièrement dénoncé des incarcérations jugées "arbitraires", soulignant en particulier que l’ex-président est retenu sans charge depuis quatre mois.

Libye : l’Otan désillusionnée face au colonel Kadhafi

Par Pierre Emangongo

Les nombreuses bavures de la force de la coalition ainsi que les lignes de fractures au sein de la rébellion consacrent la désillusion de l’Otan, qui au départ pensait faire une promenade de santé en Libye. Afin de renverser le colonel Kadhafi pour le remplacer par un homme de paille qui servirait les intérêts occidentaux. Cet enlisement signifie, à en croire un analyste, que Kadhafi n’est pas seul dans cette lutte contre le néo-colonialisme au nom de la protection civile.

Presque deux semaines après l’assassinat, dans des circonstances encore peu claires, du chef de l’état-major de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès, le président du conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a dissout le gouvernement en donnant la responsabilité à son chef, Mahmoud Jibril, d’en former un nouveau, a rapporté Misna.

En unissant les deux fonctions, celle de Premier ministre et « numéro 2 » de la rébellion, Jibril devra créer un nouvel organe exécutif pour le CNT, né en mars dernier à Benghazi après la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi et actuellement formellement reconnu par 30 pays, afin de gérer les territoires sous le contrôle des insurgés.

Le général Younès, qui a rejoint la rébellion après avoir été auparavant ministre de l’Intérieur sous le régime de Kadhafi, avait été tué le 28 juillet suite à un interrogatoire à Benghazi. Cet homicide a soulevé beaucoup de questions sur l’identité de ses assassins qui, selon certaines sources, se recruteraient parmi les éléments encore fidèles à Kadhafi. De même qu’il a fait naître des présomptions sur l’existence des divisions au sein du CNT soutenus par des Occidentaux. L’organe politique de la rébellion, est composé de 31 membres bien que, probablement pour des raisons de sécurité, seuls 13 noms d’entre eux aient été publiquement diffusés; ils sont pour la plupart des juristes, avocats et enseignants.

Samedi dernier, le président du CNT avait lancé un appel à l’unité dans la lutte contre Kadhafi en demandant entre autres à tous les groupes armés qui gèrent la sécurité à Benghazi de se soumettre à l’autorité du ministère de l’Intérieur.

Outre les lignes de fracture au sein de la rébellion, il y a lieu de souligner que l’alliance Atlantique va des erreurs en erreurs.

Leçon de l’enlisement

L’Alliance est reprochée pour plusieurs bavures commises en contradiction de la résolution onusienne autorisant l’intervention étrangère en Libye afin de protéger la population civile.

Fort malheureusement, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) a maintes fois raté des cibles pour tuer des civils.

C’est dans ce contexte que des critiques augmentent, à en croire Misna, au sein du Conseil de sécurité de l’Onu sur les objectifs de l’offensive de l’Otan contre la Libye.

C’est ainsi qu’au terme d’une réunion à huit-clos hier au siège de l’Onu, la Russie, l’Inde et d’autres délégations ont exprimé leurs inquiétudes par rapport aux bombardements effectués contre les installations de la télévision publique libyenne, en restant en attente d’une enquête de l’Otan à laquelle ils ont demandé des explications sur la nature et les raisons du choix de cette cible. «Nous sommes très inquiets…et nous avons demandé de mettre fin à ces actions, ils nous ont répondu qu’ils sont en train d’enquêter sur le bombardement de la télévision », a déclaré l’ambassadeur russe aux journalistes, Vitaly Churkiàn.

A ce sujet, Irina Bokova, directrice de l’Unesco a été très claire : « Je déplore l’attaque de l’Otan à Al-Jamahiriya et ses installations. Les médias ne doivent pas être l’objectif d’actions militaires», lit-on dans une de ses notes. «Nous attendons de connaître précisément les faits, en particulier de l’Otan même», a déclaré le délégué indien Hardeep Singh Puri qui, ce mois-ci, est en charge de la présidence du Conseil. Des explications ont été demandées par le Brésil et le Liban également.

Tirant les leçons de l’enlisement, un analyste estime que l’Alliance Atlantique est tout simplement désillusionnée pour la simple raison qu’en intervenant dans la précipitation, elle pensait faire une promenade de santé pour renverser le chef de la Jamahiriya arabe libyenne qu’on devait remplacer rapidement par un homme de paille. Cette débâcle, a-t-il renchéri, coïncide malheureusement avec la basse conjoncture que traverse les économies de la plupart des pays occidentaux. Entre-temps le guide libyen profite des erreurs de l’Occident pour gagner du temps afin de se maintenir au pouvoir.

L’analyste souligne même que la résistance du régime libyen face à la coalition occidentale signifie en d’autres termes que le colonel Kadhafi n’est pas seul dans cette lutte contre le néo-colonialisme au nom de la protection civile, arguant qu’il bénéficie du soutien de plusieurs pays africains

Libye: L’OTAN tourne le dos à sa mission

AUGUST 11, 2011 Autres Media


A 150 jours de bombardements, l’OTAN a rasé de nombreuses infrastructures, mais n’a toujours pas obtenu le moindre résultat militaire probant. Cet échec est imputable à l’absence de réflexion stratégique préalable. L’OTAN a cru pouvoir appliquer en Libye les méthodes standard qu’elle avait conçues pour d’autres environnements. Elle se trouve désemparée face à un cas particulier. La plus grande alliance militaire de l’Histoire, qui avait été formée pour affronter l’URSS puis avait rêvé de devenir le gendarme du monde, n’a pas réussi sa reconversion.

Une victoire ou une défaite militaire se juge par rapport aux buts de guerre que l’on s’était fixés. Dans le cas de l’intervention de l’OTAN en Libye, il y avait un mandat des Nations Unies, la protection des civils, et un but tout aussi officiel bien que hors mandat, changer le régime politique du pays.

A presque 150 jours de guerre, l’OTAN n’est pas parvenue à ébranler les institutions libyennes. Compte tenu de la disproportion des forces, il faut admettre l’échec militaire et se poser des questions sur la stratégie choisie.

L’Alliance partait d’une analyse erronée selon laquelle les tribus de l’Est et du Sud, hostiles à Mouammar Khadafi, prendraient facilement Tripoli dés lors qu’elles disposeraient d’un appui aérien. Or, ces tribus ont au contraire considéré les bombardements comme une agression étrangère et se sont ralliées au « Frère Guide » pour repousser « l’invasion croisée ».

Dès lors, l’Alliance n’a pu compter que sur deux composantes au sol : d’une part les 3 000 soldats aguerris que le général Abdel Fatah Younes avait emmené avec lui lorsqu’il avait fait défection, et d’autre part les centaines, peut-être milliers, de combattants arabes issus des réseaux du prince saoudien Bandar Bin Sultan et connus sous le nom de « nébuleuse Al Qaida ».

Après l’assassinat dans des conditions particulièrement atroces du général Younes par des jihadistes d’Al Qaida, les forces rebelles se sont effondrées : les soldats de Younes se ralliant au colonel Kadhafi pour combattre Al Qaida et venger leur chef. Le commandement opérationnel a échu dans les mains de Khalifa Haftar, c’est-à-dire sous les ordres des forces spéciales de la CIA. L’Agence n’a pas hésité à recruter d’urgence n’importe quel combattant, y compris des enfants-soldats.

Cette armée improvisée, aux effectifs fluctuants, annonce un jour sur deux une victoire, mais ne fait qu’essuyer des défaites. Chaque bataille reproduit le même scénario : les bombardements de l’OTAN contraignent la population à fuir leurs maisons. La localité est immédiatement investie par les forces rebelles qui annoncent avoir gagné du terrain. C’est seulement alors que la bataille commence. L’armée libyenne entre dans la ville et massacre les rebelles. Puis, la population, sauve, retourne dans la localité partiellement détruite.

L’Alliance atlantique pourrait interpréter la résolution 1973 d’une manière extensive et considérer que bien que ce texte interdise explicitement le déploiement de troupes étrangères au sol, un tel déploiement est légitime s’il a pour but de « protéger les civils ». L’OTAN devrait alors affronter une population armée jusqu’aux dents et prête à en découdre. La Jamahiriya a en effet distribué une kalachnikov à chaque adulte et mis en place un système populaire de distribution de munitions. Même si la population libyenne n’est pas entraînée en comparaison des soldats de l’Alliance, elle dispose d’une nette supériorité sur eux, en ce qu’elle est prête à accepter de lourdes pertes quand les soldats de l’OTAN ne sont pas prêts à mourir pour Tripoli.

Depuis le début du conflit, les stratèges de Washington ont considéré que tout cela n’était pas très important puisqu’ils détiennent le pouvoir suprême : la domination aérienne.

