lundi 21 novembre 2011

28 Novembre: 6300 témoins motivés pour déjouer le hold-up électoral

par Raymond LUAULA

20 Novembre 2011

D’importants moyens, humains et matériels, sont mobilisés par les différents candidats à la plus haute charge de l’Etat et à la députation nationale pour sillonner le Congo et solliciter le suffrage des ex-Zaïrois le 28 novembre 2011.


Le président sortant qui n’échappera au bilan de sa gestion hasardeuse de l’Etat a déjà mangé sa parole en renouvelant les mêmes promesses qu’en 2006 en ce qui concerne singulièrement l’insécurité alors qu’il ne s’était pas offusqué, en début de campagne, d’affirmer que toutes les promesses faites il y a 5 ans ont toutes été réalisées.

A beau mentir qui vient de loin !

Même la fameuse communauté internationale et ses médias dominants qui voient blanc là où les Congolais voient noir quant à la gouvernance de leur pays ne trouvent qu’un seul atout susceptible de justifier la réélection de Kabila Kabange : le fait qu’il a face à lui une opposition divisée.

Ceux qui ne jurent que par l’alternance pour doter le Congo d’un leadership responsable, avec Tshisekedi en tête, mettent notamment en relief la nécessité de doter le Congo d’une armée véritablement nationale, d’instaurer un Etat de droit, une justice sociale, de combattre la corruption qui demeure un sport national en dépit de la tolérance zéro prônée par la kabilie.

A huit jours de la tenue des élections, on peut constater que la campagne se déroule relativement de manière satisfaisante malgré quelques actes d’intolérance regrettables.

Pour autant, le vote des Congolais sera-t-il le seul élément susceptible de conférer la légitimité démocratique à ceux en qui le peuple aura placé sa confiance ? C’est possible. A condition que les différents candidats et partis politiques veillent, à travers leurs témoins, à ce que les procès-verbaux établis dans les bureaux de vote soient véritablement l’expression de la vérité des urnes. Là, ce n’est plus évident.

Et pour cause, la cartographie établie par la CENI prévoit plus ou moins 6.300 bureaux de vote, avec possibilité d’additionner certains sites. C’est à ce niveau que la vérité des urnes pourrait être malmenée.

Il est cependant possible de contourner cette difficulté. Simplement en disposant des témoins dans chaque bureau de vote, soit 6.300 témoins par parti ou regroupent politique. Car, il n’y a qu’eux qui puissent étouffer toute velléité de tricherie en certifiant les résultats obtenus par chaque candidat dans chaque bureau de vote.

Voilà l’immense tâche à la quelle doit s’atteler l’opposition, principalement l’Udps, au lieu de s’acharner à l’audit du serveur central alors que ce dernier ne recevra que les résultats transmis par les différents bureaux de vote via le satellite Vsat pour plus de rapidité.

Or, selon nos informations, la question n’est pas encore réglée par nombre de partis. Même à l’Udps, on en est encore à instruire les organes de base à s’en occuper et à communiquer les listes à la CENI. Soit !

Une chose est de désigner les témoins, une autre sera de les payer, tout au moins de les motiver de sorte qu’ils ne fassent pas le jeu de l’adversaire. Il ne faut pas perdre de vue que la fragilité sociale d’un témoin peut être utilisée par la kabilie pour en faire un complice dans la falsification des résultats dans un bureau de vote.

Ainsi qu’on peut s’en rendre compte, les témoins seront au cœur des élections du 28 novembre. Car, ils seront dans chaque centre local de compilation des résultats (CLCR) en vue de certifier les procès-verbaux établis dans les différents bureaux de vote avant que les résultats soient transmis au serveur central via le Vsat.

Aussi, si des témoins motivés sont-ils désignés dans tous les bureaux de vote, il pourrait y avoir des raisons d’espérer quand bien même des millions de « doublons » dénoncés par l’Aprodec et dont Ngoy Mulunda ne nie pas l’existence tout en en limitant la portée à plus de deux mille (la non précision a tout son sens ici) risquent d’impacter le processus.

Si, malgré toutes les précautions, le vote du peuple congolais est volé pour permettre à Kabila de rempiler, c’est au même peuple congolais qu’il reviendra de tirer les conclusions du hold-up électoral que semble préparer Ngoy Mulunda à travers la mise en place, sans qualité ni droit, d’un comité de médiation électorale composé de sept membres, majoritairement des religieux obscurantistes dont la mission avouée est de favoriser le dialogue pour des élections apaisées.

