mercredi 15 juin 2011

L’O.K. JAZZ L’une des très belles réussites musicales Congolaises des 55 dernières années (06 Juin 1956 – 06 Juin 2011)





par Clément OSSINONDE   
Vendredi, 03 Juin 2011 16:43
 












Depuis  la disparition de LUAMBO MAKIADI Franco, le 19 Octobre 1989, l’OK Jazz est un peu oublié aujourd’hui. Son importance dans l’histoire de la Rumba congolaise est pourtant fondamentale pour avoir été le héros d’un nombre confortable de chefs-d’œuvre qui constituent sans ambigüité parmi les fondamentaux de la « Rumba-Odemba »
0I – OK JAZZ
Il était une fois, le 06 Juin 1956, voit le jour au dancing « O.K. Bar, 102  rue Itaga, commune de Kinshasa (Léopoldville), de son tenancier Oscar KASHAMA « Cassien », l’orchestre O.K. JAZZ.
Naturellement, honneur aux initiatives du nom du  propriétaire du Bar dans lequel l’orchestre a vu le jour, avant de donner à ces initiales une autre signification : Orchestre Kinois. Toutefois dans la conscience de toute personne qui a vécu cette période, le nom d’Oscar KASHAMA ne passe inaperçu.
II- LONINGISA
Au commencement étaient les éditions musicales « LONINGISA » des frères grecs Athanase et Basile PAPADIMITRIOU, créés en Septembre 1950 à Léopoldville (Kinshasa). Soucieux du bon  fonctionnement de l’écurie, notamment, par le recrutement et l’évolution des bons musiciens, les frères PAPADIMITRIOU font  appel à Henri BOWANE, guitariste-chanteur et grand impresario dans le domaine de la production musicale. Henri BOWANE sort fraichement des éditions « NGOMA » où il a exercé avec son disciple Antoine WENDO, une influence déterminante.
La biographie musicale extraordinaire des éditions « LONINGISA » commence le 1er septembre 1950. Les musiciens qui constituent l’avant-garde kinoise montre tour à tour dans le bain rémunérateur des noms déjà connus et des novices que l’on croyait sans surprise, et qui ont basculé dans la gloire en se faisant engager par l’éditeur pour des accompagnements en studio. Avec, entre autres ceux qui ont réalisés des chefs-d’œuvre qui ont marqué plusieurs générations.
III – LES GRANDS NOMS
Aux répertoires annuels des inscrits de qualité qui ont fait démarrer « LONINGISA »,  ci-après quelques grands noms :
A)- 1950 - 1952 : Les premiers musiciens qui ont constitués l’équipe favorite du promoteur artistique Henri BOWANE, a qui l’on a attribué l’appellation « Bana Loningisa »
Honoré LIENGO – Camille MASAMBA - Charles BALA – Théophile YANGA – Jean DISASI – Pauline LISANGA – Jean KALAFAYI – Henri ADIKWA – Marie KITOTO – PEMBELLOT « TINO MAB »  – Paul BOLALIA – EMA PUTU – KIKANDI – François NGOMBE « Me Taureaux » - Adolphe FATAKI – Dominique BOSSOKOULD –Auguste MAPEKI – KADIMA – PEMBELE - Hyacinthe KITENGE – François BOKALANGA – Georges LUYEYE – Zacharie KABAMBA – GERARD – Jean KOLOFANI – René SAME – Albert BONGU - PALANGA
B)-  1953 – 1954 – A partir de 1953, on compte déjà quelques noms des fondateurs éventuels des grandes formations de l’écurie :
1953 – Création du groupe WATAM, avec les musiciens :
Paul EBENGO « Dewayon », GANGA MONGWALU, MUTOMBO, BIKUNDA, puis LUAMBO « Franco ».
C)-  1953/1954 - Entre autres musiciens qui ont adhéré à « Loningisa » pendant cette période :
