Il ne fait aucun doute – à la lecture de tous les événements récents en R.D.C – que le peuple congolais n’est pas encore au bout de ses peines. Certains avaient pensé que l’organisation et le déroulement des élections dans notre pays ressembleraient à ceux de la Côte d’Ivoire, où le pouvoir en place qui faisait ombre à certains intérêts occidentaux avait été diabolisé par ces derniers, de manière à faire croire que celui qu’ils tenaient à introniser était bien le candidat du peuple.
Le monde entier – et particulièrement le peuple africain – a suivi, dubitatif, la tragédie qui était entrain de se dérouler au su de tout le monde ; et les caméras n’ont montré que ce qui allait dans le sens de l’idéologie que ces puissances occidentales, et particulièrement les médias français, ont voulu faire gober au monde.
Le sort du « perdant », tout le monde le connait aujourd’hui ; Laurent GBAGBO passe les restes de ses jours dans la prison de cette fameuse Cour Pénale dite « Internationale », alors que tous savent qu’elle a été créée pour les récalcitrants et autres insoumis du tiers-monde. Ceux qui ne veulent pas marcher dans la ligne droite dictée par les « Maitres penseurs » et autres puissances occidentales.
Le peuple de la R.D.C qui avait fondé tout son espoir dans ces élections présidentielles organisées sur son territoire le mois dernier, s’est réveillé comme sonné par l’annonce des résultats, non-conformes à la réalité, annoncés par un certain Monsieur NGOÏ MULUNDA, pasteur à ses heures perdues. Dubitatif, le peuple a attendu, croyant que le scénario de la Côte d’Ivoire allait se reproduire en R.D.C, et qu’Etienne TSHISEKEDI se trouverait soutenu par les puissances occidentales et propulsé à la magistrature suprême de notre pays.
C’était sans compter avec l’appétit glouton des certains lobbys et autres pouvoirs occultes qui ont bien infiltré les instances dirigeantes du monde occidental.
La R.D.C n’est pas la Côte d’Ivoire. Avec tout l’amour que le peuple congolais porte à l’égard de ce peuple-frère, il faut noter que la grande richesse de ce pays est le cacao. Il en est un grand producteur. Et la France raffole de ce produit ; surtout pour ses produits dérivés.
Voilà qui explique l’acharnement politico-médiatique avec lequel la France s’était engagée dans ce conflit jusqu’à l’installation au pouvoir un nouveau président, et en chargeant le challenger de ce dernier (le président sortant) de tous les maux et crimes de la terre. ‘
Malheur aux vaincus’, dit-on, Laurent GBAGBO a été traité sans aucune considération due à son rang d’ancien chef d’état. Tous les contrats pétroliers et autres pouvant désormais être reconsidérés à l’avantage de ‘celui qui a lutté pour nous, jusqu’à nous installer au pouvoir’ : « A lui la puissance, l’honneur et la gloire pour l’éternité » !
Aujourd’hui le peuple congolais se voit désabusé par l’attitude quelque peu ambigüe de tous ces pays occidentaux qui, il ya cinq ans, sont TOUS venus imposer avec la force (militaire) leur poulain au pouvoir en anathémisant son challenger de triste mémoire et l’envoyant à la fameuse Cour Pénale pour les Insoumis (C.P.I).
Comment donc s’attendre à ce que ceux-là mêmes qui étaient venus hier nous imposer cet homme aux origines douteuses, veuillent aujourd’hui l’écarter du pouvoir ? Cela aurait été en pure contradiction avec leur logique ; une logique d’intérêts.
La R.D.C a toujours été considéré comme un « scandale géologique ». Elle regorge, sur son sol et en son sous-sol, de toutes les riches minières connues et encore inconnues. La R.D.C est un véritable « scandale », que certains vont même jusqu’à parler d’un « Dieu injuste » qui aurait bénit et fait don à ce peuple du Congo de toutes les richesses de la terre, tout en lui ôtant le courage de protéger et de défendre ces richesses.
Et si pour la Côte d’Ivoire il n’y avait qu’une seule puissance occidentale qui s’était intéressée et affichée ouvertement dans le conflit, cela n’est pas et ne sera jamais le cas pour la R.D.C, où toutes les puissances occidentales convoitent, se disputent et s’entendent à la fois pour l’exploitation et la répartition des minerais entres elles, au grand dame de la population locale, réduite à la misère la plus criante du monde.
Cette population a assisté impuissante au hold-up électoral qui vient de lui être infligé par les forces d’occupation ainsi que le silence complice des puissances occidentales face aux meurtres des milliers des congolais victimes de cette force d’occupation, depuis plus de dix.
Nul n’ignore la récente tragédie qu’a connu notre pays à partir des années 1995 jusqu’à nos jours. Certaines puissances occidentales parlent timidement d’un « drame humanitaire», de « non-respect des droits de l’Homme » ou encore des « crimes ».
Personne n’ose encore prononcer le terme de « génocide » ; et pourtant c’est de cela dont il est question. Plus de six millions des morts ; morts systématiques et programmées, sans toute fois parler des viols des femmes et enfants. Les auteurs de ces crimes sont très bien connus et jamais inquiétés. La plupart d’entre eux sont mêmes promus à des postes de hautes responsabilités.
Lorsque nous interrogeons l’histoire tragique récente de l’Est de la R.D.C, les témoignages concordants des certains acteurs et témoins de ces massacres parlent d’un certain « commandant Hypo » qui était aux commandes de ces tueries.