En vérité, la mission de ces gourous appuyés par des ambassadeurs occidentaux est post- électorale : ils devront plutôt exhorter les candidats à la présidence de la République à accepter les résultats proclamés par Ngoy Mulunda. C’est ce qu’ils appellent s’inspirer de la tradition de palabre africain pour régler les différends entre candidats. Cette curieuse initiative pue la magouille à mille lieux et n’est pas sans rappeler un certain Apollinaire Malu-Malu de triste mémoire qui proclama Kabila Kabange élu en 2006 devant Jean-Pierre Bemba Gombo qui accepta l’inacceptable. On connait la suite.

Dans tous les cas, il faudrait penser à un plan B au cas où.

Etienne Tshisekedi fait trembler J. Kabila dans les Kivus

Samedi, 19 Novembre 2011

Après son succès fou en province Orientale, Tshisekedi inflige un honnête horion à Kabila à Goma

Avec les raz-de-marée qu’il provoque sur son passage dans le terrain supposé conquis par le parti au pouvoir, Tshisekedi effraie. Mieux, il perturbe les donnes, qui font que certains le voient déjà comme jamais, très proche du fauteuil présidentiel, disputé à onze dans une formule du genre mort subite.

C’est ici qu’il faut s’interroger si jamais, fort de sa longue lutte contre les antivaleurs, Tshisekedi remportait le challenge, que va- t-il apporter aux Congolais ? En quoi son programme de société diffère-t-il de celui de ceux qu’il combat bec et ongle?

Ceux qui suivent de près l’évolution de l’événement de la semaine aura été le «fara-fara», comme on dit en langage kinois, entre Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila à Goma., le lundi dernier. Le président de l’UDPS est arrivé le premier, aux alentours de 11h. Le chef de l’Etat sortant vers 13h. Or, en ce moment, Tshisekedi commençait déjà son meeting au stade du Volcan, et Kabila s’est amené à la place de la poste pour y tenir le sien. C’est le face à face de la mort. Des milliers de personnes convergent vers les deux lieux des meetings, mais selon tout observateur impartial, il y avait plus de gens chez Tshitshi que chez le Raïs sortant.

C’est le K.O. debout, et Kabila doit se rendre à l’évidence et retarder son meeting.
Resté seul maître du jeu, Tshisekedi se lance. Il fustige l’enlèvement du jeune Fabrice, chanteur-culte de Goma, et sa torture par les éléments de la garde présidentielle, dénonce l’insécurité dont sont victimes les habitants des deux Kivu, et explique son programme gouvernemental. Celui-ci s’articule autour de plusieurs points, à savoir la restauration de la paix et de la sécurité, le respect des droits de l’homme, l’éducation, la santé et l’emploi et la lutte contre la corruption.

Son meeting se termine en apothéose, et une heure plus tard, Joseph Kabila commence le sien. En fait de discours, il s’agit d’un méa culpa. En effet, il reconnaît n’avoir pas fait grand chose pour le Nord-Kivu, mais s’engage à faire mieux si le peuple lui donne une seconde chance. Il avoue que le peuple est confronté aux problèmes d’insécurité, de manque d’eau et de courant électrique. Après les deux meetings, l’opinion était partagée entre ceux, moins nombreux, qui saluaient la modestie de Kabila qui a reconnu ses torts, et la majorité de la population qui soutenait qu’il s’agit des mêmes promesses qu’il avait déjà faites en 2006, et que s’il se montre humble, c’est juste pour obtenir encore leurs suffrages.

D’autres polémiquaient sur le face à face, car le programme de Kabila n’avait pas prévu une descente à Goma pour le lundi, mais plutôt un meeting à Kolwezi. Selon des témoignages recueillis sur place à Goma, le président sortant espérait ravir à Tshistshi tous ceux qui étaient partis à son meeting, un peu à la manière dont les musiciens de Kinshasa se ravissent les supporters. Mais c’est raté. Tshisekedi a montré sa force, et infligé une déroute au président Kabila. Bien plus, infliger pareil horion à Kabila dans ce Goma qui lui avait offert 98% en 2006, démontre que les choses ont vraiment changé. 2006 est, forcement, différent de 2011.

Mulopwe wa ku Demba

RDC : Crimes contre la démocratie

21/11/2011 Par Tshitenge Lubabu M.K.
Avant même la tenue du scrutin, les élections présidentielle et législatives du 28 novembre en RDC n’ont pas fini de nous surprendre. Que des gens irresponsables et intolérants s’arrangent pour créer un climat de violence parce qu’ils confondent démocratie et combats de rue, passe encore. Mais une chose qui laisse encore plus perplexe, c’est le trafic de cartes d’électeur.

