vendredi 29 juillet 2011
Fidel Castro, un géant du vingtième siècle
Fidel Castro, aujourd’hui malade et devenu chroniqueur de luxe du journal « Granma », est un personnage d’exception. Rarement une personnalité aura provoqué autant de réactions aussi passionnées. Certains l’ont adoré avant de le brûler sur la place publique, d’autres ont d’abord pris leurs distances avant de se rapprocher de cet homme qui à Cuba et dans le monde entier on appelle "Fidel" ou "Comandante". Surtout pas "leader maximo", une invention ânonnée comme une vérité.

Ce fils d’un aisé propriétaire terrien, né il y a quatre vingt trois ans (1) à Biran dans la province de Holguin a suivi des études chez les Jésuites, puis à l’université de La Havane d’où il sort diplômé en droit en 1950. Il milite dans des associations d’étudiants, tape dur lors d’affrontements musclés avec la police dans les rues de la capitale puis se présente aux élections parlementaires sous la casaque du Parti orthodoxe, une formation se voulant « incorruptible » et dont le chef, Chivas, se suicida en direct à la radio. Un compagnon de toujours de Fidel, Alfredo Guevara, fils d’immigrés andalous et inamovible patron du cinéma cubain, dira de lui : « Ou c’est un nouveau José Marti (le héros de l’indépendance), ou ce sera le pire des gangsters ».
Fidel Castro, c’est l’attaque de la caserne Moncada, le 26 juillet 1953, la prison, la rédaction de « l’Histoire m’acquittera » ; c’est l’exil au Mexique avec son frère, la préparation du débarquement à bord du « Granma » la rencontre avec un jeune médecin asthmatique venu d’Argentine, Ernesto Rafael Guevara de la Serna. Fidel Castro, c’est au début un adversaire acharné de la dictature, un adepte de la philosophie chère à Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis. C’est la guérilla dans la Sierra Maestra et son apparition au grand jour dans les journaux nord-américains et européens. Tant que Fidel ne s’attaquera pas aux intérêts économiques US, il sera un interlocuteur des dirigeants étasuniens. Dès que la révolution commencera à exproprier des industries nord-américaines comme la United Fruit, il deviendra le diable à abattre.
Le premier attentat dans le port de La Havane, le 4 mars 1960, sonne le prélude à une longue liste d’actes terroristes : le cargo battant pavillon tricolore, La Coubre, qui avait chargé des munitions à Hambourg, Brème et Anvers explose dans le port de La Havane faisant plus de cent morts, dont six marins français. Ulcéré, De Gaulle donne l’ordre d’accélérer la livraison des locomotives commandées du temps de Batista. Elles font l’objet d’étranges tentatives de sabotage. Les dockers CGT du port du Havre surveilleront le matériel jusqu’au départ des navires.
Une opération de grande envergure se préparait du côté de Miami : le débarquement de la Baie des Cochons. En avril 1961, au lendemain de l’annonce par Fidel de l’orientation socialiste de la révolution, le gouvernement des Etats-Unis missionne la CIA pour encadrer 1400 exilés cubains et mercenaires latino-américains en espérant, en vain, un soulèvement populaire. Fidel en personne dirige la contre-attaque. La tentative d’invasion se solde par un fiasco. Les Etats-Unis signent là leur déclaration de guerre à la révolution cubaine. Pendant des dizaines d’années, ils utiliseront toute la panoplie terroriste pour tenter d’assassiner Fidel jusqu’à la combinaison de plongée sous-marine enduite de poison, faciliteront le débarquement de groupes armés, financeront et manipuleront les opposants, détruiront des usines, allant jusqu’à introduire la peste porcine et des virus s’attaquant au tabac et à la canne à sucre. Ils organiseront l’asphyxie économique de l’île en décrétant un embargo toujours en vigueur. « El Caballo » (le cheval) comme l’appelle parfois les gens du peuple, ce que Fidel n’apprécie pas, aura survécu à Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Ford et assisté aux départs à la retraite de Carter, Clinton, Bush père et fils.
Tant d’années d’agressions, tant d’années de dénigrement et de coups tordus, tant d’années de résistance d’un petit pays de douze millions d’habitants face à la première puissance économique et militaire mondiale. Qui fait mieux ? Lorsqu’on évoque le manque de libertés à Cuba, ne faudrait-il pas d’abord se poser la question : un pays harcelé, étranglé, en guerre permanente, constitue-t-il le meilleur terreau pour favoriser l’épanouissement de la démocratie telle que nous la concevons en occident ? Lorsque dans les salons douillets parisiens, on juge, tranche, condamne, sait-on au juste de quoi on parle ?
La crise des fusées ? Lorsque l’URSS dirigée par Nikita Khrouchtchev décide en 1962 d’installer à Cuba des missiles afin, officiellement, de dissuader les Etats-Unis d’agresser l’île, Moscou répond à une demande de Raul Castro mandaté par Fidel. La direction soviétique fournit déjà à Cuba le pétrole que lui refuse son proche voisin. Elle met deux fers au feu : dissuader les Etats-Unis d’agresser Cuba, afficher un clair avertissement à Washington sur l’air de « nous sommes désormais à proximité de vos côtes ». La tension atteint un point tel qu’un grave conflit mondial est évité de justesse. Les missiles soviétiques retirés, Fidel regrettera que le représentant de l’URSS à l’ONU n’ait pas reconnu la réalité des faits. « Il fallait dire la vérité », disait-il. Il fut bien obligé de se plier à la décision finale de Moscou même si dans les rues de La Havane des manifestants scandaient à l’adresse de Khrouchtchev : « Nikita, ce qui se donne ne se reprend pas. »
Entre Moscou et La Havane, au-delà des rituels, les relations ont toujours été conflictuelles. Pas seulement, pure anecdote, parce que des « responsables » soviétiques ignorants faisaient livrer des chasse-neige à la place des tracteurs attendus. Les Soviétiques voyaient d’un mauvais œil le rôle croissant de Fidel dans le mouvement des non alignés, l’implication cubaine aux côtés des mouvements révolutionnaires latino-américains puis l’aide à l’Afrique. Ils ne supportaient pas la farouche volonté d’indépendance et de souveraineté de La Havane et ont été impliqués dans plusieurs tentatives dites « fractionnelles » reposant sur des prétendus « communiste purs et durs », en fait marionnettes de Moscou, pour tenter de déstabiliser Fidel. Une fois l’URSS disparue, les nouveaux dirigeants russes ont pratiqué avec le même cynisme abandonnant l’île, coupant du jour au lendemain les livraisons de pétrole et déchirant les contrats commerciaux. Quel autre pays aurait pu supporter la perte en quelques semaines de 85% de son commerce extérieur et de 80% de ses capacités d’achat ? L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a laissé à Cuba un héritage culturel, les Etats-Unis son influence historique et ses détonants goûts culinaires comme le mélange de fromage et de confiture. Mais la Russie ? Rien, même pas le nom d’un plat ou d’un cocktail.
L’exportation de la révolution ? Fidel n’a jamais utilisé le mot « exportation ». Che Guevara, non plus. Ils préféraient évoquer la « solidarité » avec ceux qui se levaient contre les régimes dictatoriaux, créatures des gouvernements nord-américains. Doit-on reprocher ou remercier Fidel d’avoir accueilli les réfugiés fuyant les dictatures du Chili et d’Argentine, de Haïti et de Bolivie, d’avoir ouvert les écoles, les centres de santé aux enfants des parias de toute l’Amérique latine et, plus tard, aux enfants contaminés de Tchernobyl ? Doit-on lui reprocher ou le remercier d’avoir soutenu les insurrections armées au Nicaragua, au Salvador et d’avoir sauvé, face à l’indifférence des dirigeants soviétiques, l’Angola fraîchement indépendante encerclée par les mercenaires blancs sud-africains fuyant, effrayés, la puissance de feu et le courage des soldats cubains, noirs pour la plupart ? Dans la mémoire de millions d’hommes et des femmes d’Amérique latine et du Tiers monde, Fidel et le Che sont et resteront des héros des temps modernes.
Les libertés ? Fidel, un tyran sanguinaire ? Il y eut d’abord l’expulsion des curés espagnols qui priaient le dimanche à la gloire de Franco. Complice de Batista, l’église catholique était et demeure la plus faible d’Amérique latine alors que la « santeria », survivance des croyances, des divinités des esclaves africains sur lesquels est venue se greffer la religion catholique, rassemble un grand nombre de noirs cubains. Les relations avec l’Eglise catholique furent complexes durant ces longues années jusqu’au séjour de Jean Paul II en 1998 annoncée trop rapidement comme l’extrême onction de la révolution. Ce n’est pas à Cuba que des évêques et des prêtres ont été assassinés, mais au Brésil, en Argentine, au Salvador, au Guatemala et au Mexique.
Il y eut la fuite de la grande bourgeoisie, des officiers, des policiers qui formèrent, dès la première heure, l’ossature de la contre révolution encadrée et financée par la CIA. Il y eut ensuite les départs d’hommes et des femmes ne supportant pas les restrictions matérielles. Il y eut l’insupportable marginalisation des homosexuels. Il y eut les milliers de balseros qui croyaient pouvoir trouver à Miami la terre de toutes les illusions. Il y eut la froide exécution du général Ochoa étrangement tombé dans le trafic de drogue. Il y eut aussi ceux qui refusaient la pensée unique, la censure édictée par la Révolution comme « un acte de guerre en période de guerre », les contrôles irritants, la surveillance policière. Qu’il est dur de vivre le rationnement et les excès dits « révolutionnaires ». Excès ? Je l’ai vécu, lorsque correspondant de « l’Humanité » à La Havane, l’écrivain Lisandro Otero, alors chef de la section chargée de la presse internationale au Ministère des Affaires étrangères, monta une cabale de pur jus stalinien pour tenter de me faire expulser du pays.
