03/10/2014
Saïd Djinnit [droite] et Ban Ki-moon [gauche]
La position de principe de l’ONU sur ce sujet, c’est d’encourager les Etats à respecter les constitutions et à créer les conditions les plus propices pour la tenue de l’élection démocratique et pacifique.
L’on craignait Russ Feingold, envoyé spécial des Etats-Unis dans les Grands Lacs, pour ses déclarations fracassantes. Mais, revoici, Saïd Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, qui enfonce le clou, en embouchant le message de l’émissaire d’Obama.
Dans une déclaration faite sur les antennes de RADIO France international, le diplomate algérien conseille aux pays des Grands Lacs, dont la RDC, d’éviter toute modification de la Constitution.
Ce qui complique davantage la tâche à la Majorité présidentielle qui ne jure que par la modification de la Constitution du 18 février 2006, pour mieux négocier l’échéance de 2016.
L’équation de la révision constitutionnelle se complique au jour le jour.
Et, la Majorité présidentielle, qui ne jure que par cette révision, a de plus en plus du mal à faire passer son projet. En interne, le cercle des opposants à la révision de la Constitution s’élargit davantage. Mais, c’est sans compter avec les lignes qui se rétrécissent en externe.
Les Etats-Unis sont de ceux qui ont marqué ouvertement leur opposition à tout projet de modification de la Constitution. Les déclarations de Russ Feingold mettent généralement mal à l’aise les tenants de la thèse de la révision de la Constitution qui se recrutent dans la Majorité présidentielle.
Et, comme s’il n’en suffisait pas, les Nations unies viennent d’emboiter le pas au message maintes fois véhiculé par Washington.
En effet, dans une déclaration diffusée la semaine dernière sur les antennes de RFI, Saïd Djinnit, envoyé spécial de Ban Ki-moon dans la région des Grands Lacs, a révélé ce qu’il faut considérer désormais comme la position officielle des Nations unies. Il a fait savoir que les Nations unies ne s’inscrivent pas dans une démarche de révision de la Constitution dans la région des Grands Lacs.
« La position de principe de l’ONU sur ce sujet, c’est d’encourager les Etats à respecter les constitutions et à créer les conditions les plus propices pour la tenue de l’élection démocratique et pacifique », a clairement indiqué l’envoyé spécial de Ban Ki-moon dans la région des Grands Lacs.
Saïd Djinnit a fait cette déclaration en marge d’une réunion spéciale qui regroupait la semaine dernière à New-York (Etats-Unis) les pays signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix dans l’Est de la RDC.
LA RDC DANS LE VISEUR
Bien qu’impersonnel, son message vise essentiellement des pays tels que la RDC, le Burundi, le Congo/Brazzaville et le Rwanda. Ces pays ont un dénominateur commun. La plupart de présidents en poste arrivent fin mandat.
Et, leurs Constitutions respectives leur interdisent de briguer un nouveau mandat. Leur issue de secours est la modification des articles de la Constitution qui verrouillent ce mandat.
Pour le cas spécifique de la RDC, la Majorité au pouvoir se bat pour obtenir la modification de la Constitution, spécialement en son article 220 qui limite le mandat du président de la République.
Dans les milieux de la Majorité, l’on s’agite donc pour faire sauter ce verrou. A défaut de la modification de l’article 220 de la Constitution, la Majorité étudie l’hypothèse d’un changement de la Constitution.
Ce qui, pensent ses stratèges, pourrait ouvrir la voie à la 4ème République. Ce qui, logiquement, estiment-ils, devait permettre à l’actuel président de la République et autorité morale de la Majorité, de se représenter en 2016 sans qu’il ne tombe sous le coup d’une restriction constitutionnelle.
Dans ces conditions, l’on est en droit de se poser des questions. Est-ce que la Majorité fera-t-elle fi de tous ces appels de la communauté internationale ? Est-elle alors prête à engager un bras de fer avec tous ceux qui, en interne et en externe, s’opposent à tout projet de révision de la Constitution ?
Il est prématuré de répondre à ces questions.
L’on sait d’ores et déjà que la Majorité ne sera pas indifférente à tous les sons discordants qui entourent son projet. Elle ne sera pas non plus tentée de se lancer en cavalier solitaire.
Pour ce faire, elle devra donc resserrer ses rangs afin d’avoir des garde-fous nécessaires pour se protéger contre des foudres qui pourraient s’abattre sur elle.
Mais, la bataille promet d’être rude. Car, même dans son propre camp, le projet de révision de la Constitution ne fait pas l’unanimité. Est-ce pour autant qu’elle va renoncer à son projet. Difficile à prédire.
Revue stratégique de la Monusco
Preuve que les Nations unies sont en voie de réorienter leur présence dans les Grands Lacs, une importante mission de l’ONU est attendue en novembre 2014 en RDC où elle va « procéder à la revue stratégique de la Monusco en RDC, qui s’inscrit dans la droite ligne d’une vision transversale d’autant plus qu’elle concerne toutes les missions d’opération de maintien de la paix ».
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui l’a annoncé jeudi 25 septembre 2014 à New-York cours d’un entretien au siège des Nations unies, a renouvelé au président Joseph Kabila le soutien des Nations Unies aux « efforts du gouvernement congolais dans la consolidation de la paix et de l’accélération du processus des réformes entreprises dans le pays ».
