lundi 9 septembre 2013

Concertations : face B du discours de Kabila

Monday, 09 September 2013



Concertations nationales

Pas un mot sur les élections, ni sur la révision constitutionnelle, ni sur le gouvernement d’union nationale

Le discours d’ouverture des concertations prononcé par le chef de l’Etat est lu en recto et verso. La face A, c’est l’unanimité autour, entre autres, de l’annonce des mises en liberté conditionnelle et de la grâce présidentielle dont pourraient bénéficier certains prisonniers, de même que l’engagement à poursuivre la guerre en cas d’échec des pourparlers de Kampala.


En face B, le chef de l’Etat a passé outre des questions qui font l’actualité dans l’opinion, notamment, les élections, la révision constitutionnelle et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le plus important est que le chef de l’Etat a balisé la voie pour des concertations apaisées.

Une fois encore, le Palais du peuple prend rendez-vous avec l’histoire. Tout le monde était là, le samedi 7 septembre à l’ouverture solennelle des concertations nationales à Kinshasa. Tous, sauf ceux qui hésitent encore ou ont toujours à redire sur la forme et le fond de ce forum.

Du haut de la tribune de la salle du Congrès de l’hémicycle, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a prononcé le discours d’orientation entrecoupé par des acclamations frénétiques de l’assistance.

Dès l’entame, Joseph Kabila se montre conciliateur par une interpellation basée sur le maintien de la flamme de l’identité congolaise : « Il est dans l’histoire des Etats et du peuple, des moments singuliers, qui par-delà tout clivage, testent la solidité de vouloir vivre collectif, interpellent les consciences et exigent la mobilisation des énergies et des intelligences ». 


 Il rappelle qu’en pareille circonstance, le citoyen ne peut moralement se soustraire à l’obligation de défendre l’intégrité territoriale, même au prix du sacrifice suprême.

Une démarche citoyenne

Initiateur des concertations nationales, le chef de l’Etat qualifie sa démarche de citoyenne et non politicienne. Selon lui, le forum qui s’est ouvert samedi se veut « un cadre de travail apaisé, transparent et sans objectif caché, un cadre de réflexion objective, hors de toute agitation et de tout affairisme politique ; une manifestation éloquente de notre capacité à discuter et à décider en toute liberté, sans ingérence extérieure, et dans le respect de la Constitution, des lois et des institutions de la République ». 


Raison pour laquelle, il a décidé qu’il soit reconnu aux participants « l’immunité de parole, sous réserve, bien entendu, du respect des lois, de l’ordre public et de bonnes mœurs, principe consacré par notre Constitution ».

Pour éviter tout dérapage, il a placé des garde-fous : « Les délégués aux concertations nationales n’ont pas vocation à se substituer au souverain primaire, moins encore à remettre en cause les décisions qui relèvent du pouvoir exclusif de ce dernier ». 


N’empêche que le souhait du chef de l’Etat est de voir les concertations nationales être perçues et vécues comme « une rencontre citoyenne entre fils et filles d’un même pays, partageant un destin commun et déterminés à en tirer le meilleur profit collectif, non seulement pour eux-mêmes mais également pour les générations futures ».

Joseph Kabila justifie la convocation des concertations par « la menace qui, depuis plusieurs années, pèse sur l’existence même de notre pays, comme nation, voulue une et indivisible et comme Etat souverain dans ses frontières intangibles héritées de la colonisation ». 


Menace qui est traduite par la gravité de la situation sécuritaire qui prévaut dans le Nord-Kivu.

Aussi l’objectif de ces assises est-il de « dégager les voies et les moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression, de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri, de conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives de déstabilisation du pays et de planifier ensemble son développement socioéconomique dans la paix et la concorde ».

Face A

« A maintes reprises, j’ai indiqué que trois options fondamentales, à savoir politique, diplomatique et militaire, sont déterminantes pour mettre fin à cette guerre qui nous est imposée », a déclaré Joseph Kabila, avant de préciser qu’il n’y a pas de contradiction entre la reprise du processus de Kampala et la tenue des concertations nationales.

A noter tout de suite que cette déclaration a mis tout le monde d’accord d’autant qu’une certaine opinion craignait que les FARDC, qui ont du vent en poupe à la suite de la dernière défection de la coalition ennemie M23/RDF, ne soient stoppées dans leur démarche par les pourparlers de Kampala.

C’est ce que d’aucuns ont appelé la face A du discours de Joseph Kabila qui a déclaré : « … Aucun effort ne sera ménagé pour que les réunions de Kampala aboutissent à la restauration de la paix et de l’autorité de l’Etat sur l’étendue du territoire national, faute de quoi, nos forces armées assumeront ce devoir ».

L’autre élément majeur de cette lecture en recto du discours de Joseph Kabila, c’est cette annonce : « A la faveur de la tenue de présentes assises et pour permettre une décrispation de la situation, des mises en liberté conditionnelle de certains prisonniers vont être effectuées. 


Je vous annonce, par ailleurs, qu’une grâce présidentielle est à l’étude en attendant le vote par le Parlement d’une loi d’amnistie ».

Face B

Au nombre des réactions à chaud enregistrées après le discours du chef de l’Etat, ce dépit qu’exprime une certaine opinion. Elle se demande particulièrement pour quelle raison le chef de l’Etat n’a pas encouragé les participants à aborder certaines questions, quand bien même elles fâcheraient.

Les tenants de cette thèse soutiennent qu’en invoquant ces sujets les contours des échanges seraient plus complets. Il s’agit, d’abord, de la formation du gouvernement d’union nationale annoncée avec pompes par un membre du présidium. 


Qu’est-ce à dire, se demandent-ils en relevant que le chef de l’Etat lui-même a fait allusion dans son discours à la Conférence nationale souveraine, aux concertations du Palais du peuple et au dialogue, lesquelles rencontres se sont toutes terminées par le partage des responsabilités.

Ensuite, il s’agit de la révision constitutionnelle qui a soulevé des vagues dans l’opinion. Pourquoi le chef de l’Eta n’a-t-il pas inscrit à l’ordre ce sujet de manière à fixer l’opinion une bonne fois pour toutes, font savoir les mêmes objecteurs.


Enfin, il s’agit de la question de légitimité en rapport avec les élections de 2011. 


Ceux qui trouvent à redire à ce sujet auraient souhaité que la question soit soumise aux participants afin d’explorer des pistes qui puissent apaiser tout le monde, non seulement pour le présent mais aussi pour l’avenir.

Une fenêtre ouverte

Contacté par notre Rédaction, un membre de la majorité qui a requis l’anonymat a rejeté ce qu’il a appelé un procès d’intention à l’encontre du chef de l’Etat. 


Il a balancé quelques citations tirées du discours de ce dernier pour répondre aux calomniateurs. La première : « Cela étant, vous devriez au cours de ces concertations avoir le loisir d’aborder tout sujet d’intérêt général ». 