Ceux qui osent émettre une version différente d’un « goulag tropical » seraient soit des « agents à la solde de La Havane », soit victimes de cécité. Que la révolution ait commis des erreurs, des stupidités, des crimes parfois n’est pas contestable. Mais comment, dans une situation de tension extrême, écarter les dérives autoritaires ? Une chose est certaine. Fidel n’est pas un dictateur, encore moins un tyran.
A Cuba, la torture n’a jamais été utilisée, comme le reconnaît Amnesty international. On tranchait les mains des poètes à Santiago du Chili, pas à la Havane. Les prisonniers étaient largués en mer depuis des hélicoptères en Argentine, pas à Cuba. Il n’y a jamais eu des dizaines de milliers de détenus politiques dans l’île mais un nombre trop important qui ont dû subir pour certains des violences inadmissibles. Mais n’est-ce pas curieux que tous les prisonniers sortant des geôles cubaines aient été libérés dans une bonne condition physique ?
Voici un pays du Tiers monde où l’espérance de vie s’élève à 76 ans, où tous les enfants sont scolarisés et soignés gratuitement. Un petit pays par la taille capable de produire des universitaires de talent, des médecins et des chercheurs parmi les meilleurs au monde, des sportifs raflant les médailles d’or, des artistes, des créateurs. Où, dans cette région du monde, peut-on présenter un tel bilan ?
Fidel a tout vécu. La prison, la guérilla, l’enthousiasme révolutionnaire du début, la défense contre les agressions, l’aide internationaliste, l’abandon de l’URSS, une situation économique catastrophique lors de la « période spéciale », les effets de la globalisation favorisant l’explosion du système D. Il aura vécu l’adaptation économique avec un tourisme de masse entraînant la dollarisation des esprits parmi la population au contact direct des visages pâles à la recherche de soleil, de mojito, de filles où de garçons. Comment ne pas comprendre les plus jeunes, alléchés par le billet vert et regardant avec envie les visiteurs venus de l’étranger ? Il aura, enfin, très mal accepté le retour de la prostitution même si dans n’importe quelle bourgade latino-américaine on trouve plus de prostituées que dans la 5 eme avenue de La Havane. Alors, demain quoi ?
La révolution va-t-elle s’éteindre ? Il ne se passera pas à Cuba ce qui s’est produit en Europe de l’Est. Pour une raison simple : la soif d’indépendance et de souveraineté n’est pas tarie. Les adversaires de la révolution cubaine devraient se méfier et ne pas prendre leurs désirs pour la réalité. Il y a dans cette île des millions d’hommes et de femmes – y compris de l’opposition – prêts à prendre les armes et à en découdre pour défendre la patrie. Fidel avait prévenu en déclarant : « Nous ne commettrons pas l’erreur de ne pas armer le peuple. » Le souvenir de la colonisation, malgré le fil du temps, reste dans tous les esprits, les progrès sociaux enregistrés, au-delà des difficultés de la vie quotidienne, constituent désormais des acquis. Il y a plus. La révolution a accouché d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes refusant le retour au passé, des cadres « moyens » de trente à quarante ans très performants en province, des jeunes dirigeants nationaux aux talents confirmés. Une nouvelle époque va s’ouvrir et elle disposera d’atouts que Fidel n’avait pas. L’Amérique latine, ancienne arrière cour des Etats-Unis, choisit des chemins progressistes de développement, l’intégration régionale est en marche, les échanges économiques permettent le transfert du savoir faire contre des matières stratégiques, comme le pétrole avec le Venezuela notamment, le prestige de la révolution cubaine demeure intacte auprès des peuples latino-américains. Cuba, enfin, peut respirer.
Il n’y aura pas de rupture à Cuba. Il y aura évolution. Obligatoire. Pour qu’elle s’effectue dans les meilleures conditions, il faudra que les vieux commandants de la Révolution rangent leurs treillis vert olive, prennent leur retraite et passent la main. Les atlantes du futur, de plus en plus métissés, sont prêts. Ne sont-ils pas les enfants de Fidel ?
Note :
(1) Article paru en juillet 2009. Fidel Castro va maintenant sur ses 85 ans. (Ndlr)
Source : Le blog de José Fort
Vers une redéfinition de la présence militaire française au Tchad ?

Après 25 ans de mission en territoire tchadien, Paris et N'Djamena envisagent de redéfinir le cadre d’intervention de l'opération Épervier que l'opposition tchadienne qualifie de dispositif "protecteur du régime d'Idriss Déby Itno".
Par Trésor KIBANGULA
Faire “évoluer” le dispositif Épervier, présent au Tchad depuis 25 ans ? L’idée fait désormais son chemin. Si pendant longtemps, le Quai d’Orsay s'est toujours refusé de parler d’un éventuel retrait, le président tchadien, Idriss Déby Itno, lui, laisse entendre depuis maintenant un an qu’il ne s’y opposerait pas. Début juillet, c’est Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, qui a relancé le débat, en estimant que la présence militaire française “ne se justifie pas” au Tchad.
Quelque 1 000 soldats français sont présents sur le territoire tchadien depuis février 1986, date à laquelle celui qui régnait alors en maître sur le pays, Hissène Habré, était aux prises avec les troupes libyennes. Depuis, le dispositif militaire français est resté dans le pays, apportant à la fois son aide à la population civile et son soutien à l’armée tchadienne.
"Épervier a toujours servi de béquille à Idriss Déby"
L’opposition tchadienne est unanime : “le problème de l’Épervier, c’est son soutien à Idriss Déby, au pouvoir depuis plus de 20 ans.” Contacté par FRANCE 24, Ngarlejy Yorongar, président de la Fédération action pour la République (FAR), invite la France à réviser la politique de son dispositif militaire au Tchad. “La présence militaire française devrait servir à réconcilier la classe politique tchadienne et non à maintenir à tour de bras le régime d’Idriss Déby”, déclare-t-il. L’opposant tchadien rappelle qu’“à deux reprises, en 2006 et en 2008, les rebelles étaient prêts à renverser le pouvoir en place, n’eut été l’intervention de l’armée française”.
Un point de vue partagé par Acheikth Ibn-Oumar. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad (1989-1990), en exil en France, où France 24 l'a joint par téléphone, considère qu’”Épervier a toujours servi de béquille essentielle" à l'actuel président tchadien. “Mais le dispositif français comble aussi, au bénéfice des Tchadiens, les défaillances des structures étatiques avec, par exemple, la mise en place de l’hôpital militaire Épervier ou la sécurisation de l’aéroport de N’Djamena..., nuance l'ancien chef de la diplomatie tchadienne. Une présence qui, concède-t-il, risque toutefois de "consacrer la dépendance du pays à son ancienne colonie”.
Si l’opposition politique n'exige pas à tout prix le retrait des forces françaises, ce n’est pas le cas des mouvements rebelles tchadiens. L'un de ses chefs, Mahamat Nouri, qui avait failli renverser le régime d’Idriss Déby en 2008, voudrait voir Paris rappeler ses troupes. "Il faut que la France lâche Déby. Il ne faut pas qu'ils [les militaires français] restent au Tchad", a-t-il tranché à l'AFP.
Partiront ou ne partiront pas ? La réflexion est en cours au Quai d’Orsay et des “discussions de haut niveau politique” entre la France et le Tchad seront ouvertes “courant septembre”. Le colonel Maigret, commandant de l’opération Épervier, pense déjà qu’une possible “tentative de déplacement de l’Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique, ndlr]" sur le territoire tchadien contribuerait à maintenir la présence du dispositif militaire français.
France24
Quelque 1 000 soldats français sont présents sur le territoire tchadien depuis février 1986, date à laquelle celui qui régnait alors en maître sur le pays, Hissène Habré, était aux prises avec les troupes libyennes. Depuis, le dispositif militaire français est resté dans le pays, apportant à la fois son aide à la population civile et son soutien à l’armée tchadienne.
"Épervier a toujours servi de béquille à Idriss Déby"
L’opposition tchadienne est unanime : “le problème de l’Épervier, c’est son soutien à Idriss Déby, au pouvoir depuis plus de 20 ans.” Contacté par FRANCE 24, Ngarlejy Yorongar, président de la Fédération action pour la République (FAR), invite la France à réviser la politique de son dispositif militaire au Tchad. “La présence militaire française devrait servir à réconcilier la classe politique tchadienne et non à maintenir à tour de bras le régime d’Idriss Déby”, déclare-t-il. L’opposant tchadien rappelle qu’“à deux reprises, en 2006 et en 2008, les rebelles étaient prêts à renverser le pouvoir en place, n’eut été l’intervention de l’armée française”.
Un point de vue partagé par Acheikth Ibn-Oumar. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad (1989-1990), en exil en France, où France 24 l'a joint par téléphone, considère qu’”Épervier a toujours servi de béquille essentielle" à l'actuel président tchadien. “Mais le dispositif français comble aussi, au bénéfice des Tchadiens, les défaillances des structures étatiques avec, par exemple, la mise en place de l’hôpital militaire Épervier ou la sécurisation de l’aéroport de N’Djamena..., nuance l'ancien chef de la diplomatie tchadienne. Une présence qui, concède-t-il, risque toutefois de "consacrer la dépendance du pays à son ancienne colonie”.
Si l’opposition politique n'exige pas à tout prix le retrait des forces françaises, ce n’est pas le cas des mouvements rebelles tchadiens. L'un de ses chefs, Mahamat Nouri, qui avait failli renverser le régime d’Idriss Déby en 2008, voudrait voir Paris rappeler ses troupes. "Il faut que la France lâche Déby. Il ne faut pas qu'ils [les militaires français] restent au Tchad", a-t-il tranché à l'AFP.
