le mardi 19 novembre 2013
Malgré la fin du M23
La fin de la guerre et la dissolution du M23 ont porté un coup fatal à Kigali qui a réactivé ses lobbies en RDC, dans la région des Grands Lacs et au plan international pour qu’il arrive à garder un pied dans l’Est de la RDC.
Pour Kigali, c’est sa seule manière de survivre et de soutenir sa croissance obtenue sur le dos des ressources naturelles de la RDC.
La compromission dont le Rwanda s’est rendu coupable dans la région des Grands Lacs l’a finalement desservi à l’échelle internationale.
Aujourd’hui, comme un diable dans un bénitier, Kigali cherche à se repentir en agitant plusieurs épouvantails pour se prévaloir de statut d’acteur incontournable dans les Grands Lacs.
Aussi, s’accroche-t-il à la RDC, sa seule voie de survie en se faisant passer pour le seul interlocuteur valable dans l’exploitation des ressources naturelles de la RDC. Au grand dam du peuple congolais. Une attitude qui occulte les six millions de victimes tombées au cours des guerres répétitives commanditées dans l’Est, à partir de Kigali et de Kampala.
Alors que l’aventure guerrière vient de prendre fin avec la défaite suivie de la dissolution du M23, Kigali et tous les lobbyistes prorwandais ne veulent pas baisser les bras.
Dans la capitale rwandaise, tout est mis en place pour réussir la mise en place du plan Cohen, lequel était relayé par la suite par l’ex-président français Nicolas Sarkozy.
Pour des raisons qui leur sont propres, les deux personnalités soutiennent la gestion partagée au niveau de la région des ressources naturelles de la seule RDC.
Dans le droit de réponse qu’il avait fait parvenir au journal Le Potentiel en son temps, l’ancien sous secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines avait clairement précisé sa pensée : « Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il y a beaucoup d’influence des pays extérieurs à l’Est dans les deux Kivu, et que ces influences sont plutôt négatives que positives ».
Herman Cohen avait motivé sa proposition en ces termes : « J’ai proposé dans mon article de décembre 2008 dans le New York Times qu’il faut établir un marché commun entre les provinces de l’Est du Congo et Rwanda, Burundi et Ouganda, pour légaliser le trafic des produits miniers et agricoles, gagner de l’argent pour le fisc congolais, et éliminer le soutien des milices illégales ».
L’ancien président français Nicolas Sarkozy endossera cette approche le 19 janvier 2009 dans son message de vœux devant le corps diplomatique.
Approche qui, disons-le tout de suite, va à l’encontre de la loi américaine Dodd-Frank qui vise à réglementer l’exploitation et le commerce des ressources naturelles dans l’Est de la RDC. Il s’agit de lutter contre les minerais du sang en procédant à la certification des produits miniers qui sont achetés dans la région des Grands Lacs.
KIGALI TENTE DE SE RATTRAPER
Telle la Belgique en son temps, le Rwanda s’est construit grâce aux ressources naturelles de la RDC qu’il a emmagasinées par le pillage illégal sous tendu par de fausses rébellions.
La dissolution du M23 prend Kigali au dépourvu et rompt le pont par lequel il s’approvisionnait impunément à partir de la RDC.
Passé l’illégalité et la maffia à grande échelle, le Rwanda embouche à nouveau le discours d’arrogance et agite des épouvantails qui ne peuvent impressionner que les naïfs et autres crédules.
Un reportage diffusé sur les antennes de RFI récemment fait passer le Rwanda pour « un pays riche en ressources minières » ou encore « le Singapour africain ». Quelle aberration ! C’est prendre ses vessies pour des lanternes.
Amasser des produits miniers sur son territoire ne devrait aucunement signifier qu’on en est producteur. Par ces sorties publiques médiatisées à outrance, Kigali tente par tous les moyens de ternir l’image de la RDC et redorer, en retour, la sienne.
Peine perdue ! Ayant perdu sérieusement du terrain militaire avec la déroute de son protégé, le M23, le Rwanda cherche à rattraper le retard perdu.
A Kigali, tout est mis en place pour dissuader ceux qui peuvent encore tomber dans son piège, qu’il demeure un acteur incontournable dans la région des Grands Lacs.
Selon RFI, une conférence internationale sur l’approvisionnement responsable en minerais vient de s’achever dans la capitale rwandaise sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), de l’Organisation pour le commerce et le développement économiques (OCDE) et des Nations unies.
Kigali s’est donc inscrit dans le schéma de se refaire une certaine crédibilité sur le plan extérieur, et ce, après avoir été régulièrement pointé du doigt, notamment, par des rapports des groupes d’experts des Nations unies pour son rôle dans le blanchiment de minerais de l’Est de la RDC, une région très riche en étain, tungstène, or et autres minerais qui servent à la téléphonie mobile ou à l’industrie de pointe.
