samedi 11 décembre 2010

La vérité de Moïse Tshombe sur la mort de Lumumba

 



14 janvier 2009
© Tumba Tutu De Mukose 




La vérité fini toujours par triompher. Nous avons envie d'y croire et plus que jamais, dans notre volonté de réhabiliter Moïse Tshombe qui fut dénigré et finalement assassiné, nous nous devons de vous révéler ce que d'autres ont tenté de cacher.
Introduction
Vous l'aurez compris, notre démarche s'inscrit dans la volonté de vouloir compléter et clôturer un dossier qui pendant des décennies a fait couler beaucoup d'encre, a suscité beaucoup de haine et d'incompréhension, tant du côté des Congolais que de celui des Belges.
Notre démarche s'inscrit en droite ligne de la conclusion de la commission d'enquête parlementaire Belge de 2001 dont la mission était de déterminer les causes de la mort de Lumumba et les implications de l'état Belge dans cette affaire et qui, nous citons :
"...recommande que l'on encourage les recherches historiques multidisciplinaires et internationales concernant l'époque coloniale et post-coloniale. Le monde politique pourrait, sur la base d'un ensemble d'éléments de fait objectifs et scientifiquement établis, faire un travail de synthèse qui contribue à exorciser le passé." (source : la chambre des représentants de Belgique)

A toute personne soucieuse du détail, il est intéressant de plonger dans le rapport de cette commission d'enquête et de mettre en parallèle le témoignage de Moise Tshombe au travers de cet article d'époque (bien entendu censuré) sur les derniers moments de Lumumba et de constater comment un récit peut-être être quelque peu différent selon l'angle depuis lequel on le regarde. Il apparaît néanmoins que l'état Belge a reconnu (au travers de la réponse faite en 2002 par Louis Michel) un certain nombre de dysfonctionnements et le fait que l'état Belge avait commis des infractions au droit international. 'Pour en savoir plus :http://lachambre.be

Pour notre part, il ne fait aucun doute, les méandres de la politique sont parfois bien glauques et la Belgique dans son ingérence de l'époque aurait bien des excuses à formuler. Notamment concernant le fait de rendre le Katanga responsable de la mort de Lumumba qui comme tout le monde le sait, dérangeait les intérêts de la Belgique, mais nous a-t-on tout dit ? Nous ne le pensons pas et cet article en dit long et va sans doute relancer bien des débats, il aura au moins le mérite de faire avancer l'affaire comme le souhaitait la commission d'enquête, mais surtout, comme le souhaite plus que jamais le peuple Katangais, et le peuple Congolais. Cet article aura le mérite de laisser parler une autre vérité, un autre son de cloche et donc d'offrir une réhabilitation à Moise Tshombe.

Dans un soucis de respect intellectuel nous avons demandé le 15 octobre 2008 à l'Hebdomadaire Le Vif l'Express (actuel ayant droit du Pourquoi pas ? ) l'autorisation de pouvoir diffuser l'intégralité du dit article, nous avons rappelé nos interlocuteurs plusieurs fois. A ce jour toujours pas de réponse, mais nous demeurons dans l'espoir de recevoir une réponse de leur part ...
Nous ne pouvons donc pour l'instant qu'utiliser le droit de citation, mais, nous pouvons vous envoyer une copie à titre privé de l'article original.
Le vendredi 31 janvier 1964, est paru, dans l'hebdomadaire belge de l'époque "Pourquoi Pas ?" , dans son numéro 2357 de sa 54ième année, un article signé par le journaliste M. Pierre Davister choisi par Tshombe pour le caractère critique qu'il avait à son égard et qui était de par ce fait son garant de non complaisance vis à vis des sceptiques qui découvriraient ce témoignage.

Cet article contient la seule et unique interview par Moïse Tshombe au sujet de la vérité autour de la mort de Lumumba, en couverture de ce numéro de l'Hebdomadaire il y avait un grand portrait de Lumumba, suivi du titre suivant : " Tshombe nous révèle comment est mort Lumumba ".

