Comment «Joseph Kabila» et les membres du fameux Conseil supérieur de la défense peuvent parler de «stabilisation de la situation sécuritaire» au moment où la RD Congo est reprise dans le «Top 5» du «hit parade» des «pays les plus dangereux pour les femmes» - avec 1152 femmes violées chaque jour - juste après l’Afghanistan et devant le Pakistan, l’Inde et la Somalie?
«Qui agit à la légère». Telle est la définition du mot «irresponsable». Provocation? Assurément pas !
La sécurité personnelle est le bien le plus fondamental à l’homme. Qu’il soit blanc, jaune ou noir l’être humain n’aime guère être prisonnier de la peur tant pour lui-même que pour ses biens. Inutile de paraphraser Hobbes qui disait que «le premier devoir de tout gouvernement est de fournir à l’homme cette protection qui est le fondement de la liberté et de la sécurité.»
Mercredi 22 juin 2011, «Joseph Kabila» a présidé à Kinshasa le Conseil supérieur de la défense. Dans le compte-rendu publié par le ministre de la Défense nationale, Charles Mwando Nsimba, on peut lire notamment que le Conseil «a constaté avec satisfaction la stabilisation de la situation sécuritaire» en RD Congo «nonobstant quelques poches de résistance».
«Joseph Kabila» et les membres du fameux Conseil supérieur de la défense vivent-ils dans le même espace territorial que les 70 millions des Congolais? Sont-ils au courant des violences physiques et sexuelles que subissent au quotidien des paisibles citoyens dans les deux provinces du Kivu et dans la Province Orientale? Comment veut-on que le reste du monde porte en haute estime les dirigeants congolais?
Comment peuvent-ils parler de «stabilisation de la situation sécuritaire» au moment où la RD Congo est reprise dans le «Top 5» du «hit parade» des «pays les plus dangereux pour les femmes» - avec 1152 femmes violées chaque jour - juste après l’Afghanistan et devant le Pakistan, l’Inde et la Somalie?
Comment peuvent-ils minimiser l’insécurité qui règne dans les deux provinces du Kivu au moment où les miliciens hutus des FDLR et d’autres groupes armés continuent à terroriser la population ? Mercredi 22 juin, le lieutenant colonel Félix Basse, porte-parole militaire de la Mission onusienne au Congo, n’a-t-il pas déclaré au cours du point de presse hebdomadaire que les éléments Maï-Maï Cheka et ceux de l’APCLS (Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain) se sont affrontés pour le contrôle du territoire de Walikale, occasionnant le déplacement des populations civiles ?
Comment peuvent-ils réduire l’instabilité qui prévaut dans la partie orientale du pays en parlant de «quelques poches de résistance» pendant que des bandits et des miliciens de LRA (Lord resistance army) et ceux de FRPI (Front de résistance patriotique de l’Ituri) tuent, violent et pillent respectivement dans les districts des Uélés et de l’Ituri dans la Province Orientale?
Au moment où nous couchons ces lignes, on apprend l’assassinat mardi 21 juin à Kirumba (Nord Kivu) du journaliste Kambale Musonia d’une radio communautaire. Il a été abattu à quelques mètres de son domicile «par des hommes en armes». Comme à l’accoutumée, aucune enquête ne sera ouverte pour identifier et faire juger les auteurs de ce crime.
Des organisations de défense des droits humains en l’occurrence «La Voix des Sans-Voix » (VSV) et l’Asadho tirent la sonnette d’alarme sur l’insécurité ambiante. Dans un communiqué daté du 22 juin 2011, l’Asadho se dit inquiète «face à l’ampleur d’actes d’attaques d’intimidation, d’interpellation, de menaces et d’arrestation dirigés contre les partis politiques et acteurs de l’opposition à l’aube des échéances électorales.» L’association dénonce par ailleurs «l’usage abusif de forces de sécurité, et les atteintes aux droits humains qui en résultent, ne sont pas de nature à garantir le jeu démocratique, les élections libres et apaisées.»
Dans un communiqué daté du 22 juin, la VSV exprime «ses vives préoccupations» sur la vie et la sécurité de l’ex-général Kapend Elie Kanyimbu «Delut», président national du parti politique « Front de Libération Nationale du Congo (FLNC) ». L’homme a été arrêté vendredi 3 juin dernier par les agents de la DGM (Direction Générale des Migrations) au poste frontalier de Lufu, province du Bas-Congo, au moment où il voulait se rendre en Angola. Dans un autre communiqué émis le même jour, la «VSV» fait état de l’"enlèvement" lundi 20 juin de monsieur Chicaia Agostinho, défenseur des droits de l’homme dans l’enclave angolaise Cabinda. Les faits se sont passés à l’aéroport de Ndjili.
A Kinshasa, le journaliste Babi Balukuna a été agressé dimanche 19 juin par des «inconnus»... sans doute connus de la police. Une police qui se comporte en milice du parti présidentiel le PPRD. «Babi» est victime de l’intolérance d’un pouvoir défaillant et illégitime. Un pouvoir omnipotent, allergique aux critiques. Face à cette omnipotence politique, le citoyen n’appartenant pas au "clan kabiliste" ne sait plus à quelle porte frapper pour faire valoir ses droits. L’Etat a cessé d’être au service de tous.
Depuis plusieurs mois, Balukuna est privé de son passeport par la police. Un acte dont le caractère arbitraire saute aux yeux. Sous d’autres cieux, ce citoyen aurait pu attaquer cet excès de pouvoir devant les juridictions compétentes. Au Congo, le citoyen lésé n’a ni moyen de défense ni recours contre les abus des puissants du moment. Et ce, faute d’une justice indépendante. Comment pourrait-on parler de "stabilisation de la situation sécuritaire" dans un pays où l’on cherche en vain les signes palpables de la paix de coeur et des esprits?
Le tableau décrit ici est-il digne d’un Etat qui se dit démocratique?
Dix années après son accession au pouvoir suprême, «Joseph Kabila» a élevé l’arbitraire et l’impuissance publique au rang de vertus.Les Congolais ont droit à un autre avenir. Ils doivent prendre leur responsabilité pour délivrer leur pays de l’ineptie, de l’insouciance et de l’irresponsabilité. Il s’agit de mettre le destin collectif entre les mains d’un leadership vertueux, exemplatif. Un leadership au service du bien commun.
Il y a, dès lors, urgence de «sortir» le président sortant «Joseph Kabila»...
Baudouin Amba Wetshi
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