Daniel LOUBELO « De la lune » - Philippe LANDO « Rossignol » -  Pierre KADIMA – Saturnin PANDI – LUFUNGULA – LUNGELLA – EKWELI – Pedro KOSI « Bemi » TANDJOGORAH « Pholidor » – Augustin MONIANIA « Roitelet » - NGELENGE – MUKALU – Jean LOPONGO – Justin DISASI – Pedro BOLARIO – Jean-Michel De BOUCKOUT – Antoine KASONGO – Pierre BAZETA – NZAMBE « Sathan » - Nino MALAPET- HENRIOT Ils sont comptés au nombre de tous les sociétaires qui sont connus sous l’appellation « Bana Loningisa »
D)- 1955 – 1956 – Les éditions « Loningisa » évoluent  progressivement et réalisent des centaines d’œuvres qui hissent l’écurie à son niveau le plus haut. Grâce à la présence des meilleurs « premiers instrumentistes » de grand orchestre, mais aussi parmi les plus inventifs de leur génération.
La période 1955/1956 constitue donc la période la plus déterminante des éditions « LONINGISA » :
1 – Par la poursuite des recrutements, la présence évolutive du Groupe WATAM  dont le style admirable, a abouti à sa propre virtuosité mélodique, combinée avec la passion pour le rythme « Indoubil » développé.
2 – La part considérable prise par le Groupe maison dit « LOPADI » (Loningisa de Papadimitriou),  dans la genèse de la Rumba traditionnelle.
3 – La part active prise par les  musiciens maison qui par leur sens rythmique, d’exceptionnels dons pour des accompagnements en studio,  ont créé  les climats les plus prenants.
4 - Sur la base du module LOPADI, plusieurs enregistrements sont effectués à partir de 1955, avec la composition ci-après : ESSOUS (présent depuis 1955 : clarinette) – LUAMBO Franco (guitare solo) – LOUBELO (guitare accompagnement) MONIANIA (guitare basse) – PANDI (tumba) BOSUMA (guitare, tumba) Pedro KOSI « Bemi », TANDJIGORAH « Philidor », LANDO « Rossignol » (chant)
Au nombre des nouveaux noms : ESSOUS - Marie-Isidore DIABOUA – Jacques PELLA « Lamontha » - Liberlin de SHORIBA DIOP – Albert KATASA – Vicky LONGOMBA….
IV – L’OK JAZZ : Chronologie des 48 ans d’existence, 06 Juin 1956 – 15 Août 2004 (date de la fin définitive de l’OK Jazz)
La naissance de l’OK Jazz est une date importante dans l’histoire de la musique congolaise. C’est le premier groupe à réaliser la synthèse « Rumba/Ondemba », style musical repris par des générations de chanteurs-guitaristes aussi bien kinois que brazzavillois. On ne dira jamais assez à quel point ce grand orchestre dirigé de mains de maître par LUAMBO MAKIADI Franco dont le nom reste attaché à l’épopée de « L’école OK jazz » a pu réunir régulièrement, avec des formations différentes qu’il faisait tourner dans les plus grandes salles d’Afrique puis du monde.
Cependant les grands moments n’étaient pas rares, et  la série des milliers de disques sortis chaque année a connu un succès considérable à partir de 1956 et durant une quarantaine d’années. Aucun orchestre de musique congolaise basée sur la « Rumba » n’a eu plus d’importance que l’OK JAZZ pour la propagation de cette musique dans le monde et particulièrement en Afrique. Visitant le vieux continent dès 1961 et y séjournant de longues périodes, il popularisa le genre « Ondemba »
Ci-après, la chronologie de quelques grandes dates qui ont marquées l’histoire  de l’OK JAZZ, avec LUAMBO MAKIADI, et sans lui, après sa mort  en 1989.  .

