Abidjan n’est peut-être pas encore confrontée à une crise humanitaire majeure mais plus les jours passent plus celle-ci se profile. L’eau courante est désormais coupée et la nourriture devient rare dans la métropole ivoirienne.
Ce dimanche 3 avril au matin, on pouvait ainsi voir des Abidjanais, marchant les mains en l’air pour bien montrer qu’ils ne sont pas des combattants, aller puiser de l’eau de la lagune. A Treichville, par exemple, selon un habitant joint sur place, l’ouverture d’une boulangerie a créé un vaste rassemblement. Les Abidjanais ont faim, soif et peur.
Pour l’heure, c’est encore le statut quo militaire. Les forces pro-Ouattara sont regroupées au nord de la ville. Selon des officiers des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire), ces soldats sont actuellement en train de se préparer à un assaut massif.
Du côté du camp Gbagbo, la résistance s’organise et la poursuite de la diffusion de la RTI a permis de rééquilibrer le rapport de force. La télévision d’Etat s’avère être un outil précieux pour lancer des appels à la mobilisation des militaires et des partisans civils du président sortant.
Depuis samedi 2 avril, une nouvelle donne est apparue dans cette bataille d’Abidjan. A l’appel des leaders de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé excepté, des centaines, peut-être même des milliers de jeunes patriotes ont convergé sur le palais et la résidence présidentielle en vue de former des boucliers humains.
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En France, ce dimanche 3 avril, plusieurs dizaines de partisans de Laurent Gbagbo ont été interpellés alors qu'ils tentaient de participer, à Paris, place du Trocadéro, à une manifestation interdite. Ils ont été libérés en fin d'après-midi après un sit-in organisé par d'autres militants pro-Gbagbo devant un commissariat du XVIIIe arrondissement.
MSF ALERTE SUR L’AFFLUX DE BLESSÉS DANS L’OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE
L’Organisation non gouvernementale MSF (Médecins sans frontières) s’alarme ce dimanche 3 avril 2011 sur le nombre de blessés qui continuent d’affluer à Danané, Man et Bangolo, cela malgré la fin des combats dans la région de l’ouest depuis le jeudi 31 mars.
« Le nombre de nouveaux blessés est extrêmement inquiétant et indique que des violences continuent dans cette zone. Les tensions intercommunautaires sont extrêmement vives et les violences sont présentes et graves, » explique Renzo Fricke, responsable des urgences de MSF.
Pour la seule journée du 1er avril, une vingtaine de blessés ont été transportés pour être opérés dans le centre de soins de Bangolo et ce dimanche, une dizaine attendent toujours une intervention, rapporte l’ONG. Des milliers de personnes s’enfuient de cette zone et rendent difficile pour MSF l’accès aux blessés et a tous ces déplacés.
La localité de Bloléquin a vu ainsi partir beaucoup de ses habitants qui ont fui vers Zouan-Hounien. Par ailleurs, plus de 15 000 personnes ont trouvé refuge dans la mission catholique. « Ces personnes sont terrorisées, et manquent de tout, de nourriture notamment, insiste Renzo Fricke. Elles craignent pour leur vie si elles quittent l'enceinte de la mission catholique pour chercher de la nourriture ».
Plus de 500 patients par jour
Les équipes médicales MSF, présentes dans l'enceinte, ont soigné 240 blessés depuis le 29 mars, et 14 d'entre eux ont été orientés pour de la chirurgie vers l'hôpital de Bangolo. Quarante-cinq autres personnes ont nécessité des soins d'urgence dans l'hôpital de Man et 29 à l'hôpital de Danané, où MSF a effectué des donations de matériel médical et de médicaments pour aider le personnel de la santé à répondre à l'afflux massif de blessés.
En tout, ces sont 195 personnes souffrant de blessures par balle ou machette qui ont nécessité des soins d'urgence dans ces trois hôpitaux. Les équipes de cliniques mobiles et dans les centres santés soignent plus de 500 patients par jour.
A Abidjan, où les combats continuent, MSF continue d’opérer des patients, du moins ceux qui parviennent jusqu’à l’hôpital. Trente-sept blessés, dont trente par balle, y ont été traités pour la seule journée du 1er avril. A l’hôpital de Yamoussoukro, une quinzaine de blessés ont également été soignés le 2 avril, alors qu’à travers le pays les structures médicales ont les plus grandes difficultés à se fournir tant en médicaments qu’en matériel médical de base, rapporte encore MSF qui avec le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), est la seule organisation internationale présente sur le terrain.
