AFP
Mis en ligne le 18/03/2011
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a évoqué un "schéma de dialogue interivoirien", "seul gage de sortie pacifique de la crise" post-électorale, dans un communiqué officiel lu vendredi sur la télévision d'Etat.
L'attaque à l'arme lourde causant 25 à 30 morts à Abidjan jeudi par "les forces armées du camp" du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo pourrait constituer un "crime contre l'humanité", a indiqué vendredi un porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.
"Nous condamnons les attaques avec des obus sur des zones avec des civils (...) à Abobo à Abidjan hier (jeudi)", a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat, lors d'un point presse.
Il a souligné qu'"il est difficile" de ne pas arriver à la "conclusion qu'il s'agit de crimes (...) possiblement d'un crime contre l'humanité".
De 25 à 30 civils ont été tués jeudi, selon l'ONU, au cours de cette attaque.Ce massacre intervient alors que la communauté internationale s'inquiète de plus en plus des répercussions sur les civils d'une crise qui avant cette attaque avait fait, selon l'ONU, plus de 410 morts depuis mi-décembre et menace de plonger le pays dans une guerre civile.
De son côté, le gouvernement de Laurent Gbagbo a dénoncé vendredi un "complot", en démentant toute implication de ses forces dans cette attaque.
"Pour nous, c'est un vrai complot. On était en conseil des ministres et c'est à la sortie que nous apprenons que les soldats de l'armée régulière ont tiré sur la foule", a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.
Pour sa part, une porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a exprimé "sa plus vive inquiétude devant cette escalade sans précédent de la violence et joint sa voix à celle des autres organisations pour la cessation des hostilités et la protection des civils".
"Ces violences sont un frein à l'aide humanitaire", a averti Elisabeth Byrs, parlant notamment de "barrages" érigés à l'ouest.
Environ 300.000 personnes ont été déplacées par les violences à Abidjan, selon l'ONU qui dénombre 31 sites où sont recensées 18.000 personnes.
Dans un communiqué, Ocha signale que le "caractère civil des sites accueillant des déplacés est menacé" et que la "protection des populations sur ces sites n'est pas assurée", estimant qu'il y a un "réel risque d'embrasement de la zone".
De son côté, une porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming, a indiqué que le Haut commissaire Antonio Guterres allait se rendre la semaine prochaine au Liberia où des dizaines de milliers d'Ivoiriens ont trouvé refuge.
Elle a également parlé d'une "nouvelle tendance" avec une augmentation du nombre d'Ivoiriens fuyant vers le Ghana.
Plus de 90.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia depuis le début de la crise, dont plus de la moitié depuis fin février, un "énorme défi" pour les infrastructures humanitaires dans le pays, selon l'ONU.
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