jeudi 30 août 2012

Masisi : M23, FDLR, Raïa Mutomboki et le groupe armé Nyatura tuent impunément



Depuis le début de la semaine, les yeux et les oreilles de tous les Congolais sont rivés vers New-York aux Etats-Unis d’Amérique, où le Comité des sanctions du Conseil de sécurité s’est réuni non seulement pour écouter les trois partis concernées, la Rd Congo, le Rwanda et les experts des Nations Unies, mais aussi pour adopter le cas échéant des sanctions à l’encontre du Rwanda et de ses protégés du M23.

La Rd Congo est présente dans cette réunion à travers son ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et Francophonie, sans oublier la grande délégation des chefs des confessions religieuses qui ont de leur côté amené des preuves pour clouer une fois de plus le Rwanda au mur.

Heureusement que déjà, des échos nous parviennent, selon lesquels le Rwanda n’a pas du tout convaincu.

Soit, un très mauvais élève. D’ailleurs, certains diplomates présents dans la salle ont même qualifié ses arguments de « fragiles ».

Pour l’instant, le Conseil de sécurité doit se montrer sévère à l’encontre du Rwanda et du M23, mouvement qu’il a créé pour insécuriser son voisin. Ceci pour se crédibiliser vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale.

Les Nations Unies qui ont dépêché leurs experts sur terrain et dont les conclusions n’ont pas été contredites par le Rwanda doivent prouver et démontrer à la face du monde que quiconque violerait facilement l’intégrité territoriale d’un autre Etat, quiconque pillerait facilement les richesses naturelles d’un autre, quiconque tuerait facilement les compatriotes d’un autre Etat n’a pas sa place là où se trouve tout le monde, il sera traité de la même façon que le Rwanda.

Au finish, les Congolais veulent être récompensés par la Communauté internationale. Ils veulent que le Rwanda soit trainé devant la Cour internationale de justice pour réparer le préjudice énorme qu’il a causé à la Rd Congo.

Son président Paul Kagame, ainsi que tous ses acolytes, soient arrêtés et transférés à la Cour pénale internationale (CPI) et poursuivis pour crimes contre l’humanité.

Le Rwanda a cru qu’il suffisait de mentir pour s’attirer la sympathie de la Communauté internationale. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose !

Ce pays aux mille collines s’est trompé d’époque, dans la mesure où le génocide rwandais n’est plus une marchandise qui se vend facilement dans le marché mondial. Au contraire, des pays comme la Rd Congo se sont fixé des échéances pour se hisser au rang des pays émergents, dans la perspective d’améliorer le bien-être de leurs compatriotes.

On ne peut pas admettre qu’à peine investi, que le Gouvernement MatataPonyo soit obligé de mettre à côté une grande partie de son budget pour s’occuper de la guerre.

Il est aussi inadmissible de constater que c’est pendant que la Rd Congo fournit des efforts pour se mettre au même diapason que d’autres pays développés, qu’une guerre injuste lui est imposée par son voisin jaloux de ses richesses naturelles.

Est-ce un problème à la Rd Congo ? Mais peut-être un problème au Créateur qui a doté la Rd Congo de telles richesses, mais aussi aux colonisateurs qui avaient fixé des bornes entre Etats.

Et si le Rwanda croit que c’est par la force qu’il va régler la question de l’augmentation de la population ou du déficit en terres arables, il se trompe. Car en réalité, le champion de la bonne gouvernance devrait savoir qu’il y a des questions qui se traitent par le biais de la coopération et qu’imposer une guerre injuste à son voisin ne servirait à rien.

Plusieurs centaines de morts

Pendant que les sanctions ne sont pas encore infligées contre le Rwanda accusé de soutenir le M23 ainsi que d’autres groupes qui pullulent dans l’Est du pays, un nouveau rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en Rd Congo (BCNUDH) a été publié hier mercredi.

Ce rapport étale noir sur blanc les violations des droits l’homme perpétrées par des groupes armés bénéficiant du financement et de l’appui matériel du Rwanda.

Pour le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), Roger Meece, il a exprimé hier mercredi sa profonde préoccupation devant les informations faisant état de nouveaux massacres de civils dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, au début du mois d’août – les derniers d’une série d’attaques violentes perpétrées par des groupes armés ciblant systématiquement la population civile.

« La détérioration de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, suite à la mutinerie du M23 et aux attaques impitoyables contre les civils qui y sont liées, est extrêmement alarmante, » a déclaré M. Meece dans un communiqué de presse.

Suite à quatre missions effectuées dans cette zone affectée et difficile d’accès et aux dizaines d’entretiens avec des victimes et des témoins, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH) a documenté plus de 45 attaques d’environ 30 villes et villages depuis le mois de mai dans les groupements Ufamandu I et II, territoire de Masisi.

Certaines de ces attaques auraient été commises par le groupe armé Raïa Mutomboki et d’autres par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), parfois en coalition avec le groupe armé Nyatura. Le bilan fait état de violations graves des droits de l’homme, dont des massacres de civils et des destructions et pillages d’habitations et de biens, ainsi que le déplacement massif de milliers de civils.

« Des allégations portant sur plusieurs centaines de morts sont en cours de vérification », a déclaré de son côté la Haut-commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay. « Néanmoins, des rapports préliminaires suggèrent qu’un nombre important de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, auraient été massacrés.

La brutalité même de ces tueries dépasse l’entendement. Dans certains cas, les attaques contre des civils pourraient constituer des crimes contre l’humanité. » Les attaques de villages par les Raïa Mutomboki et les FDLR ont eu lieu suite à l’augmentation de vides sécuritaires exacerbés par les désertions de l’armée en avril, suivies de la création du nouveau groupe armé M23 et du redéploiement de certaines unités de l’armée congolaise (FARDC) pour contenir ce dernier.

De nombreux groupes armés ont profité de cette situation pour agrandir leur zone d’influence, souvent en menant simultanément des attaques brutales contre les civils.

Affirmant protéger les populations locales contre les FDLR majoritairement Hutu, les Raïa Mutomboki visent des civils de l’ethnie Hutu qu’ils considèrent comme des étrangers et des alliés du FDLR. En retour, les FDLR exercent des représailles contre les populations civiles qu’ils croient être associés aux Raïa Mutomboki.

Mme Pillay a appelé tous les groupes armés à cesser immédiatement les attaques contre les civils, notant les conséquences possibles pour les personnes responsables de telles attaques, se référant à la récente condamnation par la Cour pénale internationale de l’ex-chef rebelle

Thomas Lubanga.

L’Avenir

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