Partiront ou ne partiront pas ? La réflexion est en cours au Quai d’Orsay et des “discussions de haut niveau politique” entre la France et le Tchad seront ouvertes “courant septembre”. Le colonel Maigret, commandant de l’opération Épervier, pense déjà qu’une possible “tentative de déplacement de l’Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique, ndlr]" sur le territoire tchadien contribuerait à maintenir la présence du dispositif militaire français.
France24
Exactions des Frci, insécurité grandissante: L’Onuci a peur
Ça y est. La Section Sécurité de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) s’est courageusement décidée à produire ou à reprendre une note circulaire adressée à « tout le personnel des Nations Unies » sur l’état de la psychose socio-sécuritaire qui plombe notre pays.
Dans cette note, le responsable de la Sécurité de l’ONUCI écrit, s’adressant à ses collaborateurs : « Collègues, ceci est un rappel de l'avis sécuritaire lancé le 30 juin dernier. Nous y revenons à la lumière des incidents, encore nombreux, survenus ces derniers temps ».
Et au responsable de la sécurité des agents onusiens de Côte d’Ivoire de poursuivre : « En effet, si la situation sécuritaire globale est relativement calme dans l'ensemble du pays, elle demeure aujourd'hui hautement imprévisible ».
Selon la note circulaire, la Côte d’Ivoire est devenue une poudrière de criminalité. Certes, le responsable onusien n’a pas le courage d’indexer clairement la branche pro-Ouattara des Frci impliquées dans ces crimes, mais il ne peut s’empêcher d’indiquer : « Le taux de criminalité demeure une source d'inquiétude pour tous.
Les activités criminelles, entraînant dans la plupart des cas mort d'homme ou blessures graves, sont récurrentes et rapportées d'un peu partout à travers le pays, commises par des individus non identifiés, ou, à tout le moins, que leurs victimes déclarent être habillés en uniforme ».
Sur les méthodes des criminels qui effraient tant les responsables onusiens, le constat du chef de la Sécurité des agents ONUCI est le même que celui fait par la population sur les exactions des forces pro-Ouattara : « A Abidjan comme dans certaines villes de l'intérieur du pays, écrit la Section Sécurité, le phénomène semble prégnant, avec des vols à main armée, des vols de voitures, des enlèvements de personnes, des intrusions et pillages de domicile ainsi que des actes de brigandage sur certains axes routiers ».
Enfin, face à une situation sécuritaire rendue invivable par les hommes armés partisans du nouveau chef de l’Etat, le responsable de la Section Sécurité de l’ONUCI interpelle ses collègues : « Nous vous recommandons, instamment, vigilance et prudence à domicile comme dans vos déplacements, avec, pour ce dernier point, une observance particulière des heures de couvre-feu, même en ville, et des horaires de voyages interurbains. Signé, la Section Sécurité ». Fin de courrier.
Evidemment, comme en pareille situation, la note de l’ONUCI a fait le tour des fonctionnaires internationaux en Côte d’Ivoire. Chaque copain en a parlé ou fait copie à la copine, fonctionnaire de l’autre organisme international et vice-versa. Et dans le milieu, la peur s’est installée.
De toute évidence, au plan sécuritaire, rien ne va plus en Côte d’Ivoire. Malgré les discours des partisans politiques d’Alassane Ouattara, nouveau chef de l’Etat, qui tentent de faire croire qu’ils ont la situation en main, dans l’air, sur terre et sur mer, la brutalité des partisans armés du nouveau président met à mal la réconciliation.
Chaque jour, la paix s’éloigne. L’atmosphère sociale se dégrade dangereusement et inquiète autant les Ivoiriens que les agents de la communauté internationale vivant chez nous. Et l’ONUCI a décidé de s’en faire l’écho.
César Etou cesaretou2002@yahoo.fr
Dans cette note, le responsable de la Sécurité de l’ONUCI écrit, s’adressant à ses collaborateurs : « Collègues, ceci est un rappel de l'avis sécuritaire lancé le 30 juin dernier. Nous y revenons à la lumière des incidents, encore nombreux, survenus ces derniers temps ».
Et au responsable de la sécurité des agents onusiens de Côte d’Ivoire de poursuivre : « En effet, si la situation sécuritaire globale est relativement calme dans l'ensemble du pays, elle demeure aujourd'hui hautement imprévisible ».
Selon la note circulaire, la Côte d’Ivoire est devenue une poudrière de criminalité. Certes, le responsable onusien n’a pas le courage d’indexer clairement la branche pro-Ouattara des Frci impliquées dans ces crimes, mais il ne peut s’empêcher d’indiquer : « Le taux de criminalité demeure une source d'inquiétude pour tous.
Les activités criminelles, entraînant dans la plupart des cas mort d'homme ou blessures graves, sont récurrentes et rapportées d'un peu partout à travers le pays, commises par des individus non identifiés, ou, à tout le moins, que leurs victimes déclarent être habillés en uniforme ».
Sur les méthodes des criminels qui effraient tant les responsables onusiens, le constat du chef de la Sécurité des agents ONUCI est le même que celui fait par la population sur les exactions des forces pro-Ouattara : « A Abidjan comme dans certaines villes de l'intérieur du pays, écrit la Section Sécurité, le phénomène semble prégnant, avec des vols à main armée, des vols de voitures, des enlèvements de personnes, des intrusions et pillages de domicile ainsi que des actes de brigandage sur certains axes routiers ».
Enfin, face à une situation sécuritaire rendue invivable par les hommes armés partisans du nouveau chef de l’Etat, le responsable de la Section Sécurité de l’ONUCI interpelle ses collègues : « Nous vous recommandons, instamment, vigilance et prudence à domicile comme dans vos déplacements, avec, pour ce dernier point, une observance particulière des heures de couvre-feu, même en ville, et des horaires de voyages interurbains. Signé, la Section Sécurité ». Fin de courrier.
Evidemment, comme en pareille situation, la note de l’ONUCI a fait le tour des fonctionnaires internationaux en Côte d’Ivoire. Chaque copain en a parlé ou fait copie à la copine, fonctionnaire de l’autre organisme international et vice-versa. Et dans le milieu, la peur s’est installée.
De toute évidence, au plan sécuritaire, rien ne va plus en Côte d’Ivoire. Malgré les discours des partisans politiques d’Alassane Ouattara, nouveau chef de l’Etat, qui tentent de faire croire qu’ils ont la situation en main, dans l’air, sur terre et sur mer, la brutalité des partisans armés du nouveau président met à mal la réconciliation.
Chaque jour, la paix s’éloigne. L’atmosphère sociale se dégrade dangereusement et inquiète autant les Ivoiriens que les agents de la communauté internationale vivant chez nous. Et l’ONUCI a décidé de s’en faire l’écho.
César Etou cesaretou2002@yahoo.fr
Côte d’Ivoire : Le Colonel Konan Boniface, commandant des fusiliers marins commandos FUMACO est rentré d’exil aujourd’hui
ven, 29 juill. 2011 Abidjan Business

Le Colonel Konan Boniface, le 29 juillet 2011 à l'aéroport d'Abidjan Port Bouët. De Abidjan.net.
Le Colonel Boniface Konan, commandant des fusiliers marins commandos,
communément appelés FUMACOS, est rentré aujourd’hui de son exil ghanéen, a-t-on appris de source proche des exilés ivoiriens vivants à Accra.
Il est arrivé cet après-midi à l’aéroport international d’Abidjan Port-Bouët flanqué des ministres Koffi Koffi Paul de la Défense, Adama Bictogo de l’intégration africaine, du général Michel Gueu et du commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, au moment où des rumeurs de coup d’Etat bruissent dans la capitale ivoirienne.
Il est arrivé cet après-midi à l’aéroport international d’Abidjan Port-Bouët flanqué des ministres Koffi Koffi Paul de la Défense, Adama Bictogo de l’intégration africaine, du général Michel Gueu et du commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, au moment où des rumeurs de coup d’Etat bruissent dans la capitale ivoirienne.
Selon la source, une réunion de grande importance s’est tenue aujourd’hui dans la capitale ghanéenne, notamment au Plaza hôtel d’Accra entre les ex-FDS exilés dont le Colonel Konan et le commandant Wattao, le général Gueu et les ministres Koffi Koffi Paul et Adama Bictogo.
C’est à l’issue de cette rencontre que le Colonel Konan et quelques ex-FDS dont le préfet militaire Oulaï Delafosse ont décidé de rentrer au pays.
Rien à ce stade des choses ne permet de dire que leur retour au pays est définitif où qu’ils viennent faire allégeance à Alassane Ouattara, d’ailleurs étrangement en visite de travail aux USA à l’invitation de Barack Obama.
C’est à l’issue de cette rencontre que le Colonel Konan et quelques ex-FDS dont le préfet militaire Oulaï Delafosse ont décidé de rentrer au pays.
Rien à ce stade des choses ne permet de dire que leur retour au pays est définitif où qu’ils viennent faire allégeance à Alassane Ouattara, d’ailleurs étrangement en visite de travail aux USA à l’invitation de Barack Obama.
En effet, certaines sources font état de solides garanties obtenues par Konan Boniface et ses éléments pour accepter de retourner au pays, surtout qu’il y a trois jours, le Colonel de gendarmerie Adou Donga, a été arrêté à Abidjan sur des rumeurs de coup d’Etat.
Espérons que Konan et ses hommes ne soient pas tombés dans un traquenard comme le journaliste Hermann Aboua, arrivé lui aussi sous peu de son exil ghanéen pour être arrêté par Alassane Ouattara au fallacieux prétexte d’ « appel au massacre des nordistes et détention d’armes de guerre ».