01 - 1956 -  le  27 Décembre. Première défection au sein  de l’OK Jazz et des éditions « Loningisa des musiciens :

Jean-Serge ESSOUS (clarinettiste) – Saturnin PANDI (percussionniste) – Philippe LANDO « Rossignol » (chanteur) pour de nouveau être sous la mouvance d’Henri BOWANE aux nouvelles éditions « Esengo » du grec Dino ANTONOPOULOS, puis création en janvier 1957 de l’orchestre Rock-A-Mambo.

02 - 1956 - le 28 Décembre. Réorganisation de l’OK JAZZ par  l’Intégration des nouveaux musiciens issus de la défunte formation du Negro Jazz de Brazzaville :

Edouard GANGA « Edo », Célestin KOUKA (chanteur)
Nino MALAPET (saxophoniste) Antonio ARMANDO « Brazos » (guitariste)

03 – 1956 - 31 DECEMBRE : Sortie solennelle  de la nouvelle formation OK JAZZ  pour son premier concert.

François LUAMBO « Franco », Antonio ARMANDO « Brazos » (guitaristes) – Daniel LOUBELO « De la lune » (bassiste) Victor LONGOMBA « Vicky », Edo GANGA, Célestin KOUKA (chanteurs) – Dieudonné Nino MALAPET (saxophoniste) – Nicolas BOSUMA « Dessoin » (percussionniste)

04 - 1957 – 1959 – Désormais seul maître à bord, LUAMBO Franco se fixe comme priorité de juguler les mouvements au sein de l’OK JAZZ, en apportant chaque fois du sang nouveau à travers le dynamisme et la compétence des nouvelles recrues :

-   20 Août 1958 : Intégration du saxophoniste Isaac MUSEKIWA, suivie du clarinettiste Edo Clary LUTULA

-   18 Avril 1959 : Départ de l’orchestre  des chanteurs : GANGA Edo, Célestin KOUKA  et du bassiste  Daniel LOUBELO « De la lune » pour la création de  l’orchestre Bantou à  Brazzaville.
Les deux chanteurs sont remplacés par Jean  KWAMY « Munsi » et Joseph MULAMBA « Mujos ». Entrée du bassiste Alphonse EPAYO

05 - 1960 – Intégration dans l’OK JAZZ des musiciens TSHAMALA Jean « Picolo » (guitare), KALOMBO Albino (saxo), Léon BOMBOLO « Bolhen », (guitare) EPAYO Alphonse (basse),  MOKE Simon (maracas) DIHUNGULA « Djeskin »

06 - 1960 – Un départ qui n’est pas de moindre, celui du chanteur Victor LONGOMBA « Vicky », Il rejoint Joseph KABASELLE pour participer avec l’African Jazz à la table ronde belgo-congolaise du 20 Janvier au 20 février 1960, avec lui,  le bassiste Antoine ARMANDO « Brazzos ».

07 - 1960 - Rupture de contrat entre LUAMBO « Franco » et les Editions Loningisa Des frères grecs Basile et Athanase PAPADIMITRIOU, deux ans avant son expiration en 1962..

08 - 1961 – L’OK JAZZ est le deuxième orchestre  congolais  à se rendre à Bruxelles, après l’African Jazz en 1960. LUAMBO MAKIADI  Franco et son groupe sont conviés par les Editions musicales « Surboum African Jazz », propriété de Joseph KABASELLE, (premier éditeur congolais) à enregistrer sous son label « Surboum African Jazz ». L’OK Jazz se voir doter un équipement de musique  flambant neuf, fruit de la vente des grands succès, tels :  « La mode ya puis », « Amida muziki ya OK, », « Nabanzi Zozo », « Jalousie ya nini na ngai », « Como quere »,  etc, réalisés  avec la chaleureuse voix de MULAMBA « Mujos ».

09 - 1961 – Création de l’édition musicale « EPANZA MAKITA » de  LUAMBO MAKIADI Franco.

C’est la première expérience dans l’autoproduction. En effet, de retour  de Bruxelles, LUAMBO MAKIADI  s’inspire de l’expérience de Joseph KABASELLE, et crée à son tour  l’Edition « Epanza Makita », en collaboration avec la firme belge FONIOR. Néanmoins, LUAMBO à continuer à sortir quelques  disques chez Loningisa jusqu’en 1962, dans le cadre du quota arrêté en 1960, après la rupture du contrat.

