lundi 7 mars 2011

A la recherche du magot caché des dictateurs

Depuis le début du vent de contestation qui souffle dans les pays arabes et notamment depuis la chute de Ben Ali, de Moubarak et celle programmée de Kadhafi, pas un jour ne passe sans qu’aux USA, en Suisse et autres capitales européennes on ne promette de geler les avoirs des dictateurs déchus. Il faut dire qu’il y a vraiment de quoi. Le journal de 20 h de la télévision d’Etat tunisienne a dévoilé le 19 février dernier la caverne d’Ali Baba de Ben et Leila Ali : des liasses de 500 euros et de 100 dollars, des dinars rangés avec soin, des colliers de diamant et d’émeraude, des ceintures en or, des vins millésimés…
magotLes petites « économies » de Moubarak elles, sont estimées à 40 milliards de dollars. « La fortune de la famille Kadhafi se chiffrerait en milliards d’euros, répartis dans plusieurs pays. Outre la mainmise sur les recettes pétrolières, Mouammar Kadhafi et sa famille possèderaient des participations dans les secteurs du gaz, des télécommunications, des infrastructures, du tourisme, des médias et de la grande distribution. La famille Kadhafi contrôlerait ainsi les principaux pans de l’économie libyenne »,  croient savoir les ONG Sherpa et Transparency International bien connues des Congolais. Ces organisations « déposent aujourd’hui une plainte auprès du Procureur de la République de Paris dans le but d’accélérer l’identification des avoirs de Mouammar Kadhafi et de sa famille ». Les Etats spoliés peuvent-ils espérer un jour récupérer ces avoirs cachés à l'étranger ?  Rien n'est moins sûr.

Quoiqu'il en soit M. Sassou Nguesso qui, il y a quelques années, s’offusquait devant le perron de l’Elysée de voir que seuls des noirs africains étaient poursuivis en justice dans des affaires de « biens mal acquis » doit être à présent comblé d’aise. Dans le vol des deniers publics ils ont de la compagnie. Il est vrai que les occidentaux ont attendu la chute des dictateurs arabes pour découvrir l’étendue du pillage des ressources de leurs pays. Un pillage dont il se sont, de ce fait, rendus complices.

L’insécurité créée autour de la fortune des dictateurs arabes a, semble-t-il eu le don d’alerter les despotes de l’Afrique noire, qui s’empressent de sécuriser leur magot. Sait-on jamais.  A propos du Congo, M. Serge Berrebi sur son blog nourrit quelques soupçons : « Pendant que les enfants de Kadhafi vocifèrent pour défendre leur butin familial, très discrètement Denis Christel Sassou NGuesso parcourt le monde depuis une semaine dans un Jet Privé : Brazzaville, Dubaï, New-York, Paris, Monaco ! (coût minimum 400.000 dollars). Mais quelle mission importante doit-il accomplir ? » interroge-t-il. Peut-être le fiston recherche-t-il le financement des projets pour le pays, puisque son papa a promis un investissement de 300 milliards cette année pour la Cuvette Ouest et 600 milliards pour le Pool en 2012. Des régions considérées comme « très frondeuses » et qu’il convient de calmer, histoire de conjurer le syndrome tunisien (La Lettre du Continent 24/2). On n'est jamais assez prudent et les Congolais sont imprévisibles.

Décidément on ne dort plus que d’un œil à Mpila. On se demande bien pourquoi M. Sassou s'inquiéterait-il, d'ailleurs, lui qui venait d’être réélu triomphalement avec 78,61%, des voix alors que le taux de participation avait été de 66,42% !

Source: Mwinda

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