Claude Millé depuis Accra au Ghana
Libye : Younès tué, un coup dur politique et militaire pour les rebelles

Des milliers de Libyens participent à la prière du vendredi, le 29 juillet 2011 à Benghazi. ©AFP
BENGHAZI (Libye) (AFP) - (AFP)
L’assassinat jeudi dans des circonstances mystérieuses du général Abdel Fatah Younès, rallié à la rébellion libyenne après avoir été un pilier du régime du colonel Mouammar Kadhafi, constitue pour les insurgés un coup dur, politique et militaire.
Le chef d’état-major des rebelles a été tué par un groupe d’hommes armés après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire sur des questions militaires à Benghazi, le fief des insurgés, en Libye orientale, a annoncé le président du Comité national de transition (CNT, la direction politique de la rébellion), Moustapha Abdeljalil.
Deux colonels ont trouvé la mort en même temps que lui, a ajouté M. Abdeljalil au cours d’une conférence de presse jeudi soir, précisant que le chef des tueurs avait été arrêté.
La rébellion a décrété trois jours de deuil et imputé la responsabilité de la mort du général Younès aux forces loyales au régime de Tripoli."L’intervention de Kadhafi est très claire dans cette affaire", a déclaré vendredi un haut responsable des rebelles ayant requis l’anonymat.
Un millier de personnes ont participé vendredi aux funérailles d’Abdel Fatah Younès à Benghazi.
"Le sang du martyr ne sera pas répandu en vain !", a scandé la foule rassemblée pour l’occasion à l’extérieur du palais de justice, sous le regard nerveux des membres des forces de sécurité, selon une journaliste de l’AFP sur place.
"Nous avons été choqués par son assassinat parce que c’était pour nous un dirigeant important", a dit Farah Dorbak, 51 ans, avant de se rendre au cimetière Al-Hiwary pour honorer sa mémoire.
"Kadhafi peut tuer tout le monde.C’est ce qu’il a fait pendant 42 ans" à la tête de la Libye, a assuré Moustafa Bayou, 55 ans.
Le général Younès, qui avait fait défection en février, "était un gros atout pour nous parce qu’il a travaillé si longtemps pour Kadhafi qu’il savait tout de ses soldats", a souligné de son côté Mohammed Al-Reibi, un ingénieur âgé de 21 ans.
Parallèlement, les raisons pour lesquelles le Conseil national de transition (le CNT, la direction politique de la rébellion) voulait l’interroger étaient au centre de tous les commentaires.
Et certains redoutent, après son décès, des divisions au sein de la rébellion au moment où celle-ci progresse, que ce soit sur le front diplomatique, avec la reconnaissance entière de la France et du Royaume-Uni, ou sur le terrain militaire, avec des avancées jusqu’au port de Brega (est) et dans les montagnes au sud-ouest de la capitale.
Sa mort a aussi provoqué un large spectre de rumeurs, d’aucuns considérant que les insurgés l’avaient eux-mêmes assassiné, le soupçonnant de trahison.
"Je vous demande de ne pas prêter attention aux rumeurs que les forces de Kadhafi essaient de propager dans nos rangs", a répliqué M. Abdeljalil jeudi soir.
Personne ne dispose de toutes les réponses, mais "cela viendra avec le temps", a affirmé ce haut responsable interrogé vendredi par l’AFP, relativisant les risques de dissensions internes ou de règlements de comptes de la part de soldats ayant suivi Abdel Fatah Younès ou de membres de sa tribu.
"Les gens savent que (ces dissensions) sont dans l’intérêt de Kadhafi et les gens sont contre Kadhafi.Même les membres de sa tribu ont été raisonnables, conscients qu’il s’agissait d’un piège de Kadhafi pour créer des problèmes", a-t-il déclaré.
Deux responsables de la tribu Al-Obeidi, dont était issu le général Younès, étaient présents jeudi soir à la conférence de presse de M. Abdeljalil.Juste après l’annonce du décès, une dizaine d’hommes armés sont arrivés sur les lieux en tirant en l’air.
"Ils criaient : ’Vous avez tué (Abdel Fatah Younès)’" à l’adresse du CNT, a raconté un témoin, les journalistes ayant été évacués.
Le général Younès avait occupé, avant son ralliement à la rébellion, les fonctions de ministre de l’Intérieur.Il avait participé au coup d’Etat qui avait porté Mouammar Kadhafi au pouvoir en 1969.
Il avait rejoint très tôt les insurgés, tout comme Moustapha Abdeljalil, alors ministre de la Justice, après le début du mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi, le 15 février.
La France, l’un des principaux soutiens internationaux à la rébellion, a appelé à la prudence sur les explications et les responsabilités dans son assassinat.
"Ce qui s’est exactement passé reste peu clair", a de son côté noté la Grande-Bretagne, autre acteur-clé au sein de la coalition internationale.
Au plan militaire, l’aviation norvégienne effectuera sa dernière mission de combat en Libye samedi, deux jours avant la fin officielle de sa participation à l’opération aérienne dirigée par l’Otan.
Libye: L'OTAN détruit les entrepôts de nourriture
Mohamed Bouhamidi
Vendredi 29 Juillet 2011
Comme pour Ghaza l'OTAN espère une révolte de la faim - Vous ne trouverez pas ce genre de dépêche dans les médias dominants et encore moins dans notre presse engagée dans la lutte contre les «dictatures» en général et «celles» de Bouteflika et de Kadhafi en particulier. Ah, comme on voudrait installer les maîtres de cette presse si démocratique face à de véritables dictatures, singulièrement les dictatures amies des USA et de l'Europe ! Celles de Somoza et celle de colonels en Grèce, celle de Pinochet et des Chicago Boys au Chili qu'on nous ressert à sa vieille sauce d'économie de marché; celle de Suharto en Indonésie et celles des dynasties moyenâgeuses du Golfe qui se piquent de parler démocratie pour la Libye et dont nous aurions à nous méfier bien plus, rien qu'à voir leur acharnement à casser l'Etat national libyen et rien qu'à voir leur ingérence ouverte via leurs phalanges islamistes dressées à la purification religieuse du monde musulman et à la légitimation du commerce, de tout commerce, qui résonne comme l'écho théologique de la licéité du libre échange et des zones qui lui sont dédiées.
En noeud papillon ou en kamis, en ploucs endimanchés ou en strict habit religieux le credo est le même : toute barrière au commerce doit être bannie et d'abord celles qui se réfèrent à l'idée d'un intérêt national. Comme il serait utile de rappeler à tous que le complexe militaro-industriel euro-américain a suscité, conçu et soutenu au nom de la liberté et de l'économie de marché ces dictatures imposées par des dizaines de millions de cadavres et de stades emplis comme des oeufs d'opposants «communistes» promis aux tortures et au couteau; promis aux lentes et méthodiques mutilations des mains de Victor Jara, dont le chant contre la douleur plane encore sur nos mémoires et dans nos coeurs et jusque sur les corps suppliciés des libyens noirs parce que noircis par des «insurgés» nourris par les mêmes stéréotypes que nos propres terroristes et par les mêmes préceptes qui leur font aimer la cruauté gratuite et la mutilation des cadavres comme voie de rapprochement de Dieu. Savent-ils même ce que les mots peuvent encore dire après leur viol concomitant au viol des foules auquel se livrent ces médias ?
Et de quelle démocratie peuvent se targuer les héritiers déclarés du «patrimoine positif du colonialisme» qui, au nom de sa civilisation et de sa démocratie, a brûlé, par le napalm, nos villages jusqu'à la roche.Mais lisez plutôt attentivement cette dépêche :«Mardi 26 juillet» Dernière mise à jour : 19h40LIBYE - Dénonciation du Vicaire apostolique de Tripoli : «De quel droit sont frappés les dépôts alimentaires ?» Agenzia Fides, le 26 juillet 2011 «Des objectifs civils tels que les dépôts alimentaires sont frappés» dénonce, à l'Agence Fides, S. Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli. «Voici quelques jours, des avions de l'OTAN ont frappé un dépôt alimentaire aux environs immédiats de Tripoli, dépôt qui contenait de l'huile, des pâtes, de la sauce tomate. Un fleuve d'huile se répandait hors du dépôt détruit. Je sais qu'ils ont également frappé un centre social. Mais à quel titre peut-on bombarder un centre alimentaire?», se demande l'Evêque. «En outre, j'ai appris de manière indirecte une information que je n'ai par ailleurs pas moi-même vérifié, à savoir qu'il y aurait des manifestations en faveur de Kadhafi sur les montagnes des environs de Tripoli. Dans ce cas également, il y aurait eu des bombardements. Je n'ai pas connaissance de victimes et que je ne crois pas qu'il y en ait, mais il est évident que l'on cherche à apeurer les gens en bombardant à proximité de leurs manifestations» affirme Mgr Martinelli qui fait également état de la pression psychologique à laquelle est soumise la population du fait «des survols continus des avions de l'OTAN, spécialement la nuit». «Les libyens démontrent cependant leur reconnaissance vis-à-vis de l'Eglise.
Voici deux jours, un groupe de femmes est venu nous remercier pour les prières que nous avons faites en faveur de la paix. Hier, j'ai reçu un autre signe, simple mais touchant, de la gratitude des libyens envers l'Eglise : un homme nous a donné un panier de figues en disant : «ces figues sont pour vous parce que vous êtes un signe d'amitié» conclut Mgr Martinelli. (LM) (Agence Fides 26/07/2011)». Des libyens musulmans se rendent chez l'Evêque avec des gestes d'amitié et des dons symboliques qui ont l'incommensurable importance de ce qui est justement symbolique : un partage dans l'identité, l'affirmation d'une commune identité dans notre humanité. Des libyens musulmans font ces gestes- autre symbole de haute portée - quelques mois après le Synode de Chypre qui tirait une sonnette - peut-être bien tardive - qui nous alarmait sur les violences et les malheurs qui frappaient les églises d'Orient Dans tous les pays arabes que le complexe impérialiste euro-américain a agressé et occupé totalement ou partiellement ou télé-dirigés par marionnettes interposées, la haine ethnique et religieuse est venue remplacer la vieille coexistence des communautés religieuses que connaissent l'Orient et les territoires des anciens Etats multiconfessionnels et multiethniques. C'est l'intervention étrangère massive avec ses attendus et ses sous entendus qui a rompu les anciennes coexistences si patiemment construites au cours des siècles et que toujours le colonialisme a essayé de casser pour atteindre ses buts.
