24 Janvier 2014
Feu LD Kabila et Jeannot Mwenze Kongolo à l’époque triomphante de la "libération"
Ancien tout-puissant ministre de la Justice et de l’Ordre public sous Laurent-Désiré Kabila et durant quelques mois après l’irruption de "Joseph Kabila" à la tête de l’Etat congolais, Jeannot Mwenze Kongolo qui poursuit, depuis 2001, sa "traversée de la savane" a animé mardi 21 janvier un point de presse.
Il importe d’ouvrir la parenthèse pour relever que Mwenze fait partie du petit groupe d’individus (Gaëtan Kakudji, Eddy Kapend, Pierre-Victor Mpoyo etc.) qui avait pris la gravissime "décision" de confier le destin du "Grand Congo" entre les mains d’un homme médiocre et fourbe nommé "Joseph Kabila". C’était au lendemain de la mort non élucidée de M’zee.
Le bilan désastreux de ses treize dernières années se passe de tout commentaire. Fermons la parenthèse.
Les journalistes présents à la conférence de presse de Jeannot Mwenze n’ont pas caché leur stupéfaction d’entendre cet homme jadis suffisant et conscient de son omnipotence se plaindre.
De quoi se plaint-il?
Mwenze a pris à témoin ce même public qu’il narguait pour dénoncer la "perquisition sans mandat" de sa ferme dans la ville de Lubumbashi. Tiens! Tiens! Le pouvoir rendrait-il amnésique?
Ancien ministre de la Justice, "Jeannot" a fustigé le caractère illégal de cette "visite domiciliaire". A l’appui de sa thèse, il lance : «J’ai quand même été ministre de la Justice de ce pays. Je connais la procédure. Vous ne pouvez pas aller la nuit et vous ne pouvez pas aller sans mandat».
Il s’est demandé par ailleurs pourquoi cette opération a été confiée à des éléments des Forces armées congolaises et non pas à la police judiciaire?
Homme du sérail qui connaît bien le système et son acteur principal, Mwenze dit redouter que les "enquêteurs" ayant inspecté sa propriété aient pu enfouir des armes et des munitions pour l’accuser par la suite de "détention illégale d’armes de guerre". Le pasteur Fernando Kuthino en sait quelque chose.
Sur le plan du droit, l’ancien ministre de la justice - redevenu citoyen ordinaire - a parfaitement raison de dire à haute voix tout le mal qu’il pense des faits évoqués ici.
Et ce pour la simple raison que la protection de l’ordre social - si ordre, il y a - doit aller de pair avec la sauvegarde des libertés individuelles.
Il ne peut y avoir, en effet, de véritable justice sans une observation scrupuleuse de deux principes fondamentaux. A savoir : la légalité et le respect des droits de la défense. Ces deux exigences ont l’avantage de mettre le citoyen à l’abri de l’arbitraire. Le fait du prince.
Sur le plan politique, on ne pourrait s’empêcher de sourire en voyant l’ex-tout-puissant ministre de la Justice de Mzee et de "Joseph" réclamer, à juste titre d’ailleurs, les droits qu’il déniait naguère à ses concitoyens.
Quid des arrestations et détentions arbitraires ordonnées à l’époque par ce ministre?
Que dire des perquisitions sans mandat menées à des heures indues par les "libérateurs" du 17 mai 1997?
Que dire enfin du cas des 315 magistrats congolais révoqués sans avoir eu à présenter leurs moyens de défense? Des exemples sont légion.
Serait-on ici entrain de tirer sur une "ambulance"? Nullement!
Au lieu de provoquer des éclats de rire, le cas Mwenze doit, au contraire, inciter les "puissants" d’hier et d’aujourd’hui à une profonde introspection.
Quelle est notre conception du pouvoir d’Etat? Le pouvoir d’Etat est-il une force au service de l’intérêt général ou un simple rouleau compresseur pour laminer les têtes qui dépassent?
Jeannot Mwenze Kongolo est rattrapé par l’Histoire. Ministre de la Justice, il détenait le pouvoir pour réformer l’appareil judiciaire. Il avait non seulement le pouvoir mais surtout les moyens de jeter les bases d’une justice impartiale et indépendante du pouvoir exécutif. Il ne l’a pas fait. Lui et d’autres ont privilégié l’esprit revanchard. Fanatique.
Mwenze ne pourrait s’en prendre qu’à lui même comme disait Guy de Maupassant : "Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir". Pauvre "Jeannot"!
