09 Septembre 2015
Des observateurs avertis de la situation politique congolaise, sont unanimes et jugent de plus en plus incertaines, les perspectives de l’élection présidentielle, telle que prévue, en novembre 2016, au Congo Kinshasa, par le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, en sigle CENI.
Le triangle du glissement qui est apparu soudainement comme concept, dans le vocabulaire de la politique congolaise, ne constitue rien d’autre qu’un gros nuage sinon un océan de complicité, une manœuvre de diversion, et une structure de collaboration systémique entre le gouvernement congolais, la Commission électorale nationale indépendante, et la Cour constitutionnelle, qui est en réalité un organe «politico-judiciaire», dont la mission essentielle est de retarder expressément l’élection présidentielle, par une mise à échéance indéfinie.
D’ailleurs, l’arrêt inique, aux contours totalement flous, ambigus et insaisissables rendu récemment, par ladite Cour pour départager le gouvernement et la CENI, dans le financement des échéances électorales à venir, est une manifestation évidente, d’un viol délibéré des prescrits de la Constitution, avec pour conséquence la dissolution de la Cour constitutionnelle largement instrumentalisée, inféodée voire corrompue par le pouvoir d’occupation dans notre pays, suivie sans regrets, d’une démission collective de tous les Magistrats de la dite « Cour » pour suspicion légitime !
• Analyse
– De la Commission Électorale Nationale Indépendante
Depuis quand, celui qui organise une manifestation devient-il subitement un danseur seul sur la piste, alors que la rumba se danse toujours à deux ?
La Commission Électorale Nationale Indépendante, dans sa configuration actuelle, est un organe qui ne jouit d’aucune autonomie de structure légale, Les membres du bureau de cette institution nationale sont, en majorité, de l’obédience de Joseph Kabila, et du parti dirigeant.
De même, le calendrier électoral est au goût de Joseph Kabila, Bref, une institution aux contours ambigus, indéfinis et imprévisibles,
– Constat
Au vu de ce qui précède, rien ne nous permet de croire que les membres de la Commission électorale nationale indépendante, vont pouvoir respecter leur propre calendrier.
Même aux commandes de ce train, communément appelé CENI, il n’est pas exclu que les acteurs le conduisent droit dans le mur, et même pas par manque d’attention, mais par simple volonté délibérée,
D’ailleurs, ce n’est qu’une question de délais, Seuls le jour et l’heure du crash nous manque. Mais tenant compte de la vitesse et de l’arrogance du conducteur, on va y arriver inévitablement !
Gouvernement
La question de la répartition des sièges, du financement de la CENI, avec pourtant tous les moyens de l’Etat à sa disposition, rien ne lui semble être pourtant impossible, ne fût-ce que pour marquer le départ de la précampagne, et de la mise en place des structures organisationnelles.
Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, peine à faire passer le projet de loi au niveau de l’Assemblée Nationale et du Sénat, Il n’est nullement besoin de rappeler les manœuvres qui ont permis, par la suite, l’adoption de la loi sur la répartition des sièges pour les élections locales et provinciales.
A deux mois de ces dernières donc, le gouvernement de la République semble privilégier, à notre plus grand étonnement, les réceptions et les dîners pour l’inauguration dans les lieux qu’il considère : les aérogares de Kinshasa, de Lubumbashi et de Goma, au lieu de mettre les moyens conséquents à la Commission électorale nationale indépendante pour que cette structure d’appui aux élections puisse recenser valablement près de 7 à 8 millions de mineurs, depuis 2011, devenus majeurs actuellement.
Dialogue
Joseph Kabila, devenu chef de l’Etat du Congo, par concours de circonstances, doit savoir, dès aujourd’hui, où tout au moins, ses collaborateurs, qu’aucune approche théorique de science politique ne soutiendrait l’idée d’organiser des négociations politiques à la fin d’un cycle présidentiel.
Et l’opportunité d’organiser le dialogue au Congo-Kinshasa, était à situer en 2011, juste après la publication des résultats électoraux de 2011, qui avait suscité des contestations de toutes parts,
Incontestablement, il y avait un problème à résoudre qu’on pouvait qualifier d’imperium ou de tricherie supposée ou réelle. Evidemment, la raison du plus fort l’a emporté.
Comment donc expliquer qu’à la fin du mandat usurpé ou volé, que le pouvoir de Joseph Kabila tente insidieusement de nous conduire vers un dialogue dit national ?