Les théoriciens sionistes ont ouvertement soutenu que l'instabilité de l'Orient vient du rassemblement de plusieurs ethnies dans un même Etat nation et que la seule solution à l'instabilité de cet Orient, dont nous faisons partie dans la représentation israélienne et américaine, est la création d'Etats ethniquement et religieusement homogènes. Vous ne croyez pas que l'AIPAC manque de ressources pour coordonner les programmes de stratégie au plus haut niveau des structures politico-sécuritaires et de mener en sous terrain des actions parfaitement combinées ?L'attentat d'Oslo vient opportunément nous rappeler que l'intégrisme atteint toutes les religions. Il vient surtout nous rappeler qu'il ne s'agit pas d'une maladie «musulmane». La vitesse avec laquelle les médias dominants sont en train de nous faire glisser du long engagement intégriste du terroriste norvégien de souche vers la thèse de la folie nous indique assez la menace qu'ils ressentent sur l'équation qu'ils ont martelée à leurs opinions publiques : intégrisme = Islam, et forcément Islam seulement.
Ce n'est pas tant l'idée que le christianisme - spécialement le catholicisme - ait enfanté des branches intégristes. Cela nous le savons depuis longtemps. La peur panique est de dévoiler l'intégrisme juif et l'intégrisme protestant. L'intégrisme de Bush et de Clinton et celui de Netanyahu. De mettre sous les yeux de l'opinion publique européenne, pourtant passablement anesthésiée, cette possibilité que les sociétés européennes démocratiques et chrétiennes enfantent tout autant que les sociétés musulmanes des courants littéralistes dans la compréhension des textes religieux. Existerait-il alors pire intégrisme que le sionisme d'inspiration juive ou d'inspiration évangélique, pire intégriste que Bush ou que Clinton et pire intégriste que les juifs de l'Alia montés en Israël pour récupérer la terre promise par Dieu ?
Rien que cela ! Par Dieu lui-même ! Etonnez-vous après que Bush affirme avoir parlé à Dieu et étonnez-vous qu'un quidam de Moldavie arrive en terre de Palestine avec la certitude qu'il débarque sur ses terres et étonnez après que des centaines d'églises évangéliques et associations d'Eglises américaines tiennent à rassembler les douze tribus d'Israël sur la Terre Promise pour s'assurer du retour du Messie et établir enfin la seule vraie religion, la leur, dans cette future bataille d'Armageddon ! Imaginez un instant qu'à cause de cet attentat d'Oslo, les opinions publiques s'éveillent à l'existence d'un intégrisme sioniste et chrétien et que depuis 1948 ils soutiennent l'établissement d'un Etat intégriste juif sur les terres de Palestine pour réaliser les buts d'intégristes évangéliques protestants ? Le témoignage du Nonce de Tripoli prend toute sa valeur au rappel de ce contexte de laminage de la diversité culturelle et religieuse de notre monde.
Tout comme le capitalisme, pour s'assurer ses profits, tue chaque jour un peu plus la biodiversité, ses prolongements, le colonialisme et l'impérialisme, tuent chaque jour davantage de diversité humaine et désespère chaque jour un peu plus les possibilités de fraternité entre des hommes différents et tellement uniques, d'être les frères d'hommes différents. Nous parlerons un jour à nos enfants du Père Davezie, comme nous leur parlerons un jour de l'Abbé Bérenger, comme nous leur parlerons un jour de Monseigneur Mohamed Duval, des soeurs des Clarisses de Notre Dame d'Afrique ou des soeurs de la Haute Casbah, cachant ou convoyant ou soutenant les militants en armes pour l'indépendance de l'Algérie et qui ont porté, au coeur même de l'enfer terroriste de Massu en guerre pour la gloire de l'Occident, ce message et ces gestes que nous avions, contre eux, une humanité à construire.Notons quand même que les avions de l'OTAN bombardent des entrepôts de nourriture.Systématiquement. Comment ne pas faire le rapprochement avec le rêve de Sarkozy de provoquer une révolte à Tripoli ? Comment ne pas se souvenir de la théorie sioniste qu'il fallait affamer les ghazaouis pour les soulever contre Hamas ? Comment ne pas se souvenir de la théorie et de la pratique qui veut punir un peuple de croire en son système ? C'est la faute des libyens de croire à la Libye et ils doivent payer pour cela. Le reste, tout le monde le connait. En proie à la crise du capitalisme, les dirigeants euro-américains ne peuvent rien faire parce qu'ils ne peuvent rien faire contre les banquiers qui les ont fabriqués politiquement et médiatiquement. Alors ils cassent, ils braquent, ils pillent et ils reviennent aux méthodes, si semblables, de la maffia qui protège les flambeurs dans ses tripots et en font un Etat dans l'Etat, et les méthodes de la haute finance qui, pour flamber, transforme l'Etat en bande maffieuse. Nous reviendrons sur la jactance des médias qui nous présentent comme dictateur un dirigeant qui distribue deux millions (2 000 000) d'armes à son peuple !
Aux crimes innombrables de l'OTAN, il faut aussi ajouter aussi ce crime contre l'humanité d'affamer les populations libyennes. Au titre de nos espérances, et au-delà des certitudes de la résistance nécessaire, nous ajouterons les paroles du Nonce de Tripoli. C'est contre les visées sionistes et de l'OTAN que la diversité religieuse et humaine -acceptée et assumée comme vocation humaine- trouve refuge en Syrie, au Liban, en Libye et meurt de mille morts sous les bottes américaines. Ce n'est pas le moindre des crimes du capitalisme et de ses instruments militaros-politiques que de tuer pour le profit toute diversité, de la biodiversité à la diversité culturelle et religieuse.
La Tribune.dz
Vendredi 29 Juillet 2011
Comme pour Ghaza l'OTAN espère une révolte de la faim - Vous ne trouverez pas ce genre de dépêche dans les médias dominants et encore moins dans notre presse engagée dans la lutte contre les «dictatures» en général et «celles» de Bouteflika et de Kadhafi en particulier. Ah, comme on voudrait installer les maîtres de cette presse si démocratique face à de véritables dictatures, singulièrement les dictatures amies des USA et de l'Europe ! Celles de Somoza et celle de colonels en Grèce, celle de Pinochet et des Chicago Boys au Chili qu'on nous ressert à sa vieille sauce d'économie de marché; celle de Suharto en Indonésie et celles des dynasties moyenâgeuses du Golfe qui se piquent de parler démocratie pour la Libye et dont nous aurions à nous méfier bien plus, rien qu'à voir leur acharnement à casser l'Etat national libyen et rien qu'à voir leur ingérence ouverte via leurs phalanges islamistes dressées à la purification religieuse du monde musulman et à la légitimation du commerce, de tout commerce, qui résonne comme l'écho théologique de la licéité du libre échange et des zones qui lui sont dédiées.
En noeud papillon ou en kamis, en ploucs endimanchés ou en strict habit religieux le credo est le même : toute barrière au commerce doit être bannie et d'abord celles qui se réfèrent à l'idée d'un intérêt national. Comme il serait utile de rappeler à tous que le complexe militaro-industriel euro-américain a suscité, conçu et soutenu au nom de la liberté et de l'économie de marché ces dictatures imposées par des dizaines de millions de cadavres et de stades emplis comme des oeufs d'opposants «communistes» promis aux tortures et au couteau; promis aux lentes et méthodiques mutilations des mains de Victor Jara, dont le chant contre la douleur plane encore sur nos mémoires et dans nos coeurs et jusque sur les corps suppliciés des libyens noirs parce que noircis par des «insurgés» nourris par les mêmes stéréotypes que nos propres terroristes et par les mêmes préceptes qui leur font aimer la cruauté gratuite et la mutilation des cadavres comme voie de rapprochement de Dieu. Savent-ils même ce que les mots peuvent encore dire après leur viol concomitant au viol des foules auquel se livrent ces médias ?
Et de quelle démocratie peuvent se targuer les héritiers déclarés du «patrimoine positif du colonialisme» qui, au nom de sa civilisation et de sa démocratie, a brûlé, par le napalm, nos villages jusqu'à la roche.Mais lisez plutôt attentivement cette dépêche :«Mardi 26 juillet» Dernière mise à jour : 19h40LIBYE - Dénonciation du Vicaire apostolique de Tripoli : «De quel droit sont frappés les dépôts alimentaires ?» Agenzia Fides, le 26 juillet 2011 «Des objectifs civils tels que les dépôts alimentaires sont frappés» dénonce, à l'Agence Fides, S. Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli. «Voici quelques jours, des avions de l'OTAN ont frappé un dépôt alimentaire aux environs immédiats de Tripoli, dépôt qui contenait de l'huile, des pâtes, de la sauce tomate. Un fleuve d'huile se répandait hors du dépôt détruit. Je sais qu'ils ont également frappé un centre social. Mais à quel titre peut-on bombarder un centre alimentaire?», se demande l'Evêque. «En outre, j'ai appris de manière indirecte une information que je n'ai par ailleurs pas moi-même vérifié, à savoir qu'il y aurait des manifestations en faveur de Kadhafi sur les montagnes des environs de Tripoli. Dans ce cas également, il y aurait eu des bombardements. Je n'ai pas connaissance de victimes et que je ne crois pas qu'il y en ait, mais il est évident que l'on cherche à apeurer les gens en bombardant à proximité de leurs manifestations» affirme Mgr Martinelli qui fait également état de la pression psychologique à laquelle est soumise la population du fait «des survols continus des avions de l'OTAN, spécialement la nuit». «Les libyens démontrent cependant leur reconnaissance vis-à-vis de l'Eglise.