Selon lui, les préoccupations des objecteurs sont comprises dans les cinq thématiques, à savoir gouvernance, démocratie et réformes institutionnelles ; économie, secteurs productifs et finances publiques ; désarmement, démobilisation, réintégration sociale et/ou rapatriement des groupes armés ; conflits communautaires, paix et réconciliation nationale ; décentralisation et renforcement de l’autorité de l’Etat.

La deuxième : « Sur chacun de ces sujets, suffisamment ouverts pour permettre de tout aborder, il s’agira de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte ». La troisième : « J’en appelle donc à tous ceux qui hésitent encore, à venir participer à ce forum pour y apporter leur contribution ». 


Vu sous cet angle, nombreux sont les observateurs qui souhaiteraient que le chef de l’Etat ne coupe pas l’élan de la cohésion nationale pris lors de son discours de manière à préserver l’apaisement,
optent pour la crédibilisation des élections en RDC  
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Le Potentiel

Syrie : "Les attaques chimiques sont un coup monté"

mardi 27 août 2013

En exil depuis 35 ans, l’opposant Haytham Manna, responsable à l’étranger du Comité de Coordination nationale pour le changement démocratique (opposition syrienne non armée), s’oppose avec force à toute intervention étrangère contre son pays. 



Haytham Manna © Reuters

L’utilisation d’armes chimiques en Syrie pourrait amener les Occidentaux à "punir" le régime. Qu’en pensez-vous ?

HAYTHAM MANNA : Je suis totalement contre, tout comme la coordination que je dirige. Cela ne fera que renforcer le régime. Ensuite, une intervention risque d'attiser encore plus la violence, d'ajouter de la destruction à la destruction et de démanteler un peu plus la capacité de dialogue politique. 


Le régime est le premier responsable car il a choisi l’option militaro-sécuritaire. Mais comment peut-on parler de guerre contre le terrorisme et donner un coup de main à des extrémistes affiliés à Al Qaeda ?

Les Occidentaux choisissent la mauvaise option, selon vous ?

Depuis le début, c’est une succession d’erreurs politiques. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont poussé les parties à se radicaliser. Ils n’ont pas empêché le départ de djihadistes vers la Syrie et ont attendu très longtemps avant d’évoquer ce phénomène. 


Où est la démocratie dans tout ce projet qui vise la destruction de la Syrie ? 

Et pensez-vous que ce soit la morale qui les guide ? 

Lors du massacre d’Halabja [commis par les forces de Saddam Hussein en 1988], ils ont fermé les yeux. Je m’étonne aussi de voir que les victimes d’armes chimiques sont bien davantage prises en considération que les 100 000 morts qu’on a déjà dénombrés depuis le début du conflit.

Qui est responsable du dernier massacre à l’arme chimique ?

Je n’ai pas encore de certitude mais nos informations ne concordent pas avec celles du président Hollande. On parle de milliers de victimes, alors que nous disposons d’une liste de moins de 500 noms. 


On est donc dans la propagande, la guerre psychologique, et certainement pas dans la vérité. Ensuite, les armes chimiques utilisées étaient artisanales. Vous pensez vraiment que l’armée loyaliste, surmilitarisée, a besoin de cela ? 

Enfin, des vidéos et des photos ont été mises sur Internet avant le début des attaques. Or ce matériel sert de preuve pour les Américains !

Pensez-vous qu’une partie au conflit a voulu provoquer les Occidentaux à intervenir ?

C’est un coup monté. On sait que les armes chimiques ont déjà été utilisées par Al Qaeda. 


Or l’Armée syrienne libre et les groupes liés à Al Qaeda mènent en commun 80% de leurs opérations au nord. Il y a un mois, Ahmad Jarba [qui coordonne l’opposition armée] prétendait qu’il allait changer le rapport de forces sur le terrain. 

Or c’est l’inverse qui s’est produit, l’armée loyaliste a repris du terrain. Seule une intervention directe pourrait donc aider les rebelles à s’en sortir… Alors, attendons. 

Si c’est Al Qaeda le responsable, il faudra le dire haut et fort. Si c’est le régime, il faudra obtenir une résolution à l’ONU. Et ne pas laisser deux ou trois pays fédérer leurs amis, pas tous recommandables d’ailleurs.

Entre Occidentaux et Russes, quelle position vous semble la plus cohérente ?

Les Russes sont les plus cohérents car ils travaillent sérieusement pour les négociations de Genève 2 [sensées mettre autour d’une même table le régime et les opposants]. Les Américains ont triché. Deux ou trois fois, ils se sont retirés, au moment où s’opérait un rapprochement.

Une solution politique est-elle encore possible ?

Tout est possible mais cela dépendra surtout des Américains. Les Français se contentent de suivre. Une solution politique est la seule qui permettra de sauver la Syrie. Mais l’opposition armée ne parvient pas à se mettre d’accord sur une délégation.

Que deviendra Bachar al Assad?

Il ne va pas rester. Si les négociations aboutissent, elles mèneront de facto à un régime parlementaire. Si du moins on accepte de respecter le texte de base de Genève 2 qui est le meilleur texte, avec par-dessus un compromis international. 


Mais laissez-moi dire ceci : quand on parle de massacres des minorités, et que le président fait partie d’une minorité, comment peut-on lui demander de se retirer ou ne pas se retirer ? 

Aujourd’hui, la politique occidentale a renforcé sa position de défenseur de l’unité syrienne et des minorités. Cela dit, personne ne pourra revendiquer de victoire : la violence est devenue tellement aveugle qu’il faudrait vraiment un front élargi de l’opposition et du régime pour en venir à bout. 
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François Janne d’Othée

Le Vif 

Jean Sekabuhoro: « Le M23 a déclenché une guerre sans raison »

le 9 septembre, 2013

Le magazine Grand Témoin reçoit cette semaine Jean Sekabuhoro. 



Cet ancien ministre dans plusieurs gouvernements sous la présidence du président Mobutu est actuellement le président de la coordination intercommunautaire du Nord-Kivu (Une structure pour le règlement des problèmes qui se posent au Nord Kivu)

Dans son entretien avec Kelly Nkute , Jean Sekabuhoro revient sur son parcours politique et parle de la structure qu’il dirige actuellement.

Il analyse également la situation sécuritaire au Nord-Kivu, en proie à la rébellion du M23 depuis le mois de mai 2012. Pour lui, « le M23 a déclenché une guerre sans raison ».

Jean Sekabuhoro commente aussi le dernier sommet des Chefs d’Etat des Grands Lacs qui ont appelé à une reprise des pourparlers entre la rébellion et le gouvernement.

Suivez cet entretien.

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Le Grand Témoin.

Le parlement kenyan vote le retrait du pays de la CPI

05.09.2013 

Le chef de la majorité parlementaire, Aden Duale, assure que quitter la CPI va "redorer l'image du Kenya" et protéger les citoyens et la souveraineté du pays.