Cette doctrine, indiscutée aux États-Unis, s’étend progressivement dans les académies militaires des États membres de l’Alliance, alors qu’elle y était jusqu’ici très critiquée. Elle trouve son origine dans les leçons tirée par le général Giulio Douhet de la guerre italo-ottomane, c’est-à-dire la guerre de Libye de 1911. À l’époque, les Italiens expérimentèrent le premier bombardement aérien de l’Histoire à Tripoli. Effrayé par cette arme nouvelle, l’Empire ottoman céda sans combattre. Les troupes italiennes prirent possession de Tripoli sans avoir à tirer un seul coup de fusil. Douhet en conclua qu’il était possible de gagner une guerre avec la seule aviation. Cette analyse est fausse, parce qu’elle confond le fait d’arracher la propriété de la Libye aux Ottomans avec le fait de contrôler la Libye. Les vrais combats n’eurent lieu que plus tard avec l’insurrection populaire libyenne.

Certains penseront qu’il existe une malédiction libyenne. En tous cas, c’est sur cette terre qu’exactement un siècle plus tard l’erreur conceptuelle se reproduit. La dominance aérienne a permis d’arracher la légalité libyenne à la Jamahiriya et de la confier au Conseil national de transition, mais cela n’a aucune importance sur le terrain. Pour contrôler le pays, l’OTAN devrait envoyer des troupes au sol et, à l’instar des Italiens dans les années 1912-14, exterminer plus de la moitié de la population de Tripoli, ce qui n’est pas exactement l’esprit de la Résolution 1973.

L’Alliance atlantique avait jusqu’à présent conçu ses bombardements en fonction de la doctrine de Douhet et des perfectionnements qui y ont été apportés, notamment la théorie des cinq cercles de John A. Warden III, qui fut expérimentée en Irak. L’idée est que les cibles ne doivent pas être choisies pour détruire les forces armées ennemies, mais pour paralyser les centres de commandement, notamment en coupant les moyens de transmission et de circulation.

L’OTAN découvre alors que la Jamahiriya n’est pas un slogan, mais une réalité. Le pays est gouverné par des Congrès populaires et Mouammar Kadhafi a réduit la plupart des administrations à leur plus simple expression. Ici pas de grands ministères régaliens, juste de petits bureaux. Les ministres ne sont pas des personnalités de premier plan, mais plutôt des chefs d’équipe. Ce sont les conseillers dont ils s’entourent pour leurs compétences qui sont puissants. Le pouvoir est dilué, insaisissable. Ce qui était un casse-tête pour les hommes d’affaire qui venaient en Libye : trouver les bons interlocuteurs, devient une énigme pour les stratèges de l’OTAN : qui faut-il cibler ? Cinq mois de bombardement n’ont pas permis de trouver la réponse.

La seule tête qui dépasse est celle de Mouammar Kadhafi. L’Alliance atlantique fait une fixation sur lui. N’est-il pas le père de la Nation ? En l’éliminant, on détruirait le principe d’autorité dans la société libyenne. Celle-ci serait instantanément « irakisée » et plongerait dans le chaos. Mais, contrairement au précédent irakien, la structuration tribale et l’organisation horizontale du pouvoir perdureraient. Même déchirée par des conflits internes, la population libyenne resterait une entité organique face à l’invasion étrangère. Non seulement aucun problème militaire ne serait résolu, mais plus rien ne délimiterait le théâtre des opérations ; la guerre ne manquerait pas de déborder aussi bien en Afrique du Nord qu’en Europe du Sud. Finalement, tuer Kadhafi serait peut-être la pire des choses.

En l’absence de toute stratégie adaptée à la situation, l’Alliance atlantique se replie sur les vieux réflexes de la culture militaire US, ceux des guerre de Corée et du Vietnam : rendre la vie de la population impossible pour que celle-ci se désolidarise de son « Guide » et le renverse. Depuis le début du Ramadan, l’OTAN a donc renforcé le blocus naval pour couper l’approvisionnement en essence et en denrées alimentaires ; elle bombarde les centrales électriques et les stations de maintenance d’approvisionnement d’eau ; elle détruit les coopératives agricoles, les petits ports de pêche et les halles.

Bref, l’Alliance atlantique fait exactement le contraire du mandat que lui ont donné le Conseil de sécurité et les différents parlements des États membres : au lieu de protéger la population civile contre un tyran, elle terrorise les civils pour qu’ils se rebellent contre le leader qu’ils soutiennent.

Cette stratégie devrait durer jusqu’à la fin du ramadan Il restera alors trois semaines à l’Alliance pour tenter d’emporter une victoire significative avant ne sonne le gong : le 19 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies se réunira à New York. Elle pourrait demander des explications sur l’opération en cours, prendre acte de l’incapacité du Conseil de sécurité à rétablir la paix, et imposer ses propres recommandations.

En vue de la reprise des combats au sol, début septembre, l’OTAN arme les rebelles de Misrata et nettoie la route qu’ils devront utiliser pour prendre Zlitan. La France ayant refusé de livrer une fois de plus des armes, c’est le Qatar qui a envoyé un avion pour opérer les livraisons, malgré l’embargo onusien. Dans la nuit du 8 au 9 août, l’Alliance a nettoyé la colline de Majer qui pourrait servir d’avant-poste pour défendre Zlitan. Elle a bombardé des fermes et des tentes qui abritaient une vingtaine de famille de déplacés, tuant 85 personnes dont 33 enfants.

Thierry Meyssan
Source: voltairenet

Recrutement à la Douane - Doublés, des ex-combattants Fn en colère, Comment ils ont été floués



un soldat FRCI
Les jours à venir pourraient être agités dans les zones ex-assiégées. Et pour cause, des éléments de l'ex-rébellion, frustrés de n'avoir pas été retenus à la douane, pourraient se faire entendre bruyamment. Admis au concours organisé pour les intégrer dans la corporation des douaniers, ces ex-combattants des Forces nouvelles ont purement et simplement été biffés de la liste au profit d'autres personnes.

L'affaire n'a pas encore été portée sur la place publique, mais selon des sources bien introduites au coeur de l'ex-rébellion, les frustrés grognent. De quoi s'agit-il ? Dans le cadre des accords politiques conclus sous l'ancien président Laurent Gbagbo, il avait été décidé que soient recrutés pour être intégrés au sein de la douane, des éléments de l'ex-rébellion ayant exercé durant des années dans les régies des Forces nouvelles, assimilables à la douane. C'est ainsi que 600 jeunes gens, dont le niveau varie du Bepc au Bts, ont été sélectionnés pour être soumis à un concours. Au terme du concours, ils ont bénéficié d'une formation dispensée au campus I de Bouaké. Cette formation comprenait un volet militaire. A l'issue de toutes ces épreuves, 250 parmi eux devaient être reversés à la douane, conformément aux accords signés alors entre l'Etat et les Forces nouvelles. Les autres devaient intégrer les Eaux et forêts et les services paramilitaires. Mais que ne fut la surprise des admis au concours d'entrée à la douane, de constater que de nouvelles têtes apparaissent sur les listes. C'est que des civils qui n'ont rien à voir avec les Forces nouvelles ont été introduits sur la liste au détriment des vrais ayants-droit. A en croire les « douaniers » doublés, « ces civils ont tous payé de l'argent » pour être parachutés sur la liste des personnes admises à entrer à la douane. Des empois ont donc été offerts contre des passe-droit. La corruption est passée par là. Les jeunes frustrés sont d'autant plus amers qu'ils se disent victimes d'une injustice alors que l'ex-rébellion, qu'ils ont servie huit ans durant, prétend être venue combattre l'injustice. Aussi s'en remettent-ils au secrétaire général des Forces nouvelles et par ailleurs Premier ministre, Guillaume Soro. Ils souhaitent que celui-ci fasse tout pour réparer le tort qui leur est fait.

Assane NIADA

source : 

Congo : les pygmées réclament l’application d’une loi les protégeant


Des femmes pygmées du Congo à Goma, le 26 octobre 2006 ©AFP

BRAZZAVILLE (AFP) - (AFP)

Les pygmées du Congo, populations autochtones menacées d’extinction selon l’ONU, se plaignent d’être traités en esclaves par la majorité bantoue et réclament l’application d’une loi censée les protéger.

"Nous avons été pendant longtemps maltraités par nos voisins bantous.Nous sommes des oubliés", assure Parfait Dihoukamba, du Réseau national des peuples autochtones du Congo (Renapc).

Les autorités elles-mêmes reconnaissent que leur situation est parfois misérable.

"Dans le nord Congo, ils sont considérés comme des esclaves.Quand on arrive au sud, à quelques exceptions près, la situation est la même", dit Valentin Mavoungou, directeur général des droits de l’homme et des libertés fondamentales au ministère de la Justice.

Répartis dans la quasi-totalité des douze régions du Congo, où ils vivent dans les forêts ou à la périphérie des villages, les pygmées ne représentent plus que 2% de la population congolaise estimée à 3,6 millions d’habitants.

Vivant au départ dans la forêt, cette population composée de plusieurs ethnies et caractérisées par sa petite taille, est répartie sur plusieurs pays d’Afrique centrale.