Voici deux jours, un groupe de femmes est venu nous remercier pour les prières que nous avons faites en faveur de la paix. Hier, j'ai reçu un autre signe, simple mais touchant, de la gratitude des libyens envers l'Eglise : un homme nous a donné un panier de figues en disant : «ces figues sont pour vous parce que vous êtes un signe d'amitié» conclut Mgr Martinelli. (LM) (Agence Fides 26/07/2011)». Des libyens musulmans se rendent chez l'Evêque avec des gestes d'amitié et des dons symboliques qui ont l'incommensurable importance de ce qui est justement symbolique : un partage dans l'identité, l'affirmation d'une commune identité dans notre humanité. Des libyens musulmans font ces gestes- autre symbole de haute portée - quelques mois après le Synode de Chypre qui tirait une sonnette - peut-être bien tardive - qui nous alarmait sur les violences et les malheurs qui frappaient les églises d'Orient Dans tous les pays arabes que le complexe impérialiste euro-américain a agressé et occupé totalement ou partiellement ou télé-dirigés par marionnettes interposées, la haine ethnique et religieuse est venue remplacer la vieille coexistence des communautés religieuses que connaissent l'Orient et les territoires des anciens Etats multiconfessionnels et multiethniques. C'est l'intervention étrangère massive avec ses attendus et ses sous entendus qui a rompu les anciennes coexistences si patiemment construites au cours des siècles et que toujours le colonialisme a essayé de casser pour atteindre ses buts.
Les théoriciens sionistes ont ouvertement soutenu que l'instabilité de l'Orient vient du rassemblement de plusieurs ethnies dans un même Etat nation et que la seule solution à l'instabilité de cet Orient, dont nous faisons partie dans la représentation israélienne et américaine, est la création d'Etats ethniquement et religieusement homogènes. Vous ne croyez pas que l'AIPAC manque de ressources pour coordonner les programmes de stratégie au plus haut niveau des structures politico-sécuritaires et de mener en sous terrain des actions parfaitement combinées ?L'attentat d'Oslo vient opportunément nous rappeler que l'intégrisme atteint toutes les religions. Il vient surtout nous rappeler qu'il ne s'agit pas d'une maladie «musulmane». La vitesse avec laquelle les médias dominants sont en train de nous faire glisser du long engagement intégriste du terroriste norvégien de souche vers la thèse de la folie nous indique assez la menace qu'ils ressentent sur l'équation qu'ils ont martelée à leurs opinions publiques : intégrisme = Islam, et forcément Islam seulement.
Ce n'est pas tant l'idée que le christianisme - spécialement le catholicisme - ait enfanté des branches intégristes. Cela nous le savons depuis longtemps. La peur panique est de dévoiler l'intégrisme juif et l'intégrisme protestant. L'intégrisme de Bush et de Clinton et celui de Netanyahu. De mettre sous les yeux de l'opinion publique européenne, pourtant passablement anesthésiée, cette possibilité que les sociétés européennes démocratiques et chrétiennes enfantent tout autant que les sociétés musulmanes des courants littéralistes dans la compréhension des textes religieux. Existerait-il alors pire intégrisme que le sionisme d'inspiration juive ou d'inspiration évangélique, pire intégriste que Bush ou que Clinton et pire intégriste que les juifs de l'Alia montés en Israël pour récupérer la terre promise par Dieu ?
Rien que cela ! Par Dieu lui-même ! Etonnez-vous après que Bush affirme avoir parlé à Dieu et étonnez-vous qu'un quidam de Moldavie arrive en terre de Palestine avec la certitude qu'il débarque sur ses terres et étonnez après que des centaines d'églises évangéliques et associations d'Eglises américaines tiennent à rassembler les douze tribus d'Israël sur la Terre Promise pour s'assurer du retour du Messie et établir enfin la seule vraie religion, la leur, dans cette future bataille d'Armageddon ! Imaginez un instant qu'à cause de cet attentat d'Oslo, les opinions publiques s'éveillent à l'existence d'un intégrisme sioniste et chrétien et que depuis 1948 ils soutiennent l'établissement d'un Etat intégriste juif sur les terres de Palestine pour réaliser les buts d'intégristes évangéliques protestants ? Le témoignage du Nonce de Tripoli prend toute sa valeur au rappel de ce contexte de laminage de la diversité culturelle et religieuse de notre monde.
Tout comme le capitalisme, pour s'assurer ses profits, tue chaque jour un peu plus la biodiversité, ses prolongements, le colonialisme et l'impérialisme, tuent chaque jour davantage de diversité humaine et désespère chaque jour un peu plus les possibilités de fraternité entre des hommes différents et tellement uniques, d'être les frères d'hommes différents. Nous parlerons un jour à nos enfants du Père Davezie, comme nous leur parlerons un jour de l'Abbé Bérenger, comme nous leur parlerons un jour de Monseigneur Mohamed Duval, des soeurs des Clarisses de Notre Dame d'Afrique ou des soeurs de la Haute Casbah, cachant ou convoyant ou soutenant les militants en armes pour l'indépendance de l'Algérie et qui ont porté, au coeur même de l'enfer terroriste de Massu en guerre pour la gloire de l'Occident, ce message et ces gestes que nous avions, contre eux, une humanité à construire.Notons quand même que les avions de l'OTAN bombardent des entrepôts de nourriture.Systématiquement. Comment ne pas faire le rapprochement avec le rêve de Sarkozy de provoquer une révolte à Tripoli ? Comment ne pas se souvenir de la théorie sioniste qu'il fallait affamer les ghazaouis pour les soulever contre Hamas ? Comment ne pas se souvenir de la théorie et de la pratique qui veut punir un peuple de croire en son système ? C'est la faute des libyens de croire à la Libye et ils doivent payer pour cela. Le reste, tout le monde le connait. En proie à la crise du capitalisme, les dirigeants euro-américains ne peuvent rien faire parce qu'ils ne peuvent rien faire contre les banquiers qui les ont fabriqués politiquement et médiatiquement. Alors ils cassent, ils braquent, ils pillent et ils reviennent aux méthodes, si semblables, de la maffia qui protège les flambeurs dans ses tripots et en font un Etat dans l'Etat, et les méthodes de la haute finance qui, pour flamber, transforme l'Etat en bande maffieuse. Nous reviendrons sur la jactance des médias qui nous présentent comme dictateur un dirigeant qui distribue deux millions (2 000 000) d'armes à son peuple !
Aux crimes innombrables de l'OTAN, il faut aussi ajouter aussi ce crime contre l'humanité d'affamer les populations libyennes. Au titre de nos espérances, et au-delà des certitudes de la résistance nécessaire, nous ajouterons les paroles du Nonce de Tripoli. C'est contre les visées sionistes et de l'OTAN que la diversité religieuse et humaine -acceptée et assumée comme vocation humaine- trouve refuge en Syrie, au Liban, en Libye et meurt de mille morts sous les bottes américaines. Ce n'est pas le moindre des crimes du capitalisme et de ses instruments militaros-politiques que de tuer pour le profit toute diversité, de la biodiversité à la diversité culturelle et religieuse.
La Tribune.dz
Politique: Avant son éventuel départ, Comment Soro verrouille la Primature
ven, 29 juill. 2011

Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara.

Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara.
Soir Info - Soro Guillaume, le chef du gouvernement s'apprête, selon des sources dignes de foi, à céder son fauteuil de Premier ministre, à un cadre
du Parti démocratique de Côte d'Ivoire ( Pdci-rda), pour coller à l'esprit des accords politiques signés, notamment, par le président de la République, Alassane Ouattara et Aimé Henri Konan Bédié, président de cette formation politique, entre les deux tours de la présidentielle de 2010. Selon des sources, le chef du gouvernement va partir, mais semble vouloir, dans son for intérieur, maintenir la Primature et les structures sous tutelle, sous son influence, à, travers des cadres qu'il aura recrutés et placés à des postes clés. Soro va donc plier bagage, mais il donne l'impression de vouloir garder la haute main sur la Primature, à travers ses hommes qui resteront sur place. C'est sous cet angle que certains observateurs, à tort ou à raison, analysent l'appel à candidature qu'il vient de lancer, alors que son départ serait imminent. D'abord, à travers l'Arrêté N° 009/PM/CAB du 18 juillet portant « composition, organisation et attribution du cabinet du Premier ministre, ministre de la Défense », Soro Guillaume a donné le sentiment de tailler, à sa mesure, un organigramme, ce d'autant qu'à l'exception « du directeur de cabinet, nommé par décret », les autres membres du cabinet sont nommés par arrêté du Premier ministre. Ces cadres feront partie des personnels fixes de la Primature, même si celle-ci change de locataire demain. Ce qui a fait dire à un observateur que Soro Guillaume « verrouille tout avant son départ ». Aussi, des analystes politiques n'hésitent-ils pas à émettre des réserves quant à la transparence de l'appel à candidature lancé par Soro Guillaume. De fait, selon un confrère « pour s'assurer que les appels à candidature qu'il a initiés ne seront pas biaisés ou entachés d'un favoritisme quelconque, le chef du gouvernement a commis le cabinet international Kpmg pour encadrer le recrutement des conseillers techniques travaillant à la Primature ». La même procédure devait toucher le recrutement des directeurs du Centre de promotion des investissements ( Cepici), de la Société nationale de développement informatique ( Sndi) et du Comité national de télédétection et d'information géographique ( Cntig). Ici, c'est le cabinet Deloitte qui a été retenu pour la présélection des dossiers.
Chasse aux sorcières ?