 


Le président kenyan Uhuru Kenyatta (C) et William Ruto (2ème à G) célébrant winning the presidential election with supporters after the official result was released in Nairobi, March 9, 2013.

Le parlement kenyan a voté en faveur du retrait du pays de la juridiction de la Cour Pénale Internationale (CPI), où le président et le vice-président devront être jugés pour crimes contre l'humanité.

Le vote de ce jeudi fait suite à un débat très tendu qui a vu les députés de l'opposition sortir de l’hémicycle en signe de protestation.

Pour le chef de la majorité parlementaire, Aden Duale, quitter la CPI va "redorer l'image du Kenya" et protéger les citoyens et la souveraineté du pays.

Le président kenyan Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto sont tous deux accusés d'avoir orchestré la violence post-électorale de 2007 au Kenya. Environ 1200 personnes avaient été tuées dans ces troubles.

Les deux hommes nient ces accusations et se sont engagés à coopérer avec le tribunal basé à La Haye aux Pays-Bas. La procédure engagée contre eux va se poursuivre, en dépit de ce vote du Parlement kenyan.

Le procès de Ruto est prévu la semaine prochaine. 

 

Ces églises et religions qui abrutissent les noirs

le 18 août 2013.


 

« Quand les blancs sont arrivés en Afrique, ils avaient la Bible et nous la terre. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés. Quand nous les avons rouverts, nous avions la Bible et eux la terre. »

Jomo Kenyatta, père de la nation et ancien président du Kenya.

Pour moi, être agnostique ou athée signifie surtout être capable d’avoir une pensée critique sur le rôle de la religion dans la vie des personnes d’origine africaines et antillaises. 


On a peu écrit sur les aspects négatifs de la religion dans la vie des noirs, préférant souvent n’évoquer que des aspects positifs. 

Oui, la religion était une bouée à laquelle nos ancêtres se raccrochaient afin de pouvoir naviguer dans un monde blanc raciste qui leur rappelait sans cesse leur infériorité. Mais, la religion a également été la cause et le prétexte de bien de brutalités dans la vie des personnes de race noire.

S’il fallait donner une note globale au rôle qu’ont joué les religions dans l’histoire et la vie des Noirs, en particulier les judéo-chrétiennes, je dirais qu’elles méritent un bon 05/20. 


Car il y a tout simplement trop nombreux cas où la religion a été à la fois outil de libération, mais aussi et surtout un outil d’oppression dans la vie des Noirs. 

Par exemple, la Bible a été constamment utilisée pour justifier l’asservissement des indigènes aussi bien en Afrique que sur les autres continents.

La religion définit des comportements qu’un peuple doit avoir envers Dieu, les hommes, son environnement, les animaux et toute autre vie… 


Derrière sa religion et sa civilisation, chaque peuple pratique et véhicule sa propre tradition, sa propre culture. Ne soyez pas étonnés que les religions actuelles ne proposent que les us et coutumes des peuples qui les ont créées, « les prophètes » qui y sont apparus n’ont évolué que dans leur propre communauté et fait de ces peuples les élus au détriment des autres. 

Au contact très violent avec les religions étrangères, les noirs d’Afrique ne les ont point embrassées comme on semble le croire, mais au contraire férocement combattues. 

Mais par un savant dénigrement de l’Histoire, des hommes, des symboles et cultes africains, les colonisateurs ont réussi à asservir les noirs. Le serpent par exemple, qui était pour nos ancêtres le symbole de l’éternité, de la réincarnation devient le mauvais, le mal. 

L’individu noir ayant égaré son parcours historique, ses traditions, se retrouve déraciné, à défendre, à pratiquer des cérémonies, des gestes, des pensées, des paroles qui lui sont étrangers.

Depuis des décennies je suis sidéré de voir des noirs et surtout des africains rejeter en bloc leur Histoire, leurs ancêtres, leurs croyances ancestrales au profit de religions qui ont toujours été à l’origine de leur malheur.

Je trouve particulièrement dangereux ces noirs qui pensent que nous ne sommes rien sans la religion de Jésus (ou d’Allah). Il devraient comprendre que nous, les Noirs, étions des peuples avec nos coutumes et nos civilisations AVANT d’être endoctrinés, et que beaucoup d’entre nous continueront de l’être.

Ce n’est pas de suggérer que la religion ne peut pas être un outil utile pour examiner les problèmes auxquels font face les Noirs, mais, plus souvent elle est généralement un outil de conservatisme maintenant les simples d’esprit dans l’obscurantisme. 


Il n’y a qu’à voir la prolifération des églises dites « de réveil » dans les milieux extrêmement pauvres et défavorisés. De même, l’Afrique noire et l’Amérique latine sont devenu les principaux viviers de moutons de panurge pour les églises.



S’il est vrai que certains ont utilisé la religion dans le bon sens, ce n’est pas la seule façon de faire, et notre incapacité à reconnaître ces divers aspects sape nos choix et nos perceptions au moment d’aborder les problèmes qui affligent nos communautés. 


Le Révérend sud-africain Desmond Tutu est une personnalité religieuse noire qui utilise son rôle dans la religion pour étudier les enjeux auxquels est confrontée la communauté noire dans laquelle il vit. 

C’est toute autre chose que ces pseudo-pasteurs (qui par un curieux hasard sont souvent Congolais). Ces charlatans participent à la dégradation de la perception des Noirs en insistant sur l’idée nous sommes de simples brebis égarées, manquant de discernement et de vrai sens religieux 

Ils devraient prendre en compte la diversité et la réalité des cultures divines africaines, au lieu d’insister à montrer aux yeux de tous le coté imbécile heureux du nègre.

Par ailleurs, quand le Pape en personne se permet de dire aux africains que »l’on ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs » mais qu’ »au contraire [leur] utilisation augmente le problème », ou bien quand un évêque brésilien excommunie une femme pour avoir fait avorter sa fillette de 9ans victime de viol, je me pose de sérieuse questions sur le but des religions.

Aussi admiratif que je puisse être devant quelqu’un comme Desmond Tutu ou Al Sharpton, en tant qu’agnostique et noir, j’insiste sur le fait que ni la religion, ni croyance en Dieu, sont nécessaires. 


Je ne dis pas que les Noirs doivent adopter une forme de nihilisme culturel, parce que l’on peut être athée ou agnostique et être très optimiste quant au potentiel de transformation positive de la vie des gens. 

Je suis tout simplement d’avis que les Noirs n’ont pas besoin de religions. 

Nous avons absolument besoin de structures pour se rassembler, et si souvent cela a été le principal rôle de la religion dans la vie des africains et descendants d’africains, cela peut être fait sans la religion et la croyance en Dieu.