Ce numéro incluant cet article/interview, fut le même jour de sa parution, très tôt le matin, enlevé de tous les kiosques en Belgique, ceci sous pression du gouvernement belge et le gouvernement de Léopoldville (Kinshasa).

Moïse Tshombe donna cette interview unique à partir de son lieu d'exil (l'Espagne) et dira avec ferveur et énergie "...je préfère crever à Madrid que de me aire plus longtemps..."(extrait de l'article).


Voyons maintenant ensemble la vérité sortant de la bouche de Moïse Tshombe lui-même, car à l'époque, le journaliste belge, Pierre Davister, qui était anti-Tshombe et un homme de paille du gouvernement Mobutu, avait pourtant - en janvier 1964, avant l'accession au pouvoir de Mobutu et avant que lui ne soit récupéré par Mobutu et sa clique - écrit un article dans le périodique belge ''Pourquoi pas ?''. Le périodique ''Pourquoi pas ?'' avait d'ailleurs, à la fin de la publication de cette première interview, promis un deuxième article sur le sujet, ce deuxième article n'est jamais paru !

Voyons un peu de plus près les points les plus intéressant de cette publication de l'interview accordée par Moïse Tshombe sur « comment est mort Lumumba » :
A ceux qui lui posaient la question : « pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant de parler et de dire la vérité sur la mort de Lumumba »
Moïse Tshombe répondait : « j'ai été trahi par tous ceux qui m'ont demandé de me taire ; ils ont profité de mon silence pour m'accabler, me discréditer auprès de l'opinion publique, alors j'ai décidé de me laver de tout soupçon au sujet d'un crime dont je ne suis en rien responsable et maintenant je souhaite reprendre ma place dans la vie politique de mon pays ».

Selon les dires de Moïse Tshombe on parlait déjà, à Léopoldville (Kinshasa), en août 1960 de l'élimination physique de Lumumba, et ceci par tous les moyens. Les éléments disparates qui parlent ainsi, à ce moment-là, sont les délégués groupés de la Jabako, du MNC-Kalonji et du Puna, donc des éléments qui dépendent de Kasavubu, Kalonji et Bolikango. Ces éléments se sont rendus distinctement au consulat de Belgique à Brazzaville. Le consul belge était perplexe et il leur a dit qu'il n'avait pas de pouvoir de décision à ce sujet et que l'essentiel de la représentation belge au Congo-Kinshasa se trouvait à Elisabethville (Lubumbashi), au Katanga. Ainsi, Moïse Tshombe va recevoir au Katanga ces délégués avec toutes leurs doléances.


Tshombe les écoute, mais refuse de les aider et de toute façon, Lumumba ne causait ni tracas ni ennuis à Tshombe et à son Katanga, donc Tshombe les renvoie à Léopoldville (Kinshasa), où ils vont trouver une aide de 3 millions de francs auprès de M. Wigny. Et notons que selon Moïse Tshombe, ensuite, d'autres versements financiers ont encore suivi.