Déjà, si l'on en croit un confrère sur place, ce sont au moins « 1.300 postulants » qui ont été enregistrés « pour 11 postes à la Primature ». L'appel à candidature, est, en soi, un acte de bonne gouvernance, d'autant que
le processus de nomination sera géré par des cabinets, en tant qu'entités neutres. La désignation des directeurs et des conseillers, si l'on s'en tient à l'esprit qui fonde tout appel à candidature, s'effectuera donc en toute transparence. Les candidats qui répondront à cet appel seront sélectionnés selon des critères précis qui reposent sur une vision à long terme dont le but est de mettre des technocrates aux places qui leur reviennent… Sans mettre en cause ce processus et sans douter de l'impartialité du chef du gouvernement, certains observateurs se demandent de quels moyens dispose l'Ivoirien lambda pour savoir si le chef du gouvernement, Soro Guillaume, sera respectueux des choix qu'auront opérés les cabinets retenus. Du coup, ils se disent qu'il s'agit, pour Soro Guillaume, d'un moyen intelligent de placer ses hommes, sous le cache-sexe des appels à candidature. D'ailleurs, d'autres observateurs évoquent à tort ou à raison, un flou total qui entoure le choix des cabinets chargés de conduire ces opérations d'appels à candidature. Cela, selon eux, jette une ombre de suspicion sur les procédures et sur les réelles motivations du Premier ministre Guillaume Soro. Par ailleurs, le chef du gouvernement est suspecté de chasse aux sorcières, dans cette opération. Notons que le poste de Directeur général du Cepici, occupé par son ancien compagnon Roger Banchi, est mis dans la balance. Rappelons que Roger Banchi, membre du Mpigo, et ancien ministre des petites et moyennes entreprises dans le gouvernement Marcoussiste de Seydou Elimane Diarra, avait pris ses distances vis-à-vis de ses camarades, avant de trouver refuge dans un pays d'Afrique centrale. Il a pris la tête du Cepici, en remplacement de Silué Daoda, en mai 2010.
Armand B. DEPEYLA
du Parti démocratique de Côte d'Ivoire ( Pdci-rda), pour coller à l'esprit des accords politiques signés, notamment, par le président de la République, Alassane Ouattara et Aimé Henri Konan Bédié, président de cette formation politique, entre les deux tours de la présidentielle de 2010. Selon des sources, le chef du gouvernement va partir, mais semble vouloir, dans son for intérieur, maintenir la Primature et les structures sous tutelle, sous son influence, à, travers des cadres qu'il aura recrutés et placés à des postes clés. Soro va donc plier bagage, mais il donne l'impression de vouloir garder la haute main sur la Primature, à travers ses hommes qui resteront sur place. C'est sous cet angle que certains observateurs, à tort ou à raison, analysent l'appel à candidature qu'il vient de lancer, alors que son départ serait imminent. D'abord, à travers l'Arrêté N° 009/PM/CAB du 18 juillet portant « composition, organisation et attribution du cabinet du Premier ministre, ministre de la Défense », Soro Guillaume a donné le sentiment de tailler, à sa mesure, un organigramme, ce d'autant qu'à l'exception « du directeur de cabinet, nommé par décret », les autres membres du cabinet sont nommés par arrêté du Premier ministre. Ces cadres feront partie des personnels fixes de la Primature, même si celle-ci change de locataire demain. Ce qui a fait dire à un observateur que Soro Guillaume « verrouille tout avant son départ ». Aussi, des analystes politiques n'hésitent-ils pas à émettre des réserves quant à la transparence de l'appel à candidature lancé par Soro Guillaume. De fait, selon un confrère « pour s'assurer que les appels à candidature qu'il a initiés ne seront pas biaisés ou entachés d'un favoritisme quelconque, le chef du gouvernement a commis le cabinet international Kpmg pour encadrer le recrutement des conseillers techniques travaillant à la Primature ». La même procédure devait toucher le recrutement des directeurs du Centre de promotion des investissements ( Cepici), de la Société nationale de développement informatique ( Sndi) et du Comité national de télédétection et d'information géographique ( Cntig). Ici, c'est le cabinet Deloitte qui a été retenu pour la présélection des dossiers.
Chasse aux sorcières ?
Déjà, si l'on en croit un confrère sur place, ce sont au moins « 1.300 postulants » qui ont été enregistrés « pour 11 postes à la Primature ». L'appel à candidature, est, en soi, un acte de bonne gouvernance, d'autant que
le processus de nomination sera géré par des cabinets, en tant qu'entités neutres. La désignation des directeurs et des conseillers, si l'on s'en tient à l'esprit qui fonde tout appel à candidature, s'effectuera donc en toute transparence. Les candidats qui répondront à cet appel seront sélectionnés selon des critères précis qui reposent sur une vision à long terme dont le but est de mettre des technocrates aux places qui leur reviennent… Sans mettre en cause ce processus et sans douter de l'impartialité du chef du gouvernement, certains observateurs se demandent de quels moyens dispose l'Ivoirien lambda pour savoir si le chef du gouvernement, Soro Guillaume, sera respectueux des choix qu'auront opérés les cabinets retenus. Du coup, ils se disent qu'il s'agit, pour Soro Guillaume, d'un moyen intelligent de placer ses hommes, sous le cache-sexe des appels à candidature. D'ailleurs, d'autres observateurs évoquent à tort ou à raison, un flou total qui entoure le choix des cabinets chargés de conduire ces opérations d'appels à candidature. Cela, selon eux, jette une ombre de suspicion sur les procédures et sur les réelles motivations du Premier ministre Guillaume Soro. Par ailleurs, le chef du gouvernement est suspecté de chasse aux sorcières, dans cette opération. Notons que le poste de Directeur général du Cepici, occupé par son ancien compagnon Roger Banchi, est mis dans la balance. Rappelons que Roger Banchi, membre du Mpigo, et ancien ministre des petites et moyennes entreprises dans le gouvernement Marcoussiste de Seydou Elimane Diarra, avait pris ses distances vis-à-vis de ses camarades, avant de trouver refuge dans un pays d'Afrique centrale. Il a pris la tête du Cepici, en remplacement de Silué Daoda, en mai 2010.
Armand B. DEPEYLA
La tombe de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara profanée
Par RFI
La tombe de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara, assassiné en 1987, a été vandalisée à Ougadougou. La partie supérieure sur laquelle est écrite l'épitaphe a été démolie. Sa veuve a été avertie jeudi 28 juillet 2011 et se dit choquée. Même si elle doute que ce soit la tombe de son mari, et qu'elle attend toujours qu'une expertise ADN soit pratiquée, l'endroit reste un lieu de recueillement pour la famille, explique-t-elle.
Selon Oxfam 90% des Congolais de l’Est se sentent "abandonnés"
Dans une enquête inédite, réalisée par l’ONG Oxfam dans l’Est de la République démocratique du Congo, « 90% de la population se sent en insécurité dans les zones où sévit la LRA ». Depuis septembre 2008, cette rébellion ougandaise a tué plus de 2.300 personnes et en a enlevé plus de 3.000. En RDC, 45.000 civils ont fui la LRA dans les 6 premiers mois de l’année 2011.
Entre avril et mai 2011, l’ONG Oxfam et 15 organisations locales partenaires ont mené une enquête sur 1705 personnes de 45 communautés vivants dans la Province Orientale, le Nord et Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Objectif : mesurer l’insécurité dans ces zones en guerre depuis plus de 15 ans.
Dans la région du Haut-Uélé, dans la Province Orientale, la population civile vit dans la terreur de la LRA (Lord Resistance Army), une rébellion ultra-violente dirigé par l’Ougandais Joseph Kony.
Selon l’enquête menée dans cette zone par Oxfam : « 62 % des personnes interrogées se sentent moins en sécurité, 28 % ont le sentiment que la menace reste la même, quand seulement 10 % estiment que leur sécurité s’est améliorée. Dans l’ensemble, les communautés questionnées se sentent totalement abandonnées et ont le sentiment que ni les forces de sécurité de l’ONU ni leur gouvernement ne se préoccupent de leur sécurité. Dans sept des neuf communautés étudiées, les individus questionnés affirment que les Casques bleus de l’ONU ne sont pas suffisamment présents dans les zones les plus prioritaires, à savoir les champs et les routes menant vers les marché ».
Pour Pauline Ballaman, la Directrice d’Oxfam en RDC : «Oxfam s’inquiète de ce que de petits groupes de soldats de la LRA affamés continuent de s’en prendre aux familles les plus isolées du Nord est de la RDC. En dépit de dernières opérations militaires et de l’intérêt accru de la communauté internationale, la LRA continue de faire des ravages dans ces communautés oubliées de tous en étant responsable de massacres, enlèvements et déplacements de populations ».
Selon cette ONG, il existe «de vrais vides sécuritaires, laissant des gens dans une grande vulnérabilité». À l’heure actuelle, seulement 5 % de la force totale de la Monusco est déployée dans les zones où sévit la LRA, soit un peu plus de 1000 Casques bleus. Oxfam demande donc que la Monusco «monte au créneau», afin de mieux sécuriser les populations civiles.
Pour Nicolas Vercken d’Oxfam France, le gouvernement français a un rôle clé à jouer dans ce dispositif : «la France a piloté les débats au Conseil de sécurite sur le nouveau mandat de la Monusco : elle doit faire en sorte que celle-ci se déploie davantage dans les zones touchées par la LRA et y protège efficacement les populations, qui demeurent particulièrement vulnérables aux attaques ».
L’ONG juge aussi que « le déploiement des Casques bleus doit être réévalué et considérablement augmenté ».
Dirigée depuis 1988 par Joseph Kony, le mouvement de guérilla LRA est accusé de massacres de civils, de mutilations et d’enrôlements forcés d’enfants. Chassé d’Ouganda, où il a été créé, il demeure actif en Centrafrique et dans le Nord-Est de la RDC.