Dans certaines provinces, des villageois ont été attaqués par des inconnus qui, sous la menace de leurs armes, les ont contraints à leur remettre leur carte d’électeur. D’autres citoyens, pour résoudre des problèmes existentiels, ont été amenés à céder leur passeport électoral aux hommes de main de quelque candidat sans foi ni loi, contre une poignée de dollars ou de francs congolais. À quels usages ces cartes arrachées ou achetées sont-elles destinées ? Bourrer les urnes ? Réduire le nombre des votants ?

Quelle que soit la finalité de cette pratique, le tort causé aux électeurs qui ne pourront plus user de leur droit constitutionnel – élire leurs représentants à la tête de l'État et à l’Assemblée nationale - est immense. Il s’agit d’une atteinte grave aux droits de l’homme. Ces actes vont, à n’en point douter, fausser, on se sait pas encore dans quelle proportion, les résultats de ces élections.

Et les personnes rackettées ne savent pas à quel saint se vouer. Porter plainte ? C’est, à priori peine perdue, car la carte d’électeur est en même temps une carte d’identité. Quant à ceux qui auraient vendu le précieux document, ils voudraient le récupérer qu'ils ne le pourraient pas : ils ne connaissent pas les vrais commanditaires de ce marché noir.

Plusieurs questions me viennent à l’esprit. Je me demande comment des individus normalement constitués peuvent monter de telles opérations dans le seul but de conquérir le pouvoir. S’ils sont aussi intelligents qu’ils le font croire, pourquoi ne contribuent-ils pas positivement à la recherche des solutions aux maux dont souffre la République démocratique du Congo ?

Je me demande pourquoi des citoyens qui ont librement adhéré au processus électoral peuvent, le moment venu, en sortir contre quelques sous. Il y a un problème.

Je refuse de croire que la paupérisation très avancée des populations congolaises explique ce comportement irrationnel. Mais que veulent les gens, en fin de compte ? Des dirigeants illégitimes ou ceux choisis librement par eux-mêmes ? Empêcher l’expression d’une voix ou vendre sa voix pour s’acheter une bière c’est, selon moi, un crime contre la démocratie.

La HONTE : L'Ambassade de la RDC à Addis-Abeba dans le collimateur du Gouvernement éthiopien…

image
Alexis THAMBWE MUAMBA - Ministre des Affaires étrangères de la RDC.

DE NOUVEAU : La diplomatie congolaise, alias (a.k.a) Joseph KABILA et Alexis TAMBWE MWAMBA, son ministre des Affaires étrangères, à l´affiche...

Un personnel diplomatique et une main d'oeuvre locale éthiopienne restés impayés depuis plus de dix ans, le Premier ministre éthiopien, Mélès ZENAWI, qui n´en peut plus de l´incapacité de l´État congolais à assumer ses responsabilités; pique une crise de nerfs et hausse le ton. « J´ai du mal à croire qu´il s´agit là du Grand Congo. Décidément, il y manque quelque chose d´essentiel [ndlr: l´État] [...] À défaut de régler cette affaire, nous allons nous-mêmes nous en charger en vendant ses immeubles », déclarait-il en substance.

On en dira jamais assez de la République Démocratique du Congo et de sa fameuse diplomatie qui n´en finit pas avec ses déboires. Malade de ce qu´ilconvient bien de qualifier de l´amateurisme, de l´incompétence et de l´irresponsabilité des dirigeants actuels, les différentes missions diplomatiques et consulaires congolaises, continuent - sans scrupule - à être exposés à une indéscriptible précarité et une humiliation permanentes.

C´est en effet dans le cadre de la continuation cette longue série noire planant dangereusement sur ce beau et riche pays, qui a vu succéssivement au cours de cette même année 2011, ses ambassades en Suède, en Corée du sud, en Pologne et en Tchéquie, vidées des appartements et immeubles les abritant pour cause de non paiement de loyers que s´inscrit le triste épisode éthiopien, qui du reste, dure depuis plus de dix ans. À la seule différence que là-bas à Adis-Abeba, la représentation diplomatique n´est pas locataire de ses immeubles, mais plutôt proprietaire. 

Et à cet effet, il importe de rappeler qu´Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, étant par excellence - depuis 1963 l´année de sa création - le siège de l´ex-Organisation de l´unité africaine (OUA), devenue l´actuelle Union africaine (UA) depuis 26 mai 2001, est, et reste l´une des plus importantes capitales au plan diplomatique, vu son statut de future capitale du continent africain, autrement dit KATIOPA.

