vendredi 18 mars 2011

Sénégal : nouvel acte de désespoir aux grilles de la présidence



Sénégal : nouvel acte de désespoir aux grilles de la présidence

Au Sénégal, la présidence de la République a été à nouveau prise pour cible d’une action de protestation individuelle. Un chauffeur de taxi a lancé dans la matinée du mercredi 16 mars 2011 son véhicule sur les grilles du bâtiment.

Selon nos sources, l’homme a déclaré à la police qu’il était désespéré et qu’il avait épuisé toutes les voies de recours. Cet acte fait suite à deux suicides de Sénégalais par immolation, au même endroit, devant les grilles du palais.

Il s’appelle Djibril Biteye, il a une cinquantaine d’années. Le 16 mars, dans la matinée, il a projeté son véhicule contre les grilles de la présidence. Selon une source policière, le chauffeur de taxi a fait part, lors de l’interrogatoire, de son désespoir.

Blessé depuis 2005 après avoir cherché à stopper un homme armé dans le quartier de Parcelles assainies, il aurait dit-il été laissé à lui-même. « Il affirme que c’est après avoir utilisé toutes les voies de recours à sa disposition qu’il a voulu se faire entendre de cette manière. » explique notre source

L’acte désespéré de Djibril Biteye fait suite à deux suicides spectaculaires. Celui de Bocar Bocoum, un ancien soldat qui s’est immolé aux portes du palais le 18 février dernier. Puis une semaine plus tard, le suicide par le feu d’un commerçant, Cheikh Tidiane Ba au même endroit.

Ces trois gestes illustrent le malaise social qui règne actuellement dans le pays, marqué par une crise persistante de l’emploi.

Ils reflètent également à quel point le pouvoir a été centralisé à la présidence. Dans les trois cas, c’est Abdoulaye Wade que ces Sénégalais ont cherché à interpeler, comme s’il était, au Sénégal, la seule autorité susceptible de leur répondre...

De tels actes posent par ailleurs question sur la capacité des syndicats et des partis d’opposition à relayer les revendications sociales. Ni les uns ni les autres n’avaient semble-t-il offert aux désespérés une porte de sortie.

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