Depuis septembre 2008, la LRA a tué plus de 2.300 personnes, en a enlevées plus de 3.000, et en a déplacées plus de 400.000 en RDC, Soudan et République centrafricaine. En RDC, 45.000 civils ont fui la LRA dans les six premiers mois de 2011.
RDC: L’Etat a foutu le camp à Ikela, un prophète s’est substitué à lui
Vendredi, 29 Juillet 2011

De I’hublot d’un avion, rien ne se voit d’Ikela, ce territoire situé à plus de 1000 kilomètres de Mbandaka, la capitale de la province de l’Equateur. Rien sauf une quasi impénétrable forêt qui couvre tout le district riverain de la Tshuapa pour s’étendre jusqu’à a partie Ouest de la Province Orientale. C’est donc la jungle. La jungle au sens propre comme figuré.
Le sens strict du règne de la forêt équatoriale dans la cuvette centrale et le degré imagé d’une vie sans foi ni loi, une anomie pleine et totale. Ici, il n’y jamais eu d’Etat, peut-être un semblant d’Etat sous les années Mobutu. La situation s’est empirée et l’autorité publique y a complètement foutu le camp aujourd’hui.
A la place, un certain prophète Mobondo s’est octroyé des pouvoirs absolus à la mesure du seul maître après Dieu sur une population de plus de 500.000 habitants comme l’a constaté la délégation de l’UNC -Union pour la nation congolaise conduite, sur place, par le secrétaire général Bertrand Ewanga, du 24 juin dernier à la mi-juillet.
L’ancien gouverneur de l’Equateur sous M’Zee Laurent-Désiré Kabila a des larmes aux yeux quand il rapporte ce qu’il a vécu dans ce territoire dont il est lui- même originaire. Esclavage est le mot qui revient dans son propos du début à la fin. Esclavage sous le joug du prophète Mobondo redouté même par l’administrateur du territoire.
Mobondo à qui on attribue des pouvoirs surnaturels et qui a le droit de vie et de mort sur tous les autres habitants. -Il arrête à la place des pouvoirs publics, passe à tabac lui-même quand il ne confie pas la sale besogne à ses disciple et emprisonne des gens dans son propre cachot pendant des jours avec la passivité coupable de l’administrateur du territoire.
Il est tellement craint que personne n’ose maugréer. Mobondo s’est proclamé d’abord prophète. Par la suite, il a commencé à prêcher qu’il était revêtu de la mission de débarrasser le territoire de tous les fétiches. De l’exorciser pour éviter que des esprits malfaisants trouvent un terrain propice sur place.
Vouloir ou pas, chaque villageois reçoit la visite de Mobondo devant sa case sous prétexte qu’il est venu déterrer des fétiches repérés dans les alentours. L’opération n’est pas gratuite. Elle coûte en contrepartie 15.000 FC au villageois visité.
S’il ne s’acquitte pas, c’est la bastonnade, puis une détention qui ne se terminera qu’au gré de la volonté du «prophète exorciste».
Qui le croise sur son chemin n’a qu’à prendre soin de ne pas avoir sur soi un chapeau en peau de léopard ou un pendatif en dents du même félin, pourtant des objets esthétiques habituels des habitants d’Ikele. Mobondo les arrache d’autorité sur le premier venu au motif qu’ils sont maléfiques et produisent des effets maléfiques pour l’ensemble du territoire.
Qui ose lui résister subit le même sort, bastonnade sur la place publique, puis détention indéterminée. Pour conduire ses victimes au cachot, il commence par les ménotter au moyen de lianes, les mains dans le dos. Même des personnes âgées y sont passées comme cette vieille de plus de 60 ans.
Et la réaction de l’administrateur du territoire. «Celui-ci nous a déclaré plutôt qu’il est satisfait de la présence du prophète sur son territoire, expliquant que depuis que le prophète a commencé son ministère, les hiboux ne viennent plus hululer la nuit», a rapporté à «CONGONEWS» Bertrand Ewanga.
Une histoire à dormir debout mais qui rythme cruellement la vie des compatriotes d’Ikela en plein 21ème siècle. Ewanga ne s’est pas contenté d’écouter e chef du territoire. Il a pris de l’autorité sur Mobondo, le sommant de libérer des personnes détenues ans son cachot.
Ce que le prophète a exécuté sans aucune résistance. Mais celui-ci n’entendait pas mettre un terme à son magistère tant que les pouvoirs publics lui laisseront le champ libre. Il faudra attendre peut-être de connaître mort d’homme en série pour que ceux qui sont censés agir prennent leurs responsabilités.
Ceux qui sont supposés agir ont été à la base de graves incidents à Ikela, il y a plus d’une semaine. - Tout est parti d’une bavure policière. D’un policier dont une balle a échappé, par inadvertance, de son arme alors qu’il se soulait au lotoko. La balle a blesse deux personnes. Des habitants ont réagi vigoureusement et le policier n’a eu la vie sauve que grâce à l’agilité de ses jambes. L’auditorat militaire a contre-réagi avec l’expédition des renforts qui ont commis presqu’un razzia à Ikela.
Paul MULAND / ERIC MASIMO
De I’hublot d’un avion, rien ne se voit d’Ikela, ce territoire situé à plus de 1000 kilomètres de Mbandaka, la capitale de la province de l’Equateur. Rien sauf une quasi impénétrable forêt qui couvre tout le district riverain de la Tshuapa pour s’étendre jusqu’à a partie Ouest de la Province Orientale. C’est donc la jungle. La jungle au sens propre comme figuré.
Le sens strict du règne de la forêt équatoriale dans la cuvette centrale et le degré imagé d’une vie sans foi ni loi, une anomie pleine et totale. Ici, il n’y jamais eu d’Etat, peut-être un semblant d’Etat sous les années Mobutu. La situation s’est empirée et l’autorité publique y a complètement foutu le camp aujourd’hui.
A la place, un certain prophète Mobondo s’est octroyé des pouvoirs absolus à la mesure du seul maître après Dieu sur une population de plus de 500.000 habitants comme l’a constaté la délégation de l’UNC -Union pour la nation congolaise conduite, sur place, par le secrétaire général Bertrand Ewanga, du 24 juin dernier à la mi-juillet.
L’ancien gouverneur de l’Equateur sous M’Zee Laurent-Désiré Kabila a des larmes aux yeux quand il rapporte ce qu’il a vécu dans ce territoire dont il est lui- même originaire. Esclavage est le mot qui revient dans son propos du début à la fin. Esclavage sous le joug du prophète Mobondo redouté même par l’administrateur du territoire.
Mobondo à qui on attribue des pouvoirs surnaturels et qui a le droit de vie et de mort sur tous les autres habitants. -Il arrête à la place des pouvoirs publics, passe à tabac lui-même quand il ne confie pas la sale besogne à ses disciple et emprisonne des gens dans son propre cachot pendant des jours avec la passivité coupable de l’administrateur du territoire.
Il est tellement craint que personne n’ose maugréer. Mobondo s’est proclamé d’abord prophète. Par la suite, il a commencé à prêcher qu’il était revêtu de la mission de débarrasser le territoire de tous les fétiches. De l’exorciser pour éviter que des esprits malfaisants trouvent un terrain propice sur place.
Vouloir ou pas, chaque villageois reçoit la visite de Mobondo devant sa case sous prétexte qu’il est venu déterrer des fétiches repérés dans les alentours. L’opération n’est pas gratuite. Elle coûte en contrepartie 15.000 FC au villageois visité.
S’il ne s’acquitte pas, c’est la bastonnade, puis une détention qui ne se terminera qu’au gré de la volonté du «prophète exorciste».
Qui le croise sur son chemin n’a qu’à prendre soin de ne pas avoir sur soi un chapeau en peau de léopard ou un pendatif en dents du même félin, pourtant des objets esthétiques habituels des habitants d’Ikele. Mobondo les arrache d’autorité sur le premier venu au motif qu’ils sont maléfiques et produisent des effets maléfiques pour l’ensemble du territoire.
Qui ose lui résister subit le même sort, bastonnade sur la place publique, puis détention indéterminée. Pour conduire ses victimes au cachot, il commence par les ménotter au moyen de lianes, les mains dans le dos. Même des personnes âgées y sont passées comme cette vieille de plus de 60 ans.
Et la réaction de l’administrateur du territoire. «Celui-ci nous a déclaré plutôt qu’il est satisfait de la présence du prophète sur son territoire, expliquant que depuis que le prophète a commencé son ministère, les hiboux ne viennent plus hululer la nuit», a rapporté à «CONGONEWS» Bertrand Ewanga.
Une histoire à dormir debout mais qui rythme cruellement la vie des compatriotes d’Ikela en plein 21ème siècle. Ewanga ne s’est pas contenté d’écouter e chef du territoire. Il a pris de l’autorité sur Mobondo, le sommant de libérer des personnes détenues ans son cachot.
Ce que le prophète a exécuté sans aucune résistance. Mais celui-ci n’entendait pas mettre un terme à son magistère tant que les pouvoirs publics lui laisseront le champ libre. Il faudra attendre peut-être de connaître mort d’homme en série pour que ceux qui sont censés agir prennent leurs responsabilités.
Ceux qui sont supposés agir ont été à la base de graves incidents à Ikela, il y a plus d’une semaine. - Tout est parti d’une bavure policière. D’un policier dont une balle a échappé, par inadvertance, de son arme alors qu’il se soulait au lotoko. La balle a blesse deux personnes. Des habitants ont réagi vigoureusement et le policier n’a eu la vie sauve que grâce à l’agilité de ses jambes. L’auditorat militaire a contre-réagi avec l’expédition des renforts qui ont commis presqu’un razzia à Ikela.

Paul MULAND / ERIC MASIMO
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