Les Noirs, et particulièrement ceux d’Afrique ont besoin de trouver leur ego, et je ne pense pas que nous soyons en mesure de le faire en retournant à la même vieille fable judéo-chrétien vers laquelle nous avons si souvent été tournés. 


Il est temps pour nous d’entrer en contact avec nos propres mythes culturels africains, et de voir ce que nous pouvons en extraire, pour le meilleur.
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Peter Massimo De Quissema  
AFRICA BOYEBI

Société civile, culture, économie... les 30 qui font le Congo-Brazzaville

26/08/2013 

Patrons, rois, philosophes, acteurs des médias, artistes… 


Zoom sur trente personnalités non politiques qui incarnent la dynamique congolaise.


Les 30 personnalités non politiques qui font le Congo. © Baudouin Mouanda pour J.A.

C’est d’abord parce qu’ils sont eux-mêmes en perpétuel mouvement qu’ils font bouger le Congo. 


De Brazzaville à Pointe-Noire en passant par Owando, « des forêts jusqu’à la savane, des savanes jusqu’à la mer », comme le chante l’hymne national, les portraits de ces trente personnalités de la sphère économique, de la société civile, des médias et de la culture emmènent à la rencontre des valeurs et de la créativité des Congolais. 

Patrons du public ou du privé, ils opèrent sur les marchés national, régional et international. 

Responsables de médias, d’institutions culturelles, écrivains ou artistes, ils n’hésitent pas à sillonner le pays pour en appréhender les réalités, en déceler les ressources, et les faire connaître. 

Historiens, rois téké ou vili, ils sont aussi les indispensables passeurs de l’identité congolaise.

Economie 

 
Paul Obambi
Jean-Marie Aniélé
Vincent Gomès
Sylvestre Didier Mavouenzela
Fatima Beyina-Moussa
Marguerite Homb Mounzenzé
Frédéric Nzé
Edwige-Laure Mombouli
Roger Pereira
Joséphine Sylvain-Goma
Solange Samba
Chantal Ickonga Akindou
Sandy Mbaya Mayetela

Société civile 

 
Moé Makosso IV
Auguste Nguempio
Mgr Louis Portella Mbuyu
Joe Washington Ebina

Médias et édition 

 
Paul Soni-Benga
Tiburce Privat Massanga
Jean-Claude Kakou
Camille Bongou
Théophile Mwené Ndzalé Obenga

Culture 

 
Bélinda Ayessa
Dieudonné Niangouna
Lydie Pongault
Joseph Kimfoko Madoungou
Bill Kouélany
Rhode Makoumbou
Roga Roga
Oupta

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Jeune Afrique 

RDC : Kamerhe dans les starting-blocks pour 2016

09/09/2013

 

À Paris, le 20 août. Kamerhe refuse de participer aux assises nationales, ouvertes le 7 septembre. © Vincent Fournier pour J.A.

À s'y prendre aussi à l'avance, certains pourraient craindre un faux départ... Pas lui. Vital Kamerhe, l'ancien président de l'Assemblée nationale, autrefois proche de Kabila, affiche ses ambitions pour 2016.

En 2008, lorsqu'il présidait encore l'Assemblée nationale congolaise et qu'il était l'un des plus proches collaborateurs de Joseph Kabila, Vital Kamerhe possédait cinq téléphones portables. 


Aujourd'hui opposant au chef de l'État, il a fondé un parti, l'Union pour la nation congolaise (UNC, 18 députés sur 500), et il possède deux appareils supplémentaires. "J'ai été le premier des parlementaires, se justifie-t-il. Et puis c'est vrai que j'aime parler."

Mais parler ne signifie pas toujours dire le fond de sa pensée. Kamerhe l'a compris, lui qui en 2009 avait connu la disgrâce pour avoir sévèrement critiqué l'autorisation donnée à l'armée rwandaise d'entrer dans le pays sans l'accord du Parlement. 


Lors d'un long entretien accordé à Jeune Afrique, à l'occasion d'un passage à Paris, fin août, cet homme à la gouaille intacte a soigneusement évité de critiquer directement ses adversaires politiques, quitte à brouiller la clarté de son propos. 

"J'ai beaucoup de respect pour les aînés, argumente-t-il. Ce n'est pas la peine d'essayer de me faire dire du mal d'eux."

L'affirmation détonne dans la bouche d'un homme connu pour ses diatribes féroces et qui lors de la présidentielle de 2006 se présentait comme "l'attaquant de base et de pointe" de Joseph Kabila. A-t-il mûri cette leçon en s'éloignant de la vie politique congolaise, en 2009 ?

Pendant près de un an, l'ex-chouchou des médias congolais a fait profil bas, étudiant plusieurs mois en Afrique du Sud ("pour apprendre l'anglais") et au Québec ("pour suivre un séminaire"), avant de publier un livre en 2011 (Les Fondements de la politique transatlantique de la RDC). 


Il dit se préparer aujourd'hui à soutenir une thèse sur "le rôle du Congo comme espoir de l'humanité".

Revenu à Kinshasa pour être candidat à la présidentielle de 2011, il a fait un score décevant (7,74 % des suffrages), qu'il balaie d'un revers de main. 


"D'après le pasteur Ngoy Mulunda [à l'époque président de la Commission électorale nationale indépendante], Vital Kamerhe a fini troisième. 

Mais la mission de l'Union européenne a dit que ces élections avaient été émaillées de fraudes. C'est donc que nous avions fait plus. 

Et puis nous avons tout de même remporté des députés dans huit provinces. Pour un parti fondé onze mois avant l'élection, c'est un bon résultat."

Rupture avec Kabila

La rumeur kinoise l'a un temps soupçonné de vouloir se rapprocher du président Kabila, mais entre les deux hommes la rupture est en réalité consommée. "La dernière fois que je l'ai vu, c'était le 11 décembre 2010, affirme Kamerhe. 


C'était pour l'informer de la création de mon parti et pour lui dire au revoir.

" Une source proche du gouvernement confirme : "Dans le camp présidentiel, il est grillé depuis 2011. Sa campagne a été trop agressive. Plus personne ne veut lui parler." 

Vital Kamerhe ne fait pas mystère de ses ambitions pour 2016. Il s'est même converti à l'opposition radicale. 

Alors que le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba a accepté de participer aux travaux préparatoires des "concertations nationales", auxquels le président Kabila a convié l'opposition, Vital Kamerhe refuse catégoriquement de s'y rendre... 

Au risque, peut-être, de se mettre en porte-à-faux avec la communauté internationale, qui appuie le gouvernement dans sa confrontation avec les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), actifs dans l'est de la RDC. 

Kamerhe, qui faisait autrefois figure de candidat préféré des Occidentaux, avoue aujourd'hui avoir demandé sans succès à être reçu par le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. 

À l'Élysée, où il s'est entretenu, fin août, avec Hélène Le Gal, la conseillère Afrique de François Hollande, on précise que Paris "souhaite", contrairement à lui, les concertations nationales. 