Les experts ont établi que l’exportation de ces matières très convoitées se fait de manière illégale ; que ce trafic, dont des filières tirent leurs racines à partir de Kigali, alimente l’instabilité permanente de la région.
Ignorant cette réalité du terrain dans l’Afrique des Grands Lacs, certains milieux occidentaux se sont plu à féliciter le Rwanda pour ses performances économiques. C’est dire que Kigali a déployé la grande artillerie pour se racheter face à tout le mal causé dans la région des Grands Lacs – un désastre qui a conduit au trépas près de six millions de Congolais.
Défait sur le plan militaire, via le M23, rébellion qu’il a créée de toutes pièces dans l’Est de la RDC, le Rwanda a mobilisé ce qu’il compte comme lobbies sur les places internationales pour se refaire une certaine crédibilité.
Ainsi, des reportages orientés se succèdent. Certains le présente comme un eldorado des Congolais en détresse.
C’est le cas de Syfia Grands Lacs qui écrit ce qui suit : « Fuyant la misère, la corruption généralisée et le manque de travail en République démocratique du Congo, des milliers de Congolais se sont installés dans les pays voisins, notamment au Rwanda. Étudiants, travailleurs manuels et intellectuels, commerçants et hommes à tout faire, le pays des Mille collines devient ainsi petit à petit leur nouvel eldorado ».
De qui se moque-t-on donc ? Le Rwanda, un modèle dans les Grands Lacs, c’est à dormir debout!
Cherche-t-on à donner une prime de guerre à l’homme fort de Kigali pour avoir chopé six millions de Congolais et mis en errance des centaines d’autres ?
On peut tromper un peuple ou une opinion quelque fois mais pas éternellement.
Tout récemment, les Nations unies ont été les premières à dénoncer cette supercherie de Kigali et de ses complices. D’autres pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne n’ont pas hésité à geler leurs aides publiques au développement en faveur du Rwanda.
A malin, malin et demi, dit-on. La communauté internationale, qui a déjà compris le jeu de Kigali et les enjeux des Grands Lacs, ne devrait plus tomber dans son piège. Le Rwanda est un danger pour l’équilibre de la région des Grands Lacs.
La réalité est que Paul Kagame est sur le gril. Il se sait perdu en perdant le contrôle de la RDC et par voie de conséquence, toutes les prouesses économiques et autres imaginaires qu’on tend à lui reconnaître sur le plan international risquent de fondre comme glace au soleil. Aussi s’accroche-t-il à tout prix à la RDC.
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Le Potentiel
Malgré la fin du M23
La fin de la guerre et la dissolution du M23 ont porté un coup fatal à Kigali qui a réactivé ses lobbies en RDC, dans la région des Grands Lacs et au plan international pour qu’il arrive à garder un pied dans l’Est de la RDC.
Pour Kigali, c’est sa seule manière de survivre et de soutenir sa croissance obtenue sur le dos des ressources naturelles de la RDC.
La compromission dont le Rwanda s’est rendu coupable dans la région des Grands Lacs l’a finalement desservi à l’échelle internationale.
Aujourd’hui, comme un diable dans un bénitier, Kigali cherche à se repentir en agitant plusieurs épouvantails pour se prévaloir de statut d’acteur incontournable dans les Grands Lacs.
Aussi, s’accroche-t-il à la RDC, sa seule voie de survie en se faisant passer pour le seul interlocuteur valable dans l’exploitation des ressources naturelles de la RDC. Au grand dam du peuple congolais. Une attitude qui occulte les six millions de victimes tombées au cours des guerres répétitives commanditées dans l’Est, à partir de Kigali et de Kampala.
Alors que l’aventure guerrière vient de prendre fin avec la défaite suivie de la dissolution du M23, Kigali et tous les lobbyistes prorwandais ne veulent pas baisser les bras.
Dans la capitale rwandaise, tout est mis en place pour réussir la mise en place du plan Cohen, lequel était relayé par la suite par l’ex-président français Nicolas Sarkozy.
Pour des raisons qui leur sont propres, les deux personnalités soutiennent la gestion partagée au niveau de la région des ressources naturelles de la seule RDC.
Dans le droit de réponse qu’il avait fait parvenir au journal Le Potentiel en son temps, l’ancien sous secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines avait clairement précisé sa pensée : « Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il y a beaucoup d’influence des pays extérieurs à l’Est dans les deux Kivu, et que ces influences sont plutôt négatives que positives ».
Herman Cohen avait motivé sa proposition en ces termes : « J’ai proposé dans mon article de décembre 2008 dans le New York Times qu’il faut établir un marché commun entre les provinces de l’Est du Congo et Rwanda, Burundi et Ouganda, pour légaliser le trafic des produits miniers et agricoles, gagner de l’argent pour le fisc congolais, et éliminer le soutien des milices illégales ».
L’ancien président français Nicolas Sarkozy endossera cette approche le 19 janvier 2009 dans son message de vœux devant le corps diplomatique.