Et c´est dans cette optique-là que le Président MOBUTU Sese Seko, sous la Deuxième République, fit construire sur un vaste site d´environ 5 000 mètres carrés, lui généreusement octroyé par le dernier empereur éthiopien, déchu en 1974, Sa Majesté Hailé SÉLASSIÉ, un complexe de quatre immeubles et annexes, pour servir de cadre à l´ambassade de la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) et de lieu d´habitation à l´ensemble du personnel diplomatique - ainsi que leurs familles - accrédité en Éthiopie.

Exemptée par ailleurs de toute contribution foncière, il ne s´y pose par conséquent aucun problème de loyer à payer mensuellement pour l´ambassade. Au-delà bien entendu, d´autres charges relatives aux services - eau, électricité, téléphone, Internet - dont elle bénéficie de la part de différents prestataires pour son bon fonctionnement. Le problème se situe plutôt ailleurs. Car, il n´en reste pas moins que cette ambassade de la RD Congo d´Éthiopie est bourrée de difficultés et de litiges d´ordre financier dûs notamment au manque, ou plutôt pour parler net, au non versement par l´État congolais des subventions de fonctionnement et des salaires tant des diplomates que du personnel local éthiopien.

Depuis l´assassinat en janvier 2001 de M´zée Laurent-Désiré KABILA, ils n´ont à proprement parler touché aucun salaire. Et lorsque Kinshasa leur envoie sa modique bouffée d´oxygène, l´ambassadeur s´en empare.
Ainsi, contrairement au triste sort réservé à la plupart de nos ambassades et leurs personnels complètement voués à l´abandon par le Gouvernement congolais d´Occupation, celle d´Éthiopie, on se l´imagine vu son importance, reçoit malgré tout, et non pas par voie bancaire, mais des moyens peu orthodoxes, et ce, deux ou trois fois par an, une petite bouffée d´oxygène. C´est-à-dire une modique somme environ 100 000 dollars américains (USD), en guise d´aussi bien de frais de fonctionnement que de salaires d´un corps diplomatique composé d´environ vingt membres.

Et cette bagatelle, une fois arrivée sur place, tombe dans les escarcelles de monsieur l´ambassadeur, Gérard MAPANGO KEMISHANGA qui s´en saisit, et en fait une rétribution à sa guise en se taillant la part du Lion. En termes plus explicites, plus ou moins 1 000 US dollars à chaque diplomate – à peine de quoi se nourrir pour un laps de temps - pour pouvoir lier les deux bouts du semestre. Et le reste, il s´en constitue son propre magot lui permettant de mener une vie de Pacha dans Addis-Abeba. C´est-à-dire : belle voiture de luxe, belles créatures fémines éthiopiennes en vrac, etc.

Un personnage assez énigmatique, car nombreux sont ces Congolais qui se demandent s´il n´aurait pas d´aventure été catapulté depuis Kigali dans le Monde diplomatique congolais. Et faisant bien sûr partie du personnel militaro-politique et diplomatique rwandais déployé ou affecté en RD Congo, pour son assujettissement et son exploitation économique, par le sanguinaire tyran Paul KAGAME, indexé par le Rapport Mapping de l´ONU publié en octobre 2010 pour crimes de guerre et de génocide contre des populations civiles au Congo.

Et quant aux employés éthiopiens, qui sont soit : chauffeur, concierge, plombier, électricien, etc. Pas de salaires du tout depuis dix ans. Rappelons ainsi que cette lamentable situation perdure depuis l´assassinat de M´zée Laurent-Désiré KABILA, le Soldat du peuple. Son tombeur et bouffon successeur qui n´a pu - en 10 ans de pouvoir absolu - versé le moindre franc, continue pourtant tout bonnement à jouer à << Un Prince à New York >> à Kinshasa. Pour rappel, un Prince New York est le titre et le personnage principal d´un film à succès des années 80, dont le rôle fut incarné par le célèbre acteur-comédien américain, Eddy Murphy.

C´est donc par ce sobriquet codé, d´une médiocrité pitoyable, que l´on a choisi dans les milieux de la Mission des Nations unies en RD Congo, l´ex-MONUC devenue depuis la MONUSCO – pour se moquer bien sûr du peuple congolais – de désigner l´imposteur rwandais que les mêmes ont illégitimément imposé au pouvoir en novembre 2006. Quel affront pour tout d´un peuple!