Selon Tshombe, la Belgique collaborait déjà à ce moment-là à l'évincement de Lumumba, tout en se limitant à cette aide financière pour faire une propagande anti-Lumumba et une action de corruption, à savoir, corrompre les officiers de l'Armée Nationale Congolaise qui sont alors très mal payés par le gouvernement de Lumumba. Tshombe a affirmé que c'était ce dispositif qui avait poussé Kasavubu à révoquer et destituer Lumumba comme Premier Ministre, ainsi qu'à l'arrêter plus tard.
Dans l'interview Tshombe précise que la première fois qu'il a entendu parler d'une élimination physique pure et simple de Lumumba, fut le 28 novembre 1960. A cette date, tout le haut gratin du monde politique du Congo-Kinshasa se trouvait au Congo-Brazzaville pour fêter le premier anniversaire de l'indépendance du Congo-Brazzaville. Les dirigeants de Léopoldville (sauf Lumumba) y sont invités, ainsi que les dirigeants du Katanga indépendant. Tshombe et Kimba, du côté Katangais, se sont retrouvés réunis autour d'une table de l'hôtel du Beach, avec Kasavubu,
Adoula, Iléo et Bomboko (qui figuraient sur la fiche de paie de la CIA, ( cf. ''Projet Wizard''). Tshombe et Kimba sont alors ouvertement sollicités par ces sieurs pour qu'ils puissent envoyer Lumumba au Katanga et pour que les Katangais en finissent avec lui ! Tshombe et Kimba vont alors refuser toute collaboration à ce plan machiavélique.
D'ailleurs dans l'interview, Tshombe précisait même qu'un Lumumba vivant lui était très utile, car selon ses dires, il n'avait jamais autant d'appuis que lorsqu'on pouvait comparer le désordre qui régnait chez Lumumba à l'ordre que lui maintenait au Katanga. Dans cette interview Tshombe va même plus loin, il précise que c'est Lumumba qui a fait Tshombe : plus Lumumba se diminuait dans le désordre, plus Tshombe grandissait dans l'ordre, ajoutant qu'il fallait bien retenir qu'un Lumumba mort c'était une catastrophe pour lui, alors que quand Lumumba faisait gaffe sur gaffe, ce dernier donnait à l'indépendance du Katanga son véritable sens.

Plus loin dans l'interview, Tshombe précise, que le refus des Katangais de se mêler à qui que ce soit dans l'affaire Lumumba, va particulièrement indigner les Kasaïens du Sud-Kasaï ; Eux avaient connu un petit génocide, c'est-à-dire, le massacre des leurs sur ordre de Lumumba, lequel avait, en effet, fait massacrer des milliers des leurs, et ils iront alors jusqu'à dire : « donnez-nous l'ami Lumumba, et nous arrangerons cela ».

Ainsi Bakwanga dans le Sud-Kasaï va plus tard être choisi comme destination pour le prisonnier Lumumba. Et Tshombe précisait encore que les Katangais demeuraient complètement indifférents à la menace que Lumumba faisait peser sur le gouvernement de Léopoldville (Kinshasa). A Masibu, à quelques 13 kilomètres de Brazzaville, dans un petit village où l'Abbé Youlou, lePrésident du Congo-Brazzaville, aimait recevoir ses hôtes, Kalonji aurait, selon les dires de Tshombe, dit à ce dernier :« Vous êtes bêtes de refuser l'envoi de Lumumba chez vous » , et au même lieu, Kasavubu aurait dit à Tshombe : « Mon cher Moïse, écoute. Tu ne comprends pas l'importance du danger que représente Lumumba. Si cet homme réussit ce qu'il manigance, il se fera voter par le Parlement des pouvoirs absolus et le Congo vivra un régime de dictature... ».

Nendaka également va essayer de chapitrer Moïse Tshombe sur cette question, ils vont tous essayer, mais il va systématiquement refuser ce cadeau empoisonné. Ensuite, Tshombe et le Katanga, vont, par le biais de messages officiels, confirmer à Léopoldville le refus formulé verbalement à Brazzaville.


Puis, six semaines vont passer, entre-temps l'évadé Lumumba a été repris. Au Katanga, on a suivi tous ces événements avec la plus grande indifférence. Pour Tshombe et le Katanga, l'évasion et la recapture de Lumumba font partie du cirque de Léopoldville (Kinshasa) auquel ils sont tellement habitués. Le 09 janvier 1961, Adoula, accompagné de Mr. Delvaux, se déplace au Katanga, pour une dernière tentative : faire changer d'avis Tshombe et les Katangais, lesquels maintiendront leur position. Tshombe ne veut même pas les recevoir à propos de cette question et il les repousse. Tshombe a même alors déclaré à son entourage et à son état-major d'Européens :

« Léopoldville va commettre bêtise sur bêtise, restons à l'écart de leur politique ».
Plus tard, un porte-parole du Sud-Kasaï, Raphaël Bintou, va réclamer l'envoi de Lumumba dans le fief du Mulopwe Kalonji en employant les termes suivants : « Le peuple du Sud-Kasaï est unanimement acquis au sentiment exprimé par son Excellence le Président Kalonji et exige du colonel Mobutu le transfert immédiat du traître Lumumba à la prison centrale de Bakwanga. Là, il trouvera bien son repos. Il doit être écroué, mais pour toujours... »