Cela n'empêche pas le président de l'UNC de dire son admiration du président français ("un homme qui parle peu mais agit beaucoup"), après avoir chanté les louanges de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.

Trois ans pour représenter l'opposition

Vital Kamerhe a donc encore trois ans pour se forger la stature de principal opposant au camp présidentiel. Une éventuelle condamnation de Jean-Pierre Bemba, qui comparaît devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, ne pourrait que lui profiter. 


Et d'ici là, Étienne Tshisekedi, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), seul autre grand parti à refuser tout dialogue avec le pouvoir, aura 84 ans. 

Kamerhe ne désespère pas d'obtenir son soutien : "J'ai besoin de l'aide de tous et de la bénédiction des aînés comme lui." " Il ne suffit pas de boycotter ces concertations pour espérer un soutien de Tshisekedi", répond Valentin Mubake, conseiller politique du président de l'UDPS.

La faiblesse des moyens de l'UNC ("il ne vit que de la générosité de ses députés et de ses militants", affirme Kamerhe) n'empêche pas son leader de voyager régulièrement. 


Il a entamé une tournée dans chacun des dix autres pays signataires de l'accord conclu à Addis-Abeba, y compris l'Ouganda et le Rwanda, qui sont accusés de soutenir le M23. "On ne peut faire la paix qu'avec ceux qui n'ont pas la même vision que vous", explique-t-il.

Dialogue avec le M23 ?

S'il est un sujet sur lequel Kamerhe peut difficilement être soupçonné de sacrifier ses convictions par opportunisme (un reproche qu'observateurs et diplomates lui font fréquemment), c'est bien celui de la crise dans l'est de la RDC. 


Sur ce dossier, il est seul ou presque à défendre le dialogue avec les groupes armés (et en particulier avec le M23, qu'il voudrait voir convié aux pourparlers de Kinshasa) plutôt que la solution militaire. 

Mieux, ce Mushi du Sud-Kivu, province particulièrement meurtrie par la seconde guerre du Congo, prône une intégration régionale qui bénéficierait aux pays voisins. 

"Au pillage des minerais, nous pouvons substituer une coopération régionale bien réfléchie, avec par exemple la création d'une zone de libre-échange. 

Il n'est pas question que les ressources du Congo reviennent à d'autres. Mais il ne faut pas non plus que le Congo cherche à s'enfermer avec ses richesses sans les exploiter." 

Une position sans aucun doute courageuse. Mais dont on ne voit pas encore comment elle pourrait mener à la victoire en 2016.

Face à ses adversaires politiques, Kinshasa ne lâche rien

Comme en 2011 lorsqu'il fallait se trouver un candidat commun face à Joseph Kabila, les partis d'opposition ne parviennent pas à s'entendre sur l'opportunité de participer aux "concertations nationales", lancées le septembre. 


Ils se sont réunis mi-juillet à Kinshasa pour tenter d'accorder leurs violons, mais rien n'y a fait. 

Tous, pourtant, étaient d'accord sur la nécessité d'obtenir des garanties supplémentaires au bon déroulement de ces assises censées permettre de renforcer la cohésion nationale face à la crise dans l'Est. 

Ils espéraient obtenir la présence de Mary Robinson, l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les Grands Lacs, en qualité de "témoin". 

Le gouvernement a passé outre, acceptant seulement que le président congolais, Denis Sassou Nguesso, soit choisi comme "l'accompagnateur" de ces assises, alors que l'opposition souhaitait qu'il en soit "le médiateur". 

Au final, Kinshasa aura fait trop peu de concessions pour convaincre Étienne Tshisekedi ou Vital Kamerhe, tous deux candidats malheureux à la présidentielle de 2011, d'y participer. En tout cas pour l'instant.
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P. Boisselet et T. Kibangula  
Jeune Afrique

Mali : jihadistes sur le retour

09/09/2013
 
 

Patrouilles de Mujao à Gao en juillet 2012, où l'on s'inquiète de la réapparitin de salafistes. © Issouf Sanogo/AFP

Sans doute les jihadistes du nord du Mali n'attendent-ils qu'une seule chose pour revenir : le départ des troupes françaises, contre lesquelles ils ne peuvent rien. Ils sont désorganisés, éparpillés, mais la menace n'a pas été éradiquée.

Ils sont de retour ! À Gao, dans ce qui fut, jusqu'à l'intervention de l'armée française fin janvier, le fief du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), on observe avec inquiétude la réapparition de ceux qui sont soupçonnés d'avoir collaboré avec les salafistes. 

 
Le 25 août, les habitants d'un quartier de la ville ont manifesté pour dénoncer le péril islamiste. "Certains ont porté des armes sous le Mujao, et ils reviennent comme si de rien n'était", s'emporte Moussa, un jeune chômeur qui a participé à la marche.

En fait de jihadistes, il s'agit pour la plupart de commerçants arabes qui, certes, ont coopéré avec le Mujao, voire prospéré sous son joug, mais plus par intérêt ou par instinct de survie que par complicité idéologique. 


Les combattants "réguliers" et les chefs de ce mouvement présenté, lors de sa naissance en 2011, comme une scission au sein d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se font discrets. 

Hamada Ould Mohamed Kheirou (le fondateur), Omar Ould Hamaha ("Barbe rouge") ou encore Abou Ahamed (le redouté chef de la police islamique de Gao) sont dans la nature et "bien vivants", selon un émissaire ouest-africain qui s'est récemment rendu dans la région. 

Les services de renseignements les situent dans les environs. 

"Quelques-uns sont peut-être en Algérie ou en Libye, mais la plupart se cachent encore au Mali", indique un diplomate français. L'information est confirmée par des sources nigérienne et burkinabè.

Pas de moyens de communication moderne mais des capacités de nuisance

Selon l'émissaire ouest-africain cité plus haut, ils n'attendent qu'une chose pour réapparaître : le départ des troupes françaises, contre lesquelles ils ne peuvent rien. "Ils s'adaptent comme les talibans en Afghanistan lors du bombardement de Tora Bora. 


Ils se terrent, se réorganisent en n'utilisant aucun moyen de communication moderne, ni GSM ni Thuraya. Ils se déplacent à dos de chameau et d'âne... Ils ne possèdent plus les moyens d'une armée conventionnelle, mais ils conservent une très forte capacité de nuisance. 

Et ils continuent de recruter via la Libye." Leurs futures cibles pourraient être les Casques bleus au Mali, mais aussi le Niger et le Tchad, deux pays qu'ils ont à l'oeil et où ils pourraient tenter de s'installer. En juillet, des éléments des forces spéciales françaises ont été envoyés dans le nord du Tchad.

D'Ansar Eddine, il ne reste plus grand-chose. La grande majorité de ses hommes, des Touaregs, s'est refait une virginité en se fondant dans le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), une entité créée il y a quatre mois par la tribu des Ifoghas et considérée comme un interlocuteur respectable par la communauté internationale. 


