mardi 21 décembre 2010

Côte d'Ivoire: le camp Ouattara appelle «à la désobéissance» à Gbagbo


Il affirme que depuis début décembre on dénombre «près de 200 morts et 1.000 personnes blessées par balles» par la faute du président auto-proclamé.
Des partisans d'Alassane Ouattara à Adobo, près d'Abidjan, le 16 décembre 2010

Des partisans d'Alassane Ouattara à Adobo, près d'Abidjan, le 16 décembre 2010 (© AFP Sia Kambou)

Le gouvernement d'Alassane Ouattara, un des deux président proclamés de Côte d'Ivoire, a appelé mardi les Ivoiriens à la désobéissance civile au gouvernement «factice» de son rival Laurent Gbagbo jusqu'à son départ du pouvoir.


«Je vous exhorte dès cet instant à la désobéissance au gouvernement factice de Laurent Gbagbo jusqu'à son départ», indique le Premier ministre Guillaume Soro dans un communiqué.

Le chef du gouvernement nommé par M. Ouattara leur demande également, «dans les campements, villages et villes, de s'organiser, de se mobiliser et de manifester par tous les moyens jusqu'au départ de Laurent Gbagbo du pouvoir».

Selon lui, «la Côte d'Ivoire connaît, en ce moment même, les heures parmi les plus sombres de son histoire. Notre pays vit la pire des escalades dans la barbarie d'un clan, d'un régime fini, contre les populations civiles démunies et désarmées».

Depuis début décembre, «nous dénombrons près de 200 morts et 1.000 personnes blessées par balles», affirme le communiqué.

Un porte-parole du gouvernement Soro, Patrick Achi, a précisé à l'AFP qu'il y a eu «48 décès, 216 blessés et environ 650 arrestations» depuis le 16 décembre, jour de la marche des partisans de M. Ouattara contre la télévision d'Etat tenue par les pro-Gbagbo, réprimée par les forces de l'ordre qui lui sont restées fidèles,

Le gouvernement de Laurent Gbagbo a évoqué pour le même jour le chiffre de 25 morts, dont 14 dans le rang des forces armées qui lui sont loyales.

Selon l'ONU, les violences, depuis la marche des partisans de M. Ouattara, ont fait au moins 50 morts.

Guillaume Soro affirme en outre que «des femmes sont battues, déshabillées, violentées et violées». «Les ingrédients pour un génocide sont en place», selon lui.

«Cette vague meurtrière se poursuit», affirme M. Soro.

«Des mercenaires libériens et angolais armés par le clan» Gbagbo «s'introduisent, à la faveur d'un couvre feu injustifié, dans les domiciles dans les quartiers d'Abidjan pour exécuter des populations aux mains nues, sur des dénonciations à caractère ethnique». «Les victimes, bien souvent, ont pour seul crime d'avoir porté leur suffrage sur le président élu» Ouattara, ajoute-t-il.

La présence de «quelques dizaines de mercenaires» aux côté de Laurent Gbagbo a été évoquée lundi par Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Les Etats-Unis ont imposé un premier train de sanctions à l'encontre du président ivoirien sortant en interdisant à une trentaine de ses proches de se rendre aux Etats-Unis, a déclaré mardi un représentant du département d'Etat américain.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a elle annoncé mardi la tenue vendredi à Abuja d'un sommet extraordinaire sur la Côte d'Ivoire, après avoir déjà suspendu le pays de ses rangs et demandé au président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.

(Source AFP)

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