Le 17 janvier 1961, à 17 heures, un coup de fil va être donné de Léopoldville à Elisabethville, dans la salle de l'Hôtel Palace, où Tshombe assiste à la projection du film ''Liberté'' présenté par un groupe du ''Réarmement moral''. A l'autre bout du fil, il y a le président Kasavubu, qui dit à Tshombe : « Mon cher Tshombe, je t'envoie trois paquets. Il faut les accepter. Tu verras ils sont dans un avion, ils arrivent ». A peine Kasavubu a raccroché, sans préciser à Tshombe de quoi il s'agissait, que l'on signale de l'aérodrome la présence d'un appareil de la compagnie ''Air Congo'', alors que depuis la proclamation de l'indépendance du Katanga les avions de Air Congo n'atterrissaient plus au Katanga ! Godefroid Munongo, le ministre de l'intérieur du Katanga, demande alors des précisions et on lui répondra que c'est un D.C.4 qui demande l'autorisation d'atterrir.

A ce moment-là, Tshombe et les Katangais n'avaient pas le moindre soupçon concernant ce qui se trouvait dans l'avion, le coup de fil de Kasavubu ne leur avait rien appris et un transfert de Lumumba était pour eux impensable, car le refus du gouvernement Katangais avait été à ce sujet sans appel.

Néanmoins, l'avion va tout de même pouvoir atterrir, car le pilote M.Bauwens affirme que ses réservoirs sont vides et qu'il doit pouvoir atterrir, sinon il va s'écraser. Prétexte ? Mensonge ? Feinte ?
Non, en effet, c'était vrai car la destination de cet avion fut bel et bien Bakwanga dans le Sud-Kasaï, cependant l'avion a tourné pendant longtemps là-au-dessus de Bakwanga sans pouvoir atterrir, or l'avion contenait les prisonniers Lumumba, Okito et M'Polo ; ils étaient à bord de l'avion à la charge de Ferdinand Kazadi. C'est Kazadi qui a contraint le pilote à éviter Bakwanga parce qu'il a eu confirmation de la présence de troupes ghanéennes de l'O.N.U. sur le tarmac de l'aéroport et ces troupes, prolumumbistes, n'auraient pas raté l'occasion de récupérer Lumumba, car elles en avaient reçu l'ordre.

Le commandant de bord du D.C.4 explique tout cela à la tour de contrôle d'Elisabethville (Lubumbashi) au Katanga, et Munongo autorise l'atterrissage de l'avion, avec l'assentiment de Tshombe, sous la condition expresse que l'avion repartirait immédiatement après avoir faitle plein d'essence.

Sachant très bien que Tshombe et les Katangais ne prendraient pas en charge Lumumba et ses deux compagnons et qu'ils ne les tueraient pas l'avion étant encore dans les airs, Mobutu, à partir de Léopoldville, ordonne qu'on en finisse dans l'avion avec les trois prisonniers. A l'intérieur de l'avion le chef de l'escorte est Ferdinand Kazadi, originaire du Sud-Kasaï, il avait connu à Lualabourg (Kananga) l'horreur des prisons lumumbistes. Nommé ''Commissaire Général à la Défense Nationale'', il avait une haine aveugle et brutale envers Lumumba et le lumumbisme. Ses compagnons de voyage sont Jonas Mukamba (également Muluba du Kasaï) et huit soldats colosses baluba qui gardent les prisonniers. L'avion atterrit ; à son atterrissage, Munongo questionne le pilote, qui est complètement écoeuré, on a exigé de lui une mission plus que répugnante, et il n'a pu que s'isoler dans le cockpit de l'avion avec son équipage pour ne pas devoir affronter visuellement les horreurs qui se passaient dans l'avion où les trois prisonniers, attachés les uns aux autres, sont battus à mort avec une brutalité inimaginable pendant quasi toute la durée du vol.