Et actuellement, ce dernier qui ne pense qu´à rééditer son forfait de 2006, met déjà tout en oeuvre pour un prochain Hold-up électoral à l´occasion de la présidentielle à un seul tour prévue pour le 28 novembre 2011, afin de se maintenir ainsi au pouvoir en terre étrangère. Ceci, grâce au précieux concours de M. Ngoy MULUNDA, président de la soi-disant << Commission électorale indépendante nationale (CENI) >>, qui se livre au verouillage et à la manipulation du fichier électoral, tel que dénoncé par les partis politiques d´Opposition.

Tous les ingrédients (soldats et mercenaires étrangers) semblent avoir été apprêtés par celui-ci et sa bande de malfrats, pour mettre à feu et à sang la RD Congo après leur défaite que tout indique certaine.
Tous, Congolais comme Éthiopiens restent impayés, mais ils continuent pourtant de travailler en se livrant à la débrouille pour pouvoir s´en sortir...

Bien que n´étant plus rémunérés depuis des lustres, aucun des diplomates congolais, ni encore moins aucun de leurs compagnons d´infortune éthiopiens pour ainsi dire, n´a déserté son poste de travail à l´ambassade. Bien au contraire, ils y restent contre vents et marées. Et grâce aux différentes exonérations notamment fiscales dont bénéficient les diplomates dans l´achat de certains produits de consommation, chacun essaie à sa manière, et autant que son esprit de débrouillardise l´inspire, d´en tirer le meilleur parti possible, afin de subvenir à ses besoins ainsi qu´à ceux de sa famille.

C´est notamment le cas d´un de nos infortunés amis éthiopiens qui est là depuis plus d´une vingtaine d´années. De son état chauffeur d´ambassade, maîtrisant en outre aussi bien le lingala que le français. Ce dernier s´est simultanémment reconverti chauffeur de taxi et guide, spécialisé dans le transport des Congolais en visite à Addis-Abeba.

Une ville dont il connaît  la cartographie à la perfection, au point qu´il y a fort à parier - disent ceux qui ont joui de ses services - que même les plus avancés systèmes de navigation et de géolocalisation (GPS), souffriraient d´insuffisances technologiques à pouvoir l´égaler en précision. Il en est de même des horaires de vol à destination ou en provenance de Kinshasa de la compagnie aérienne nationale Ethiopian Airlines, qu´il connaît aussi bien que les aiguilleurs du ciel depuis leur tour de contrôle de l´Aéroport international de BOLE.

L´homme est toujours là à l´heure qu´il faut, pour conduire ses clients à n´importe quel recoin de la ville ou pour les ramener à l´aéroport. Ainsi, parallèlement à cette activité, et grâce à sa carte de travail, il achète à des prix hors taxes certains produits de consommation très prisés tels que : parfum de marque, vins de qualité, liqueurs, caviars, fournitures scolaires et consorts, qu´il revend par la suite au marché parallèle en y mettant un peu d´intérêt dessus. Et c´est grâce à la combinaison de ces deux métiers improvisés qu´il arrive à se tirer d´affaire.

On est empoigné par le sort subi par certains d´entre eux, Congolais comme Éthiopiens indistinctement. Ainsi, les enfants et leurs mères veuves en font les frais...

Ainsi, dans la trame des infortunes de nos amis d´Addis-Abeba, l´on se souviendra particulièrement de feu monsieur TUKUMBANA, décédé il y a peu longtemps. Ancien Chargé d´Affaires longtemps resté en poste, et dont l´épouse congolaise d´un certain âge et pleine de fair-play, ne pouvant lui donner d´enfants, lui accorda d´en épouser une seconde plus jeune. Et ce fut sur une fille du pays, donc une Éthiopienne, que monsieur porta son dévolu.

Et celle-ci eut avec le dipolmate deux enfants aujourd´hui âgés d´une quinzaine et douzaine d´années. Après la mort inopinée du diplomate, pour des raisons évidentes dont on peut facilement s´imaginer, les relations entre les deux ex-coépouses se dégradèrent. Sa veuve éthiopienne se retrouva seule avec deux enfants à sa charge, et sans aucune ressource pour pouvoir scolariser et élever décemment ceux-ci. À ce propos, soulignons au passage que les deux rejetons se font régulièrement expulser de l´école par défaut de paiement des frais de scolarité (minerval).

Et depuis lors, au-delà de la querelle d´intérêt entre les deux ex-coépouses, une vraie bataille sociale s´engagea entre la mère de ceux-ci - donc l´Éthiopienne - d´un côté, et l´Ambassade de la RD Congo de l´autre. Avec pour but : tenter - conformément aux dernières volontés de son défunt mari diplomate - de récupérer les arriérés de salaire du disparu, pour ainsi se constituer un capital qui lui permettra d´élever les enfants. Mais malheureusement jusqu´à ce jour, sans succès.

