25/08/2011 Par Jeune Afrique
Trois ans de prison pour des voleurs de cassitérite. © AFP
Le chauffeur congolais de la mission de l’ONU en RD Congo arrêté en possession d’une tonne de minerai a été condamné à trois ans de prison.
Le jugement a été rendu mercredi soir. Le chauffeur a été condamné à trois ans de et à une amende de 25 000 dollars américains payables en francs congolais, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier.
Le chauffeur Julien Mukala avait été arrêté lundi à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, alors qu’il s’apprêtait à faire passer en fraude au Rwanda près de 1200 kilos de cassitérite stockés dans une jeep de la Monusco, la mission des Nations unies en RD Congo. Un complice, Dodo Mukanza, a également écopé de la même peine, car considéré comme co-auteurs des faits, a précisé la source judiciaire.
Dissuader
Les deux hommes étaient jugés depuis lundi en audience foraine sur les lieux de leur interpellation. La Monusco avait levé l’immunité de fonction de son chauffeur, le même jour après avoir consulté le siège de l’ONU à New York.
Le procureur avait saisi la justice en matière de flagrance, une procédure qui autorise la publication d’une célérité, pour avoir un caractère intimidant et dissuasif dans le futur. D’après les accords conclus entre l’ONU et la RDC, les biens de la Monusco sont considérés comme insaisissables, la Jeep sera donc restituée à l’organisation internationale. Quant à la cassitérite saisie, elle sera évaluée et sa valeur reversée à l’État congolais.
La mission onusienne critiquée par le gouvernement
Le gouvernement congolais avait estimé lundi que l’arrestation du chauffeur questionnait la conformité de la pratique de certains acteurs de la mission onusienne. Mais la Monusco a réagi en affirmant que l’arrestation d’un de ses personnels avec du minerai était une première depuis son développement en 1999 sur le territoire congolais. « Je vous mets au défi de me prouver qu’en dehors de ce cas il y ‘en ait eu d’autres » a déclaré mercredi le porte-parole de la mission, Manodje Mounoubai.
Problème endémique
Le 3 août, un porte-parole de l'armée congolaise avait annoncé l'arrestation du colonel Balumisa Chuma, commandant du secteur de Walikale : avec douze militaires, il acheminait dix tonnes de cassitérite extraite au Sud-Kivu voisin.
Des groupes rebelles et des milices locales, mais aussi des militaires sont régulièrement accusés d'exploiter les minerais dont regorgent les Nord et Sud Kivu et le Maniema, à l'est.
Ces provinces très riches en gisements d'or, sont aussi les principales sources minières d'où proviennent la cassitérite et le coltan, tous deux largement utilisés en électronique.
Un rapport du sénat indiquait en 2009 que 80% des exportations de minerais échapperaient au contrôle de l'État dans ces trois provinces.*
(Avec AFP)
Trois ans de prison pour des voleurs de cassitérite. © AFP
Le chauffeur congolais de la mission de l’ONU en RD Congo arrêté en possession d’une tonne de minerai a été condamné à trois ans de prison.
Le jugement a été rendu mercredi soir. Le chauffeur a été condamné à trois ans de et à une amende de 25 000 dollars américains payables en francs congolais, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier.
Le chauffeur Julien Mukala avait été arrêté lundi à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, alors qu’il s’apprêtait à faire passer en fraude au Rwanda près de 1200 kilos de cassitérite stockés dans une jeep de la Monusco, la mission des Nations unies en RD Congo. Un complice, Dodo Mukanza, a également écopé de la même peine, car considéré comme co-auteurs des faits, a précisé la source judiciaire.
Dissuader
Les deux hommes étaient jugés depuis lundi en audience foraine sur les lieux de leur interpellation. La Monusco avait levé l’immunité de fonction de son chauffeur, le même jour après avoir consulté le siège de l’ONU à New York.
Le procureur avait saisi la justice en matière de flagrance, une procédure qui autorise la publication d’une célérité, pour avoir un caractère intimidant et dissuasif dans le futur. D’après les accords conclus entre l’ONU et la RDC, les biens de la Monusco sont considérés comme insaisissables, la Jeep sera donc restituée à l’organisation internationale. Quant à la cassitérite saisie, elle sera évaluée et sa valeur reversée à l’État congolais.
La mission onusienne critiquée par le gouvernement
Le gouvernement congolais avait estimé lundi que l’arrestation du chauffeur questionnait la conformité de la pratique de certains acteurs de la mission onusienne. Mais la Monusco a réagi en affirmant que l’arrestation d’un de ses personnels avec du minerai était une première depuis son développement en 1999 sur le territoire congolais. « Je vous mets au défi de me prouver qu’en dehors de ce cas il y ‘en ait eu d’autres » a déclaré mercredi le porte-parole de la mission, Manodje Mounoubai.
Problème endémique
Le 3 août, un porte-parole de l'armée congolaise avait annoncé l'arrestation du colonel Balumisa Chuma, commandant du secteur de Walikale : avec douze militaires, il acheminait dix tonnes de cassitérite extraite au Sud-Kivu voisin.
Des groupes rebelles et des milices locales, mais aussi des militaires sont régulièrement accusés d'exploiter les minerais dont regorgent les Nord et Sud Kivu et le Maniema, à l'est.
Ces provinces très riches en gisements d'or, sont aussi les principales sources minières d'où proviennent la cassitérite et le coltan, tous deux largement utilisés en électronique.
Un rapport du sénat indiquait en 2009 que 80% des exportations de minerais échapperaient au contrôle de l'État dans ces trois provinces.*
(Avec AFP)
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