__________
[lePotentiel]
Saïd Djinnit [droite] et Ban Ki-moon [gauche]
La position de principe de l’ONU sur ce sujet, c’est d’encourager les Etats à respecter les constitutions et à créer les conditions les plus propices pour la tenue de l’élection démocratique et pacifique.
L’on craignait Russ Feingold, envoyé spécial des Etats-Unis dans les Grands Lacs, pour ses déclarations fracassantes. Mais, revoici, Saïd Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, qui enfonce le clou, en embouchant le message de l’émissaire d’Obama.
Dans une déclaration faite sur les antennes de RADIO France international, le diplomate algérien conseille aux pays des Grands Lacs, dont la RDC, d’éviter toute modification de la Constitution.
Ce qui complique davantage la tâche à la Majorité présidentielle qui ne jure que par la modification de la Constitution du 18 février 2006, pour mieux négocier l’échéance de 2016.
L’équation de la révision constitutionnelle se complique au jour le jour.
Et, la Majorité présidentielle, qui ne jure que par cette révision, a de plus en plus du mal à faire passer son projet. En interne, le cercle des opposants à la révision de la Constitution s’élargit davantage. Mais, c’est sans compter avec les lignes qui se rétrécissent en externe.
Les Etats-Unis sont de ceux qui ont marqué ouvertement leur opposition à tout projet de modification de la Constitution. Les déclarations de Russ Feingold mettent généralement mal à l’aise les tenants de la thèse de la révision de la Constitution qui se recrutent dans la Majorité présidentielle.
Et, comme s’il n’en suffisait pas, les Nations unies viennent d’emboiter le pas au message maintes fois véhiculé par Washington.
En effet, dans une déclaration diffusée la semaine dernière sur les antennes de RFI, Saïd Djinnit, envoyé spécial de Ban Ki-moon dans la région des Grands Lacs, a révélé ce qu’il faut considérer désormais comme la position officielle des Nations unies. Il a fait savoir que les Nations unies ne s’inscrivent pas dans une démarche de révision de la Constitution dans la région des Grands Lacs.
« La position de principe de l’ONU sur ce sujet, c’est d’encourager les Etats à respecter les constitutions et à créer les conditions les plus propices pour la tenue de l’élection démocratique et pacifique », a clairement indiqué l’envoyé spécial de Ban Ki-moon dans la région des Grands Lacs.
Saïd Djinnit a fait cette déclaration en marge d’une réunion spéciale qui regroupait la semaine dernière à New-York (Etats-Unis) les pays signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix dans l’Est de la RDC.
LA RDC DANS LE VISEUR
Bien qu’impersonnel, son message vise essentiellement des pays tels que la RDC, le Burundi, le Congo/Brazzaville et le Rwanda. Ces pays ont un dénominateur commun. La plupart de présidents en poste arrivent fin mandat.
Et, leurs Constitutions respectives leur interdisent de briguer un nouveau mandat. Leur issue de secours est la modification des articles de la Constitution qui verrouillent ce mandat.
Pour le cas spécifique de la RDC, la Majorité au pouvoir se bat pour obtenir la modification de la Constitution, spécialement en son article 220 qui limite le mandat du président de la République.
Dans les milieux de la Majorité, l’on s’agite donc pour faire sauter ce verrou. A défaut de la modification de l’article 220 de la Constitution, la Majorité étudie l’hypothèse d’un changement de la Constitution.
Ce qui, pensent ses stratèges, pourrait ouvrir la voie à la 4ème République. Ce qui, logiquement, estiment-ils, devait permettre à l’actuel président de la République et autorité morale de la Majorité, de se représenter en 2016 sans qu’il ne tombe sous le coup d’une restriction constitutionnelle.
Dans ces conditions, l’on est en droit de se poser des questions. Est-ce que la Majorité fera-t-elle fi de tous ces appels de la communauté internationale ? Est-elle alors prête à engager un bras de fer avec tous ceux qui, en interne et en externe, s’opposent à tout projet de révision de la Constitution ?
Il est prématuré de répondre à ces questions.
L’on sait d’ores et déjà que la Majorité ne sera pas indifférente à tous les sons discordants qui entourent son projet. Elle ne sera pas non plus tentée de se lancer en cavalier solitaire.
Pour ce faire, elle devra donc resserrer ses rangs afin d’avoir des garde-fous nécessaires pour se protéger contre des foudres qui pourraient s’abattre sur elle.
Mais, la bataille promet d’être rude. Car, même dans son propre camp, le projet de révision de la Constitution ne fait pas l’unanimité. Est-ce pour autant qu’elle va renoncer à son projet. Difficile à prédire.
Revue stratégique de la Monusco
Preuve que les Nations unies sont en voie de réorienter leur présence dans les Grands Lacs, une importante mission de l’ONU est attendue en novembre 2014 en RDC où elle va « procéder à la revue stratégique de la Monusco en RDC, qui s’inscrit dans la droite ligne d’une vision transversale d’autant plus qu’elle concerne toutes les missions d’opération de maintien de la paix ».
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui l’a annoncé jeudi 25 septembre 2014 à New-York cours d’un entretien au siège des Nations unies, a renouvelé au président Joseph Kabila le soutien des Nations Unies aux « efforts du gouvernement congolais dans la consolidation de la paix et de l’accélération du processus des réformes entreprises dans le pays ».
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[lePotentiel]
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