10 - 1961 – 1989 – LUAMBO MAKIADI Franco à la croisée
Des chemins ;

Placées sous le signe de la maturité et de la réussite, les années 1961 à 1989, vont situer LUAMBO MAKIADI Franco et son groupe OK JAZZ à la croisée des chemins. Beaucoup de mutations, au fil des années, au niveau des hommes. LUAMBO Franco, le patron, à l’audace de jouer avec des jeunes talents et des vedettes confirmées avec qui le dialogue est  passionnant et fructueux.  Ce qui  explique au cours des années 70, l’instauration de la formule de TOUT PUISSANT OK JAZZ, ou « ORCHESTRE ENTREPRISE », avec près de 50 musiciens  qui au début des années 80 seront repartis en deux groupes : un à Kinshasa et  celui de la diaspora  à Bruxelles, avant de se fixer en 1982 en Belgique. Il tourne dans les pays de l’’Union Européenne, puis au Etats-Unis d’Amérique, récoltant partout un succès énorme.

11 – 1985 -  Retour au bercail de LUAMBO-MAKIADI.

Dès son retour à Kinshasa, il  s’engage à fond à imposer au chant, le duo « LUAMBO- MADILU »  pour un retour aux fondamentaux de la « Rumba ».Une rumba qui doit  embrasser toutes les philosophies, et  tous les thèmes relatifs à la vie courante dans la société congolaise.  C’est l’époque des « Mamou » (1984) et « Mario » (1985).

12 -  Au nombre des musiciens qui  pendant cette période se sont révélés exceptionnellement doués pour vulgariser la nouvelle formule  qui eut tant de succès, ainsi que les évènements principalement axés sur le fonctionnement du groupe,  notons :

n      1961 - 1963 : L’entrée des musiciens ; LUTUMBA  Simon « Simaro » (1961) KIAMUANGANA Georges « Verckys » - DJALI Christophe, DJANGI Checain « Lola » - DJALI Christophe (1963).

n      1962, Vicky LONGOMBA, réintègre l’OK Jazz, deux ans après avoir  évolué dans l’African Jazz et le  Negro Succès. Puis il pèse sur la balance pour obtenir le retour dans l’OK Jazz de GANGA Edo et LOUBELO « De la lune » le 11 Août 1962.

n      1964 – 1966 : On compte parmi les nouvelles recrues : : Michel BOYBANDA, DELE Pedro (1964) LUNUNA-MBEMBA (1965), Gilbert YOULOU MABIALA (1966), Francis BITSOUMANOU  « Celi Bitsu », (1966) Jean- Félix POUELA  « Dupool » (1966)   DIANGANI Nestor (1966), MOSE SE SENGO « Fanfan » (1968).-

n      1965 –  Les éditions « Epanza Makita »  succèdent aux éditions « Populaires ». Un progrès et une nouvelle jeunesse pour l’évolution phonographique de LUAMBO MAKIADI.
n      1965 – Cette année est  particulièrement marquée par le conflit qui a opposé Jean KWAMY à LUAMBO « Franco » et qui a donné lieu à des diatribes virulentes  à travers deux chansons absolument conflictuelles a l’issu du départ de KWAMI de l’OK Jazz pour l’African Fiesta : « Faux millionnaire » de KWAMY et la réponse  « Chicotte »  de FRANCO

13 - 1966 – Premier Festival Mondial  des Arts Nègres.

Du 1er au 24 Avril, participation de l’OK JAZZ  au Premier Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar (Sénégal), aux côtés de leur homologue « Les Bantous de la capitale » de Brazzaville.

14 –  1956 -La présence effective des musiciens Brazzavillois de l’OK Jazz.