"Comme ailleurs dans le monde, la communauté autochtone congolaise est aujourd’hui en danger d’extinction", assure le représentant du Fonds des Nations unies pour la population David Lawson

"Beaucoup d’entre eux (...) ne disposent pas de logement adéquat ou d’accès aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation", relevait au terme d’une visite en 2010 le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya.

Parfait Dihoukamba raconte que "pour un champ de 400 mètres à dessoucher, à labourer et à semer, un pygmée n’attend d’un bantou parfois qu’un litre de vin de palme".

Pour améliorer le sort de ces populations, une loi a été élaborée à partir de 2004 par des représentants des autochtones, gouvernement, parlementaires, société civile et l’ONU et promulguée au début de l’année.Si elle a fait naître de nombreux espoirs, elle tarde à entrer en application.

"C’est dans l’application de la loi que chacun va trouver son compte.En tant qu’autochtones (...) nous voulons que les textes liés à son application soient pris immédiatement.Sans ces textes, la loi reste creuse et vague", affirme à l’AFP Ngouélé Ibara, 58 ans, un pygmée qui dirige l’Association des peuples autochtones du Congo (Apac).

Le texte prévoit notamment des sanctions contre ceux qui désigneraient les pygmées autrement que par le terme d’autochtone."Elle donne une bonne ligne directrice pour se comporter vis-à-vis d’eux", explique Valentin Mavoungou du ministère de la Justice.

"La loi va permettre de corriger une difficulté que nous avions par le passé : ne pas prendre en compte les autochtones", ajoute-t-il.

Elle prévoit aussi de régler un certain nombre de problèmes comme l’exode forcée des autochtones de terres destinées à l’exploitation forestière.Le texte propose de les consulter avant de signer des cahiers des charges concernant les activités liées à l’exploitation forestière.

"Les autochtones vivent séculairement sur les terres, mais ces terres ne leur appartiennent pas.Il y a là un vrai problème du foncier que la loi va régler", note Roger Bouka de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (Ocdh).

Mais M. Mavoungou, du ministère de la Justice, explique que "le gouvernement prend son temps pour pouvoir mettre en place les textes qui puissent la régir automatiquement".

Côte d’Ivoire : 26 exécutions sommaires en un mois, des militaires accusés


Des soldats ivoiriens et des soldats français de l'opération Licorne patrouillent dans Abidjan, le 17 avril 2011 ©AFP

ABIDJAN (AFP) - (AFP)

Vingt-six exécutions sommaires ont eu lieu en un mois en Côte d’Ivoire, a affirmé jeudi l’ONU, soulignant que les nombreuses exactions commises ont impliqué "principalement" des éléments identifiés comme membres de la nouvelle armée créée par le président Alassane Ouattara.

Du 11 juillet au 10 août, "26 cas d’exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires" et "85 cas d’arrestations arbitraires et de détentions illégales" ont été relevés, a annoncé lors d’un point presse Guillaume Ngefa, en charge des droits de l’Homme au sein de la mission de l’ONU (Onuci).

Les "nombreuses violations des droits de l’Homme" ont impliqué "principalement" des éléments identifiés par des habitants et victimes comme appartenant aux Forces républicaines (FRCI), a-t-il poursuivi.

Les 26 personnes exécutées, parmi lesquelles un enfant de 17 mois, ont été tuées notamment dans des villages proches d’Abidjan, de Duékoué (ouest, théâtre de tueries en mars) et de Daloa (centre-ouest), des régions peuplées de nombreux partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Ces exécutions ont été attribuées "aux éléments des FRCI, aux membres de la confrérie des Dozos (chasseurs traditionnels)" qui les appuient et "aux miliciens gueré" pro-Gbagbo, a précisé M. Ngefa.

"Huit fosses communes ont été découvertes aux alentours de trois établissements scolaires" à Abidjan dans le quartier de Yopougon (ouest, fief de M. Gbagbo), a-t-il encore déclaré, sans pouvoir préciser le nombre de corps enterrés.

Composées alors essentiellement d’ex-rebelles nordistes, les FRCI ont, avec l’aide de la France, arrêté Laurent Gbagbo le 11 avril après quatre mois de crise post-électorale et deux semaines de guerre.Les Forces républicaines sont désormais le nom de la nouvelle armée où les ex-belligérants sont en cours d’unification.

La situation sécuritaire s’est nettement améliorée ces derniers mois, en particulier dans la capitale économique Abidjan, mais les FRCI sont régulièrement accusées d’exactions, exécutions, violences ou pillages.

La crise née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 a fait au moins 3.000 morts.

Côte d’Ivoire : Soulèvement contre les Frci – Gagnoa gagnée par la «rébellion»?

AUGUST 11, 2011 Infodabidjan

Le village d’Akoupé-Zeudji a donné le ton. Après lui, Gagnoa semble prendre le relais. Ici, les villages de Nagadougou, Broudoumé et Yopohué ont manifesté pour traduire leur mécontentement à
l’encontre des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Selon les populations, les militaires leur mènent la vie difficile au point qu’elles en sont exaspérées. Zèle, abus de pouvoir, intimidation… sont entre autres les reproches faits aux éléments des Frci dispersés dans tout le département.

Pourtant de l’avis des hommes en tenue, ce sont des accusations injustifiées. Ils nous expliquent qu’à Nagadougou, un homme a fait l’objet de plusieurs plaintes pour vente illicite de forêt. Il était donc activement recherché par les militaires. Lorsque ceux-ci ont réussi à l’appréhender, les mêmes villageois qui se plaignaient, hier, se sont solidarisés du prévenu. Séance tenante, tout le village s’est mis en ébullition pour exiger la libération de son ‘’fils’’. Tout cela dans une ambiance qui frisait la confrontation entre les Frci et les populations.

Cependant, les militaires ne cèdent pas et conduisent le vendeur de forêt dans leur quartier général. La tension monte d’un cran. Les autorités militaires, pour prévenir tout débordement, instaurent un couvre-feu de 20h à 6h du matin. Mieux, le chef dudit village est invité à parler à sa jeunesse dans l’intérêt de chacune des deux parties. Un calme apparent semblait régner dans le village. Dans un autre village, celui de Yopohué, les jeunes, endeuillés par la mort d’un des leurs, ont érigé un barrage sur la voie pour creuser la tombe. Le cimetière n’étant pas loin de la route. Selon ces jeunes, les Frci qui avaient leur poste non loin de là, ont interprété ce geste comme un moyen de racket des véhicules qui passent par-là. L’un de ces jeunes est interpellé et conduit au poste. Là encore, les jeunes ruminent leur colère, à laquelle s’ajoutent les évènements de Nagadougou.

Des jeunes arrêtés.

Le feu couve donc sous la cendre. Il suffit d’une étincelle pour allumer le feu. Ce sera le cas à Broudoumé. Ici, les Frci interpellent un jeune en treillis militaire alors qu’il n’en est pas un. Invité à rendre la tenue, il oppose un niet. La discussion pour l’amener à la raison se transforme en un pugilat. Le villageois a le soutien de ses amis.

Les Frci en infériorité numérique, trouve leur salut grâce à l’escapade d’un des leurs qui vient chercher du renfort. Un impressionnant détachement militaire débarque sur les lieux de l’incident. C’est
ainsi que les jeunes qui ont participé au soulèvement sont mis aux arrêts. Ils sont au nombre de 15. Soit 8 de Broudoumé, 6 de Nagadougou et 1 de Yopohué.

La tension sera atténuée par la médiation des cadres de la région. Sur intervention de ceux-ci et dans l’intention de ramener le calme, les autorités militaires ont accepté de libérer les prévenus. Après
leur avoir donné des conseils pour que plus jamais pareille situation ne se reproduise. Les militaires disent mal concevoir que jusqu’à maintenant, une frange de la population continue de les appeler ‘rebelle’. Un terme qui prouve bien qu’ils ne sont pas encore acceptés dans l’esprit de certaines personnes. Nous espérons que derrière tout cela ce n’est pas le syndrome d’Akoupé-Zeudji qui est en train de prendre forme sous le Fromager.