Sur quoi portera ce dialogue ? Sur le mandat ? Sur le calendrier électoral ?
Mais, Joseph Kabila est en fin de mandat ! Il n’a qu’à mettre à profit le moment qui lui reste pour préparer ses valises, au lieu de les défaire par humeur, et par la suite choisir sa destination d’exil, pour être à l’abri des poursuites judiciaires inévitables, pour crimes économiques et crimes contre l’humanité.
Enfin, le calendrier électoral étant déjà publié, et par respect pour la Constitution, il reste que celle-ci exige effectivement, de chaque Congolais, son respect et sa mise en application stricte, tel que le stipule son article 64 !
A défaut, le peuple congolais sera dans la rue, sans délai, pour contraindre Joseph Kabila de quitter le pouvoir, afin d’initier à son endroit des poursuites judiciaires pour différents crimes dont l’ampleur dépasse tout entendement.
Après tout, dans quel pays au monde a-t-on déjà entendu qu’un président de la République convoque la classe politique pour discuter du calendrier électoral qui va décider de l’élection de son successeur sans que l’initiateur n’ait en réalité, des intentions inavouées ?
Faut-il que l’auteur de ces lignes, en l’occurrence le Dr. Bamba di Lelo, arrête d’écrire pour informer encore ses compatriotes, puisque l’évidence d’un chaos annoncé est très proche ?
Bref, il est indéniable que Joseph Kabila a « tout », mais je constate simplement que le
«tout», (c’est-à-dire argent, forces armées, mercenaires, police, justice, gouvernement, agence nationale de renseignements, loi sur la répartition des sièges, assemblée nationale et sénat), ne lui servira pas …!
En effet, il reste que la Constitution fixe la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila au 20 décembre 2016. A partir de cette date, s’il reste par la force, il commet l’attentat contre la Constitution, soit le « coup d’Etat ».
Pour concrétiser cette initiative malheureuse, Joseph Kabila a annoncé ses couleurs à travers le discours mobilisateur de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, traître, marionnette et véritable vassal acquis au régime d’occupation de notre pays.
Ceci étant, le peuple congolais est d’ores et déjà prévenu, de la certitude d’un « grand soir »
__________________
Bamba di Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail : jbadil@hormail.be
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© Congoindépendant
Des observateurs avertis de la situation politique congolaise, sont unanimes et jugent de plus en plus incertaines, les perspectives de l’élection présidentielle, telle que prévue, en novembre 2016, au Congo Kinshasa, par le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, en sigle CENI.
Le triangle du glissement qui est apparu soudainement comme concept, dans le vocabulaire de la politique congolaise, ne constitue rien d’autre qu’un gros nuage sinon un océan de complicité, une manœuvre de diversion, et une structure de collaboration systémique entre le gouvernement congolais, la Commission électorale nationale indépendante, et la Cour constitutionnelle, qui est en réalité un organe «politico-judiciaire», dont la mission essentielle est de retarder expressément l’élection présidentielle, par une mise à échéance indéfinie.
D’ailleurs, l’arrêt inique, aux contours totalement flous, ambigus et insaisissables rendu récemment, par ladite Cour pour départager le gouvernement et la CENI, dans le financement des échéances électorales à venir, est une manifestation évidente, d’un viol délibéré des prescrits de la Constitution, avec pour conséquence la dissolution de la Cour constitutionnelle largement instrumentalisée, inféodée voire corrompue par le pouvoir d’occupation dans notre pays, suivie sans regrets, d’une démission collective de tous les Magistrats de la dite « Cour » pour suspicion légitime !
• Analyse
– De la Commission Électorale Nationale Indépendante
Depuis quand, celui qui organise une manifestation devient-il subitement un danseur seul sur la piste, alors que la rumba se danse toujours à deux ?
La Commission Électorale Nationale Indépendante, dans sa configuration actuelle, est un organe qui ne jouit d’aucune autonomie de structure légale, Les membres du bureau de cette institution nationale sont, en majorité, de l’obédience de Joseph Kabila, et du parti dirigeant.
De même, le calendrier électoral est au goût de Joseph Kabila, Bref, une institution aux contours ambigus, indéfinis et imprévisibles,
– Constat
Au vu de ce qui précède, rien ne nous permet de croire que les membres de la Commission électorale nationale indépendante, vont pouvoir respecter leur propre calendrier.