1966 -  inaugure une nouvelle ère de la présence effective des musiciens brazzavillois de l’OK JAZZ, notamment après l’expulsion des congolais de Brazzaville Du Congo- Kinshasa, le 22 Août 1964  par Moïse TCHOMBE ;

n      Michel BOYIBANDA (13.04.1964). Jean Félix POUELA
« Dupool » (1966) YOULOU MABIALA (15.08.1966)

15 -  1966 – la Formation de l’OK Jazz

La formation  de l’OK Jazz  d’Août 1966 comporte les musiciens ci-après :

-- Vicky LONGOMBA, MULAMBA « Mujos », Michel BOYIBANDA, (chant)
-- LUAMBO Franco, Simon LUTUMBA « Simaro », Antoine ARMANDO « Brazos » (guitares)
Francis BITSOUMANOU « Céli Bitsou », TSHAMALA Picolo (guitare basse)
-- Isaac MUSEKIWA, KIAMUANGANA « Verckys », Isaac DELE PEDRO (saxo), Christophe NDJALI (trompette)
-- Nicolas BOSUMA “Dessoin”, Jean-Félix POUELA (percussion), Nestor DIANGANI (drums), Simon MOKE (maracas)

16 – 1967 – La rébellion au sein de l’OK Jazz

Avril 1967 - Déclenchement d’un mouvement de contestation au sein de l’OK Jazz, pour donner naissance en l’absence de FRANCO en Europe, à l’Orchestre « Révolution ». C’est  le plus grand mouvement que LUAMBO Franco n’ait  connu. Il est  sérieusement ébranlé par le départ massif des musiciens qui appellent leur mouvement « REVOLUTION »
Composé des musiciens :

-- MULAMBA « Mujos », BOYIBANDA,   KWAMY - ex. A. Fiesta – (chant)
-- WELAKINGARA « John Payne », ARMANDO « Brazos »,(guitare), TSHAMALA “Picolo” (basse)
-- BOSUMA « Dessoin » (percussion), DUCLOS, (drums)

--Isaac MUSEKIWA (saxo), Christophe DJALI (trompette)

L’expérience, de l’orchestre Révolution, n’a vécu que le temps d’un feu de paille.  Juste le temps de graver deux disques avant de disparaître : (« Ngai mwana Congo »- « Divorce » : KWAMI) – « Kinshasa nayaki » - « Mopepe ya mbula » : MULAMBA) Les révolutionnaires qui par un élan de solidarité ont voulu démonter leur force, mais malheureusement, ont pour la majorité, réintégrer l’OK JAZZ.

17 – 1969 – 1975 – Mutations de la  période (1)

1969 -1975 constitue la période au cours de laquelle l’orchestre enregistre plusieurs mutations :

L’entrée des musiciens : NTOYA FWALA « Pajos» (1969), KASONGO KAWAKA « Rondo », (1969)
MPUDI Decca (1970) , KONGI Aska, ADAMO SEYE Kadimoke, KIAMBUTUKA “Josky » BARAMI MIRANDA, KAPITENA KASONG (1971)
KALLOUX “Vieux”, MANGWANA  Samuel « Sam » (1972), Blaise WUTA MAYI, NGIANDU KANZA, MAYAULA MAYONI , YOKA MANGAYA « Gege » (1974) DOMBE  OPETUM, MAVATIKU VISI « Michelino, IMPOMPO LOWAY (1975).

18 – 1972 – Nouvelle dissidence de Vicky LONGOMBA

1972 – LONGOMBA Vicky est de nouveau en porte à faux avec LUAMBO MAKIADI Franco. Il le quitte pour donner naissance à la formation : « Orchestre LOVY du Zaïre » dont dépendent les Editions « Vicklong ». LUAMBO Franco et LONGOMBA Vicky deux frères  cofondateurs de l’OK Jazz, qui ne s’appréciaient pas tellement.

19 – 1972 – Recours à l’authenticité au Zaïre

1972, le 27 Octobre, MOBUTU, président du Zaïre, décrète la loi de recours à l’authenticité, obligeant les zaïrois à abandonner leur prénom chrétien  pour un prénom authentiquement  zaïrois. C’est à partir de cette date,  que  François LUAMBO « Franco » est devenu LUAMBO MAKIADI. Le deuxième nom traduit le retour aux origines tribales, tout comme d’ailleurs le complément : L’OKANGA LA NDJU PENE.

