L’intégration des ex-éléments du CNDP dans l’armée nationale, les FARDC, n’a jamais été une réalité complète. Bien qu’habillés et payés par les structures officielles des FARDC, ces anciens fidèles à Laurent Nkunda ont gardé intacte leur idéologie du départ. Ils restent des soldats du Kivu avec entre autres missions de veiller aux intérêts des tutsi congolais dans cette partie du pays.
La mesure de leur déploiement dans d’autres provinces que celle du Sud Kivu et du Nord Kivu pose déjà des problèmes dans leurs rangs. Pour protester contre cette décisions des officiers ont, en date du ………, adresser une correspondance au Chef de l’Etat Joseph Kabila dans laquelle ils lui rappelaient les engagements pris à l’issu des accises de Goma parmi lesquels le maintien des anciennes troupes CNDP dans la région du Kivu.
Nos sources de Goma soutiennent qu’au début de ce mois d’octobre 2010 la tension était perceptible parmi ces anciens insurgés. Ces hommes étaient presque en alerte générale et avaient la consigne de ne pas céder à toute tentative de leur déploiement loin de deux provinces du Kivu. Les mêmes sources soutiennent que, pour parer à toute éventualité, des forces rwandaises avaient tendance à se rapprocher des frontières congolaises pour empêcher toute infiltration de l’ennemi. Kigali soupçonne que le général Kayumba Nyamwasa (en exil en Afrique du Sud) ait pris langue avec quelques anciens éléments du CNDP et même des FDLR et d’autres groupes armés évoluant à l’Est de la RDC pour déstabiliser le Rwanda. Ce pays reste très attentif à tout mouvement des troupes à l’Est de la RDC.
Les ex-éléments du CNDP de Laurent Nkunda ne veulent pas entendre parler de leur déploiement en dehors de deux provinces du Kivu. Et ce ne sont pas des arguments qui leur manquent pour justifier cette attitude. Nos sources affirment qu’ils font passer des messages selon lesquels le président Joseph Kabila de la RDC se serait entendu avec le président Paul Kagame du Rwanda pour les faire partir de la région du Kivu afin de les faire remplacer par des soldats Rwandais déguisés en FRADC qui auront la principale mission de faciliter au Rwanda l’exploitation des minerais du Congo. Pour eux Joseph Kabila aurait déjà cédé l’exploitation des minerais de deux Kivu au Rwanda. C’est ce que cacherait sa récente décision de suspendre l’exploitation minière dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu.
Ce discours est susceptible de révolter une population du Kivu hostile à l’invasion rwandaise au Kivu et de planter un décor propice à la une mutinerie et même à la relance d’une nouvelle rébellion. A ce discours s’ajoute celui d’une politique d’épuration ethnique concoctée par Kigali contre le peuple concurrent Nande qui commence à céder la place à un complot ourdi par le régime Kabila pour intimider le leadership Nande qui s’est désolidarisé progressivement du pouvoir congolais actuel, lequel n’a rien réaliser des promesses faites lors de la campagne présidentielle de 2006.
Ce n’est pas tout. Dans le Grand Nord ( Beni-Lubero ), les nouvelles ne sont pas du tout rose. Les groupes mayi-mayi déçus par le pouvoir de Kinshasa seraient à la recherche des soutiens pour recommencer les hostilités. Quelques uns de leurs émissaires sillonnent certains pays de la région à la recherche des éventuels financiers des rébellions. Sachant que le Rwanda et l’Ouganda ne peuvent plus se permettre de soutenir ouvertement une insurrection congolaise, ses hommes ont tendance à tendre leurs mains aux soutiens d’outres mers.
La mauvaise gestion du dossier des ex-éléments CNDP peut donc servir de détonateur. Les gouvernants congolais devraient agir avec le tact voulu pour éviter le pire dans cette région qui a tant souffert des affres de la guerre.
Par Joska Kaninda Nkole
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