Quant à Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Eddine, il ne serait plus entouré que de quelques hommes et se terre quelque part (au Mali ou ailleurs, chacun a sa petite idée). Mais nombreux sont ceux qui pensent qu'il continue de jouer un rôle à Kidal.

Aqmi (ou du moins sa branche malienne) a été le groupe le plus touché par l'offensive franco-tchadienne dans le Nord. 


"On leur a cassé les reins", souffle un officier français, qui estime à plusieurs centaines le nombre de tués au combat. Il reste toutefois des combattants disséminés dans le pays. 

"On les voit passer à dos de chameau dans le massif des Ifoghas. On se doute qu'ils sont d'Aqmi, mais on ne peut plus taper dans le tas. Ce sont les nouvelles consignes", glisse l'officier. 

Quant aux chefs, hormis Abou Zeid, tous ont échappé aux bombardements français. Ils auraient filé vers l'Algérie et le sud de la Libye. "Ils semblent se réorienter vers le Maghreb, souligne un diplomate français. La Tunisie, la Libye et l'Égypte."

Reste le Mujao. De loin le groupe le plus menaçant aujourd'hui, et, du coup, la nouvelle cible des patrouilles françaises. "C'est le plus actif depuis des mois, et aussi le mieux implanté au Mali", rappelle Jean-Hervé Jezequel, analyste à International Crisis Group.

Le Mujao a revendiqué plusieurs attaques sur Gao et sur Kidal. Dans ses rangs, on trouve de tout : des Arabes, des Touaregs, des Songhaïs, des Peuls. Des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens, des Sénégalais, des Nigérians... 


Même si nombre de ses hommes ont fui les frappes et sont rentrés chez eux, le Mujao compte encore des combattants près de Gao, d'Ansongo et de Ménaka, et peut-être plus au nord, à la frontière algérienne, mais aussi au Niger, où les autorités en arrêtent chaque semaine.

Fusion entre la Mujao et Belmokhtar

Combien sont-ils ? Quelques centaines selon un officiel français, qui reconnaît que les estimations varient du simple au double entre les différents services. "Ils n'ont plus d'argent, ils sont désorganisés et ils ont des problèmes de communication, poursuit-il. 


Mais ils restent redoutables." Surtout depuis qu'ils ont annoncé leur fusion avec la katiba de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier a un temps été localisé dans le Sud-Ouest libyen. Aujourd'hui, il effectuerait des va-et-vient entre le Mali et la Libye.  

Publié par l'Agence Nouakchott d'information (ANI) le 22 août, le communiqué faisant état de leur union dans une seule organisation baptisée Al-Mourabitoune a été authentifié par les services français. 


Il n'y a dans ce rapprochement rien de surprenant : les liens entre Kheirou, le fondateur du Mujao, et Belmokhtar sont anciens (en 2009, le premier avait été arrêté au Mali pour avoir aidé à ravitailler la katiba du second). 

C'est ensemble qu'ils ont chassé de la ville de Gao les éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en 2012. Ensemble aussi qu'ils ont organisé les attentats d'Agadez et d'Arlit en mai dernier (35 morts, dont une majorité de soldats nigériens).

À l'époque, le gouvernement nigérien était persuadé que l'attaque avait été menée depuis le sud de la Libye. Mais aujourd'hui, l'on n'écarte plus à Niamey l'hypothèse d'une opération planifiée au Mali.

Unité de façade pour les autonomistes

Les groupes considérés comme terroristes par la communauté internationale ne sont pas les seuls à se réorganiser. 


En vue des prochaines négociations avec le nouveau gouvernement malien, qui devront aboutir à un accord de paix et au décaissement d'importantes sommes d'argent, trois groupes autonomistes, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) - deux entités à dominante touarègue - et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ont entrepris de se rapprocher. 

Le 9 août, ils ont signé à Nouakchott leur première déclaration commune, dans laquelle ils affirment vouloir ouvrir "une nouvelle page de l'histoire de l'Azawad". 

Mais l'union est loin d'être acquise : voilà six mois que le MNLA et le MAA s'affrontent dans le désert et que les conflits opposant Arabes et Touaregs se multiplient. 
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Rémi Carayol 
Jeune Afrique

Dialogue de Kampala entre le Gouvernement congolais et le M23: Le profil des délégués du M23 : des insurrectionnels récidivistes, encadrés par des non-nationaux

Lundi, 09 Septembre 2013
 


5 septembre 2013. Clôture à Kampala du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernent de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). 


Onze décisions ont été prises, parmi lesquelles la reprise du Dialogue de Kampala, entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo et le M23, dans un délai de trois jours. 

Mais qui seront les interlocuteurs du Gouvernement congolais dans les rangs du M23 ? La question demeure.

Tout savoir sur les délégués du M23, envoyés à Kampala depuis le 6 décembre 2012

C'est le pasteur Jean-Marie Runiga Lugerero, en exil au Rwanda, en mars 2013, après la défaite de la faction Bosco Ntaganda à laquelle il appartenait, contre la faction Makenga Sultani, qui avait mandaté vingt-cinq personnes à engager le M23 au Dialogue de Kampala.

Voici le profil d'un chacun. 


1. François Ruchogoza, chef de la délégation : ex militaire rwandais aux Rwandan Defence Forces, ancien rebelle du CNDP et du M23, et cousin de Bosco Ntaganda. 

2. René Abandi Munyarugerero, chef adjoint de la délégation: ancien rebelle du RCD et du CNDP, et, très proche de Laurent Nkundabatware. 

3. Jean-Serge Kambasu Ngeve, négociateur principal : ancien rebelle du RCD/KML et du CNDP. 

4. Tommy Tambwe Rudima, assistant du négociateur principal : ancien rebelle du RCD et d'ALEC (Alliance de Libération de l'Est du Congo). 

5. Bertrand Bisimwa, rapporteur principal : ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

6. Jean-Baptiste Gasominari, premier rapporteur adjoint : citoyen rwandais, ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

7. Antoine Mahamba Kasiwa, deuxième rapporteur adjoint : ancien rebelle du CNDP, actuellement ex-M23, mais avocat et proche de Bosco Ntaganda. 

8. Oscar Balinda, troisième rapporteur adjoint : citoyen rwandais, ancien rebelle du RCD et du CNDP, et petit frère du sénateur rwandais Balinda. 

9. Nzabirinda Ntabara : ancien rebelle du RCD/KML, du TPD et du CNDP, et très proche de Bosco Ntaganda. 

10. Museveni Sendugu : ancien rebelle du PARECO. 

11. Stanislas Baleke : ancien rebelle du CNDP. 

12. Moïse Chokwe Chembo : ancien rebelle du RCD et ancien député national. 

13. Madame Fifi Ngampwende : ancienne rebelle du CNDP, actuellement ex-M23, a toujours résidé à Kigali, au Rwanda, en étant très proche du général James Kabarebe. 