20 – 1976 – 1989 – Mutations de la période (2)

1976 - 1989 : Les musiciens ci-après font leur entrée dans l’orchestre : NZITANI NTESA Daniel « Dalienst »  MANKONKO KINKUDI « Makos »,  Flavien MAKABI MINGINI, Thierry MANTUIKA KOBI,  MONOGI MOPIA « Petit Pierre », TCHANDALA KOSUANA (1976),  LUKOKI Diatho, DIALUNGANA KASIA « Gerry » (1977) NEDULE  Antoine « Papa Noël » (1978) MADILU BIALU (1982), CARLITO (1984)  LOKOMBE, Dizzy MANDJEKU, JO MPOY,  MALAGE, (1986) , et tant d’autres.…

21 – 1978 – Emprisonnement de LUAMBO MAKIADI

1978, constitue la pire année dans la carrière de LUAMBO MAKIADI Franco : Son emprisonnement. Pour s’être laissé emporter par des caricatures obscènes dans ses chansons : « Hélène » et « Jacquie »,  deux titres à caractère pornographique, (vendus à la sauvette).  Au sortir de la prison, il se repenti auprès de son public ; mais son honneur a déjà pris un coup.

LUAMBO MAKIADI Franco, n’était pas à sa première prison. Les deux premières fois en 1952 et 1959 par l’administration coloniale belge (faute de pièce d’identité, puis de permis de conduire de la Vespa -) Infractions toujours sévèrement réprimées par les Belges.

22 – 1987 – La présence de deux chanteuses dans l’OK Jazz

En Septembre 1987- Excellente idée de LUAMBO MAKIADI, de faire appel à deux chanteuses : NANA et BANIEL  pour un exercice de style aux voix veloutées.  L’expérience n’a pas duré, certes, mais,  a été couronnée de succès, notamment par la réalisation de deux disques dont les morceaux ont été le reflet de l’univers urbain comme l’on a ressenti à Kinshasa à travers les titres : « C’est dur », « Je vis comme un PDG », « Les ont dit », « La vie d’une femme célibataire », « Flora est une femme difficile ».

23 - 1988 – LONGOMBA Vicky tire sa révérence.

Le 12 Mars 1988,  Vicky LONGOMBA décède à Kinshasa après 36 ans de carrière musicale bien remplie, au sein des éditions CEFA, dans l’OK JAZZ, l’African Jazz, le Negro Succès et le Lovy du Zaîre. Chanteur à la voix de velours, il a réalisé avec les chanteurs LANDO « Rossignol » et Edo GANGA, des chansons qui sont demeurées des véritables « classiques ».

Avec LUAMBO MAKIADI Franco, tous les musiciens de l’OK Jazz précités, ont parcouru  l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et ont  enregistré des milliers des disques. LUAMBO MAKIADI Franco, particulièrement s’est révélé  à travers tout l’œuvre de son orchestre un technicien extraordinaire qui a exploité toutes les possibilités de sa guitare et de sa voix, générateur de plus merveilleuses acrobaties sonores.

24 – 1989 - Les Concerts d’adieu de LUAMBO MAKIADI.

En Septembre 1989, soit un mois avant sa mort, LUAMBO MAKIADI qui n’a plus la maîtrise de son état de santé, trouve quand même les forces de livrer les concerts à Bruxelles, à Londres et  à Amsterdam. Le concert du  22 Septembre 1989  à Amsterdam se trouve être le concert à l’issu duquel il est admis à l’hôpital le 23 Septembre 1989. Auparavant, LUAMBO MAKIADI  enregistre à Bruxelles son dernier album « Forever » réalisé avec le  chanteur Sam MANGWANA. C’est le dernier album de LUAMBO MAKIADI qui met fin à son apogée discographique et à celui de l’OK Jazz qui a commencée respectivement en 1953 avec « Lilima wa ngai » et « Kombo ya Loningisa » : Groupe WATAM,  et en juin 1956 avec : « La rumba OK » et « Bomekaki Rossignol » Groupe OK Jazz soit 48 ans de présence sur le marché du disque. A son actif, entre autre marques de reconnaissance : les Maracas d’or,  les disques d’or,  OK Jazz meilleur orchestre, les distinctions honorifiques nationales et internationales.