Claire Arsenault
Ce dimanche 3 avril au matin, on pouvait ainsi voir des Abidjanais, marchant les mains en l’air pour bien montrer qu’ils ne sont pas des combattants, aller puiser de l’eau de la lagune. A Treichville, par exemple, selon un habitant joint sur place, l’ouverture d’une boulangerie a créé un vaste rassemblement. Les Abidjanais ont faim, soif et peur.
Pour l’heure, c’est encore le statut quo militaire. Les forces pro-Ouattara sont regroupées au nord de la ville. Selon des officiers des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire), ces soldats sont actuellement en train de se préparer à un assaut massif.
Du côté du camp Gbagbo, la résistance s’organise et la poursuite de la diffusion de la RTI a permis de rééquilibrer le rapport de force. La télévision d’Etat s’avère être un outil précieux pour lancer des appels à la mobilisation des militaires et des partisans civils du président sortant.
Depuis samedi 2 avril, une nouvelle donne est apparue dans cette bataille d’Abidjan. A l’appel des leaders de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé excepté, des centaines, peut-être même des milliers de jeunes patriotes ont convergé sur le palais et la résidence présidentielle en vue de former des boucliers humains.
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En France, ce dimanche 3 avril, plusieurs dizaines de partisans de Laurent Gbagbo ont été interpellés alors qu'ils tentaient de participer, à Paris, place du Trocadéro, à une manifestation interdite. Ils ont été libérés en fin d'après-midi après un sit-in organisé par d'autres militants pro-Gbagbo devant un commissariat du XVIIIe arrondissement.
MSF ALERTE SUR L’AFFLUX DE BLESSÉS DANS L’OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE
L’Organisation non gouvernementale MSF (Médecins sans frontières) s’alarme ce dimanche 3 avril 2011 sur le nombre de blessés qui continuent d’affluer à Danané, Man et Bangolo, cela malgré la fin des combats dans la région de l’ouest depuis le jeudi 31 mars.
« Le nombre de nouveaux blessés est extrêmement inquiétant et indique que des violences continuent dans cette zone. Les tensions intercommunautaires sont extrêmement vives et les violences sont présentes et graves, » explique Renzo Fricke, responsable des urgences de MSF.
Pour la seule journée du 1er avril, une vingtaine de blessés ont été transportés pour être opérés dans le centre de soins de Bangolo et ce dimanche, une dizaine attendent toujours une intervention, rapporte l’ONG. Des milliers de personnes s’enfuient de cette zone et rendent difficile pour MSF l’accès aux blessés et a tous ces déplacés.
La localité de Bloléquin a vu ainsi partir beaucoup de ses habitants qui ont fui vers Zouan-Hounien. Par ailleurs, plus de 15 000 personnes ont trouvé refuge dans la mission catholique. « Ces personnes sont terrorisées, et manquent de tout, de nourriture notamment, insiste Renzo Fricke. Elles craignent pour leur vie si elles quittent l'enceinte de la mission catholique pour chercher de la nourriture ».
Plus de 500 patients par jour
Les équipes médicales MSF, présentes dans l'enceinte, ont soigné 240 blessés depuis le 29 mars, et 14 d'entre eux ont été orientés pour de la chirurgie vers l'hôpital de Bangolo. Quarante-cinq autres personnes ont nécessité des soins d'urgence dans l'hôpital de Man et 29 à l'hôpital de Danané, où MSF a effectué des donations de matériel médical et de médicaments pour aider le personnel de la santé à répondre à l'afflux massif de blessés.
En tout, ces sont 195 personnes souffrant de blessures par balle ou machette qui ont nécessité des soins d'urgence dans ces trois hôpitaux. Les équipes de cliniques mobiles et dans les centres santés soignent plus de 500 patients par jour.
A Abidjan, où les combats continuent, MSF continue d’opérer des patients, du moins ceux qui parviennent jusqu’à l’hôpital. Trente-sept blessés, dont trente par balle, y ont été traités pour la seule journée du 1er avril. A l’hôpital de Yamoussoukro, une quinzaine de blessés ont également été soignés le 2 avril, alors qu’à travers le pays les structures médicales ont les plus grandes difficultés à se fournir tant en médicaments qu’en matériel médical de base, rapporte encore MSF qui avec le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), est la seule organisation internationale présente sur le terrain.
Claire Arsenault
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