A l'atterrissage de l'avion, Kazadi, lorsqu'il en descend, exhibe avec une fierté monstrueuse les moustaches, la barbe et les lunettes de Lumumba en s'exclamant : « un cadeau pour le Mulopwe Kalonji ».
Munongo, se rend compte de l'état pitoyable des prisonniers et dira au Président Tshombe :
« Il est préférable qu'on lui coupe la tête plutôt que de le faire souffrir comme on l'a fait souffrir ! ». Même Munongo « le dur » se sent très mal à l'aise. Tshombe, Munongo et les Katangais n'ont plus qu'un seul souci, faire repartir l'avion le plus vite possible avec tous les passagers. Le ravitaillement en carburant se fait en un temps record, mais le pilote et l'équipage refusent de partir, ils prétextent que les règlements de navigation aérienne en vigueur au Congo interdisent les vols de nuit sur le réseau intérieur. L'équipage ne peut être convaincu de repartir, ils refusent, ils ne veulent plus faire partie de cette horrible mission et disent que les congolais n'ont qu'à se débrouiller eux-mêmes entre eux. Ils s'en lavent les mains.

Donc, l'avion ne pourra que repartir à l'aube, et d'ici-là, il faudra que Tshombe et les Katangais se débrouillent.
Alors, qu'est-ce que Moïse Tshombe témoigne après tout ça ? Voici ce qu'il dit :
« Les prisonniers étaient bâillonnés, liés dos à dos [...] Lumumba avait un curieux bandeau sur les yeux ! [...] Les soldats de Mobutu firent aussitôt un joli cinéma en criblant Lumumba de coups de crosse. Il s'agissait vraisemblablement d'épater la galerie et celle-ci, en l'occurrence le personnel de l'aérodrome, fut parfaitement sidérée. On jeta littéralement les prisonniers dans une jeep et les mêmes soldats de l'A.N.C. se jetèrent à pieds joints sur Lumumba, allongé dans le véhicule, afin de démontrer une nouvelle fois qu'il ne s'agissait pas d'un prisonnier de luxe mais d'un prisonnier tout court, qu'il convenait de manipuler sans douceur et de rosser fréquemment [...] Criblés de coups par leurs gardiens, les six colosses balubas de l'escorte de Mr Kazadi, les trois prisonniers sont transportés dans une maison vide d'un quartier dit ''quartier Sabena'', La demeure n'est pas habitée et la nuit tombe [...] Les trois prisonniers sont agonisants tous les trois »

Plus loin Tshombe dira encore qu'il ne verra pas les prisonniers transférés dans cette maison, et combien Munongo était préoccupés par l'état alarmant des captifs. Il précisera qu'il n'y a eu aucun crime de la part de Katangais ou de Munongo. Il pourra parler ainsi parce que, dans cette maison, il y avait un témoin, qui avait toute la confiance de Tshombe, nommément, Pius Sapwe, le commissaire en chef de la police de Elisabethville.

Poursuivons avec les dires de Tshombe : « Lumumba, Okito et M'Polo sont agonisants et un examen médical confirme l'évidence : il faudrait un miracle pour les sauver. Ce miracle, évidemment, n'a aucune chance de se produire dans la maison où sont cachés les trois hommes. Lumumba a une hémorragie interne, l'estomac perforé, des côtes brisées. Okito a une fracture du crâne visible à l'oeil nu. M'Polo est dans une sorte de coma qui ne l'empêche pas d'être agité par d'étranges convulsions. Des blessures aussi importantes que les leurs exigent plusieurs interventions chirurgicales dans un hôpital outillé. A ce moment-là, j'ai fait comme Ponce-Pilate. Je n'ai pas osé ordonner ce transfert et, je l'avoue, j'ai été pris de panique [...] Les avis médicaux étaient formels, il leur restait encore quelques heures à vivre. Ce diagnostic était encore trop optimiste... Trop optimiste, en effet, car pour eux les nouvelles deviennent de minute en minute plus alarmantes ».