14. Ali Musagara : ancien rebelle du RCD et du CNDP, et très proche de Laurent Nkundabatware. 

15. Patanjila Paluku ancien rebelle du RCD/KML et du CNDP, actuellement ex-M23. 

16. Fred Shizirungu : citoyen rwandais, ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

17. Désiré Rukomera : ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

18. Jean-Paul Epenge : ancien rebelle du RCD/KML et du CNDP. 

19. Antoine Manzi : ancien rebelle du RCD et du CNDP, par ailleurs notoirement cité dans l'assassinat des colonels Chuma et Pilipili à Walikale. 

20. Séraphin Mirindi : ancien rebelle du RCD et du CNDP, actuellement ex-M23. 

21. Vianney Kazarama : ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

22. Dieudonné Padiri : ancien rebelle du RCD et du CNDP. 

23. Bizimungu Masozera : citoyen rwandais, militaire ayant fait partie du contingent de Rwandan Defence Forces au Darfour, au Soudan. Egalement ancien rebelle du CNDP. Actuellement ex-M23. 

24. Castro Mberabagabo : citoyen rwandais, policier rwandais membre d'une unité de protection des réfugiés. Lui aussi, ancien rebelle du CNDP. 

25. Moïse Rusingiza : ancien policier au Rwanda et ancien rebelle du RCD.

Ne rien ignorer sur les délégués du M23, dépêchés à Kampala depuis le 4 janvier 2013

C'est toujours Jean-Marie Runiga Lugerero qui, a envoyé au facilitateur ougandais Crispus Kayonga une liste de 30 membres du M23 pour représenter ce groupe armé au Dialogue de Kampala, en y intégrant Joseph Olenghankoy et José Makila. 


Ces deux derniers protesteront contre cette désignation, présentée comme unilatérale, pour n'avoir nullement adhéré au M23.

Donc 28 délégués du M23 participeront au deuxième round du Dialogue. 


Leur profil se décline comme suit. 

1. François Ruchogoza, chef de la délégation (lire son profil ci-haut). 

2. Roger Lumbala, chef adjoint de la délégation : ancien rebelle du RCD et du RCDN, ex ministre et député national déchu sous poursuites judiciaires .par le parquet général de la République. 

3. Jean-Serge Kambasu Ngeve, négociateur principal : (lire son profil ci-haut). 

4. Tommy Tambwe, négociateur principal adjoint : (lire son profil ci-haut). 

5. Bertrand Bisimwa, rapporteur principal : (lire son profil ci-haut). 

7. Antoine Manzi : (lire son profil ci-haut). 

8. René Abandi Munvarugerero : (lire son profil ci-haut). 

9. Jean-Baptiste Gasominari : citoyen rwandais, ancien rebelle du RCD et du CNDP, actuellement ex-M23. 

10. Antoine Mahamba Kasiwa : (lire son profil ci-haut). 

11. Oscar Balinda : citoyen rwandais, ancien rebelle du RCD et du CNDP, et petit frère du sénateur rwandais Balinda. 

12. Nzabirinda Ntabara : (lire son profil ci-haut). 

13. Stanislas Baleke : (lire son profil ci-haut). 

14. Moïse Chokwe Chembo : (lire son profil ci-haut). 

15. Madame Fifi Ngampwende : (lire son profil ci-haut). 

16. ALI Musagara : (lire son profil ci-haut). 

17. Patanjila Paluku : (lire son profil ci-haut). 

18. Fred Nshizirungu : (lire son profil ci-haut). 

19. Désiré Rukomera : (lire son profil ci-haut). 

20. Madame Eugénie Mubake : ancienne rebelle du RCD et du CNDP. 

21. Canisius Munvarugero : ancien rebelle du RCD et du CNDP, actuellement ex-M23. 

22. Willy Mukumiro : ancien rebelle du CNDP. 

23. Paul Ndeze : ancien rebelle du RCD et du CNDP, ancien député national et ancien chef coutumier de Bwisha à Rutshuru. 

24. Isaac Shengezi Madakumba : citoyen rwandais, ancien rebelle du CNDP. 

25. Robert Kiroko : actuellement ex-M23, en provenance de la diaspora congolaise au Canada. 

26. Séraphin Mirindi : (lire son profil ci-haut). 

27. Vianney Kazarama : (lire son profil ci-haut). 

28. Bizimungu Masozera : citoyen rwandais, militaire ayant fait partie du contingent de Rwandan Defence Forces au Darfour, au Soudan.

Quid des délégués du M23, depuis le 11 mars 2013 !

La donne ayant changé au M23 depuis la défaite de la faction Bosco Ntaganda, parrain de Jean-Marie Runiga Lugerero, contraints de trouver refuge au Rwanda, par la supériorité sur le terrain de la faction Makenga Sultani, en mars 2013, c'est ce dernier qui nommera Bertrand Bisimwa, le 07 mars 2013, en remplacement de Runiga Lugerero.

Le nouveau président du M23 fera par la suite son équipe. S'agissant des délégués à Kampala, il donnera mandat, en date du 11 mars 2013, à une équipe de douze au profil suivant. 


1. René Abandi Munvarugerero, chef de la délégation : (lire son profil ci-haut). 

2. Roger Mumbala, chef adjoint de la délégation : (lire son profil ci-haut). 

3. Jean-Serge Kambasu Ngeve, négociateur principal : (lire son profil ci-haut). 

4. Stanislas Baleke : (lire son profil ci-haut). 

5. Museveni Sendugu : (lire son profil ci-haut). 

6. Antoine Manzi : (lire son profil ci-haut). 

7. Claude Marafiki : ancien rebelle du RCD et du CNDP. 8. Fanette Umuraza : ancienne rebelle du RCD et du CNDP. 

9. Moïse Chokwe Chembo : (lire son profil ci-haut). 

10. Désiré Rwigema, portant également le nom de Rukomera : (lire son profil ci-haut). 

11. Jérôme Mashagiro : ancien rebelle du RCD et du CNDP, et ancien Député provincial au Nord-Kivu. 12. Alex Kimanuka : ancien rebelle du RCD et du CNDP.

S'en tenir aux sanctions des Etats-Unis et du Conseil de Sécurité contre le M23

En tant que groupe armé, le M23 se trouve sous les sanctions internationales, prises à son encontre par les Etats-Unis (Executive Order 13413 du 3 janvier 2013, diffusé par le Département d'Etat) qui le rangent parmi les Mouvements terroristes, au même titre que les FDLR). 


En plus du fait que pour la CIRGL et la communauté internationale, le M23 est une Force négative, comme les FDLR, la LRA, l'ADF, etc. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies a fait de même, le 12 avril 2013, par sa liste des personnes et entités visées par les mesures imposées aux paragraphes 13 et 15 de la Résolution 1596 (2005) et reconduites au paragraphe 3 de la Résolution 2078 (2012).