Il y a également pour ne citer que ces deux cas, la triste expérience d´un vieil officiel rétraité de la Marine éthiopienne, qui s´était lui reconverti dans le gardiennage, et assurait des années durant la sécurité du site et des immeubles de l´Ambassade de la RD Congo à Addis-Abeba. Et ceci, sans pour autant avoir pu toucher le moindre salaire depuis M´zée Laurent-Desiré KABILA. Le vieil homme était lui aussi décédé depuis 2008, en pleine bataille pour recouvrer ses droits vis-à-vis de son employeur.

C´est ainsi que sa jeune épouse reprit à son tour le flambeau de cette lutte, dans l´espoir de récupérer ce qui leur est dû. Hélas! Épuisée de toutes ses forces par des années d´un duel inégal, face à un adversaire qui ne peut être poursuivi en justice, et rongée par maladie due au manque de soins appropriés, la pauvre qui a vu sa santé se dégrader progrèssivement, finit elle-même à son tour par succomber sans avoir pu obtenir gain de cause, en laissant derrière elle une orpheline (fille) en bas âge.

Alors que les Congolais semblent être résignés à leur sort, les infortunés éthiopiens par contre, sachant qu´il ont un État, se sont tournés vers leur Gouvernement pour tenter d´obtenir le fruit de leur travail.
Ne dit-on pas que tout travail mérite un salaire? Ainsi, les employés d´ambassade éthiopiens qui se sont vus flouer et traiter comme des vulgaires bénévoles après tant d´années de bons et loyaux services rendus à la République Démocratique du Congo, n´ont plus eu d´autre alternative que de se tourner vers leur Gouvernement pour tenter d´obtenir gain de cause.

Sachant qu´ils ont un État responsable, qui les protège ainsi que leurs intérêts, ils se sont donc à maintes reprises saisis de leur ministère des Affaires étrangères, de qui relève la compétence de ces genres de questions litigieuses, même si c´est vrai que le succès tarde toujours à venir. Les ministres éthiopiens qui se sont succedé à ce poste depuis dix ans dont Seyoum MESFIN qui est parti en 2010, tout comme son actuel successeur, ont eux aussi de leur côté, plus d´une fois, dû convoquer l´ambassadeur congolais et représentant permanent de la RDC près de l´Union africaine, pour lui demander de régler tous les litiges qui fusent de toutes parts, notamment celui d´arriérés de salaires, vieux d´une décénnie entre la représentation diplomatique ou sinon l´État congolais, et leurs compatriotes. Mais en vain...

En fin de compte, suite à l´insistance pressante des Éthiopiens exploités par l´ambassade de la RD Congo qui ne lâchent pas du tout l´affaire et revendiquent constamment ce qui leur est dû, l´actuel ministre éthiopien des Affaires étrangères, M. Hailé Mariam DESSALEGN, à l´instar de son prédécesseur, s´est à son tour saisi de son figurant d´homologue congolais, M. Alexis TAMBWE MWAMBA, qui comme à l´accoutumée, continue de faire la sourde oreille en ne donnant aucune suite à son collègue.

Certaines sources crédibles laissent entendre que le ministre congolais qui par ailleurs, semble avoir réinventé le principe de la continuité de l´État, se dit ne pas pouvoir être en mesure de résoudre un problème qu´il serait venu trouver. L´État rappelons-le, demeure le même au-delà de la personne des dirigeants, au-delà des différents régimes et des alternances politiques. Abandon de responsabilités ou véritable aveu d´incompétence?

De même, la RD Congo n´est toujours pas en règle à Addis-Abeba, au niveau des cotisations à l´Union africaine. Ce qui a pour conséquence : le peu de visibilité des diplomates congolais dans les institutions internationales. À y regarder avec un minimum de lucidité, on s´aperçoit vite il s´agit bien là d´une politique de sape délibérée des Occupants, visant à affaiblir le Congo partout où il est censé être fort sur la scène diplomatique mondiale.

Et de là, vous comprendrez pour par exemple : pourquoi le Rwanda et l´Ouganda en particulier, n´ont jamais été formellement condamnés par l´Union africaine, pour leurs invasions récurrentes du territoire national congolais et tous les crimes de guerre, économiques et de génocide qu´ils y commettent, en violation flagrante tant de la charte de la même union que du droit international.