Approche qui, disons-le tout de suite, va à l’encontre de la loi américaine Dodd-Frank qui vise à réglementer l’exploitation et le commerce des ressources naturelles dans l’Est de la RDC. Il s’agit de lutter contre les minerais du sang en procédant à la certification des produits miniers qui sont achetés dans la région des Grands Lacs.
KIGALI TENTE DE SE RATTRAPER
Telle la Belgique en son temps, le Rwanda s’est construit grâce aux ressources naturelles de la RDC qu’il a emmagasinées par le pillage illégal sous tendu par de fausses rébellions.
La dissolution du M23 prend Kigali au dépourvu et rompt le pont par lequel il s’approvisionnait impunément à partir de la RDC.
Passé l’illégalité et la maffia à grande échelle, le Rwanda embouche à nouveau le discours d’arrogance et agite des épouvantails qui ne peuvent impressionner que les naïfs et autres crédules.
Un reportage diffusé sur les antennes de RFI récemment fait passer le Rwanda pour « un pays riche en ressources minières » ou encore « le Singapour africain ». Quelle aberration ! C’est prendre ses vessies pour des lanternes.
Amasser des produits miniers sur son territoire ne devrait aucunement signifier qu’on en est producteur. Par ces sorties publiques médiatisées à outrance, Kigali tente par tous les moyens de ternir l’image de la RDC et redorer, en retour, la sienne.
Peine perdue ! Ayant perdu sérieusement du terrain militaire avec la déroute de son protégé, le M23, le Rwanda cherche à rattraper le retard perdu.
A Kigali, tout est mis en place pour dissuader ceux qui peuvent encore tomber dans son piège, qu’il demeure un acteur incontournable dans la région des Grands Lacs.
Selon RFI, une conférence internationale sur l’approvisionnement responsable en minerais vient de s’achever dans la capitale rwandaise sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), de l’Organisation pour le commerce et le développement économiques (OCDE) et des Nations unies.
Kigali s’est donc inscrit dans le schéma de se refaire une certaine crédibilité sur le plan extérieur, et ce, après avoir été régulièrement pointé du doigt, notamment, par des rapports des groupes d’experts des Nations unies pour son rôle dans le blanchiment de minerais de l’Est de la RDC, une région très riche en étain, tungstène, or et autres minerais qui servent à la téléphonie mobile ou à l’industrie de pointe.
Les experts ont établi que l’exportation de ces matières très convoitées se fait de manière illégale ; que ce trafic, dont des filières tirent leurs racines à partir de Kigali, alimente l’instabilité permanente de la région.
Ignorant cette réalité du terrain dans l’Afrique des Grands Lacs, certains milieux occidentaux se sont plu à féliciter le Rwanda pour ses performances économiques. C’est dire que Kigali a déployé la grande artillerie pour se racheter face à tout le mal causé dans la région des Grands Lacs – un désastre qui a conduit au trépas près de six millions de Congolais.
Défait sur le plan militaire, via le M23, rébellion qu’il a créée de toutes pièces dans l’Est de la RDC, le Rwanda a mobilisé ce qu’il compte comme lobbies sur les places internationales pour se refaire une certaine crédibilité.
Ainsi, des reportages orientés se succèdent. Certains le présente comme un eldorado des Congolais en détresse.
C’est le cas de Syfia Grands Lacs qui écrit ce qui suit : « Fuyant la misère, la corruption généralisée et le manque de travail en République démocratique du Congo, des milliers de Congolais se sont installés dans les pays voisins, notamment au Rwanda. Étudiants, travailleurs manuels et intellectuels, commerçants et hommes à tout faire, le pays des Mille collines devient ainsi petit à petit leur nouvel eldorado ».
De qui se moque-t-on donc ? Le Rwanda, un modèle dans les Grands Lacs, c’est à dormir debout!
Cherche-t-on à donner une prime de guerre à l’homme fort de Kigali pour avoir chopé six millions de Congolais et mis en errance des centaines d’autres ?
On peut tromper un peuple ou une opinion quelque fois mais pas éternellement.
Tout récemment, les Nations unies ont été les premières à dénoncer cette supercherie de Kigali et de ses complices. D’autres pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne n’ont pas hésité à geler leurs aides publiques au développement en faveur du Rwanda.
A malin, malin et demi, dit-on. La communauté internationale, qui a déjà compris le jeu de Kigali et les enjeux des Grands Lacs, ne devrait plus tomber dans son piège. Le Rwanda est un danger pour l’équilibre de la région des Grands Lacs.
La réalité est que Paul Kagame est sur le gril. Il se sait perdu en perdant le contrôle de la RDC et par voie de conséquence, toutes les prouesses économiques et autres imaginaires qu’on tend à lui reconnaître sur le plan international risquent de fondre comme glace au soleil. Aussi s’accroche-t-il à tout prix à la RDC.
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Le Potentiel
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