Alain Kpapo à Gagnoa
Source : Nord Sud

Après l'accident du bus sur le pont Fhb, Le pire est à craindre



les dégâts du bus sur le pont avant qu'il ne plonge dans la lagune
Le vendredi 5 août 2011, le bus n°19, en provenance de Vridi, a plongé dans la lagune, sur le pont Félix Houphouët-Boigny, vers 6h30, en voulant éviter un véhicule. Le décompte macabre fait à ce jour est de plus de 50 corps repêchés avec seulement dix survivants. Jamais, sous les cieux ivoiriens, cela n'est arrivé. Le monde pleurait cet accident quand il apprendra, ce même jour, que deux bus sont entrés en collision au niveau des sapeurs pompiers de l'Indénié, à Adjamé. Une centaine de blessés seront dénombrés. On criait haro sur les bus quand le mardi 9 août, on apprendra qu'un véhicule de transport en commun qui venait de Daloa, est rentré en collision avec un camion- remorque sur l'autoroute du nord. 21 morts et 7 blessés, c'est le lourd bilan qui en est sorti. Ce même jour, une pinasse avec à son bord 109 voyageurs a failli chavirer dans la lagune Ebrié. Tous ces événements sont peut-être un signal fort pour interpeller les uns et les autres, notamment le Gouvernement sur la nécessité d'être plus regardant sur les engins de transport, pour certainement éviter le pire. Si au niveau de la Sotra, les enquêtes sont en cours pour déterminer les causes réelles des différents accidents, au niveau des autres cas cités, la surcharge est à déplorer. Le véhicule qui venait de Daloa n'avait à prendre que 18 personnes. Pourtant, il en a chargé 21 et a passé tranquillement son chemin jusqu'à ce que ne survienne le drame. La pinasse avait transporté 109 voyageurs alors qu'elle a été conçue pour 60 places. Cela, au vu et au su des services publics en charge de la sécurité. Tous les jours, il suffit de se mettre à la gare des pinasses à Treichville, au Plateau et à Locodjro, pour voir qu'à tout moment, un grave accident peut arriver, en raison de la surcharge. Dans la ville d'Abidjan, il n'est pas rare de voir, en circulation, des bus et des véhicules de transport en commun surchargés, pleins comme un oeuf, souvent penchés. Les véhicules de marque Peugeot 504 transportent toujours deux personnes devant, pour une place assise. Les forces de l'ordre devraient être plus rigoureuses, dans les contrôles. Car arrêter ces véhicules et faire descendre le surplus n'aura pour avantage que de sauver des vies. Il faudrait également faire respecter le code de la route, à la lettre et sanctionner les véhicules dotés de visites techniques établies sur la base de la complaisance. Le pire est à craindre si l'on continue de regarder sans voir. Une pinasse qui chavire, ce sera certainement plus de cent morts. Les ministres des Transports et de l'Intérieur, les syndicats de chauffeurs et de transporteurs, et les voyageurs, chacun à son niveau, doit jouer sa partition pour réduire le nombre d'accidents.

Dominique FADEGNON

source : 

Campagne de dénigrement et d’intoxication de “Jeune Afrique”: Même détenu, Gbagbo fait peur

jeu, 11 août 2011

Le Président Laurent Gbagbo.

Notre Voie - Dans sa récente parution, « Jeune Afrique » a consacré six pages au couple Laurent et Simone Gbagbo détenus dans le nord du pays depuis avril dernier.

Tout le récit de « Jeune Afrique » constitue, en réalité, une campagne de dénigrement et d’intoxication dont l’objectif est d’éliminer politiquement le président Gbagbo pour le compte des nouveaux tenants du pouvoir ivoirien. A défaut de l’avoir fait physiquement pendant les bombardements de sa résidence par l’armée française. Cette campagne est la preuve que même en détention, Laurent Gbagbo fait peur à ses adversaires politiques.
Combien a coûté cette campagne de dénigrement et d’intoxication de « Jeune Afrique » à l’endroit du président Laurent Gbagbo, renversé par l’armée française le 11 avril 2011, et détenu dans le nord du pays ? En tout cas, l’affaire a dû rapporter gros à l’hebdomadaire. Car ses envoyés spéciaux n’y sont pas allés de mains mortes dans leur mission de salir l’image du président Gbagbo. Ils ont d’abord noirci l’image du président Gbagbo avant d’intimer pratiquement l’ordre au procureur Luis Moreno-Ocampo de le traduire devant la cour pénale internationale (CPI). Ils ont ensuite tenté de discréditer le célèbre homme politique et avocat togolais Joseph Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo.

Même en détention Gbagbo fait peur

L’objectif visé par les commanditaires de cette campagne de dénigrement et d’intoxication est d’éliminer politiquement le président Gbagbo, à défaut de l’avoir fait physiquement en avril dernier. Car même en détention, Laurent Gbagbo fait peur à ses adversaires politiques. Ceux-ci pensent à tort que c’est l’élimination du président Gbagbo de l’échiquier politique national qui leur assurera la pérennité au pouvoir. Mais hélas, cette campagne est vaine. Une fois de plus. Dans sa mission de salir l’image de Gbagbo, « Jeune Afrique » sert à ses lecteurs du déjà entendu. Et qui avait en son temps produit l’effet contraire escompté par les auteurs de ces inepties. Voilà ce qu’écrit « Jeune Afrique » au sujet de la santé de Gbagbo : « En bonne forme physique, mais sujet depuis longtemps à des crises d’épilepsie, il est suivi par le docteur Christophe Blé, son médecin personnel, chaque jour à ses côtés ».
Cette histoire imaginaire d’épilepsie avait été utilisée, sans succès, en 1992 alors qu’Alassane Dramane Ouattara était Premier ministre sous Houphouët, par les mêmes qui sont aujourd’hui assis au palais présidentiel. En effet, « Le Patriote », quotidien pro-Ouattara, avait écrit, dans les années 90, la même chose. Le directeur de publication de ce journal s’appelait Hamed Bakayoko, actuel ministre d’Etat, ministre de l’intérieur du régime Ouattara. Mais cette campagne d’intoxication s’était évanouie parce que les Ivoiriens savaient que c’était de l’affabulation. Alors, que « Jeune Afrique » fasse sien ce même dénigrement gratuit ne peut émouvoir personne. En tout état de cause, les ivoiriens ont vu, pendant la campagne électorale, le président Gbagbo tenir de grands meetings dans tout le pays sans éprouver le moindre malaise, là où des épileptiques auraient piqué plusieurs fois leur crise.

Le cynisme d'un confrère

Mais « Jeune Afrique » pousse son cynisme jusqu’à écrire : « Au début de sa captivité, Gbagbo se considérant toujours comme le chef de l’Etat, demandait à ses geôliers le programme de ses audiences quotidiennes… ». Histoire de faire croire que le président Laurent Gbagbo n’est plus en possession de toutes ses facultés. Plus loin, l’hebdomadaire écrit à propos de la rencontre du président ivoirien déchu avec ceux les Elders (les anciens), qu’il aurait dit à Koffi Annan ceci : « C’est toi qui nous a mis dans cette situation ». Lui reprochant d’avoir privilégié la tenue des élections sans désarmement. Comment quelqu’un qui n’est pas en possession de ses facultés mentales peut-il avoir un raisonnement aussi lucide ? Mieux comment un homme qui aurait perdu ses facultés mentales peut-il dire au procureur de la République qu’il ne relève pas d’une juridiction ordinaire et lui oppose son statut d’exception, en sa qualité d’ancien chef d’Etat, membre du Conseil Constitutionnel ? Visiblement, on se rend compte que « Jeune Afrique » se mélange les pédales.
Toujours dans sa volonté de dénigrer Laurent Gbagbo, Jeune Afrique écrit : « les membres du camp Ouattara ont pioché dans leur garde-robe pour lui fournir des vêtements ». Il ajoute même que « pour accueillir ses premiers visiteurs, Gbagbo revêtait d’une chemise en jean appartenant au commandant Issiaka Ouattara dit Watao ». On ne peut quand même pas dire que quelqu’un qui a été Président de la République serait sans vêtements. Et si tel était le cas parce que tout aurait été détruit par les bombardements de l’armée française sur la résidence officielle du chef de l’Etat, on ne peut pas non plus soutenir que les membres de sa famille tant biologique que politique n’ont pas les moyens de lui fournir des vêtements. En fait, le seul mérite de cette révélation, vraie ou fausse de « Jeune Afrique », c’est qu’elle montre à l’évidence que la Côte d’Ivoire vit, depuis le 11 avril dernier, sous une dictature. Sinon, comment comprendre qu’un homme qui n’est qu’en résidence surveillée, et qui n’est même pas inculpé, soit privé de visite au point que ses parents ne puissent pas lui fournir des vêtements. C’est seulement sous les régimes dictatoriaux qu’une chose pareille est possible.

