vendredi 23 décembre 2011

Elections en RDC: Aveu d'inexpérience

On s’y attendait le moins. La commission électorale nationale indépendante (Céni) vient de faire appel à la communauté internationale, lui demandant de lui fournir « des équipes de supervision et d’appui technique international ».
 
Selon le communiqué de la Céni rendu public le 21 décembre 2011, ces équipes d’appui technique auront pour mission de l’assister dans les opérations de compilation des résultats des élections pour la députation nationale.
 
La Céni se justifie. Il entend « garantir la transparence et la crédibilité des élections législatives ». Pourquoi les législatives et pas la présidentielle, qui est à l’origine de la grave crise de légitimité du moment ?
 
Sans répondre à cette question d’actualité, le Bureau de la Céni dit être « saisi des réclamations en rapport avec le processus de compilation des résultats des législatives nationales par certains partis et regroupements politiques ainsi que (par) des candidats indépendants ».
 
Prenant soudain conscience de sa responsabilité, la Céni a souscrit aux suggestions des missions d’observation internationales et nationales lui proposant de recourir aux techniciens extérieurs pour la compilation.
 
Bien que tardive, l’évolution de mentalité dans la haute hiérarchie de la Céni est à encourager. Car décider de s’ouvrir à l’expertise extérieure, hier méprisée pour des raisons obscures, est un bon pas dans la bonne direction. La direction de la transparence, de la crédibilité à la fois et du processus et de la Céni elle-même.
 
Il n’empêche, pour de nombreux observateurs de par le monde, que la Céni a raté l’occasion d’entrer dans l’Histoire par la grande porte. Les irrégularités, les fraudes, les erreurs qui ont caractérisé et la présidentielle et les législatives nationales ne sont pas de nature à inspirer confiance dans la machinerie électorale.
 
Et pourtant, c’est de la confiance et de la crédibilité qu’elle a besoin pour rassurer les électeurs et les élus, pour conforter la démocratie.
 
Quelle grille de lecture appliquer à la Céni qui sollicite, après coup, l’assistance des experts internationaux ? Disons, d’une part, qu’elle avoue son « inexpérience » en la matière, comme l’avait récemment soutenu Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
 
Reconnaissons, d’autre part, que, cédant à la pression de la communauté internationale, la Céni a enfin reconnu ses turpitudes dans la compilation des résultats de la présidentielle.
 
Pour le reste, il est juste, après le flop de la présidentielle, qu’elle rectifie le tir à l’étape des législatives pour éviter le chaos.

Les experts étrangers sont les bienvenus.

Mais le mal, pour la présidentielle, a été fait. Faut-il l’occulter face à la crise qu’elle a engendrée ?

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