Enfin, très sympathique et tolérant, le  patron du Tout Puissant OK Jazz a entretenu  avec ses musiciens, des relations toutes particulières, lesquelles ont permis à l’OK Jazz de réussir ses différentes mutations.

LUAMBO MAKIADI  n’à jamais fermer la porte à tous ceux  des musiciens qui quittaient l’OK JAZZ et qui demandaient à y retourner. Formé à l’école de la vie, au bout de l’effort et de la persévérance, LUAMBO MAKIADI Franco et son orchestre ont  vécu au milieu d’un peuple dont ils ont  écouté, exprimé les sentiments les plus profonds. Tout comme ils ont su courageusement dénoncé les  injustices et les faiblesses de la société congolaise, principales sources d’inspiration des meilleurs compositeurs de l’orchestre.

25 – 1989 - Le décès de LUAMBO MAKIADI Franco

Le 12 Octobre 1989, intervient à Namur en Belgique, le décès de LUAMBO MAKIADI « Franco », après plusieurs mois d’incertitude, quant à la nature de sa maladie qui le rongeait. Rapatrié le 15 Octobre 1989 à Kinshasa, il a été inhumé le 18 Octobre au cimetière de la GOMBE, après tous les honneurs dû à un dignitaire, un héros national. La preuve, une avenue de Kinshasa porte depuis son nom : Avenue LUAMBO MAKIADI Franco (ex-avenue BOKASA) dans la commune de Kinshasa.



V – L’HERITAGE LUAMBO MAKIADI A L’OK JAZZ

26 -  1989 – 1994 - Quel héritage LUAMBO MAKIADI à  laissé à l’OK JAZZ
Retenons pour l’essentiel, que les espoirs que tous les partisans avaient mis sur l’immortalisation de l’OK JAZZ se sont estompés trois ans seulement après  la mort du Grand Maître. Les musiciens, en effet, n’ont pas pu arrêter leurs ambitions personnelles pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire : l’OK JAZZ, qui pourtant a bien fonctionner de 1989 à 1994, et a sorti sur disque des chefs-d’œuvre qui ont permis au public de savourer les belles voix de MADILU et KIAMBUKUTA Josky, à travers les titres comme « Ofela », « Dadi Pétrole », etc.. et qui ont convaincu les spéculateurs les plus sévères.

27– 1994 -  L’éclatement de l’OK JAZZ

Les problèmes de discipline, aggravés  par ceux du patrimoine légué à la famille LUAMBO ont conduit au début de l’année 1994 à l’éclatement de l’OK JAZZ.-

-- MADILU et la famille de LUAMBO, d’un côté.
-- LUTUMBA et l’ensemble des musiciens de l’autre.

28 - 1994 - Création de l’orchestre « BANA OK »

LUTUMBA, qui a gardé avec lui,  presque tous les musiciens de l’OK Jazz, décide de  former  le 01 Février 1994, le  nouvel orchestre  dénommé «  BANA OK » précisément à la suite du conflit qui l’a opposé avec Louise AKANGANA, la sœur de LUAMBO et qui a obligé cette dernière à confisquer les instruments de musique, propriété personnel de LUAMBO MAKIADI.

Malgré toutes les interventions des autorités gouvernementales du Zaïre,  aucun arrangement ne sera  obtenu pour réconcilier les deux parties.

La décision de LUTUMBA, après la confiscation des instruments est sans recours, malgré l’engagement qu’il a pris à la mort de FRANCO ; celui de sauvegarder l’œuvre  du Grand Maître.