Opération discrédit de Koffigoh

En outre « Jeune Afrique » tente de discréditer l’avocat togolais Joseph Kokou Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo. La publication le présente comme l’ami de longue date de Gbagbo. En insinuant qu’il se serait réinscrit au barreau de son pays uniquement pour défendre son ami. Cela voudrait dire, selon « Jeune Afrique », que si le dossier Gbagbo est évacué, Joseph Koffigoh devrait déposer, à nouveau, la toge. C’est vraiment malheureux de vouloir lier la vie professionnelle d’un homme comme Koffigoh à l’affaire Gbagbo parce qu’on n’éprouve de la haine pour ce dernier. Enfin, « Jeune Afrique » intime pratiquement l’ordre au procureur argentin Luis Moreno-Ocampo à traduire le président Laurent Gbagbo devant la cour pénale internationale (CPI). « Le procureur Luis Moreno-Ocampo fera tout pour envoyer Gbagbo devant la cour pénale internationale », écrit l’hebdomadaire. Dans la pensée de « Jeune Afrique » et de ses commanditaires, il faut anéantir politiquement Laurent Gbagbo de la scène ivoirienne à défaut de l’avoir éliminé physiquement en avril dernier. Et pour eux, cela passe par sa condamnation et son emprisonnement hors des frontières de la Côte d’Ivoire. Notamment dans les geôles de la cour pénale internationale (Cpi). Mais malheureusement pour eux, les choses ne passeront pas aussi facilement comme ils le veulent.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr

Échange de tirs entre éléments des FRCI: Un soldat blessé - Les raisons du clash



Des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) se sont tiré dessus hier mercredi 10 août 2011 à Marcory Zone 4, au domicile de Alini Marwan, opérateur économique vivant en Côte d`Ivoire. Quand nous sommes arrivés sur les lieux hier, le domicile de M Marwan était occupé par des hommes en treillis, armés de kalachnikov. Sa famille et ses connaissances trouvées sur place étaient encore sous le choc. La peur se lisait sur tous les visages.

« On vit une situation d`insécurité totale dans un pays où la justice n`arrive pas à s`exprimer », lâche amer, Soudan Rohan, fils de Soudan Ghassan, associé à Alini Marwan dans la gestion d`une grande entreprise privée de la place. Il nous raconte en quelques mots ce qui s`est passé chez eux. « Courant février, Soudan Fayez (associé à Soudan Ghassan et Alini Marwan, actionnaires majoritaires) instruit une action en justice contre M Marwan pour l`arrêter. Ainsi, il pourra convoquer une réunion du Conseil d`administration pour mettre la main sur la société. Comme son action n`a pas marché, il a intenté une autre action civile pour obtenir la nomination d`un administrateur provisoire. Cette action a été déboutée le 29 juillet dernier à la Cour d`appel », nous confie-t-il, avant de poursuivre: « depuis près de trois mois, ils (Fayez et les actionnaires minoritaires que sont Soudan Rafik et Sabré Rafik) ne cessent d`intenter des actions contre nous pour obtenir qu`on soit mis en prison, ne serait-ce que 20 jours, pour convoquer une réunion du Conseil d`administration dans le but de nous spolier de notre entreprise ». Aux yeux de Soudan Rohan, les associés de son père ne cessent de les accuser de détournement sans apporter de preuve. « Aujourd`hui (NDLR: hier), nous voyons débarquer chez nous des éléments de la Police judiciaire (PJ) accompagnés d`une cinquantaine d`éléments des FRCI appartenant à l`unité du « Commandant » Sansan, en possession d`un mandat d`emmener sans convocation. Ils n`avaient qu`une liste comportant des noms », a-t-il soutenu. La descente des FRCI et des éléments de la PJ au domicile de M Marwan laisse des traces. Nous découvrons des impacts de balle sur le mur de la maison, preuve que des tirs ont été libérés sur les lieux. Nous découvrons également un élément des FRCI, prénommé « Robot », blessé à la tête à la suite d`un échange de tirs entre les éléments du Commandant Koné Zakaria, qui patrouillaient dans la zone et ceux du « Commandant » Sansan sur les lieux. « Ils (éléments de Sansan) ont emporté deux ordinateurs portables, cassé des caméras de surveillance, vidé les poches du fils de Marwan et emporté 5 millions de FCFA », soutient Soudan Rohan.

Au domicile de M Marwan, nous nous entretenons avec des éléments des FRCI venus en renfort de l`état-major. Selon l`un deux, qui a préféré garder l`anonymat, lorsque les éléments de Sansan sont arrivés sur les lieux, Koné Zakaria, informé et dans la zone, est intervenu également. Il sera rejoint par l`ambassadeur de la Palestine en Côte d`Ivoire, « qui est un ami de la famille », selon les informations recueillies sur place. Plus tard, débarquent au domicile de M Marwan, « le Commandant » Zanga de l`état-major, lui aussi accompagné de M Soudan Fayez et de Rafik Soudan, les adversaires de Marwan Alini et Ghassan Soudan. Tous sont embarqués, avec l`adjoint de Sansan, en l`occurrence M Assalé pour le palais présidentiel. « Il (Zakaria) a interpellé les éléments de Sansan et de la police qu`il a embarqués pour la Présidence », nous a déclaré un élément des FRCI au domicile de M Marwan. Des éléments de Sansan, nous a-t-on confié, invités à se rendre à l`état-major pour clarifier cette situation, s`opposent. A une trentaine de mètres du domicile de M Marwan, les éléments du « Commandant » Sansan refusent de bouger et bloquent la circulation. Le nommé Robot, dont nous parlions plus haut et qui appartient à l`unité de Koné Zakaria, s`énerve. Il veut forcer les éléments de Sansan à obtempérer. Manque de pot pour lui, un élément de Sansan libère des tirs de kalachnikov pour l`effrayer. Robot sort également son arme pour répliquer. Des échanges de coups de feu éclatent, obligeant les riverains à se terrer chez eux aux environs de 15h30. « Robot » frôle la mort, puisqu`une balle lui frôle la nuque. Ensanglanté, il est immédiatement conduit dans une clinique de la place non loin des lieux. Il est soigné et rejoint aussitôt le domicile des Marwan. Nous l`avons aperçu avec un tee-shirt imbibé de sang, assisté d`un médecin. Quelques instants plus tard, des éléments de l`Onuci débarquent, puis repartent aussitôt. Pour éviter qu`un autre affrontement ne se reproduise, Koné Zakaria a laissé quelques uns de ses éléments sur place. En quittant le domicile des Marwan, ceux-ci veillaient au grain, déterminés à empêcher une autre descente des éléments du « Commandant » Sansan, lui-même placé sous l`autorité du Commandant Wattao.

Y. DOUMBIA

source :

L’inégalité des Congolais institutionnalisée

A quoi sert la Justice d’un Etat? 


La Justice d’un Etat sert-elle à faire du bien aux amis et proches des puissants du moment et du mal aux ennemis de ceux-ci?
La nouvelle est tombée jeudi 4 août. Le tribunal de garnison de Kinshasa-Gombe a infligé la peine maximale à Udjani Mangbama et son père Ibrahim Mangbama. Les deux hommes sont condamnés à la peine capitale dans le cadre du procès dit des «insurgés Enyelé» dans la province de l’Equateur.


Professeur de droit, le ministre Luzolo Bambi Lessa est un homme intelligent. Le danger qui guette les individus de cet acabit est de prendre les autres pour de la "gnognote". Réagissant vendredi 5 août à l’annonce de cette sentence sur Radio Okapi, le ministre congolais de la Justice et …droits humains a estimé que la décision judiciaire rendue par cette juridiction militaire «confirme l’engagement du gouvernement dans la lutte contre l’impunité.» Selon lui, «le gouvernement reste ferme dans le principe de lutter contre l’impunité des toutes les infractions qu’elles soient générales ou spéciales». Du bla-bla!


Du mois de janvier à novembre 2009, un mouvement insurrectionnel a secoué le district du Sud Ubangi et particulièrement la localité de Dongo. Tout a commencé par un banal conflit sur un étang poissonneux entre les membres des communautés Enyele et Monzaya. Au lieu de promouvoir le dialogue entre les protagonistes, les autorités de Kinshasa ont envoyé des forces dites de sécurité pour «rétablir l’autorité de l’Etat». Plusieurs policiers ont été hachés menus par des «combattants» non autrement identifiés.


A la surprise générale, «Joseph Kabila», appuyé par la logistique de la Monuc, a envoyé ses troupes d’élite pour mettre fin à cette jacquerie aux allures de rébellion. L’opinion congolaise a été stupéfaite par le volontarisme affiché par le numéro un Congolais. Un volontarisme qui tranche avec l’indigence de volonté politique évidente pour éradiquer les groupes armés qui terrorisent la population dans les provinces du Nord et du Sud Kivu et dans la Province Orientale. On oublie souvent que "Joseph" a foulé le sol zaïro-congolais en octobre 1996 en qualité d’aide de camp de James Kabarebe, alors colonel et chef des opérations militaires de l’Armée patriotique rwandaise au Zaïre.


Questions : Udjani et son père Ibrahim Mangbama seraient-ils plus dangereux que les Laurent Nkunda, Jules Mutebusi, Bosco Ntaganda et autre Franck Bwambale Kakolele ? Udjani et Ibrahim Mangbama auraient-ils les mains couvertes de sang plus que tous les «officiers» du Congrès national pour la défense du peuple promus au grade de colonel et général et intégrés anarchiquement dans les Forces armées de la RD Congo ? Pourquoi tout ce beau monde vit-il en liberté pendant que les Mangbama père et fils - qui ne sont ni meilleurs ni pires qu’eux - sont bons pour l’échafaud? Pourquoi Kinshasa et Brazzaville ont connu une brouille diplomatique du fait de l’asile accordé au général Faustin Munene? Pourquoi "Kabila" n’a pas osé exprimer une bouderie analogue à l’égard du Rwanda de Paul Kagame qui rechigne pourtant d’extrader Nkunda? De quelle lutte contre l’impunité parle-t-on?