Rappelons que le même Alexis TAMBWE MWAMBA, faisant plus figure de spécialiste en lecture des Communiqués conjoints qui, en juillet dernier, lors de la visite d´État du président sud-coréen Lee MYUNG-BAK à Kinshasa, vantait les mérites de la Corée du sud, en occultant de préciser à l´opinion publique congolaise que les diplomates en poste, mais laissés à l´abandon dans le pays de ce même hôte de marque, s´étaient fait quelques deux mois auparavant expulser des locaux de leur ambassade à Séoul, par défaut de paiement de loyer caractérisé.

Une situation tout autant paradoxale qu´incompréhensible, lorsque l´on sait que le pouvoir d´Occupation dilapide l´argent du contribuable congolais, en effectuant d´importants transferts de fonds s´élevant à plusieurs millions de dollars US, vers ses trois ambassadeurs barbouzes accrédités en France : feu Nzoku MYRA , en Belgique : Mova SAKANYI, et en Grande-Bretagne : KIKAYA Bin-Karubi  ; lesquels s´en servent depuis leurs bureaux transformés en base-arrière, pour lancer des opérations de déstabilisation et de tentatives de corruption  des résistants-combattants au sein de la diaspora d´Europe, qui donnent du fil à retordre et des insomnies au régime d´Occupation.

Dans le même temps, les 540 diplomates congolais dans 65 missions diplomatiques et consulaires à travers le monde, vivent dans la galère et précarité, en inspirant ainsi la pitié pour leurs homologues étrangers. Nombreux sont ceux d´entre eux, qui aujourd´hui, sont nostalgiques des années fastieuses sous le Maréchal MOBUTU Sese Seko. Toutefois, ceci vient étaler au grand jour que l´image de marque de la RD Congo et le bien-être de son peuple sont pour les Occupants au pouvoir: les derniers de leurs préoccupations.
Le Gouvernement éthiopien par la voix de son Premier ministre, Mélès ZENAWI, déplore l´attitude de Kinshasa et hausse le ton, en menaçant d´exproprier la RD Congo.

Dans la foulée, le chef de la diplomatie éthiopienne étant lassé par l´attitude irresponsable des autorités de Kinshasa, a fini par se rabattre sur - au cours d´un récent Conseil des ministres - son patron le Premier ministre éthiopien et l´homme fort du régime, Son Excellence Mélès ZENAWI, afin que soit décantée cette humiliante situation pour toute une république. C´est-à-dire apurer les dettes et les arriérés de salaire accumulés par la chancellerie vis-à-vis de leurs ressortissants depuis des années.

Hélas ! Cette situation n´ayant que trop longtemps duré, sans que les dirigeants congolais n´aient fait preuve d´une réelle volonté de vouloir la régler une bonne fois pour toutes ; et de peur que celle-ci ne soit de nouveau renvoyée aux calendes grecques tel ça jusqu´ici été le cas, Mélès ZENAWI n´est pas allé par quatre chemins en se privant pour une fois d´user la langue de bois qui le caractériserait, a-t-on souvent entendu dire. Il hausse le ton et lance un ultimatum au Gouvernement congolais en ces termes:  "J´ai du mal à croire qu´il s´agit là du grand Congo.

Décidément, il y manque quelque chose d´essentiel [ndlr: l´État ] [...] À défaut de régler cette situation, nous allons nous-mêmes nous en charger en vendant ses immeubles." Ceci dit, pour être plus clair dans l´expression : la patience du Gouvernement éthiopien a atteint ses limites, et que si rien n´était fait par les autorités de Kinshasa dans un délai raisonnable, la mission diplomatique de la RD Congo se verrait sans autre forme de procès exproprier de ses immeubles, dont le produit de la vente servirait ensuite à apurer ses dettes vis-à-vis de tous ceux - personnes physiques ou morales éthiopiennes - envers lesquels elle est redevable.

Voici donc l´image de marque de la RD Congo que les dirigeants du pouvoir d´Occupation de Kinshasa veulent imposer au monde.

De ce qui précède, il paraît plus qu´impérieux que la réforme et le développement d´une véritable diplomatie internationale (congolaise) s´imposent. Il importe cependant de préciser dans le même ordre idée  qu´à l´image de la Défense et de la Sécurité nationales, la fameuse diplomatie congolaise - si diplomatie il y a - est gérée personnellement par alias Joseph KABILA, sous bien entendu haute surveillance du son mentor de Kigali. Encore faudra-il déjà pour atteindre cet objectif, avoir comme préalable à la tête de la RD Congo: un vrai président visionneur et surtout Congolais.

