June 5, 2011 Autres Media
A pied, à vélo, à moto, seul ou à plusieurs, dans un véhicule militaire ou banalisé, les hommes en treillis ont envahi Abobo. Les rues, les grands espaces de la commune, sans oublier les maquis, bars et restaurants, sont littéralement pris d’assaut par cette tenue militaire.
C’est la « fièvre du treillis ». Une fièvre qui s’est emparée d’Abobo depuis un certain temps. Pour ne pas dire à la faveur des évènements post-électoraux. Rappelons qu’Abobo a été le siège du célèbre « commando invisible ». Un groupe armé, né à la faveur des contestations qui ont suivies l’élection présidentielle de novembre 2010 en Côte d’Ivoire.
Ce groupe constitué par d’anciens déserteurs de l’armée ivoirienne a trouvé à Abobo une main d’œuvre abondante au sein de la jeunesse. Ces jeunes gens, se sentant concernés par le combat dudit groupe y ont adhéré massivement.
Enrôlés de gré ou de force, par envie ou par suivisme (souvent moutonnier), ils vont pénétrer de plein fouet la vie militaire, avec en prime le droit pour eux d’arborer le treillis. Tenue jusque-là réservée exclusivement à des agents assermentés par l’Etat de Côte d’Ivoire.
Mais aujourd’hui, cette vérité est loin d’être une réalité. Le treillis est porté par presque tout le monde dans la commune la plus peuplée d’Abidjan. Aucun genre humain n’est en reste. Aucun âge n’est épargné par cette fièvre du treillis.
Jeunes, vieux, femmes et enfants. Tous sans exception, sont emportés par cette contagion enfiévrée. Cette situation pour le moins confortable pour la population, ne semble pas rencontrer l’assentiment de certaines personnes. Parmi elles, Kignelman Silué. Pour ce dernier,
« cela fait désordre de voir toutes sortes d’accoutrement militaire et para-militaire déambuler dans les rues sans que l’on ne sache à quelle force ils appartiennent. Il faut que les autorités trouvent une solution à ce problème », souligne-t-il.
Ludovic Tellier, abonde dans le même sens que le premier interlocuteur.
« Le port du treillis est réglementé par la loi et il obéit à une norme préétablie. Mais ce n’est pas le cas actuellement à Abobo, où cette tenue de service des corps habillés (autre appellation des agents de force de l’ordre en Côte d’Ivoire) est désacralisée par des personnes qui n’en ont pas le droit mais qui portent cette tenue avec une désinvolture arrogante et une agressivité bestiale. Personne n’est en mesure de dire avec exactitude combien sont ceux qui portent le treillis à Abobo», dénonce-t-il avec véhémence.
Source: FREDERIC GORE BI – avenue225.com
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