Qu’on se comprenne bien. L’auteur d’un crime ou délit doit être sanctionné conformémement à la loi dans le cadre d’un procès. Seulement, la justice doit être juste et équitable. Elle doit être la même pour tous.


Dix années après son accession au pouvoir suprême, «Joseph Kabila» a démontré qu’il ne comprend qu’un seul langage : le langage de la force brutale. Cet homme ne recourt aux vertus du dialogue que lorsque les rapports de force lui sont défavorables. La fameuse «conférence sur la paix au Kivu» organisée à Goma n’a pu avoir lieu que pour cette raison. Ces assises censées ramener une paix durable à l’Est n’a apporté aucun résultat. Bien au contraire. Les bandes armées continuent à fleurir dans les provinces du Kivu.


En désignant, fin mars dernier, l’ex-chef milicien de l’Ituri Franck Bwambale Kakolele - et ancien bras de Bosco Ntaganda, promu "général" des FARDC sous le label du CNDP - de battre campagne pour lui dans l’Ituri et le Nord Kivu, «Joseph Kabila» a mis à nu sa fragilité morale autant que sa connivence avec les groupes armés qui opèrent à l’Est.


On ne peut dès lors que comprendre pourquoi «Joseph» a institué un Congo à deux vitesses où règne l’inégalité des citoyens devant la loi. La loi est accommodante vis-à-vis des originaires de la partie orientale et australe du pays ainsi que des locuteurs du kinyarwanda. Cette même loi est impitoyable à l’égard des «autres». Peut-on franchement gloser sur un prétendu "engagement du gouvernement dans la lutte contre l’impunité" comme le fait Luzolo? Peut-on parler de justice en RD Congo pendant que des dangereux criminels présumés continuent à humer l’air frais "au nom de la paix"? Quid des dommages subis par les victimes?


Voilà l’homme qui s’agite pour se succéder à lui-même pour exercer à nouveau une fonction dont le talent lui fait cruellement défaut. Le pouvoir pour le pouvoir donc. Les Congolais doivent refuser un futur sans avenir. Ils doivent refuser l’ancrage à l’injustice et à l’avilissement pour désirer un autre avenir...
Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2011

Congo : les Pygmées s’insurgent

JEUDI 11 AOÛT 2011


Les pygmées, qui ne représentent plus que 2% de la population congolaise, s’insurgent, rapporte ce mercredi Novopress. Ils se plaignent d’être maltraités par la majorité bantoue. « Nous avons été pendant longtemps maltraités par nos voisins bantous. Nous sommes des oubliés », déclare ainsi Parfait Dihoukamba, du Réseau national des peuples autochtones du Congo (Renapc). Il réclament notamment l’application d’une loi promulguée au début de l’année qui visent à les protéger.

Il s'appelait...Rudolph!

7 Août 1914: le premier mort pour la Nation camerounaise, tombe sous l’arme coloniale, avec pour tout viatique sa dignité, son haut sens moral mais aussi hélas, une certaine résignation.

Il est 20 heures ce vendredi 7 août 1914. La Cour après avoir entendu Rudolph Duala Manga Bell, a regagné le prétoire où l’attend son verdict. Comme un couperet il tombe : Rudolph Duala Manga Bell, est déclaré coupable de haute trahison. Le condamne à mort par pendaison. Il sera exécuté le samedi 8 août 1914 à 16 heures et enterré dans le cimetière indigène. !

Ainsi a en a décidé la Cour qui au 19ième siècle au Cameroun est dirigée par un certain Niedermeyer, un juge allemand assisté par Hermann Röhm, alors administrateur du district de Douala. Ce qui est reproché à Rudolph Douala Manga Bell, c’est sa prétention à défendre la souveraineté territoriale de son Cameroun en demandant aux allemands de respecter leur pacte. Ceux-ci ne l’entendent pas de cette oreille ! Ils l’exécutent pour « haute trahison ».Trahison ? Allons donc ! Rudolph Duala Manga Bell n’a eu qu’un simple sursaut d’orgueil. Un réflexe d’un homme à principes qui se sent investi d’une mission. D’un homme qui refuse de n’être qu’un un sujet prêt à tordre es convictions après un seul coup de chicotte et qui se rappelle qu’avant d’être un sujet, il est un être de conscience. Quelqu’un pétri de valeurs. Soucieux de l’éthique et d’une certaine dignité.

L’histoire bégaie mais elle ne se répète. L’exécution de Rudolph Duala Manga Bell, en 1914, ressemble à la mise à mort des régimes dirigés par ceux dont on découvre la mal-gouvernance en prenant comme bouclier leur propre peuple pour les mettre hors de course.

L’occident a toujours eu la même attitude : ne tolérer vivants que les dirigeants africains ou du tiers-monde disposés à défendre leurs intérêts à eux. Ne supporter que ceux et celles qui seraient capables de laisser leurs multinationales s’abreuver à nos ressources en pompant aussi vite qu’ils pouvaient l’essentiel de nos énergies. Il était une fois, Rudolph Duala Manga Bell. Prince de son statut, rebelle de son état, homme lucide par sa conscience.

Sa vie est racontée dans de nombreux textes. Son exécution a fait l’objet de nombreuses représentations et son histoire doit être contée pour que l’on comprenne ce que l’Afrique a perdu du point de vue des arches qui doivent former sa mémoire.

La vie et la mort de Rudolph Duala Manga Bell résument assez les de même qu’elle dévoile les faiblesses quasi ontologique du mouvement révolutionnaire en Afrique Centrale. Car le chemin de la lutte est jonché que de cadavres érigés en héros et martyrs, exécutés par pendaison, livrés, tués, décapités. Un siècle d’histoire héroïque, où la plupart des héros ne connurent que la mort. L’exécution. Avant de développer sur ce phénomène de l’histoire des luttes politiques et sociales au Cameroun, il faut revenir à Rudolph Duala Manga Bell.

Dans trois ans, on commémorera le centenaire de la mort de Rudolph Duala Manga Belle, exécuté par les allemands le 8 Aout 1914. Il n’était pas seul ! Parmi les martyrs-héros-victimes, il y eut : Henri Madola.Martin Paul Samba. Ngosso Din et de nombreux autres anonymes. Pour les Allemands, il s’agissait de donner une leçon à tous ceux et toutes celles qui vont oser lever la tête contre leur domination. Mais il faut dire qu’en 1914, l’Europe est à la veille de la première guerre mondiale l’Allemagne n’est plus très sure de sa suprématie.

L’exécution des rebelles ou traites augure du début du déclin de l’empire Allemand. C’est un signe prémonitoire. Une alerte à la vigilance que les Allemands n’entendent pas prendre de cette manière. Pour le Cameroun, c’est la première gifle à son autonomie et le début d’une aventure ambiguë pour la construction d’une mythologie révolutionnaire. La figure des héros va s’inscrire dans cette image de martyr, d’inspiration judéo-chrétienne. (Le sacrifice de Jésus !!!) . Le récit de leurs faits d’armes sera jalonné de morts, secoué par des destins individuels exceptionnels mais toujours soldé par leur échec : morts, pendaisons, exécution !

Revenir à la pendaison de Rudolph Duala Manga Bell, près d’un siècle après sa mort, consiste à interroger les symboles et personnages qui ont structuré le référentiel da valeurs politiques qui consolident une conscience nationale. Bref les fondements d’un Contrat Social ! Dès le 19ième siècle, le premier mort pour la Nation camerounaise, tombe sous l’arme coloniale, avec pour tout viatique sa dignité, son haut sens moral mais aussi hélas, une certaine résignation.

Pourtant cette dimension ontologique de la défaite, inscrite dans les faits d’armes de Rudolph, ne sera guère perçue par les quelques historiens qui ont pris la peine de raconter sa vie. Et s’il y a un silence inouïe sur Um Nyobe, Ernest Ouandié, Félix Moumié, Ossende Afana , sur Rudolph Duala Manga Bell il y eut plusieurs écrits , des œuvres artistiques qui vont se servir de la trame tragique de sa vie .

Des livres ont parlé de Rudolph, citons quelques uns des plus significatifs : en 1978 le journaliste et chroniqueur Iwiy’a Kala-Lobè écrit : « Rudolph Duala Manga Bell : héros de la résistance Duala ». Si l’ouvrage est remarquablement bien écrit, il reste contingenté par une logique communautariste que l’on perçoit dès le titre. Rudolph Duala Manga Bell, ne serait que le héros des Duala.