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
Feu LD Kabila et Jeannot Mwenze Kongolo à l’époque triomphante de la "libération"
Ancien tout-puissant ministre de la Justice et de l’Ordre public sous Laurent-Désiré Kabila et durant quelques mois après l’irruption de "Joseph Kabila" à la tête de l’Etat congolais, Jeannot Mwenze Kongolo qui poursuit, depuis 2001, sa "traversée de la savane" a animé mardi 21 janvier un point de presse.
Il importe d’ouvrir la parenthèse pour relever que Mwenze fait partie du petit groupe d’individus (Gaëtan Kakudji, Eddy Kapend, Pierre-Victor Mpoyo etc.) qui avait pris la gravissime "décision" de confier le destin du "Grand Congo" entre les mains d’un homme médiocre et fourbe nommé "Joseph Kabila". C’était au lendemain de la mort non élucidée de M’zee.
Le bilan désastreux de ses treize dernières années se passe de tout commentaire. Fermons la parenthèse.
Les journalistes présents à la conférence de presse de Jeannot Mwenze n’ont pas caché leur stupéfaction d’entendre cet homme jadis suffisant et conscient de son omnipotence se plaindre.
De quoi se plaint-il?
Mwenze a pris à témoin ce même public qu’il narguait pour dénoncer la "perquisition sans mandat" de sa ferme dans la ville de Lubumbashi. Tiens! Tiens! Le pouvoir rendrait-il amnésique?
Ancien ministre de la Justice, "Jeannot" a fustigé le caractère illégal de cette "visite domiciliaire". A l’appui de sa thèse, il lance : «J’ai quand même été ministre de la Justice de ce pays. Je connais la procédure. Vous ne pouvez pas aller la nuit et vous ne pouvez pas aller sans mandat».
Il s’est demandé par ailleurs pourquoi cette opération a été confiée à des éléments des Forces armées congolaises et non pas à la police judiciaire?
Homme du sérail qui connaît bien le système et son acteur principal, Mwenze dit redouter que les "enquêteurs" ayant inspecté sa propriété aient pu enfouir des armes et des munitions pour l’accuser par la suite de "détention illégale d’armes de guerre". Le pasteur Fernando Kuthino en sait quelque chose.
Sur le plan du droit, l’ancien ministre de la justice - redevenu citoyen ordinaire - a parfaitement raison de dire à haute voix tout le mal qu’il pense des faits évoqués ici.
Et ce pour la simple raison que la protection de l’ordre social - si ordre, il y a - doit aller de pair avec la sauvegarde des libertés individuelles.
Il ne peut y avoir, en effet, de véritable justice sans une observation scrupuleuse de deux principes fondamentaux. A savoir : la légalité et le respect des droits de la défense. Ces deux exigences ont l’avantage de mettre le citoyen à l’abri de l’arbitraire. Le fait du prince.
Sur le plan politique, on ne pourrait s’empêcher de sourire en voyant l’ex-tout-puissant ministre de la Justice de Mzee et de "Joseph" réclamer, à juste titre d’ailleurs, les droits qu’il déniait naguère à ses concitoyens.
Quid des arrestations et détentions arbitraires ordonnées à l’époque par ce ministre?
Que dire des perquisitions sans mandat menées à des heures indues par les "libérateurs" du 17 mai 1997?
Que dire enfin du cas des 315 magistrats congolais révoqués sans avoir eu à présenter leurs moyens de défense? Des exemples sont légion.
Serait-on ici entrain de tirer sur une "ambulance"? Nullement!
Au lieu de provoquer des éclats de rire, le cas Mwenze doit, au contraire, inciter les "puissants" d’hier et d’aujourd’hui à une profonde introspection.
Quelle est notre conception du pouvoir d’Etat? Le pouvoir d’Etat est-il une force au service de l’intérêt général ou un simple rouleau compresseur pour laminer les têtes qui dépassent?
Jeannot Mwenze Kongolo est rattrapé par l’Histoire. Ministre de la Justice, il détenait le pouvoir pour réformer l’appareil judiciaire. Il avait non seulement le pouvoir mais surtout les moyens de jeter les bases d’une justice impartiale et indépendante du pouvoir exécutif. Il ne l’a pas fait. Lui et d’autres ont privilégié l’esprit revanchard. Fanatique.
Mwenze ne pourrait s’en prendre qu’à lui même comme disait Guy de Maupassant : "Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir". Pauvre "Jeannot"!
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
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