mercredi 22 décembre 2010

Sortie de crise : être libre d’abord (Deuxième partie de" La Pédagogie du non")


Nous avons la stupidité de croire que pour être libre, chez nous, il suffit de voir à la tête de l’Etat un estampillé démocrate, c’est-à-dire un de ces loufoques individus qui, ou par cynisme ou par naïveté crasse, font tourner en rond leurs compatriotes, leurs offrant sans cesser des breuvages hallucinogènes, des mixtures à base de leur jaune mucosité. Cette liberté décrétée au son des tambours qu’agitent les toréadors issus des bidonvilles politiques ou des groupes de feignants rassemblés au nom de l’Union de l’opposition n’est, au bout du compte qu’une croute vomitive.
«  Au Togo, disait l’érudit AFAN Huenumadji, l’unionisme a abondamment prospéré dans le microcosme politique. Véritable marque déposée du confusionnisme, négation de la transparence et de la clarification de l’identité politique de chaque parti, l’unionisme donne carte blanche pour faire de la politique par dérivation, en s’affichant, par convenance opportuniste, avec tel groupe ou tel parti.
« Le schéma de lutte chez l’unioniste adepte de la politique par dérivation, c’est de mener l’action politique non pas en référence à une ligne politique de base, –qu’on n’aura du reste affirmée que par principe formel-, mais en mettant entre parenthèses, sans état d’âme, cette ligne politique, en se contentant de faire le pied de grue auprès du groupe ou du parti tuteur dont on cherche désormais à tirer légitimité, en espérant profiter de son aura supposée.

« Tout l’art du calcul politicien se ramène à du saprophytisme, stratégie qui consiste, pour l’individu ou le groupe saprophyte, à faire durer l’attelage autant que de nécessité, jusqu’au jour où s’opérera le décrochage fatal dicté par l’occasion et l’intérêt. Toute structure souscrivant à l’unionisme compte tirer son épingle du jeu. Sachant pertinemment qu’il s’agit a priori d’un marché de dupes dont le prix à payer au bout de la course est la trahison, chaque entité engagée dans cette aventure vit dans l’espérance d’engranger, de tirer totalement à soi, au moment de l’inévitable rupture, le bénéfice du faux cheminement commun ».
Ce poker menteur persiste toujours, notamment à la veille de chaque élection où les nouveaux convertis viennent grossir le rang des professionnels de l’opposition et font saillir les veines de leur cou pour se voir admettre dans cette loge de hérauts, de dadais tout crin et de tout petits intellectuels. Ici chacun vient gager et ou vendre au commun des togolais une liberté bien lustrée au travers de « cigles farfelus » controuvés -histoire d’oublier ses propres fers. L’essentiel pour ces…roitelets, c’est de se voir chanter, célébrer par la populace saoulée par les slogans ampoulés puis et surtout de pouvoir palper les retombées pécuniaires de ce haïssable trafic humain, cette sorte d’esclavage dont la singularité tient du fait que le vendu paraisse gentiment consentant. Voyez par vous-même avec quel sourire niais la Diaspora censée être éclairée accueille et applaudit tous ces aventuriers de passage en Europe ou en Amérique pour s’en mettre plein la poche. Remarquez la vacuité des communiqués lors des arrestations arbitraires, des emprisonnements gratuits, des tabassages d’élus du peuple etc. Et puis les gardiens du donjon s’offusquent « démocratiquement » quand un citoyen refuse de se faire enrôler !!
«  La société des hommes est organisée sur un mode d’embrigadement permanent, constate encore AFAN. Tout au long de sa vie, l’individu est confronté à la problématique du groupe : il est en toute circonstance fiché dans un groupe, dont il est interpellé à porter, de gré ou de force, la marque ; dont il devient l’otage ; qui en fait au besoin son instrument ; qui peut en son nom –prétendument pour lui mais davantage contre lui- exécuter des programmes auxquels il est souvent totalement étranger.
Sommé d’avoir mauvaise conscience de soi s’il déroge aux injonctions, l’individu ne peut accéder à la lumière s’il ne se donne pour mission de s’affranchir de toute pesanteur ; s’il n’entre en résistance…

« L’individu humain ne doit jamais se réduire en élément de troupe. L’individu humain doit comprendre qu’il ne doit son salut qu’à un prix : oser prendre « la décision fondamentale de ne plus penser au quotidien, à sa carrière et au succès comme étant le but ultime de l’existence », oser choisir le parti de refuser de se faire aveugle par solidarité avec les aveugles ».
Tel est le message crucial de cette fin d’année 2010. Pour le nouvel an 2011, nous souhaitons voir la jeunesse se prendre vraiment en charge pour qu’entre hommes libérés nous puissions ensemble bâtir le Togo moderne pour ceux à naître. J’ai le souhait ardent de revoir les camarades de lutte s’impliquer plus avant dans le combat pour un Togo convivial. Franchement quel intérêt pour la patrie que le togolais archétypal ne se confonde qu’avec un mouton. Bonne année 2011.
°°°PS. La pertinence de l’analyse du professeur AFAN impose cette longue citation que nous avons empruntée à son blog aujourd’hui regrettablement inactif.
Anani Alex Gomez Logo
Membre de 3G, Paris 04 Décembre 2010
Source: Togocity

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