Il faut attendre 1992, pour avoir droit à une autre référence à la vie de Rudolph. C’est à travers de l’œuvre du dramaturge David Mbanga Eyoumbwa, dans son « Ngum’a jemea : Rudolph Duala Manga Bell », qui fait de l’homme un personnage à la fois excentrique, rebelle et rêveur : un autre Toussaint Louverture ! Là encore Rudolph est présenté comme un héros de la résistance ... Duala ! Il faudra attendre les années 2000, pour qu’en 2006, un universitaire, Bouopda Pierre Kamé (Bopika), livre dans son ouvrage paru aux Ed. L’Harmattan : « Cameroun du protectorat vers la démocratie », une autre version de la résistance du héros, en remettant en perspective le combat de Rudolph Duala Manga Bell. Dans cet ouvrage Rudolph Duala Manga Bell est présenté comme un visionnaire, un idéaliste en quête d’une identité africaine et luttant pour la souveraineté territoriale de tout un continent et non plus pour la préservation de l’espace foncier d’un seul groupe. Fondateur du nationalisme camerounais.

Mais l’exploration des faits d’armes et de la vie de Rudolph ne s’arrêtent pas là ! Il force l’admiration des plus jeunes, et en 2005, Joël Kondo, livre : « le procès du Roi douala Manga Bell, martyr de la liberté ». La caractéristique de toutes ses interprétations est qu’elles sont essentiellement le fait des hommes (le genre) ensuite elles ne s’intéressent qu’à la dimension politique du héros résistant, nationaliste, martyr de la liberté ! La vie de celui qui semble avoir fasciné tous les auteurs qui l’on approché à travers récits et témoignages semble contenir les ingrédients qu’il faut pour la dramaturgie d’une pièce de théâtre ou le récit épique d’un film historique.

La vie de Rudolph est tellement sublimée qu’elle inspire même des chorégraphes... Cette exécution après un procès lapidaire, ce caractère implacable de la sentence, ce peuple endeuillé et tétanisé après la pendaison publique, ce désir farouche de liberté, vont alimentent le « Solo pour Duala Manga Bell »écrit et présenté par Georgette Louison-Kala-Lobè, en 2006. La danseuse et chorégraphe explique ses motivations : « Le chorégraphe se doit à travers l’interprète de faire surgir le cœur, l’âme, de donner accès à l’univers intérieur. La danse ; son langage est porteur de différence, de singularité et d’universel ; différence d’origine, de culture ; singularité par la personnalité de l’interprète ; d’universel par l’entité de l’être humain, cette identité qui nous relie malgré tout à notre humanité profonde. Je ne vous parle pas de concept mais de matière ; de matière visible et invisible par laquelle se perpétue l’aventure de la création. Une trace sensible dans la symphonie du monde. » . Elle, donne accès à l’univers intérieur de Rudolph en fait un être de chair et de sens, qui sent venir le moment fatidique et qui comme toutes les âmes humaines s’interroge. La richesse des explorations de la vie de Rudolph, donne la dimension du mythe du héros résistant et suggère le besoin de repères forts ! Dans une histoire où la mémoire des peuples Noirs n’a retenu que la décadence des vaincus ! Rudolph a paradoxalement inspiré des textes forts et beaux. , des textes d’espoir, mais dont la puissance se délite entre les pages que l’on tourne ou dans le cercle de craie caucasien d’une pièce de théâtre ou d’un solo, même magnifiquement chirographier.

Le 8 août 2011, les seuls qui comméreront la 97ième année de sa mort, seront les mêmes : comme depuis cent ans : ses descendants. Sa famille et l’extension de celle-ci. Cette situation on sait qu’elle emprisonne tous les héros d’une Nation que l’Etat n’a pas su bâtir sur la mémoire collective. Alors de manière disparate et diffuse, les communautés s’agrippent à ces parcelles d’identité comme pour ramener la Nation à une géographie plus acceptable. C’est sur, Rudolph, n’aurait pas aimé cela !

Gens du Cameroun, Que le sang de Manga (Rudolf) Bell fortifie ceux qui prennent le chemin de la liberté.

Suzanne Kala-Lobè

Le Messager

La rébellion libyenne a-t-elle un avenir?

Après plus de six mois de guerres de territoires, de bombardements et de pertes civiles, sommes-nous parvenus à un tournant dans le conflit libyen?



Mustapha Abdeljalil président du CNT devant l'image du défunt Abdel Fattah Younès le 9 août 2011 REUTERS/Esam Al-Fetori

Le Conseil national de transition (CNT), organe suprême de l’insurrection libyenne dont la légitimité est reconnue par la coalition internationale, a procédé lundi 8 août à son premier remaniement gouvernemental. Par son président, Moustapha Abdeljalil, le CNT a suspendu l’équivalent de son bureau exécutif.

Selon Mohammed el-Kish, un porte-parole de la rébellion, le président aurait demandé à Mahmoud Jibril, qui tient le rôle de Premier ministre et dirige l’actuel bureau exécutif, de restructurer son équipe.

Mis en place début mars et composé de 14 membres sous l’autorité du CNT, cet organe politique a pour objet la gestion des territoires sous contrôle rebelle dans l’est du pays.

Une semaine après l’assassinat encore inexpliqué du chef d’état-major de la rébellion Abdel Fattah Younès (ex-ministre de l’Intérieur de Mouammar Kadhafi), victime de mésententes, de suspicion de traîtrise et de querelles internes, le Conseil libyen de transition semble en passe de se diviser —voire d’imploser.

Le président du CNT a révélé dans une interview donnée à la chaîne Al Jazeera lundi 8 août que «des erreurs administratives avaient été faites, amenant à dissoudre le bureau». La mort du général Younès a aussi entraîné une vague de pressions de la part des groupes armés des Obeidis, tribu à laquelle il appartenait, qui veulent venger la mort de leur chef.

Si les gouvernements occidentaux manifestent encore leur soutien aux rebelles, il semble que de leur côté, les pays arabes s’interrogent surtout sur la possibilité d’une transition avec ou sans les forces de rébellion libyennes s’ils ne parvenaient pas rapidement à se réorganiser.
Désinformation autour du conflit libyen

Simultanément au remaniement du bureau exécutif, Tripoli accuse l’Otan d’avoir tué 85 civils lundi 8 août dans des raids aériens. Mais les versions diffèrent, car les emplacements où ont été menés ces bombardements sont encore sujets à polémique. Selon un article du journal britannique The Independent (repris par le nouveau site d’information libyen Shabab Libya), «aucune version n’a pu être vérifiée», puisque l’Alliance est en train de mener son enquête sur la perte de ces civils.

La télévision d’Etat a diffusé des images de corps d’enfants brûlés et de blessés à l’hôpital. Mais également, mardi 9 août, des images d’un des fils de Kadhafi, Khamis, déclaré mort le vendredi précédent par les rebelles libyens. Reste à savoir si ces images ont bien été filmées le 9 août,souligne Al Jazeera, qui prend des précautions sur l’identité de la personne à l’écran, préférant parler «d’une ressemblance frappante» avec le fils Kadhafi.

Le site de la chaîne américaine CNN raconte la visite des journalistes sur les lieux des bombardements incriminés:

«Malgré la perte massive présumée de civils dans la zone, les journalistes n'ont trouvé aucune trace de sang ni restes de corps parmi les ruines du village».

Face à ces attaques, l’Otan a répliqué que l’opération militaire était «légitime» et qu'elle n’avait pas plus d’information actuellement sur les pertes civiles.

Il convient donc d’opter pour la prudence avec les informations rapportées actuellement sur la Libye, comme le préconisent certains médias occidentaux. Mais peut-on parler de propagande,comme l'affirme pourtant Euronews qui souligne que les images diffusées à la télévision libyenne ne sont jamais datées? Cet organe avait été visé le 30 juillet par l’Otan, qui voulait mettre un terme à la «propagande» de Kadhafi et le «réduire au silence».

Un programme de 70 pages pour l’après-Kadhafi

La plupart des observateurs arabes s’interrogent sur l’avenir de la rébellion. On imagine que le colonel Kadhafi, qui profite encore du soutien d’une partie de sa population, se délecte de l’échec politique du mouvement rebelle. Les circonstances actuelles en Libye mettent à mal la légitimité de la présence de l’Otan, mais aussi les capacités du CNT à amorcer une transition —bien que celui-ci ait d’ores et déjà élaboré un programme de 70 pages pour l’après-Kadhafi.

L’assassinat du général Younès ayant diminué sa légitimité, le CNT souhaite désormais institutionnaliser ses forces de sécurité. Dans ce sens, 5.000 hommes seraient déjà mobilisés. Le quotidien algérien El Watan reprend l’appel le 9 août du président Moustapha Abdeljalil aux renforts militaires:

«Nous appelons les soldats de tous grades à rejoindre l’armée nationale. Nous appelons également les rebelles des différents groupes armés à rejoindre, en tant qu’individus, cette armée pour améliorer ses. performances.»

