Le camp miliaire de Rumangabo construit à l'époque coloniale était depuis un an devenu l'état major du M23.RFI/ Léa Lisa Westerhoff
En RDC, les soldats de l'armée régulière, épaulés par les casques bleus de l’ONU, infligent depuis près d'une semaine maintenant des revers aux combattants du M23, qui, selon le chef de la Monusco est « quasiment fini en tant que force militaire ».
Signe de cette débandade, le camp de Rumangabo, qui hébergeait l’Etat major des rebelles avant qu’ils ne prennent la fuite lundi 28 octobre.
Pas un bruit, à part une pluie fine qui tombe. Difficile d'imaginer qu'il y a à peine deux jours, tout l'état major du M23 vivait ici. Au milieu des collines, avec ses maisons blanches à la toiture rouge, la base militaire de Rumangabo a des airs de résidence de vacances plus que de QG d’une rébellion.
Au camp militaire de Rumangabo, ancien état major de la rébellion du M23 pendant un an, les FARDC ont découvert des munitions.RFI/ Léa Lisa Westerhoff
Vingt-quatre heures après le départ du M23, les bâtiments sont déserts, à l'exception d'une grande pièce,jonchée de cartouches. En effet, on y découvre un dépôt de munitions laissé à l’abandon. On estime à plusieurs tonnes la quantité des munitions ainsi que des armes.
Au sol, il y a des dizaines de caisses remplies de munitions, des cartouches de mitrailleuses ou encore des roquettes venues de Russie, un vrai butin et un signe que les rebelles ont quitté les lieux à la hâte.
Un ancien prisonnier témoigne
Cette version est confirmée par le major Ruluba Mpaka. Cet ex-soldat des FARDC a été prisonnier du M 23 pendant de mois. Il a profité de la débandade pour s’enfuir : « Ils ont pris la fuite. Ils ont embarqué tous les véhicules. En tout cas, ils ne devraient pas se battre ici car ils ont connu beaucoup de pertes en vie humaine alors qu’ils n’avaient pas assez d’effectifs pour combattre. Ils ont choisi de rejoindre Tshanzu et se réunir là-bas.»
Le mouvement est donc visiblement affaibli par les défections et les pertes. Aujourd’hui, le M23 est replié dans la forêt, 15 kilomètres plus loin. L’armée congolaise prépare son offensive.
Mardi 29 octobre, des dizaines de camions chargés de renforts montaient vers le front. Aux yeux de FARDC « c’est l'ultime bataille ».
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