Qu’est-il devenu, ce « vaillant commandant » ?
Où est-il passé ?
S’est-il ainsi volatilisé dans la nature sans que personne – même pas les services secrets américains et français (qui sont pourtant les plus efficaces du monde) – ne sachent nous dire ce qu’il devenu !
Après tout ce qui vient de se passer et continue de se passer sur notre sol : nos mères et nos sœurs violées au quotidien ; nos pères, nos frères et nos enfants qui tombent sous les balles de ceux-là mêmes qui sont sensés les protéger ; je pense que notre peuple est assez mur pour voir et comprendre que son destin est entre ses propres mains.
Personne ne lui donnera la liberté dont il tant rêvée. La liberté ne se donne pas, mais elle s’arrache. Le peuple doit se lever comme un seul Homme – en fredonnant les paroles combien profondes de notre cher hymne national – non pour réclamer, mais pour défendre ses droit et faire opposition à toute puissance d’occupation.
Chacun, à son niveau et à sa manière a cette noble et sacrée mission.
N’attendons pas le « mot d’ordre d’Etienne TSHISEKEDI » ; personne n’est sans ignorer le piège que lui a tendu le fameuse C.P.I pour l’accuser de tous les maux. Vous n’avez qu’à voir comment les médias occidentaux et certains responsables des partis politiques occidentaux s’étaient emparés de certaines déclarations de campagne de Monsieur TSHISEKEDI pour préparer l’opinion à une hypothétique inculpation.
Etienne TSHISEKEDI a lutté et offert les trente dernières années de sa vie à la lutte pour l’avènement d’un Etat de droit dans notre pays. Le peuple congolais, qui se retrouve dans la lutte de son leader, le lui a bien rendu en votant massivement pour lui. Cette victoire du peuple congolais est en train de lui être volée et tout le monde reste calme, attendant que l’autre fasse quelque chose.
Même si tous les médias occidentaux veulent minimiser cette victoire du peuple congolais, en parlant « d’une dizaine des partisans de l’UDPS » qui sèment les troubles dans les pays occidentaux ; et pourtant ce n’était pas que les membres de ce parti qui manifestaient mais bien tout le peuple congolais dans son ensemble. Et là-dessus, chapeau aux congolais de la diaspora ont fait du bon travail : ils ont mis les décideurs occidentaux face à leur hypocrisie et leur double jeu.
Le combat, notre combat, ne doit pas s’arrêter là ! Etant donné que les dirigeants et autres médias occidentaux ne veulent pas entendre les revendications et les cris de l’homme noir de la R.D.C, il faut maintenant faire connaitre notre cause à leurs gouvernés ; c’est-à-dire, à la population occidentale, par des conférences et des spectacles engagés ; par des distributions des tracts avec photos-chocs des viols et meurtres, dans tous les lieux publics.
Et le tout devant être dit et écrit en langue locale ou nationale de la population à laquelle nous adressons notre message. Nos chansons et slogans doivent être traduits en langues du pays, pour nous faire comprendre. Cela permettra d’avoir des adhérents d’autres nations à notre cause.
Le jour où la R.D.C se mettra débout, c’est toute l’Afrique qui se lèvera avec. Les occidentaux le savent et ils redoutent ce jour-là !
Voilà le pourquoi de toutes leurs manœuvres dilatoires tendant à nous maintenir au rang des sous-hommes.
Nous en appelons courageusement à la conscience d’une certaine élite de notre communauté congolaise à l’étranger qui se dit « neutre » ; devant la misère de notre peuple, il faut arrêter de jouer le jeu de l’occupant.
On ne peut jamais demeurer « neutre » lorsque c’est son fils ou son père qui tombe sous les balles de l’occupant ! De même, on ne peut pas rester « neutre » lorsque quelqu'un s’introduit frauduleusement dans notre maison pour piller nos biens et violer nos femmes !
La « neutralité » est une hypocrisie : soit on approuve soit on condamne. On ne peut pas rester au milieu. Le combat ne fait que commencer et la pression doit continuer et s’accentuer. Pour cela, pas besoin d’organiser des manifestations ça et là, mais il faut cibler les lieux les plus fréquenter pour faire entendre notre voix autres peuple du monde. Même s’ils doivent nous emprisonner ou nous tuer, refusons de mourir en silence.
Par ailleurs, j’en appelle à la cohérence et à la coordination de nos actions. A l’exemple des révolutions dans les pays arabes pour qui les vendredis étaient le jour de tous les dangers, nous congolais devons arrêter un jour de la semaine. Jour au cours duquel beaucoup des gens ne travaillent pas ; cela va nous éviter un manque à gagner pour nos familles, mais aussi éviter l’essoufflement de notre élan.
Car, si l’occident silencieux, il joue sur le temps et compte sur l’essoufflement de notre mouvement. Prouvons-leur le contraire et montrons que la conscience congolaise s’est réveillée et que rien ne peut l’arrêter.
Le patriotisme juif doit nous servir d’exemple. Lorsque la nation juive est en danger, tous les fils de ce pays – mêmes naturalisés autre chose – défendent, chacun à son niveau et à sa manière leur patrie.
Nous parlons de ce peuple comme étant « le peuple élu de Dieu » ; mais nous oublions que ce peuple a lutté tout au long de son existence pour en arriver là où il est aujourd’hui.
Que l’exemple positif de son peuple et de son élite inspire le peuple et l’élite congolais !
Symphorien NGUDIE Junior, dit « TUTASHINDA »
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