vendredi 21 mars 2014

Le régime Ouattara va transférer Blé Goudé à la CPI

«Le gouvernement a marqué son accord à la demande d'arrestation et de remise à la Cour pénale internationale», a déclaré le ministre ivoirien de la Justice à l'issue d'un conseil des ministres.



Le gouvernement ivoirien a accédé jeudi à la demande de la Cour pénale internationale (CPI) de lui remettre le leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, pour son rôle supposé dans les violences post-électorales de 2010-2011.

«Le gouvernement a marqué son accord à la demande d'arrestation et de remise à la Cour pénale internationale», a déclaré le ministre ivoirien de la Justice à l'issue d'un conseil des ministres.

Une décision qui porte un coup fatal à la réconciliation de la société ivoirienne meurtrie par des années de conflit, de rébellion et d’instabilité

Née du refus de d'Alassane Ouattara de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle de novembre 2010, la crise a fait quelque 3 000 morts et a été l'aboutissement d'une décennie de tourmente. 

M. Gbagbo est détenu depuis la fin de l'année 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), après avoir été extirpé du palais présidentiel par les forces françaises favorables à M. Ouattara

Communiqué de la FIDHOP relatif au transfèrement de Blé Boudé à la CPI

La Fondation Ivoirienne pour l'observation et la surveillance des Droits de l'Homme et de la vie Politique (FIDHOP) vient d'apprendre que suite à un conseil des Ministres qui s'est tenu le jeudi 20 mars 2014, sous la présidence de M. Alassane OUATTARA, l'Etat de Côte d'Ivoire dit « marquer son accord » pour le transfèrement à la Cour pénale internationale de M. Charles BLE-GOUDE, président-fondateur du Cojep et ex-ministre de la Jeunesse dans le dernier gouvernement du Président Laurent GBAGBO.

Nul doute que cette décision est une conséquence du scandale des photos révélé récemment par la presse ivoirienne, où l'on a découvert les détenus BLE-GOUDE et Jean-Yves DIBOPIEU dans les pires conditions carcérales digne d'un Etat dictatorial.

Devant cette grave décision, la FIDHOP marque sa profonde indignation et interpelle vivement les autorités ivoiriennes quant aux conséquences que cet acte pourrait engendrer sur la paix et la réconciliation en Côte d'Ivoire. En voici quelques points à méditer avant d'exécuter cette décision :

Par cette décision, les autorités actuelles du pays confirment qu'elles savent que les Droits de l'Homme sont bel et bien violés en Côte d'Ivoire sous leur règne, comme le témoignent ces photos dégradantes et inhumaines de ces derniers jours ;

Par cette décision, le gouvernement ivoirien prouve que, contrairement aux discours démagogiques qu'il a souvent tenus, les institutions ivoiriennes demeurent inopérantes, voire inexistantes, trois ans après la guerre de 2010 ; sauf quand il s'agit d'exercer une justice des vainqueurs ou une politique de rattrapage ethnique ;

Si cette décision de transférer M. BLE-GOUDE à La Haye venait à être mise à exécution, ce serait dire définitivement adieu à la paix et à la réconciliation en Côte d'Ivoire ! Car, après la vague de « livraisons » des pro-Gbagbo à la CPI, viendrait, inévitablement, le tour des rebelles, Frci et dozo pro-Ouattara.

Au regard des dangers qui guettent de nouveau le pays, LA FIDHOP conseille vivement aux autorités de revenir plutôt sur cette décision, de libérer tous les prisonniers politiques qui se meurent dans les prisons et de garantir les meilleures conditions pour le retour de tous les exilés en Côte d'Ivoire.

Dans le cas contraire, que le régime s'apprête à assumer toutes les conséquences liées à sa décision.
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Fait à Parma, ITALIE, le 21 Mars 2014
Dr BOGA S. GERVAIS
Président-Fondateur de la FIDHOP 
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Cameroonvoice

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