Tshombe va alors réunir durant la nuit un conseil de ses ministres et demander à deux dames qui travaillent à la poste d'Elisabethville de lui obtenir absolument un contact téléphonique avec Kasavubu. Ces dames vont finir par établir ce contact téléphonique. Tshombe va avoir Kasavubu à l'autre bout du fil et ce dernier apprend par la bouche de Tshombe la nouvelle tragique, c'est-à-dire que les trois prisonniers de Kasavubu et de Léopoldville vont mourir, sur quoi Kasavubu répondra : « S'ils meurent, enterrez-les et qu'on en parle surtout pas ». Tshombe s'est alors sérieusement fâché en disant à Kasavuvu : « morts ou vifs, je te les renvoie demain ».

Okito va mourir en premier et, à trois heures du matin, Lumumba et M'Polo vont suivre, en recevant un coup de grâce. Le docteur Pieters signe leur acte de décès. Dans l'interview Tshombe précise que Munongo n'a pas parlé à Lumumba, que personne ne lui a parlé tout au long de ses derniers moments de vie et que, d'ailleurs, il était inconscient tout ce temps-là.

Que dit encore Tshombe au cours de cette interview :
« Quand on dit que les prisonniers n'étaient pas si mal en point à leur arrivée à Elisabethville, je vous dis qu'on a dit et écrit tant de choses. Je viens, quant à moi, de vous dire la vérité... je le jure ».

A l'aube, Tshombe et les Katangais vont être impatient de voir l'avion repartir avec les cadeaux de Kasavubu, mais le pilote et l'équipage refusent d'embarquer les corps, ils disent qu'il y a un règlement spécial concernant le transport des personnes décédées. Tshombe et les Katangais leur disent que ceci est compliqué et que cela induit une lenteur administrative pas possible, mais le pilote et l'équipage refusent et partent sans les corps, laissant Tshombe, affolé, avec trois cadavres sur les bras.

Au sujet de ce qui s'est passé par la suite, Tshombe a également livré toute la vérité, mais cette suite qui devait paraître dans la prochaine édition du magazine ''Pourquoi Pas ? », n'est jamais parue ! D'ailleurs, la publication de ce premier volet de l'interview se terminait ainsi : « Notre prochain article : La réponse à la question qu'on se pose depuis trois ans : Que sont devenus les corps ? »

Cette suite de l'interview n'a jamais été publié à ce jour !

© Tumba Tutu De Mukose

6 commentaires:

  1. vraiment je ne suis toujours pas convenus du réalité le journaliste nous cachent quelque chose
    vous presse de mon pays quand diraient vous la vérité?
    QUAND?
    JETHRO LUBOYA
    FACEBOOK
    jethroluboya@yahoo.fr

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  2. se lorsque nous saurons nous peuples de la rdc d'au nous venons quoi ferons nous ce à ce moment là nous allons avance alors joindre a moi ce crée l'union de jeune sage qui peuvent défendre l'interer de son pays

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  3. Tschome se lave les mains, lui meme a visité les prisioners la nuit et les a frappe personellement, avec trois ministres il est rentre au Palais avec les mains plains de sang il a du se laver et ont continue a boir jusqu au lendemain. Les assasins belges ont bien declaré qui ils ont apres tué les prisioners endehors de la prison ....alors Tschombe simplement ment.

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  4. En plus les belges ont ete demandes par Tschombe lui meme, pour construir une armée Katangaise et pour continuer a travailler avec l Union Miniére. Les assasins bélges sont pasvenuesdu ciel cest le traitre de Tschombe qui les a amene...derriere les souhaites d independence de Katanga ils sont tjrs les belges et l U.Miniere, en plus Tschombe a recu des mercenaires francais ..entre eux Bob Denard. Le pire ennemi d un africain est un autre africain, les assassins blancs profitent de cette verité.

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  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  6. ..., pouvez-vous nous envoyer une copie à titre privé de l'article original. de l'hebdomadaire « pourquoi pas ?

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