Toujours, les Etats-Unis, cette fois-ci, via le Département du Trésor, se fondant sur l'Executive Order 13413 précité, a pris des sanctions contre les dirigeants du M23, tels que Makenga Sultani, Innocent Kahina, Baudouin Ngaruve, Eric Badege et Jean-Marie Runiga Lugerero. 


La même décision du Conseil de Sécurité sanctionne ces dirigeants du M23, en y ajoutant Bosco Ntaganda et Innocent Zimurinda, tous alignés sur la même liste que Sylvestre Mudacumura des FDLR et Jamil Mukulu de l'ADF

II en ressort que l'amnistie et l'intégration des insurrectionnels à répétition ne peuvent envisagées comme dans une campagne d'évangélisation dans un stade. Ce serait lourd de conséquences pour la République démocratique du Congo et toute la Région.
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Tusikama Baudouin

Nord-Kivu : Le M23 planifie de nouvelles hostilités contre l'armée congolaise

08/09/2013 

 

M23

Comme nous l'avions indiqué dans notre Communiqué du 06 septembre courant, il s'est tenu jeudi dernier à GISENYI (au RWANDA) une rencontre ayant mis au tour d'une table de Hauts Officiers de l'armée rwandaise (RDF) et ceux du M23 (dont les Colonels MAKOMA, Vianney KAZARAMA ainsi que d’ autres Caciques de ce Mouvement rebelle).

L'objectif ultime de cette rencontre était de planifier la relance de nouvelles hostilités, de nouvelles attaques contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Il en résulte déjà que les éléments du M23 creusent en ces jours des trous de fusiliers sur la Colline HEHU (en Groupement de KIBUMBA, dans le Territoire de Nyiragongo, à la frontière avec le RWANDA), signe avant coureur illustrant les préparatifs d'une prochaine attaque.

Et toujours sur la colline HEHU, on fait état d'une artillerie lourde du M23 qui rêve arracher de FARDC la Position dite 3Antennes avant de poursuivre sur KANYARUCHINYA.

Aussi, le matin de ce samedi 07 septembre, une réunion a été tenue par le Commandement du M23 en Cité de KIWANJA (dans l'enclos de la DGI), en Territoire de RUTSHURU.

Au cours de cette réunion élargie à certains Cadres politiques dudit Mouvement, les indiscrétions révèlent qu'il a été question de voir comment accélérer les préparatifs d'assaut sur les positions-Fardc de MABENGA, TONGO (au nord du Territoire de RUTSHURU) ainsi que celles de KIBATI (en Territoire de NYIRAGONGO) et GOMA (le Chef-lieu de la Province).

Par ailleurs, nos sources indiquent que le M23 a installé sa ligne défensive au bas de la colline NYUNDO (en Groupement de BUHUMBA) où sont postées 2 armes lourdes d'appuis et des hommes de troupes tout au tour.

Une autre position de la Coalition M23-RDF est à l'instant placée à KANYAMAHORO (dans le parc de Virunga). Elle met face à face les unités-FARDC et celles du M23.

Sur la colline de BIZURI (en Groupement de KIBUMBA) près de la Mosquée à KIMCHANGA dans la zone de MWARO, il s'observe une très grande concentration des forces du M23, comme forteresse d'appui à ligne défensive autour de l'agglomération.

Et pendant ce temps, la Radio de l'Honorable SERUFULI NGAYABASEKA qui avait été pillée à RUTSHURU pour être installée à KIBUMBA par le M23, vient d'être delocalisée vers BUNAGANA, d'où elle émet maintenant. 


Cette chaîne sert d'outil de propagande et d'intoxication par la rébellion déjà impopulaire dans la region.

La Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu est alertée par de sources fiables du redéploiement d'hommes de troupe de la RDF avec un armement imposant, en vue de tenter d'infliger d'importantes pertes aux FARDC pour contraindre le Gouvernement Congolais à négocier à genoux avec le M23.

C'est pourquoi, au regard de toute cette triste réalité, le Gouvernement Congolais braderait sa souveraineté en acceptant de négocier avec cette Force négative qu'est le M23.

Pour notre Structure, ce serait humilier la Nation Congolaise que d'engager les pourparlers avec cette rébellion en cette période où se tiennent les Concertations Nationales au pays.

[Correspondance particulière de Goma]
réponse politique à côté de la réponse militaire ?

“Les M23 doivent cesser toutes les violences dans le Kivu et opter pour la paix“, tels sont les propos de Mary Robinson au sortir de l’audience que le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, lui a accordé à Goma le lundi 2 septembre 2013. Elle a réaffirmé cette position au dernier sommet de la CIRGL à Kampala.

L’envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies-ONU, Ban-Ki-Moon pour la région des grands lacs a déclaré qu’aux côtés d’une réponse militaire, il faut aussi associer une réponse politique pour résoudre cette crise. 


Cette déclaration fait suite aux prouesses des FARDC sur le théâtre des combats avec les M23. “Les M23 sont affaiblis“, reconnait-elle, avant d’ajouter que les Nations-Unies sont très préoccupées par la situation de l’Est de la Rd-Congo. 

“Nous sommes très engagés pour travailler avec le gouvernement de la Rd-Congo, afin que la paix revienne dans la région“, a-t-elle insisté.

Pour sa part, Julien Paluku a fait savoir qu’il a porté à la connaissance de Mary Robinson des informations faisant état d’un mouvement des troupes de l’armée rwandaise vers la frontière avec la rd-Congo.


“ Nous avons porté à la connaissance de l’envoyée spéciale du SG de l’ONU que les unités de RDF accompagnées des chars font le mouvement vers la ville de Gisenyi. 

Et la télévision nationale rwandaise a fait diffuser une information affirmant que le RDF est en position de guerre avec la Rd-Congo après que les obus aient tombés à Gisenyi. 

Nous lui avons demandé de dire aux chefs d’Etat que nous ne sommes pas en guerre avec le Rwanda“, a déclaré le gouverneur du Nord Kivu.

Les M23 sont actuellement retranchés vers la localité de Kibumba à 27 kilomètres de la ville de Goma. Et ce, après une période d’intenses combats débutée à 10 Km du chef lieu de la province du Nord Kivu. 


Actuellement, les FARDC disposent d’une suprématie militaire sur terrain et les M23 ne résistent plus à la puissance des feux des troupes de l’armée régulière. 

Par ailleurs, Joseph Kabila vient de s’envoler pour Kampala en Ouganda où il va assister au sommet des chefs d’Etat dans le cadre de la conférence internationale sur la région des grands lacs africains-CIRGL. 

Le chef de l’Etat rd-Congolais devrait en principe ouvrir les travaux des concertations nationales qui étaient prévus le 4 septembre 2013 à Kinshasa.
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[BM

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