Ainsi, s’est confirmé, ce que redoutaient tous les mélomanes : L’hégémonie de FRANCO pour qui, l’OK JAZZ n’existait qu’à travers lui seul et sa famille,  laissant LUTUMBA « Simaro », prétendu successeur sans aucun pouvoir.

29 – 1994 - MADILU « System opte pour la carrière Solo.

MADILU « System » qui a pourtant toute la confiance de la famille de LUAMBO MAKIADI, n’ose pas  se prononcer pour prendre la direction de l’OK JAZZ, et procéder  au recrutement des nouveaux musiciens. Bien au contraire, il se contente de la  carrière solo, avant de sortir en Avril 1994 un album dans lequel la chanson « Ya Jean », récolte tous les records de popularité et de vente.

De son côté LUTUMBA Simaro qui a confirmé l’existence de son groupe « BANA OK »  depuis le 1 Février 1994 réagit par la sortie, lui aussi, d’un album qui lui confère  son titre inaliénable de poète de la chanson congolaise : « Cabinet molili ».

30 - 1996 – Exhumation de l’OK JAZZ

Soucieux de perpétuer la mémoire de son père et de son œuvre,  le jeune  EMONGO, un des fils de LUAMBO MAKIADI, sollicite les services de Gilbert YOULOU MABIALA  et de  Michel BOYIBANDA  pour restaurer l’orchestre OK JAZZ,  La demande acquière le consentement  des deux brazzavillois et anciens membres de l’OK Jazz. Mais, au cours des préparatifs relatifs à  la sortie  de l’orchestre, Michel  BOYIBANDA rétracte,  éventuellement pour le problème de leadership, il  laisse  YOULOU MABIALA faire  cavalier seul avec des jeunes musiciens de Kinshasa et ceux de Brazzaville, parmi lesquels ceux qui  ont évolué avec lui dans le groupe KAMIKAZE.

Le 24 Décembre 1996, YOULOU MABIALA exhume solennellement l’OK Jazz et ouvre  aussitôt les hostilités  par une chanson très controversée, car elle ne plait pas à  LUTUMBA Simaro  qui se sent visé : « Mwana ya LUAMBO ». Une chanson bien réussie, mais qui est une diatribe.  Elle fustige, en quelque sorte la bande à LUTUMBA Simaro pour avoir trahi la mémoire du Grand Maître. YOULOU MABIALA  qui se dit « Mwana LUAMBO » (« le fils à Luambo ») est le seul à avoir relevé le défit. Et comme pour sceller indéfiniment sa vocation à LUAMBO,
YOULOU MABIALA prend comme épouse la fille ainée à LUAMBO MAKIADI  (Marie-Hélène LUAMBO « Mama Leti ») avec laquelle il forme désormais une famille.

32 – La coup fatal subi par YOULOU MABIALA, conséquence de la disparition définitive de l’OK Jazz

Depuis, YOULOU MABIALA est demeuré chef de l’OK JAZZ  et a recouvré une énergie nouvelle, une conception qui lui a  fait éviter l’asphyxie, et lui a permis  de communiquer  à nouveau avec le vrai public de l’OK Jazz à travers les concerts et les disques, jusqu’ au malheureux concert du 15 Août 2004 à Pointe-Noire où YOULOU MABIALA est  terrassé par une crise d’hypertension. Un tournant  douloureux qui du coup met  définitivement fin à l’existence de l’OK JAZZ,  principal héritage de LUAMBO MAKIADI Franco et de tous ceux qui à travers le monde ont été bercé par sa musique

Le temps nous dira si les efforts d’EMONGO le fils à LUAMBO, ses frères et sœurs, la fondation LUAMBO MAKIADI qui se proposent – mais contre l’avis défavorable des kinois -  de  transférer le corps de LUAMBO MAKIADI  à SONA BATA (Bas-Congo), son village de naissance, seront  à même de remettre  l’OK JAZZ  sur les rails !

Clément OSSINONDE (clé ment.ossinonde@sfr.fr )
Source: Congoone

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