N´est-ce pas qu´une telle tâche ne peut être confiée à un inconnu étranger ? Arrivé chez nous par effraction avec la guerre de l´AFDL de 1996, lequel bonhomme s´est illustré dans une longue série de massacres à grande échelle notamment dans les provinces du Kivu, de l´Équateur , et dans la région de Kisangani. On pense en particulier aux  camps de réfugiés de Mugunga et de Tingi-Tingi, qu´il avait fait bombardés à l´armée lourde sur ordre de Paul KAGAME en 1997, décimant ainsi plus de 250 000 victimes dans les rangs de ses compatriotes Hutus rwandais et des Congolais.

En outre, c´est encore lui qui, en 1999, fit massacrer peu avant l´abandon de la ville de Pweto aux mains de ses compagnons d´arme de l´armée d´agression rwandaise dite APR: plus de 250 officiers de l´armée congolaise, essentiellement des anciens FAZ (Forces Armées Zaïroises).

Ce bonhomme qui à lui seul, réunit tous les critères lui conférant le statut d´un véritable Tueur en série << rwando-tanzanien >> est aussi l´assassin de Serge MAHESHE, journaliste de la Radio Okapi, de Floribert TSHEBEYA, activiste des Droits de l´Homme, ainsi que d´Armand TUNGULU, patriote résistant, éliminés respectivement en juillet 2007, en juin et en octobre 2010. Bref, un génocidaire tout fait et bien connu des Nations unies et des organisations de défense des Droits humains.

À peine instruit,  le cursus professionnel de ce bonhomme - avant d´être catapulté à la tête de la RD Congo par la force des crimes organisés en Afrique centrale - ne se résumait qu´en : ancien barman et ancien chauffeur de taxi de bas étage de Dar-es-salaam ? Qui dit mieux ?

C´est en effet en faveur de ce bonhomme-là, qu´une frange de Congolais d´une très rare espèce, et vraisemblablement corrompus et traîtres, soit naïfs et ignorants des vrais enjeux de ce scrutin majoritaire; s´apprêteraient semble-t-il à aller voter lors de l´élection présidentielle à un seul tour du 28 novembre prochain (dans un peu plus d´une semaine).

Et dans ce casse-tête congolais, le comble du choquant paradoxe est celui de voir qu´aujourd´hui encore, dans ladite Communauté internationale, certains dirigeants occidentaux, l´État hébreux ( Israël ), une quarantaine d´États membres de l´Agence internationale de l´ènergie atomique (AIEA) ainsi que des milieux de la Haute finance internationale, qui accusent la République Islamique d´Iran de menacer la paix et la sécurité tant régionales qu´internationales, en voulant - en violation du TNP = traité de non-prolifération nucléaire de 1968 - mettre au point en secret sa Bombe atomique dans ses installations nucléaires; continuer de soutenir ce prétendu fils du M´zee Laurent-Désiré KABILA, en tentant ainsi malhonnêtement de diaboliser à travers leurs médias dominants le candidat numéro 11 à l´élection présidentielle du 28 novembre 2011; lequel est pourtant mondialement reconnu comme: grand partisan de la non-violence, de la démocratie et de l´État de droit. C´est ridicule!

Et pourtant, comme par enchantement, ils en oublient tous de rappeler à l´opinion internationale que ce sont eux qui ont fabriqué cet Ogre, et que c´est bien lui qui fournit clandestinément aux Iraniens de l´uranium congolais. Matière première indispensable sans laquelle le régime des Mollahs n´aurait pu réalisé toutes les avancées technologiques qu´on lui reproche dans le cadre du devéloppement de son programme nucléaire militaire. Voici donc comment celui sur lequel l´Occident - jusqu´à preuve du contraire - a jeté son dévolu, gère la diplomatie congolaise au détriment du Congo et de ses alliés, ou plutôt ses maîtres...

Ceci dit, les électeurs congolais sont tous investis de la mission sacrée de procéder à un vote utile et sanction, afin de mettre définitivement hors d´état de nuire cet énergumène rwandais, avant bien sûr sa réconduite hors nos frontières nationales.    

Enfin, pour en conclure avec le principal sujet du jour, n´étant pas susceptible d´être porté à la Justice compte tenu de l´immunité diplomatique qui couvre l´ensemble de la mission diplomatique, le contentieux entre les deux parties reste à ce jour non résolu. Décidément, la sortie de la diplomatie congolaise du long tunnel noir dans lequel elle s´est engouffrée, semble encore très éloignée tant que durera le régime d´Occupation en place...
       
STOCKHOLM, le 19 novembre 2011
Pépin LULENDO