Dans les colonnes d’Al-Chourouk, le quotidien arabophone tunisien, les observateurs reviennent sur le projet des rebelles libyens qui prévoient de conserver les infrastructures existantes et ainsi éviter le modèle de l’Irak dans la reconstruction postrévolutionnaire. A ce titre, le CNT prévoit de mobiliser des fonctionnaires qui pourraient composer les prémices de la nouvelle administration. D’après Al-Chourouk, 800 fonctionnaires seraient déjà prêts à former la nouvelle administration. Le CNT aurait donc un plan de reconstruction institutionnel, dans lesquels plusieurs domaines comme la santé ou la recomposition de l’armée seraient déjà à l'étude.

Selon The Australian, le programme de 70 pages affirme que les groupes rebelles à Tripoli ont d’ores et déjà 8.660 partisans —dont 3.255 proviennent de l’armée de Kadhafi. L'ambassadeur du gouvernement rebelle aux Émirats arabes unis et le chef de la cellule de planification pour le groupe de travail, Aref Ali Nayed, s’est exprimé sur ce programme commun:

«Il est important que le public sache qu'il existe un plan pour la suite»

L’ONU, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Turquie devraient mettre en route un programme d’approvisionnement d'urgence en gaz et pétrole de 550 millions de dollars (383 millions d'euros) dès la chute du régime, pour restaurer au plus vite le pays. Les mêmes ayant déjà organisé le plan pour une aide humanitaire immédiate.

Les soutiens des pays voisins

Par ailleurs, les observateurs arabes redoutent que la flamme d’al-Qaida (notamment Aqmi, sa branche maghrébine) soit définitivement ravivée. Composé de plusieurs courants politiques et ethniques, le CNT ne fait pas l’unanimité. Ainsi le quotidien algérien L’Expression, dans une tribune du journaliste Mohamed Touati, s’inquiète de la montée des islamistes à ses frontières. Ce dernier analyse une situation qu’il juge préoccupante pour l’Algérie:

«Aqmi aurait, à en croire certaines sources, choisi de tenter d'acheminer des armes libyennes à partir de Benghazi, "capitale" des insurgés libyens, vers l'Algérie, via la Tunisie […] Aqmi profite de cette situation et aurait récupéré des armes de guerre, dont des missiles sol-air, lesquels auraient, d'ores et déjà, été transférés dans ses bases au nord du Mali.»

Pour le site Algérie Focus, qui estimait fin juillet qu’il existait un lien «entre la dégradation de la situation sécuritaire en Kabylie et le conflit libyen», l’Algérie reste toujours gênée des accusationsà son encontre sur le présumé armement des forces pro-Kadhafi.

De son côté la Tunisie semble basculer plus précisément du côté de la rébellion et la reconnaissance du CNT. D’après Algérie Focus, le chef d’état-major Rachid Ammar aurait autorisé l’armement des rebelles —une information qui n’a toutefois pas été confirmée par le gouvernement de transition tunisien. En dehors des armes, la Tunisie a joué —et joue encore—un rôle déterminant dans l’approvisionnement en denrées alimentaires vers la Libye.

En contact avec un agent des douanes tunisiennes, Habib Almisawi, journaliste à Al-Chourouk, rapporte que le colonel Kadhafi souhaiterait réquisitionner cet approvisionnement.

Y aura-t-il un après Kadhafi? Si des diplomates américains ont rencontré mercredi 10 août des dirigeants africains pour essayer de faire pression sur le régime de Kadhafi, l’avenir du pays paraît encore incertain. Les annonces radio à diffuser à la population en cas de départ de Kadhafi seraient déjà enregistrées, afin de circonscrire au plus vite les tensions postrévolutionnaires.

Lilia Blaise et Mehdi Farhat
SlateAfrique

Côte d’Ivoire: Attention, Danger. Wattao, l’homme de Soro et Zakaria, l’homme de Ouattara se tirent dessus

AUGUST 11, 2011 Infodabidjan

Des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) se sont tiré dessus hier mercredi 10 août 2011 à Marcory Zone 4, au domicile de Alini Marwan, opérateur économique vivant en Côte d’Ivoire. Quand nous sommes arrivés sur les lieux hier, le domicile de M Marwan était occupé par des hommes en treillis, armés de kalachnikov. Sa famille et ses connaissances trouvées sur place étaient encore sous le choc. La peur se lisait sur tous les visages. « On vit une situation d’insécurité totale dans un pays où la justice n’arrive pas à s’exprimer », lâche amer, Soudan Rohan, fils de Soudan Ghassan, associé à Alini Marwan dans la gestion d’une grande entreprise privée de la place. Il nous raconte en quelques mots ce qui s’est passé chez eux. « Courant février, Soudan Fayez (associé à Soudan Ghassan et Alini Marwan, actionnaires majoritaires) instruit une action en justice contre M Marwan pour l’arrêter. Ainsi, il pourra convoquer une réunion du Conseil d’administration pour mettre la main sur la société.

Comme son action n’a pas marché, il a intenté une autre action civile pour obtenir la nomination d’un administrateur provisoire. Cette action a été déboutée le 29 juillet dernier à la Cour d’appel », nous confie-t-il, avant de poursuivre: « depuis près de trois mois, ils (Fayez et les actionnaires minoritaires que sont Soudan Rafik et Sabré Rafik) ne cessent d’intenter des actions contre nous pour obtenir qu’on soit mis en prison, ne serait-ce que 20 jours, pour convoquer une réunion du Conseil d’administration dans le but de nous spolier de notre entreprise ». Aux yeux de Soudan Rohan, les associés de son père ne cessent de les accuser de détournement sans apporter de preuve. « Aujourd’hui (NDLR: hier), nous voyons débarquer chez nous des éléments de la Police judiciaire (PJ) accompagnés d’une cinquantaine d’éléments des FRCI appartenant à l’unité du « Commandant » Sansan, en possession d’un mandat d’emmener sans convocation. Ils n’avaient qu’une liste comportant des noms », a-t-il soutenu. La descente des FRCI et des éléments de la PJ au domicile de M Marwan laisse des traces. Nous découvrons des impacts de balle sur le mur de la maison, preuve que des tirs ont été libérés sur les lieux.

Nous découvrons également un élément des FRCI, prénommé « Robot », blessé à la tête à la suite d’un échange de tirs entre les éléments du Commandant Koné Zakaria, qui patrouillaient dans la zone et ceux du « Commandant » Sansan sur les lieux. « Ils (éléments de Sansan) ont emporté deux ordinateurs portables, cassé des caméras de surveillance, vidé les poches du fils de Marwan et emporté 5 millions de FCFA », soutient Soudan Rohan. Au domicile de M Marwan, nous nous entretenons avec des éléments des FRCI venus en renfort de l’état-major. Selon l’un deux, qui a préféré garder l’anonymat, lorsque les éléments de Sansan sont arrivés sur les lieux, Koné Zakaria, informé et dans la zone, est intervenu également. Il sera rejoint par l’ambassadeur de la Palestine en Côte d’Ivoire, « qui est un ami de la famille », selon les informations recueillies sur place. Plus tard, débarquent au domicile de M Marwan, « le Commandant » Zanga de l’état-major, lui aussi accompagné de M Soudan Fayez et de Rafik Soudan, les adversaires de Marwan Alini et Ghassan Soudan. Tous sont embarqués, avec l’adjoint de Sansan, en l’occurrence M Assalé pour le palais présidentiel. « Il (Zakaria) a interpellé les éléments de Sansan et de la police qu’il a embarqués pour la Présidence », nous a déclaré un élément des FRCI au domicile de M Marwan.

Des éléments de Sansan, nous a-t-on confié, invités à se rendre à l’état-major pour clarifier cette situation, s’opposent. A une trentaine de mètres du domicile de M Marwan, les éléments du « Commandant » Sansan refusent de bouger et bloquent la circulation. Le nommé Robot, dont nous parlions plus haut et qui appartient à l’unité de Koné Zakaria, s’énerve. Il veut forcer les éléments de Sansan à obtempérer. Manque de pot pour lui, un élément de Sansan libère des tirs de kalachnikov pour l’effrayer. Robot sort également son arme pour répliquer. Des échanges de coups de feu éclatent, obligeant les riverains à se terrer chez eux aux environs de 15h30. « Robot » frôle la mort, puisqu’une balle lui frôle la nuque. Ensanglanté, il est immédiatement conduit dans une clinique de la place non loin des lieux. Il est soigné et rejoint aussitôt le domicile des Marwan. Nous l’avons aperçu avec un tee-shirt imbibé de sang, assisté d’un médecin. Quelques instants plus tard, des éléments de l’Onuci débarquent, puis repartent aussitôt. Pour éviter qu’un autre affrontement ne se reproduise, Koné Zakaria a laissé quelques uns de ses éléments sur place. En quittant le domicile des Marwan, ceux-ci veillaient au grain, déterminés à empêcher une autre descente des éléments du « Commandant » Sansan, lui-même placé sous l’autorité du Commandant Wattao.

Y. DOUMBIA
Source: L’Inter