Même aux commandes de ce train, communément appelé CENI, il n’est pas exclu que les acteurs le conduisent droit dans le mur, et même pas par manque d’attention, mais par simple volonté délibérée,
D’ailleurs, ce n’est qu’une question de délais, Seuls le jour et l’heure du crash nous manque. Mais tenant compte de la vitesse et de l’arrogance du conducteur, on va y arriver inévitablement !
Gouvernement
La question de la répartition des sièges, du financement de la CENI, avec pourtant tous les moyens de l’Etat à sa disposition, rien ne lui semble être pourtant impossible, ne fût-ce que pour marquer le départ de la précampagne, et de la mise en place des structures organisationnelles.
Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, peine à faire passer le projet de loi au niveau de l’Assemblée Nationale et du Sénat, Il n’est nullement besoin de rappeler les manœuvres qui ont permis, par la suite, l’adoption de la loi sur la répartition des sièges pour les élections locales et provinciales.
A deux mois de ces dernières donc, le gouvernement de la République semble privilégier, à notre plus grand étonnement, les réceptions et les dîners pour l’inauguration dans les lieux qu’il considère : les aérogares de Kinshasa, de Lubumbashi et de Goma, au lieu de mettre les moyens conséquents à la Commission électorale nationale indépendante pour que cette structure d’appui aux élections puisse recenser valablement près de 7 à 8 millions de mineurs, depuis 2011, devenus majeurs actuellement.
Dialogue
Joseph Kabila, devenu chef de l’Etat du Congo, par concours de circonstances, doit savoir, dès aujourd’hui, où tout au moins, ses collaborateurs, qu’aucune approche théorique de science politique ne soutiendrait l’idée d’organiser des négociations politiques à la fin d’un cycle présidentiel.
Et l’opportunité d’organiser le dialogue au Congo-Kinshasa, était à situer en 2011, juste après la publication des résultats électoraux de 2011, qui avait suscité des contestations de toutes parts,
Incontestablement, il y avait un problème à résoudre qu’on pouvait qualifier d’imperium ou de tricherie supposée ou réelle. Evidemment, la raison du plus fort l’a emporté.
Comment donc expliquer qu’à la fin du mandat usurpé ou volé, que le pouvoir de Joseph Kabila tente insidieusement de nous conduire vers un dialogue dit national ?
Sur quoi portera ce dialogue ? Sur le mandat ? Sur le calendrier électoral ?
Mais, Joseph Kabila est en fin de mandat ! Il n’a qu’à mettre à profit le moment qui lui reste pour préparer ses valises, au lieu de les défaire par humeur, et par la suite choisir sa destination d’exil, pour être à l’abri des poursuites judiciaires inévitables, pour crimes économiques et crimes contre l’humanité.
Enfin, le calendrier électoral étant déjà publié, et par respect pour la Constitution, il reste que celle-ci exige effectivement, de chaque Congolais, son respect et sa mise en application stricte, tel que le stipule son article 64 !
A défaut, le peuple congolais sera dans la rue, sans délai, pour contraindre Joseph Kabila de quitter le pouvoir, afin d’initier à son endroit des poursuites judiciaires pour différents crimes dont l’ampleur dépasse tout entendement.
Après tout, dans quel pays au monde a-t-on déjà entendu qu’un président de la République convoque la classe politique pour discuter du calendrier électoral qui va décider de l’élection de son successeur sans que l’initiateur n’ait en réalité, des intentions inavouées ?
Faut-il que l’auteur de ces lignes, en l’occurrence le Dr. Bamba di Lelo, arrête d’écrire pour informer encore ses compatriotes, puisque l’évidence d’un chaos annoncé est très proche ?
Bref, il est indéniable que Joseph Kabila a « tout », mais je constate simplement que le
«tout», (c’est-à-dire argent, forces armées, mercenaires, police, justice, gouvernement, agence nationale de renseignements, loi sur la répartition des sièges, assemblée nationale et sénat), ne lui servira pas …!
En effet, il reste que la Constitution fixe la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila au 20 décembre 2016. A partir de cette date, s’il reste par la force, il commet l’attentat contre la Constitution, soit le « coup d’Etat ».
Pour concrétiser cette initiative malheureuse, Joseph Kabila a annoncé ses couleurs à travers le discours mobilisateur de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, traître, marionnette et véritable vassal acquis au régime d’occupation de notre pays.
Ceci étant, le peuple congolais est d’ores et déjà prévenu, de la certitude d’un « grand soir »
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Bamba di Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail : jbadil@hormail.be
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